Chapitre 8
Annabeth fulminait.
Percy l'évitait ?!
Pour faire en sorte de ne pas croiser sa route, il ne devait vraiment pas l'apprécier. Mais alors pourquoi cette gêne quand ils étaient trop proches et cette sympathie envers elle ? Sûrement une façade, comme elle savait si bien le faire. Mais là, chez elle, dans sa chambre, elle enleva son masque et laissa toutes des émotions déborder. Elle était comme ça. Les sauts d'humeurs qu'elle avait se représentaient comme des gouttes qui tombaient dans un vase, et quand le vase était rempli, les émotions sortaient en vagues. Colère, frustration, incompréhension, fatigue, tristesse... tout y passait.
Mais surtout, Annabeth gardait tout pour elle. Vers ses 10 ans, elle voyait une psychologue pour des problèmes de sommeil, mais rien ne s'était arrangé, elle faisait régulièrement des insomnies. Ensuite elle avait gribouillé ce qui lui était passé par la tête dans un carnet, et maintenant elle ne se confiait plus du tout. Même sa meilleure amie, Piper, ne savait pas grand chose. Sauf que Piper avait un grand cœur et une bonne clairvoyance au niveau des sentiments des gens, et avait compris qu'Annabeth n'aimait pas en parler, aussi elle essayait de lui changer les idées autant que possible.
Revenons à la métaphore du vase. Il arrivait que parfois, le vase ne se remplisse jamais complètement, comme si on l'avait prolongé. Et là, Annabeth déprimait vraiment. Elle avait même été dépressive. Là sa belle-mère l'avait aidée, en lui parlant, beaucoup, et en laissant de la nourriture dans le frigo pour quand Annabeth voudrait se nourrir. Elle était même allée jusqu'à lui organiser un voyage en Grèce avec Piper. Elles avaient donc passé toutes les trois une magnifique semaine, variant les visites des édifices anciens et les virées shopping.
Annabeth avait conscience que sa belle-mère l'aimait plus que son père, mais cela lui convenait.
Tout ça pour dire que là maintenant son "vase émotionnel" se vidait.
Annabeth pleura silencieusement sur son lit, puis frappa son coussin pour se défouler (note: respectez les coussins, ils n'ont rien fait).
Elle s'arrêta quand quelqu'un frappa à sa porte.
- Bethie ? Ça va ?
Annabeth renifla et sécha ses larmes revers de sa main.
- Arrêtez de m'appeler comme ça les garçons.
- On peut entrer ?
Annabeth alla ouvrir. Derrière la porte se trouvaient deux garçons, jumeaux, de 8 ans. La seule chose qui les différenciait était que l'un avait une dent en moins, et la seule chose qui les rapprochait de leur sœur était leurs cheveux blonds. C'était Bob et Matthew, ses demi-frères aux allures d'anges mais possédés par le diable.
Voyant que leur grande sœur allait mal, il entrèrent et lui firent chacun un bisou. S'en suivit un câlin collectif.
Bob, celui à qui il manquait une dent, dit:
- On voulait te dire que Maman a commencé à faire le repas, et elle veut que tu viennes l'aider.
- D'accord, merci les garçons, murmura la blonde, avant de se redresser et de les regarder avec insistance. Vous n'en direz rien à Papa, d'accord ?
Ils la regardèrent sans répondre.
- D'accord ?
Pas de réponse. Annabeth soupira:
- Et demain je vous mettrai deux pots de glace dans le congélo en rentrant du lycée...
- Ça nous va ! s'écrièrent-ils en même temps.
Annabeth poussa un énième soupir avant d'aller assister Anne en cuisine.
Anne était châtain, aux yeux verts expressifs qui pétillaient de bonheur. Elle avait tout de suite montré de la sympathie envers sa belle-fille, et s'occupait d'elle à la place de son mari.
- Annabeth, dit-elle pendant que la concernée se lavait les mains pour mettre la main à la pâte.
- On prépare quoi cette fois ? demanda la blonde en s'emparant du livre de recette.
- Quelque chose pour dix personnes, ta famille vient dîner, grimaça Anne.
Vite suivie d'Annabeth.
En effet, aucune des deux n'appréciait la famille de Frédéric, les Chase.
