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❥ Chapitre 54

Cela faisait une bonne dizaine de minutes que Chaeyoung essayait de terminer de préparer le plateau repas. Changbin n'allait pas tarder à être frappé par une -ils l'espéraient- dernière vague de rut et l'oméga voulait qu'il mange dans sa chambre avant que ça ne commence. Pourtant il lui donnait bien du fil à retordre. Changbin était contre son dos, collé à elle, les mains sur ses hanches et il avait bien du mal à ne pas embrasser son cou toutes les deux minutes. Chaeyoung en rigolait, elle se plaignait faussement de son comportement alors qu'en réalité, elle prenait beaucoup de plaisir à recevoir autant d'attention venant de la part de Changbin.

— Tu sais que plus vite j'aurais terminé de préparer tout ça, plus vite tu pourras faire tout ce que tu as envie de me faire ?

L'alpha grogna, ses crocs mordillèrent le cou de Chaeyoung avec encore plus d'anticipation.

— Tu sais que ça ne va pas arranger les choses de me dire des trucs pareils ?

Il força la jeune femme à lui faire face, il poussa d'un revers de main le plateau repas sur le plan de travail et souleva souplement Chaeyoung pour l'asseoir dessus. Celle-ci gloussa et n'hésita pas à passer ses bras autour du cou de Changbin. Elle appréciait grandement de se voir autant désirer par un dominant, c'était particulièrement flatteur pour une oméga. 

Changbin se colla le plus possible à sa partenaire et l'embrassa langoureusement. Il pouvait sentir le feu de ses ruts s'embraser en lui, se propager de son bas-ventre aux zones environnantes. Il n'arrivait plus à contrôler ses hormones et n'était même pas certain de réussir à marcher jusqu'à sa chambre avant de perdre le contrôle. Chaeyoung se sentait toute chose, l'odeur de l'alpha la rendait folle et ses phéromones s'affolaient pour exciter encore plus Changbin. Elle prit sur elle pour le repousser doucement et plongea ses yeux de biche dans les orbes sombres du dominant.

— On ferait mieux d'aller tout de suite dans la chambre, j'ai pas vraiment envie que tout le monde te voit me sauter dessus.

Changbin inspira profondément comme pour essayer de se contenir encore quelques minutes. Il acquiesça d'un hochement de tête avant de relâcher les hanches de sa vis-à-vis.

***

Félix s'était figé dans la salle à manger, il revenait de la buanderie et voulait simplement se servir à boire lorsque la forte odeur de ruts l'avait frappé. Il avait immédiatement reconnu le parfum de Changbin qui croulait sous les hormones déchaînées et l'excitation. À à peine un mètre de la porte de la cuisine, le loup de Félix s'était mis en alerte. Un alpha en ruts aussi proche était synonyme de danger, d'un grand danger imminent. Son oméga lui criait de fuir tant qu'il en était encore temps mais le corps de Félix ne suivait pas. La peur le figeait sur place.

Interpellés par l'odeur âcre qu'il dégageait, Changbin et Chaeyoung furent stoppés dans leur élan. La jeune femme descendit du plan de travail et fit un pas vers son semblable.

— Félix ? Tout va bien ?

Celui-ci ne répondit pas, il réussit simplement à lever la main comme pour lui signifier de ne pas s'approcher plus. Changbin quant à lui, laissa échapper un son de gorge. Il n'avait toujours pas réussi à calmer cette attirance que son loup avait pour l'oméga, cet intérêt attisé par la curiosité. Son parfum se fit plus fort, comme pour tenter d'hypnotiser Félix. Chaeyoung se plaça entre eux, même si plusieurs mètres les séparaient encore. Félix n'avait pas l'air de vouloir bouger, et elle ne pouvait pas amener Changbin dans une autre pièce tant qu'il ne l'aurait pas fait. Ils étaient coincés, elle avait besoin de quelqu'un pour gérer au mieux la situation. 

Elle se planta devant Changbin et prit son visage en coupe.

— Changbin, calme-toi, dit-elle en collant son front au sien, je sais que tu ne le fais pas exprès mais tu fais peur à Félix. Il faut que tu gardes le contrôle, au moins jusqu'à ce qu'il s'éloigne.

L'alpha l'écoutait mais il avait du mal à obéir. Il prenait de profondes inspirations pour tenter de se calmer mais la présence de sa petite amie ainsi que de l'autre oméga lui faisaient totalement perdre la tête. Il luttait pour ne pas commettre d'impair.

