Je rentre à la maison. Les jumelles ont déjà récupéré Thibaut. Je passe mon chemin et je monte dans ma chambre. Je prends le couteau et m'enferme dans la salle de bains.

Je coupe, je recommence. Le sang coule dans la baignoire avec mes larmes. Je coupe, je recommence. Coule et coule encore. Bras, poignet, paume, tout y passe mais la douleur ne s'atténue pas. Je coupe, je recommence.

Je me calme quelques instants, et rince mon bras.

Ça ne suffit pas. Je taille encore et encore.

Des arbres de sang dansent sur mon avant-bras. Mon pull rose se tache. Des gouttes rouges sèchent en devenant brunes.

Mon sang coule, glisse et dessine sur mon corps. Il danse aussi sur mes vêtements.

Je sombre dans cette folie. Une douce souffrance. Je suis perdue alors je plonge, dans ce trou sans fin, jusqu'à ce que je m'écrase.

Je me fiche que les gens le voient et me jugent, cette douleur fait mon bonheur.

Je souris pour une fois dans ma journée. Un sourire mauvais comme ce que je suis devenue. Le mal me fait me sentir moi-même, je suis bien.