Il y avait l'aîné, un cinquantenaire sans expression, ni volonté, toujours le même depuis l'adolescence (même à l'adolescence il se comportait comme un retraité). Il avait eu le cœur brisé quand sa femme et ses deux filles s'étaient noyées lors d'une sortie en mer, et depuis il n'avait pas sourit une seule fois.
La cadette, elle, était son opposé. Positive, joyeuse, appréciable... tout pour plaire. Sauf que depuis la tragédie de la mort de son fils, dont le père n'avait jamais était connu du reste de sa famille, elle avait perdu le goût de la vie. Magnus Chase était donc le cousin d'Annabeth, avec qui elle avait joué étant petite. Mais après son déménagement à New York, ils ne s'étaient plus revus, et Annabeth n'avait pas su comment réagir à l'annonce de sa mort. Conclusion, elle était aussi maussade que son frère et que l'ambiance qui allait régner une fois toute la petite famille réunie autour du repas.
Anne posa une main sur l'épaule de sa belle-fille, qui sursauta en sortant de ses pensées.
- Annab', qu'est-ce qui te tracasse ? demanda-t-elle doucement.
- Rien.... rien du tout, murmura la blonde, les yeux dans le vague. Tu n'as pas à t'en faire.
- Je vois que tu est préoccupée, répliqua Anne. D'habitude tu réfléchis, mais en gardant un pied sur Terre, tandis que là, tu es à l'autre bout du cosmos sans rattache ! Alors soit tu m'en parles et on voit ça après le dîner, soit tu gardes pour toi mais tu essaies d'avoir l'air heureuse. S'il te plaît.
Annabeth détourna le regard. Elle l'adorait, vraiment, mais là c'était la première fois qu'elle était distraite par garçon, et ne voulais pas les voir, elle et ses amies, se transformer en fangirls hystériques.
Alors elle pris une inspiration, ferma les yeux pour chasser les larmes de frustration qui lui venaient, et les rouvrit en enfilant son masque de l'adolescente-heureuse-qui-va-parfaitement-bien-et-qui-est-contente-de-voir-sa-famille-adorée.
Anne l'embrassa sur le front, et toutes deux s'atelèrent à la tâche qui consistait préparer quelque chose de comestible.
Lorsqu'il fut l'heure, elles allèrent se préparer à recevoir les invités, et la blonde fût convaincue par sa belle-mère qui ne voulait pas la voir en sweat pendant un diner de famille de mettre au moins un chemisier et de coiffer ses cheveux. La dernière de ces exigences eut pour résultat qu'Annabeth se retrouva avec une brosse coincée dans les cheveux, à appeler sa belle-mère au secours. Mais Matthew la voulu l'aider avant sa mère, ce qui aggrava la situation.
Heureusement Anne arriva avant la fin du carnage et réussit à démêler le nid de rat que formaient les cheveux de la blonde.
Ding dong
- Aller les enfants, allez ouvrir à votre oncle et à votre tante, ils ne vous ont vus qu'une fois et voudront sûrement voir à quoi vous ressemblez maintenant ! fit Anne en poussant les jumeaux hors de la salle de bain.
Puis elle se retourna vers Annabeth.
- On va essayer de survivre d'accord ? soupira-t-elle.
Les deux femmes descendirent pour trouver toute la famille Chase réunie dans l'entrée.
***
Percy se trouvait dans sa chambre avec Léo, qui restait dormir.
Il eut une idée.
- JE SAIS ! hurla-t-il, tandis que Léo, de surprise, lâchait les jouets qu'il avait en main -autrement dit des allumettes.
- Mec t'es malade j'aurais pu les allumer ! dit Léo en désignant ses joujoux. Et depuis quand t'as des idées le dimanche soir toi ?
Percy ne répondit pas et passa la tête dans l'ouverture de la porte de sa chambre.
- PAUL !
Paul Bloffis, beau-père et professeur d'anglais de Percy.
- Pitié Percy l'appartement n'est pas si grand je t'entends sans que tu hurles tu sais, répondit une voix masculine provenant du salon.
Percy marmonna un "désolé" avant de se diriger vers la pièce principale, laissant Léo dans sa perplexité.
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