Chapitre 8
L'hiver est arrivé très vite, les flocons volent dans le ciel noir et obscur, on dirait du coton qui tombe sur la ville encore endormie, il faut dire qu'il est tôt, trois heures dix-sept du matin, premier voyage des bus, et je suis seule au fond du transport, il fait nuit, et ça m'arrange, j'aime le noir.
Bien que j'en ai peur.
J'ai préféré fuir dès que j'ai pu la soirée d'une fille du lycée, de toute façon, tout le monde était déjà bourré ou shooté, et les derniers copulaient bruyamment ou s'échangeaient leur salive aussi proprement qu'un chien qui bave partout, ces personnes qui s'embrasse, se donne à l'autre alors qu'ils ne se rappeleront de rien demain.
Alors c'est à ça que ressemble la jeunesse..
Je ne dis pas que je ne l'ai jamais fait, évidement j'ai enchaîné les conquêtes et jusqu'il n'y a pas longtemps encore, mais je n'en ai plus envie, évidement que je me suis déjà droguée jusqu'à penser être un oiseau aux couleurs vive, si libre, si idyllique, mais je n'y ai pas retouché depuis belle lurette.
Seule dans un coin de la pièce, j'avais observé les gens en me demandant.
Qu'est ce que je fous là ?
Et je me retrouve dans un bus sale, plongée dans la pénombre, il fait froid dans le bus, je ne porte qu'un jean plus déchiré qu'autre chose et un sweat large, mais je me les cailles.
Je frissonne et me recroqueville encore plus, jambes contre moi, la tête appuyée contre la vitre embuée, mes yeux cherchant les rares passants de la rue, des fêtards, des amoureux brisés, les gens de la nuit sont les personnes qui souffrent en silence, la nuit les aide à se confier, ils s'adressent au ciel sous le poids du liquide qui réchauffe le coeur, sous le poids de cette poudre magique qui nous rend si bien, sous le poids des espoirs, ces souffrants qui se droguent de "si", qui s'adressent à notre mère la lune pour penser qu'ils ne sont pas seuls, ces malades qui laissent choir leurs masques.
Une chanson me vient subitement en tête, cette chanson qu'on me chantait enfant, cette chanson que je lui ai toujours attribué.
Est ce que tu me regarde?
Est ce que tu veille sur moi?
Est ce que tu m'entends?
Est ce que tu es là quelque part?
Une larme solitaire coule sur ma joue glacée et j'essuie la buée de la vitre doucement, les flocons tombent toujours en tourbillons.
Il me manque tellement.
Mais il est parti! Il nous a abandonné !
Il m'a abandonné !
Je ferme les yeux doucement, bercée par le ballotement du bus, je ne sais même pas qui je suis au fond.
Mon esprit divague vers un ange blond, cette fille, c'est peut être juste obsessionnel ou admiratif, je me senstellement bien avec Laura, quand je vais chez elle tous les samedis après midi, c'est tellement ....comblant, Laura est un ange, tout paraît rose avec elle, elle est optimiste.
Le bus s'arrête à mon arrêt et il me faut un moment et un râclement de gorge de la part du chauffeur pour que je m'en rende compte et que je me lève en soupirant, attrapant mon sac, je dois ressembler à une junkie ou une sans - abris vu le regard que m'offre le chauffeur, c'est tellement méprisant.
En même temps, je suis méprisable.
Le froid m'assaillent et transis mes muscles tandis que le bus redémarre, m'eclaboussant au passage.
Le parc est juste en face, je ne sais pas pourquoi, mes pas m'y guident, j'ai pas envie de rentrer.
Le froid me transis mais je m'en moque un peu...
Je marche dans l'allée aussi sombre que la mort, tout est calme ormis le sifflement bruyant du vent asmathique entre les branches découvertes des arbres figés qui imitent les statues de pierre du parc.
Je m'assieds alors sur ce banc tagué, le banc où j'ai connu Laura, et me recroqueville, il fait froid mais bon.
Rêve Louise, rêve.
Rappelle toi.
Je ferme les yeux, ce souvenirs hantant mon esprit, ce jolie souvenirs, mon père et ma mère souriants qui jouaient avec moi dans ce parc, ma mère portait son manteau en daim que papa lui avait acheté, elle était rayonnante, joyeuse, bien que transis par le vent automnal, mon père souriant, comme à son habitude, il portait ses habits de travail, il était venu me chercher à l'école avec maman, maman m'avait habillée d'une jupe, de bottes en caoutchouc et d'un manteau brun, on courrait et riait dans le parc, comme une famille unie.
Une famille
Une nouvelle larmes coule, puis d'autres.
Je n'ai plus de familles.
Mes joues me brûlent de froid, je m'en fiche, mes sanglots s'imposent un peu plus.
Soudain un léger poids se pose sur mes épaules et une odeur enivrante, un parfum pour homme, titille mes narines.
Une présence à mes côtés et une main qui caresse tendrement mon dos.
Papa?
J'ouvre les yeux bien que sachant déjà la réponse.
L'espoir fait vivre...
Mais évidement j'avais raison et suis déçue en remarquant le doux visage en face de moi, des cheveux noirs de jais, un regard profond mais chaleureux, et un sourire rassurant, le garçon en face de moi doit avoir mon âge. ..
J'essuie mes larmes très vite.
Pleurer c'est faible.
-Je ne pensais pas que des anges se baladaient ici la nuit, je ne savais pas non plus que les anges pleuraient.
Je n'ose pas répondre, mes joues rougissant peu à peu.
-Tu ne devrais pas rester là, à pleurer dehors, Tu risque de prendre froid, ou même pire.. la ville n'est pas sûre de nuit. Tu habites loin?
-N.....n...
Je finis par faire un signe négatif de la tête, mes lèvres tremblent tellement empêchant mon expression.
Il ne semble pas gêné, il aborde toujours son sourire qui se veut rassurant.
-Je vais te ramener chez toi, où habites-tu?
Après un moment à galèrer, j'arrive à articuler l'endroit et le chemin, et m'apprête à me lever doucement, mes muscles étant transis, mais ses bras viennent me soutenir afin de m'aider.
Il passe une main chaude dans mon dos, et nous commençant à marcher.
Après plusieurs minutes de trajet assez long, et après avoir monté les escaliers à pas de loups, c'est à la forte clarté émise par la lumière de la cuisine que je me dévoile, et sur une des chaises abîmées que je pose mes fesses.
Je relève les yeux vers l'inconnu, il est appuyé contre l'embrasure et il me regarde.
J'dois pas ressembler à grand chose, déjà que je suis pas belle de base..
Je fais de même, il est plutôt pas mal..
A première vue, je dirais qu'il a une origine orientale, peut être égyptienne ou algérienne.
Des yeux noirs semblable à des soleils obscurs, des cheveux aussi foncés que les corbeaux de l'automne, un teint caramel, et un sourire léger et tellement envoûtant.
-Je ne sais toujours pas ton prénom, petit ange, moi je m'appelle Ankha
Je relève mes yeux vers lui, d'où je ressemble un ange? Je suis habillée tout en noir et mon mascara ainsi que le noir autour de mes yeux a coulé!
Je devrais peut être pas parlé à a des inconnues, c'est ce que ma toujours dit maman, remarque si elle était là ne serait ce qu'une fois dans ma putain de vie.
-Louise..
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