Félix avait le souffle court, il se sentait piégé, ses jambes refusaient de lui obéir alors que sa tête lui hurlait de fuir le plus loin possible de cet endroit. Ses pieds et ses mains s'étaient engourdis, il ne les sentait plus. Un sanglot vint l'étrangler mais tout ce qu'il réussit à faire fut de s'accroupir sur le plancher, les genoux contre son torse tandis qu'une crise de larmes l'empêchait de reprendre ses esprits. Son cœur battait la chamade, il avait l'impression qu'il allait mourir. Mais que faisait ce stupide instinct de survie ? Pourquoi son loup ne l'aidait-il pas à prendre ses jambes à son cou ? Pourquoi fallait-il qu'il soit incapable de fuir le danger ? 

Chaeyoung tenta de s'approcher, mais dès que ses mains quittèrent les joues de Changbin, celui-ci essaya de faire un pas en avant. Il semblait en transe, incapable de saisir la gravité de la situation. Même si elle sentait que l'alpha n'avait pas de mauvaises intentions, il était clair que la proximité avec Félix n'allait que faire paniquer encore plus ce dernier.

— Changbin, non, insista Chaeyoung en pressant ses mains contre son torse avant de se tourner vers l'autre oméga. Félix, tu devrais partir, promis je fais attention à lui.

Mais Félix n'eut aucune réaction, il continua de pleurer, tremblant sur ses jambes qui peinaient de plus en plus à le maintenir debout, tant et si bien qu'il finit par tomber à genoux sur le sol, le visage entre ses mains gelées.

— Qu'est-ce qui se passe ici ? Félix ça va pas ?

Wonpil venait d'arriver, visiblement interpellé par les voix et les odeurs émanant de la cuisine. Il prit rapidement conscience de la situation sans que personne n'ait à la lui expliquer. Il jeta un œil à Chaeyoung tandis qu'il s'accroupissait à côté de Félix.

— Chaeyoung reste là avec Changbin, je vais emmener Félix à l'écart, au calme.

Il posa délicatement sa main sur l'épaule de l'oméga et s'adressa à lui d'une voix qui se voulait calme et rassurante.

— Félix, tu vas venir avec moi, je vais t'emmener en sécurité, tu veux bien ?

L'oméga ne releva pas la tête, tout son corps était chancelant et pour seule réponse, sa main agrippa désespérément celle de l'alpha. Wonpil n’attendit pas plus longtemps pour réagir, il souleva Félix dans ses bras et quitta la pièce à la va-vite après avoir ordonné aux deux autres de ne pas les suivre, et surtout, que Chaeyoung veille à ce que Changbin se tienne à carreaux. 

Félix avait fermé les yeux, il se cramponnait aux épaules de l’alpha tandis qu'il l’emmenait loin du danger. Le corps toujours secoué par sa respiration saccadée et ses sanglots, Félix essayait de trouver du réconfort près du dominant. Il essaya d’inspirer un bon coup et laissa la délicate odeur de lavande s’insinuer dans ses narines. Pour un alpha, Wonpil avait un parfum plutôt doux et rassurant, rien de trop fort ou d’agressif, il était vraiment comparable à un bêta en de nombreux points.

Il sentit soudain l’air frais de l'extérieur sur sa peau et en déduisit qu’ils étaient sortis. Wonpil le maintint du mieux possible contre lui pour traverser la cour avant d’ouvrir la porte de l’une des dépendances.

— Tu es en sécurité ici.

Wonpil le déposa délicatement sur une pile de coussin et de couvertures et Félix osa enfin ouvrir les yeux. La découverte du lieu inconnu dans lequel il se trouvait désormais attisa son attention.

— O-où est-ce qu’on est ?

Wonpil esquissa un sourire et se leva pour s’approcher d’un poêle à bois dans un coin de la pièce. Il y plaça quelques petites bûches et alluma un feu pour réchauffer l’endroit.

— On peut dire que c’est mon petit jardin secret, je viens là quand la vie en communauté devient un peu trop oppressante. Quoi que ça faisait un moment que je n’y avais pas mis les pieds. Installe-toi, je vais aller te chercher de l’eau, tu peux rester seul quelques minutes ?

Encore un peu déboussolé par tout cela, Félix hocha lentement la tête, les mains occupées à triturer le bas de son pull. Après s'être assuré que le feu était bien parti, Wonpil quitta temporairement la pièce. Félix en profita pour observer les alentours. Il avait l’impression d'être dans un chalet, tous les murs étaient couverts de bois, il y avait une imposante armoire dans un coin, en face se trouvait le poêle à bois et au milieu, sur un épais tapis qui recouvrait une bonne partie du plancher, des coussins, des couvertures et autres tissus confortables qui auraient pu servir à faire un nid. La pièce n'était pas bien grande, peut-être un peu plus que les chambres et Félix remarqua une petite table dans le dernier coin avec des piles de livres. Tout poussait à croire qu'il s’agissait d’un endroit dans lequel Wonpil aimait passer du temps pour se couper du monde extérieur et Félix s’y sentait bien, étrangement bien.

