
Chapitre 12
Une goutte, plus une autre, et une autre..
La pluie mouille les carreaux et les gouttes apparaissent sur la vitre éclairée par le lampadaire lointain de la rue.
La pluie coule et je pleure aussi, si j'étais tout seule je me serais sans doute mutilé.
Je ne sais même pas pourquoi j'ai peur, tout ça tout ce....ce nouveau me hante.
J'ai toujours eu peur du futur, de grandir, ça paraît idiot, tellement.
Je me sent seule, si seule, et la nuit tel un trou sans fond me brûle le ventre.
J'ai besoin d'air, j'étouffe, oppressée avec un immense poids sur le coeur, j'ouvre la fenêtre en grand, l'air et la pluie me mouillent complètement, le froid m'enveloppe mais je ne ressent rien, c'est trop bon, cette sensation est si agréable, je monte sur le rebord, debout, une seule bourrasque et je tombe, mais je sais que je ne tomberai pas.
La solitude...
La solitude est une chose à la fois déchirante, envoûtante, changeante, je l'ai tellement côtoyée elle est devenue ma femme.
Suis-je seule?
Suis-je accompagnée ?
Je sais que je suis seule, ça fait des années que je le suis, seulement, les ombres tapies dans l'obscurité m'observent.
J'ai encore ce vide immense qui m'entaille le ventre, ce vide qui creuse min ventre plus que n'importe quelle personne affamée de ce monde, le vidant de toute envie mêle celle d'avaler ne serais-ce qu'une chose.
Une brusque bourrasque me frappe de plein fouet et je tangue dangereusement, me rattrapant au muret, je redescends, m'asseyant de nouveau, je n'ai pas envie de mourir, du moins pas aujourd'hui.
Comment est ce que je me sent?
A vraie dire.....perdue..
Papa me manque, maman aussi..
Je ne compte plus le nombre de soirs où je suis seule, certe il y a les fêtes, Laura, Sonia, mais honnêtement, même la plus imposante des compagnie ne comble pas le trou béant semblable à un puits sans fond qui creuse mon ventre.
Je frémis, trempée par la pluie de tout à l'heure, mon téléphone ne fait que sonner depuis tout à l'heure mais honnêtement je crois que j'ai pas envie de répondre, pourtant je finis par l'attraper et regarder l'expéditeur des messages.
Cinquante quatre messages de Sonia, qui me harcèle pour aller à une fête, je lance mon téléphone plus loin
De nouveau dans le noir, je reflechis, je songe.
A tout et à rien,
Et pour la première fois je songe à moi,
Faisons le point, je suis bi? J'aime un fille? J'ai fais l'amour avec une fille?
Je suis seule?
Vite ennuyée par ces réflexions stupides je change d'avis
-Oh et puis merde
Et je me lève, demande l'adresse à Sonya et me rend à cette stupide fête
***********
A peine ai-je mis un pied dans ce stupide squatt où l'odeur de l'alcool, du shit et d'hypocrisie règne, que je le regrette, pourtant la débilité est humaine car je continue d'avancer, Sonya m'aperçois, accompagnée d'un gars qui doit faire parti de l'équipe de basket de l'école, grand, brun, superficiel et qui pue le play boy en manque de cul, et d'une grande brune à la frange trop longue et à l'air antipathique, elle me saute dessus en riant comme une gamine.
Ma meilleure amie est complètement bourré et ne m'a même pas attendu, va falloir que je rattrape cela..
Elle me tend une bouteille de je ne sais quel alcool que je prends et amène à mes lèvres, le contact de l'alcool froid et fort avec mes lèvres gercées me fait grimacer, j'avale plusieurs gorgées du liquide transparents d'une traite, je rend sa bouteille à Sonya qui rit de ma grimace tandis que le liquide brûlant s'insinue dans mes veines brûlant d'une délicieuse brûlure mes veines et mes organes.
-Oh....ah ahah ahah....de....désolée j-jai oublié de te....ah ah ah de te dire que la v-v-vodka était un touuuuuuut petit peu forte ahah ahah
Emportée par l'ivresse je ris à mon tour comme une idiote
La grande brune qui doit bien le dépasser de deux tête allumé un joint et me le tends, je le prends entre mes doigts blafarde et aspire l'odeur âcre et immonde de la fumée, l'avale, l'inhale et le tend à Sonya, on continue de le faire tourner un moment jusqu'à ce que l'alcool et la drogue embrument mon cerveau, l'envie d'oublier.
La drogue à cet effet, elle nous fait oublier, nous rend heureux, les vertiges, les nausées, pertes d'équilibre, émotions amplifiées, on ressemble à ce qu'est vraiment l'être humain :un putain de pantin faible er articulé, une poupée belle d'apparence mais si peu forte, un zombie camouflé sous un teint blafard et un sourire, les paroles de DollHouse de Melanie Martinez sont belles et bien vraies.
Je ne sais combien de verres j'ai bu, combien de joint j'ai fumé, ni ce que j'ai dit, ni ce que j'ai fait,je me souviens avoir fait sa connaissance à lui, Aymeric,il était beau, les yeux bleus - gris, des cheveux un peu long châtains, grand, fin, et un éternel sourire aux lèvres.
Je me souviens avoir échangé mon numéro avec, avoir rougis, puis avoir senti un énorme poids sur le coeur, comme si je ne pouvais plus respirer, je pensais que c'était la drogue.
A présent je suis dans le bus, le premier bus du matin, il fait nuit, il est 4h15 du matin, je suis seule encore, avec le même chauffeur qui me regarde mal par moment, faut dire que la c'est pire, je tiens à peine debout, je pue l'alcool, le shit, la transpiration des après-fetes, j'ai les yeux injectés de sang, le teint plus que blanc, les cheveux emmêlés et gras, le front transpirant prise dans une fièvre intérieure, je ris pour rien et même mon style fait pitié: un short et des bas résille alors qu'il faut même pas 7 degrés dehors et un top bien trop décolleté avec une veste en cuir limée, pelée, abîmée par les années.
Le bus s'arrête et je devine que c'est mon arrêt, je descends ratant une marche et tombant dans une flaque d'eau gelée à genoux, la douleur m'assaillent er J'emet une plainte les larmes venant d'elle même, je relève les yeux et ai juste le temps d'apercevoir le regard méprisant du chauffeur avant qu'il ne ferme les portes et parte en m'eclaboussant.
A genoux, à même le sol glace, pleurant, les lèvres bleuies et trempée, réduite au même sort que les merdes des toutous, je pleure, crie, me débat toute seule, j'ai mal alors pour abréger la brûlure de mes veines qui se calcinent au contact du poison pourpre de vie, je plante mes ongles rongés à sang dans les cicatrices de mon poignet, m'affligeant la saignée pour faire sortir la douleur, puis je rentre, retrouvant ma solitude éternelle, fidèle et habituelle.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro