Chapitre 4
Un coup de geste brusque sur mon bras avec un morceau particulièrement tranchant de l'assiette que j'ai explosée au sol. Et une ouverture assez large et profonde se forme, le liquide rouge à l'odeur âcre surgit et coule le long de ma peau blanche pâle, et la tâche.
Aucune douleur, je m'assieds en tailleur, observant le sang couler, je pose ma tête contre le mur noir enfin gris et ferme les yeux reproduisant mon geste encore et encore.
Les larmes coulent, brûlant mes joues, mes yeux, ma peau, je n'ai pas l'habitude de pleurer, je n'aime pas pleurer, c'est pour les faible...
J'ai froid, mais ne bouge pas, je crois que je n'en ai pas la force, juste faire comme ce rêve, faire comme ce que j'avais fait après ça rêve.
Marquer ma peau, me punir d'avoir songé, d'avoir cru qu'il pouvait revenir, qu'il ne nous avait pas abandonné.
Mon père. ..
Si il pouvait savoir....
À quel point je l'aime, à quel point je le haïs.
Haine enivrante, amour détestable.
La vague de sentiments qui m'assaillent est si lourde, j'en tombe couchée au sol, ma tête tappe le sol mais je ne ressens aucune douleur, juste celle de mon coeur.
Je suffoque certainement, étouffée par les sanglots.
Pourquoi il a fait ça! ?
Je le murmure, le prononce, le cri, le hurle, jusqu'à plus de voix.
Jusqu'à ce que j'en perde conscience.
***
-Louise ? Louise... qu'as-tu fait?
La voix aux tonalités douce me berce peu à peu, et me réveille.
Ma gorge est nouée, mes yeux me brûlent, mes joues tirent, ma tête est prise d'une migraine étrange, le sol est mou, très mou, trop mou.
J'ouvre les yeux.
La flamme d'une rare bougie vacille légèrement animant les ombres sur le mur.
Face à moi, un visage, le beau jeune homme de tout à l'heure, mon geôlier, comme s'appelle-t-il déjà?
Ah oui, il s'appelle Lucas...
Je lui fait face, son visage paraît inquiet, presque déçu, une ride creuse son front.
-Que s'est - il passé Louise? Pourquoi avoir fait ça?
-Je suis désolée Lucas. ..
Il soupire et se pince l'arête du nez avant de relevez les yeux vers moi.
-Va-t-il falloir que j'arrête de te donner un couteau pour pouvoir manger?
Je baisse les yeux honteuse, tombant nez à nez avec l'oeuvre de mon souvenir.
Elles sont à nouveau là pour orner mes poignets, mes bracelets personnalisés.
Les cicatrices.
Rougies, encore tachées de sang par endroit, elles partent de mon poignet jusqu'à mon coude.
Je les contemple oubliant la présence du garçon, comme si c'était la première fois que je les voyais.
-Pourquoi l'as tu fait? Est ce à cause de ce que tu as écrit?
Je relève les yeux prise d'une soudaine colère, il avait osé lire, il me demandait d'écrire pour le lire.
Il avait lu ce que j'avais écrit!
C'est tellement absurde, pleurer pour un stupide rêve que l'on a fait il y a des mois, pleurer pour un souvenir.
Juste un souvenir.
Un débile de souvenir.
Ne jamais oublier....ne jamais pardonner..
Tel est la phrase qui se répéte en boucle dans me tête et ne sachant pas mentir.
Je préfère me taire plutôt que de l'avouer.
-Pourquoi vous a-t-il abandonnées ?
Je secouait la tête.
C'est trop dur. ... comment pouvais-je le savoir.
J'avais si souvent rêvé d'oublier la raison, et maintenant que je l'oubliais, il fallait que je m'en souvienne.
Mentir. ..mentir.
-Je. ...je ne sais pas..
Je relève les yeux doucement détaillant le visage,les expressions de Lucas.
Je sais qu'au fond de lui, il a deviné que je mens, ça se voit, c'est écrit, tatoué, gravé au plus profond de ses yeux caramels.
Je baisse les yeux, il est tellement beau, et je m'en veut d'avoir menti, mais je ne peux me raisonner.
Il ne relève pas mon mensonge et je pose cette question, cette question que je pose sans espoir, cette quetion rethorique car j'en sais déjà la réponse.
-Quand est - ce que tu me libéreras?
Il mord sa lèvre et répond.
-Tu dois te souvenir, tu dois te rappeler Louise.
J'hésite entre m'énerver ou pleurer, de toute façon, les deux cas sont idiots, pleurer ne servira à rien à part à se faire passer pour une faible, et s'énerver me fera juste passer pour une gamine à laquelle on a l'habitude d'offrir ses moindre volontés.
Je me tais, rivant a nouveau mes yeux sur mon poignet strié, les marques ont commencées à bleuir, violettes par endroit, et du sang s'écoule encore encore de certaines.
Lucas se lève et je l'interroge du regard.
-Ne t'inquiète pas, je reviens, je vais juste chercher de quoi nettoyer ça.
Il se lève et ouvre la porte laissant le couloir blanc lumineux éclairer ma pièce.
J'observe la porte ouverte en songeant.
Enfin, Lucas revient et s'assied sur le lit avec une bassine d'eau, un gant, un linge et du savon.
Il prend mon bras avec une délicatesse sans pareille et le nettoit à l'eau soigneusement.
Le liquide translucide se teinte très vite d'une couleur pourpre lorsqu'il y replonge le gant afin de recommencer l'opération.
Après plusieurs minutes à nettoyer les plaies dont je commence à avoir affreusement honte, il fait passer doucement quelque chose dans sa main avant de le frotter contre mes plaies, et je comprends aux picotements que c'est du savon afin de laver les entailles.
Enfin, il recommence à passer mon avant bras à l'eau et le sèche puis se relève.
Mon esprit s'affole immédiatement, je ne veux pas être à nouveau seule, j'ai peur, je veux rester vers Lucas, il est tellement.....rassurant, j'ai l'impression d'avoir en face de moi la personne la plus fiable de l'univers quand il est là.
Je ne veux plus être seule..
-Louise...
Ses mots me font relever les yeux et je prends conscience que ma main tient fermement son T-shirt noir.
Je le lâche et enfoui mon visage dans mes mains pour cacher mes larmes.
-Louise. ..
Ses mots me font échapper un sanglot, puis deux.
Deux bras encerclent mon corps avec douceur et je devine qu'il m'a pris dans ses bras tendrement pour me consoler.
-N..Ne me laisse pas Lucas. ..
J'entends sa respiration jusqu'au plus profond de mon être, mes battements résonnent et je laisse mes larmes couler le long de mes joues meurtries tandis qu'il caressé mon dos d'une main douce et rassurante.
Il répond après un moment tout en se retirant de notre étreinte.
-Je suis désolé Louise....rappelle toi et je reviendrais.
Je le retiens à nouveau comme si ma vie en dépendait.
-Promet le moi Lucas...
Il pose sa main sur la mienne faisant desserrer la prise tout en murmurant.
-Promis..
Puis il s'accroupit et replace une mèche de cheveux derrière mon oreille et embrasse ma joue à la commissure des lèvres avant de se relever et de fermer la porte sans un regard derrière.
C'est tellement bizarre cette impression qu'il manque quelque chose...
Je réfléchir cette voix répétant cela dans ma tête, et mon regard est attiré par les feuilles de papiers et le stylo au sol.
Une fois de plus je me retrouve à écrire., moi qui détestait tant ça.
Comme si écrire était nécessaire à ma vie
Comme si se rappeler était indispensable.
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