La porte s’ouvrit et Wonpil apparut, les bras chargés. Il ferma derrière lui, posa sa cargaison au sol et proposa un verre d’eau à son invité.

— Tiens, ça va te faire du bien.

Félix essuya ses yeux d’un revers de manche et l’accepta volontiers. Il engloutit le liquide à vitesse grand V et fut surpris de réaliser à quel point il mourait de soif.

— Merci Wonpil.

— Je t’ai aussi apporté des vêtements de rechange, tu seras plus à l'aise.

Félix arqua un sourcil et baissa les yeux sur sa tenue avant de se rendre compte de où l'alpha voulait en venir. Dans la panique, face à Changbin, il semblait qu’il avait encore eu un petit accident. Il posa le verre sur la table et cacha son visage dans ses mains.

— Je suis pathétique, lança-t-il dans un râle à moitié étouffé.

— Ne dis pas ça Félix, ça n'est pas vrai. Tu vas mal, c’est tout, et personne ne t’en voudra jamais pour ca.

Wonpil avait fait fondre de la neige dans une bassine près du feu. Il avait amené du savon, une éponge, ainsi qu'une serviette en plus des vêtements de rechange. Il plaça la bassine en étain sur le poêle pour faire chauffer l’eau.

— Je vais t’aider à nettoyer tout ça, ne t'inquiète pas.

Il se doutait bien que Félix lui ferait part de son désaccord s’il ne voulait pas se laisser faire. Il restait là, planté au milieu de la pièce, le regard dans le vide, honteux et en colère contre lui-même.

— Tu n’es pas obligé de t’occuper de moi, je n’ai pas envie d'être un fardeau.

— Tu n’es pas un fardeau Félix, loin de là. Je suis content qu’il y ait quelqu’un comme toi au sein de la meute.

Cette fois Félix osa le regarder, il plissa les yeux quand Wonpil se tourna vers lui avec la bassine d’eau chaude.

— Pourquoi tu es si différent des autres alphas ?

Wonpil esquissa un sourire mélancolique tout en se plaçant à genoux devant lui.

— Si je te partage mes secrets, est-ce que tu me partageras les tiens ?

Surpris par cette proposition, Félix battit des cils et, face à son silence, Wonpil reprit.

— Même si on n’a pas envie de parler de tout avec tout le monde, même s’il y a des choses dont on a honte ou dont on n’est pas fier, on a toujours besoin de vider son sac. Ça peut faire du bien de parler, de se confier, alors même si toi tu n’es pas prêt à le faire, j’aimerais que tu sois une oreille attentive pour moi. Je sais que tu n’es pas comme les autres, que tu comprendras et que tu ne me jugeras pas, et c’est vraiment ce dont j’ai besoin.

Les yeux dans les siens, Félix déglutit, avait-il lui aussi trouvé cette personne qui pourrait être son oreille attentive ? C'était comme si, pour la toute première fois, il avait envie de se confier, de se mettre à nu pour qu’enfin quelqu’un comprenne d’où provenait ce mal-être qui le rongeait de l'intérieur. Il avait peut-être enfin trouvé la personne à qui il pouvait présenter ses démons intérieurs, ses démons du passé, ceux qui lui gâchaient la vie depuis sa présentation. 

Pour seule réponse, Félix défit le nœud de son pantalon, il poussa sur l'élastique et le laissa glisser jusqu'à ses chevilles. Il fit un pas de côté pour s’en débarrasser complètement avant de faire de même avec son boxer trempé d’urine lui aussi. À moitié nu devant un alpha, il croisa son regard et déglutit.

— J’ai confiance en toi Wonpil.

Ce dernier en eut les larmes aux yeux. Félix était une personne renfermée, rongée de l'intérieur par il ne savait quoi, alors le fait qu’il lui offre sa confiance était le plus beau des cadeaux. Il trempa son éponge dans l’eau chaude et l’impregna de savon avant de l’approcher doucement des jambes souillées de l’oméga.

— Je te promets que je ne te ferai jamais de mal.

Tremblant comme une feuille, Félix acquiesça d’un timide hochement de tête. Pour la première fois depuis des années, il se retrouvait totalement à la mercie d’un alpha, et il n’avait pas peur.

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