-....J'ai des sentiments pour toi, mais j'ai peur qu'ils ne soient pas aussi forts de ton côté, alors...

Annabeth le fit taire en l'embrassant.

...alors je vais te laisser du temps pour y réfléchir, de toutes façons j'ai aussi besoin de me concerter.

Ou pas.

Quand il avait embrassé la blonde la première fois, il avait eu peur qu'elle le repousse, car elle n'avait pas réagit. Mais finalement il était content d'avoir fait le premier pas.

Annaneth se détacha légèrement de Percy, juste assez pour le regarder dans les yeux.

- Cervelle d'Algues, murmura-t-elle simplement.

Elle n'eut pas besoin d'exprimer ses pensées par des mots, car dans ses yeux, pour la première fois,  laissaient voir autre chose que de la colère, quand ils prenaient leur teinte orageuse.
Cette fois, on pouvait y lire certes du doute, mais quelque chose qui mélangeait l'attachement, la confiance et le bonheur. Peut-être de l'amour ?

Et Percy savait qu'elle pouvait lire les même sentiments en lui.

Cette fois d'un accord commun, leurs lèvres se joignirent pour former un doux baiser. Les mains d'Annabeth allèrent d'elles-mêmes entourer la nuque de Percy, tandis que les bras de ce dernier trouvèrent naturellement leur place sur sa taille.

Lorsque respirer fut à nouveau à l'ordre du jour, ils arrêtèrent et commencèrent une promenade dans les allées de Central Park, main dans la main.

Chacun profitait différemment du moment, tout en gardant l'esprit bloqué sur l'union de leurs mains.

Percy observait la flore en essayent de trouver de la faune autre que les écureuils grassouillets habitués à manger les restes donnés par les touristes, et Annabeth se demandait comment on avait pu transformer les terres marécageuses qui allaient devenir Central Park en un espace vert si stable de sol.

Comme le parc n'était pas infini, ils se retrouvèrent vite sur le bitume des trottoirs à slalomer entre les passants.

Percy remarqua vite à la pression qu'elle exerçait sur sa main qu'Annabeth était mal à l'aise dans la foule, et guida leur balade jusqu'au Brooklyn Bridge, qui n'était pas traversé par des centaines de personnes car la saison des touristes n'était pas encore commencée.

Annabeth sembla se détendre à mesure qu'ils avançaient sur le pont, aussi Percy se félicita de son idée.

Ils apprécièrent le silence (si si, à New York quand on entend que le bruit des voitures et juste un bruit de fond c'est carrément du silence), un silence apaisant, puis le brun lança la discussion:

- C'est moi ou tu n'aimes pas New York ?

Annabeth sembla chercher ses mots.
Elle était jolie, avec ses yeux gris changeant, ses joues roses à cause de l'air frais et l'expression de concentration qu'elle avait si souvent.

- C'est pas vraiment ça, dit-elle, faisant sursauter le brun dans sa contemplation. Tu vois, New York a une histoire fascinante, des bâtiments fantastiques, les gens y sont de bonne humeur et cette ville a une attraction immense, mais on yest constamment assaillis de nouveautés, de gens inconnus, et le monde fait que ça n'est pas une ville propre....

- Ce que tu décris, c'est surtout Manhattan, intervint le brun.

- Oui, justement. On se représente New York comme constitué seulement de Manhattan, cet endroit vivant et joyeux. Alors qu'à côté il y a le Bronx, pas très recommandable, d'autres quartiers, et Brooklyn. C'est un havre de paix, comparé au reste. Je suis pas très à l'aise dans le monde, quand on doit tout le temps faire attention à soit, et aux autres.

Ils parvinrent à la fin du pont, et arrivèrent sur le quartier aux maisons de briques rouges entourées d'arbres.

Annabeth tira un peu sur la main de Percy, pour lui faire comprendre de la suivre.

- Tu vas comprendre.

Ils arrivèrent sur une place en surplomb des bâtiments, près de l'eau.

Le côté entouré de barrières, ainsi que celui plus proche des maisons, étaient en arc de cercle. Au fond, des bancs formaient eux aussi une courbe, mais toujours face au paysage.

Paysage constitué d'une vaste étendue d'eau d'un côté, l'océan Atlantique, et de l'autre côté une bande de terre était visible.
Au milieu se dressaient les buildings de la ville-qui-ne-dort-jamais, avec une bonne partie des grattes-ciel de la Sky-Line.

L'une des premières choses qu'on remarquait, c'était le fond sonore que formait le bruit de Manhattan, un méli-mélo de klaxons de voitures, de brouhaha humain et de bourdonnements qui provenaient des hélicoptères qui zigzaguaient au dessus de tout, tels des insectes slalomant entre les hautes herbes d'un champs.

Ce fond sonore était le seul bruit qui parvenait aux oreilles des deux adolescents, car Brooklyn était assez silencieux comme quartier.

C'était fascinant de voir qu'un son était tellement puissant qu'il traversait des centaines de mètres, et qu'on pouvait encore l'entendre, même si il parvenait légèrement en sourdine.

Annabeth, qui visiblement avait l'habitude de ce changement, laissa Percy apprécier le moment, satisfaite.

- Tu vois, on ne s'attend pas à ressentir une telle effervescence pourtant si loin. Si je reste à New York, c'est ici que je vivrai. À Brooklyn.

Percy hocha lentement la tête.

- Si tu restes à New York ? releva-t-il.

- Avant j'étais à San Francisco, dit Annabeth.

- Oh, fit Percy, l'air déçu. Alors tu voudras y retourner, hein ?

La blonde répondit assez vite:

- Non ! Non. Je n'aime pas vraiment cette ville, en fait. Ce que j'aimerais, c'est étudier encore à New York,  puis partir découvrir le monde. Après quoi je ferai mon choix.

Cette réponse sembla satisfaire Percy, puis ils marchèrent en direction du métro pour rentrer.

***

- Percy, dit Annabeth d'une voix hésitante. Je suis pas sûre de vouloir que nos amis sachent que....

Elle faillit dire "que l'on est ensemble", mais ça n'était pas vrai, ils n'en avait pas parlé.

- Qu'ils sachent pour nous deux, rectifia-t-elle, même si ça lui faisait mal.

Percy ne releva pas.

- Ça me va, approuva-t-il. Je préfère que ça reste entre nous. Pour l'instant...

Annabeth l'embrassa sur la joue et partit en direction de chez elle.

Pour l'instant.