Une fois ses amis partis, Annabeth s'affala de nouveau sur son canapé.

Ils avaient passés l'après-midi ensemble, à jouer à tout et n'importe quoi, à se lancer des défis, faire des canulars téléphonique (à un moment, Piper et Léo avaient dû mimer une conversation entre une française et un espagnol, ce qui avait été tordant).

Annabeth sourit en se remémorant le moment où Travis était tombé sur le canapé, qui était occupé par Katie. Difficile de dire lequel des deux avait le plus rougis. Ni tenant plus, Léo avait poussé la tête du garçon contre celle de la fille, ce qui avait donné un petit bisou improvisé, après quoi tout le monde avait applaudi, avant de s'écrouler de rire quand Katie avait commencé à pourchasser le latino dans tout l'appartement, avec néanmoins un petit sourire aux lèvres.

Le soir pointait, et Annabeth ferma les fenêtres en frissonnant dans l'air du soir.

Elle arrêta le disque de Green Day offert par Thalia, ramassa les emballages de gâteaux et les paquets des cadeaux, et rassembla les cadeaux en question avant de les monter dans sa chambre, qui se trouvait être la seule pièce du dernier étage de sa maison.

La chambre était un grand carré au plafond incliné (elle était sous le toit), une fenêtre à droite de l'entrée et une porte-fenêtre donnant sur une petite terrasse de l'autre.

Les murs étaient tous blancs, sauf un, noir avec plein de dessins, photos, posters et compagnie.
Un autre était entièrement recouvert d'une bibliothèque remplie de romans en tous genres, sauf d'amour.

Annabeth s'installa en tailleur sur son lit et posa les bijoux qu'on lui avait offerts sur sa table de chevet. Elle ouvrit son atlas de l'architecture pour le commencer.

Parthénon, Athènes............p.20

Annabeth alla directement à la partie concernant la conception du temple de la Sagesse, et trouva même une mention de l'Érechtéion, temple dédié à Athéna et Poséidon.

Lors de la victoire de Pallas Athéna contre Poséidon qui, rappelons-le, convoitait également l'Attique , le dieu des mers entra dans une telle fureur qu'il menaça d'ensevelir la ville sous les flots.
Pour l'apaiser, les habitants érigèrent un temple autant dédié à lui qu'à leur protectrice, l'Érechtéion.
Ces gens, désormais les Athéniens, auraient construit le temple là où Poséidon avait ébranlé le sol pour faire jaillir une source d'eau salée.
[...]

Annabeth, plongée dans sa lecture, s'installa un peu plus confortablement sur son lit et mit ses mains dans la poche de son sweat.

Mais ses mains ne rencontrèrent pas le tissu chaud, elles touchèrent une sorte de carton plié.

L'enveloppe de Percy ! se souvint la blonde.

Elle essaya de la sortir vite, mais le papier s'abîma.

Idiote

Maitrisant cette fois ses gestes, elle sortit doucement l'enveloppe, un rectangle bleu et froissé marqué:

Pour Annabeth, de Percy

Elle découpa minutieusement le haut de la lettre pour en sortir le contenu, une feuille pliée en trois et couverte d'une écriture qui se voulait appliquée.

Elle se força à ne pas lire le bout de feuille qu'elle avait devant les yeux, la déplia et la frotta plusieurs fois sur son livre pour l'aplatir.

Après quoi elle entama enfin la lecture:

Annabeth,

J'ai passé la nuit à chercher mes mots, et je crois que je les ai enfin.
Ne le prend pas mal, s'il te plaît, si je suis parti assure vite de l'hôpital, après t'avoir expliqué le pourquoi du comment.

J'avais des doutes avant, mais quand tu es tombée, non, que Rachel t'a poussée, j'ai eu peur pour toi à un point que je ne pensais pas imaginable.
Je n'en ai sûrement pas le droit, étant donné que je ne te connais pas vraiment, mais je pense tenir à toi plus qu'à ma propre vie.

Non, tu n'es pas aveugle.
Je suis amoureux de toi.

Je peux t'imaginer, penchée au dessus de mes mots, à mordiller ta lèvre, comme quand tu es concentrée, à replacer une de tes mèches derrière ton oreille, à cligner des yeux pour te ramener à la réalité, alors que si, c'est bien la réalité, et, qui sait ? Peut-être à rougir ?

Je vais m'arrêter là, ou tu en aurais pour des jours à me lire.
Mais connaissant ta passion des livres, tu ne lâcherais pas.

Pour finir, j'espère que nous te reverrons bientôt au lycée.

Percy.