Chers Papa, Maman, Chloé, Eléa et Thibaut.
Si vous lisez ces mots, je ne suis plus parmi vous.
Ne croiez pas que je vous en veux. Pas du tout. Les coupables savent qui ils sont.

Je vous aimais, aime et aimerai toujours.
Peut-être que si vous aviez vu ma souffrance, je serais là pour vous le dire.

Le seul point que je vous reprocherais est celui-ci : vous n'avez pas prêté assez d'attention à ma personne. Vous n'avez rien vu alors que j'étais mal, très mal.

Nous vous en voulez pas.
Désormais, je vous souhaite de protéger les jumelles et Thibaut. Ne les laissez pas mourir à cause de crétins de leurs âges.

Je vous aime pour toujours.

Claire

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Chers harceleurs,

Je pense que vous vous en voulez maintenant.
Deux mots ont bouleversé ma vie entière.
Ces deux petits mots "Trop tard" t'étaient destinés Rose.
Tu ne m'as jamais laissé t'expliquer pourquoi j'ai fermé la porte le jour là.
Je vais le faire maintenant, veux tu.
Cela faisait au moins cinq fois que tu me plantais. Vingt minutes de retard ! As-tu oublié ce petit détail dans ton histoire ?
Le lendemain, tu as dressé la moitié de la classe contre moi. Ils sont devenus tes petits toutous.
Tu as réussi à rallier Lou, la semaine suivante.

Ma chère Lou, comment une fille comme toi à pu se faire berner ainsi ? Je ne saurais jamais pourquoi tu me détestais autant après ce jour.

Et puis, cette fois, je le reconnais tout est de ma faute. Adeline, je regrette cette conversation, même si je me suis sentie trahie. Aujourd'hui, je m'en veux et jamais je ne pourrais te reparler.

Charles... Comment dire, tu n'as rien fait contre moi. Le problème c'est que tu as décidé de sortir avec Lou. Cette dernière savait que j'étais folle amoureuse et qu'elle me détruirait si je vous voyais ensemble. Tu étais ma dernière lueur, mon seul espoir et je t'ai perdu.

Ma descente aux Enfers a commencé le même jour. Plus rien ne me tenait en vie dans ce collège, je n'avais pas le choix, je devais aller en cours.

Pierre a trouvé intelligent de me frapper. D'abord au  bras puis au visage. Puis hier, dans les vestiaires, racontez les filles, comment vous m'avez déshabillée, frappée et humiliée devant les garçons. Vous devez être fières maintenant.

Pierre a recommencé, cette fois, je n'ai pas supporté. L'infirmière m'a soignée correctement. Je ne voulais pas aller à l'hôpital.
Mais c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

J'ai décidé que ma vie n'avait plus d'intérêt. J'allais me suicider et j'avais une idée précise des choses.

Vous m'avez brisée et brûlée à petit feu : vos insultes ont enchaîné mes scarifications, plus vous envenimiez les choses plus je me coupais. Ensuite sont venus les "Gros Vaux" , j'y est tellement cru que j'ai développé une maladie au doux nom d'anorexie.

Voilà, maintenant je repose en paix et vous, j'espère que vous vous en voulez.

Vous me répétiez qu'il était "Trop tard".
Il n'est jamais trop tard pour changer les choses et sauver les personnes auxquelles ont tient.
Pour moi, désormais le temps est écoulé, mon temps de sauvetage est fini. Mon trop tard a fini par arriver.

Je vous hais de tout mon cœur même s'il ne bat plus.

Claire (le "Gros Vaux")