Chapitre 20 : Adieu Tessa.
La neige recouvre la ville de son manteau blanc, New York subit l'hiver et ses tracas, les flocons tombent par million en doux tourbillon. Il fait froid et le paysage est vraiment beau.
Christal se regarde dans le miroir sur pieds de la chambre, elle observe sa tenue, cette robe noire est parfaite, elle lui va bien et correspond à l'atmosphère de cette triste journée, elle ne sait pas si elle aura le courage.
Elle arrange son chignon et ses mains tremblent, ses yeux se remplissent de larmes, elle n'y arrivera pas, comment le pourrait-elle? Elle baisse les bras et la tête, le chagrin laissant des traînées salées sur ses joues. Elle redresse son visage quand le seul bras valide de Peter passe autour de son corps, il est dans son dos et l'enlace, son menton posé sur le sommet de sa tête, son bras droit toujours en écharpe, deux attelles plus petites posées sur ses poignets. Cette journée s'annonce difficile. Mais la jeune femme sait qu'elle peut compter sur le soutien des siens et surtout de Peter, elle l'aime tellement et passionnément. Ils restent l'un contre l'autre sans bruits, sans mots, juste dans un silence pesant de cette cérémonie qui aura lieu dans quelques heures.
-"Tu restes à mes côtés hein?" Demande la jeune femme en se retournant toujours dans le bras de son amoureux. Elle se blottit plus étroitement encore contre Peter, elle entend les battements sourds de son cœur, il bat vite, lui aussi doit être un peu nerveux, et quoi de plus normale après tous? Elle réfléchit et se sent égoïste tout à coup, elle se repose entièrement sur lui mais lui, à qui se confie-t-il? Il n'a plus ses pouvoirs, il est blessé, n'a pas réussi à sauver Tessa et l'a vu mourir parce qu'elle aurait voulu qu'il l'aime...Mon Dieu, comme il doit souffrir. Elle le serre encore plus fort, les larmes coulant comme un torrent sur ses joues.
-"Hé..."Chuchote le jeune homme en relevant le menton de sa chérie. "Ne t'en fait pas comme ça, tout va bien se passer. Je reste avec toi. OK." Il se demande bien ce qui peut se passer dans son esprit. Il sait que ce qu'elle a vu, ce qu'ils ont vécu était dure et que ça les marquera à vie. Il aimerait tellement pouvoir l'aider.
La route se fait dans le silence, ils sont tous les deux dans la voiture de Chris, Peter ne pouvant clairement pas conduire. Il est convenu que tout le monde se retrouve là-bas. Tony et Pepper aussi seront présents.
Arrivés sur les lieux, les deux jeunes retrouvent leurs parents, Tony serre sa fille dans ses bras et tape sur l'épaule valide de Peter.
La cérémonie est très touchante, il y a beaucoup de personnes que Christal reconnaît, ils étaient pour la plupart à l'université avec elles deux, il y a trois ans avant que tout dérape, Peter se sent mal à l'aise.
Tout le monde est rassemblé autour du cercueil recouvert de fleurs et écoute les discours et les belles paroles des personnes qui ont connu et côtoyé Tessa. La neige tombe de nouveau, recouvrant les parapluies et les cheveux des gens présents. Les tenues noires contrastant avec le blanc pur des flocons qui tapissent le sol.
Le père de Tessa est là, il est en costume noir, on pourrait presque croire qu'il est libre s'il n'y avait pas deux gardes et que ses poignets n'étaient pas menottés. Ses yeux sont secs, il ne verse aucune larme, son visage ne transcrit que de la colère, c'est effrayant d'égoïsme, il a toujours dit qu'elle était trop faible. Peter ne peut détacher ses yeux de ce type, il le déteste au plus haut point. Arthur Conwell relève la tête et maintient le contact visuel avec Peter, le jeune homme ressent une grosse envie de lui mettre son poing dans la gueule, ce n'est pas un homme bon et encore moins un bon père, Tessa ne méritait pas ça.
-"Gardes ton calme Peter." C'est la voix basse de Christal et sa main sur son avant-bras qui sort le jeune homme de ses tourments. Il pose ses yeux sur la femme de sa vie et se contente de caresser la main qu'elle a posée sur lui. Il est reconnaissant qu'elle soit là.
Les larmes sur le visage de Christal dévastent le cœur de Peter, il se demande si elle a déjà pleuré autant avant de le connaître et il culpabilise plus encore. Tout ça! Il aurait suffi d'un geste il y a trois ans, un seul geste, un seul mot et rien ne se serait produit. Peter sent une douleur dans sa poitrine, il est en train de se perdre dans ses angoisses et il va craquer, il se détache de la jeune fille une minute et s'éloigne, elle veut le suivre, mais son père lui fait signe que non, le jeune homme part loin, aussi loin que possible, il ne veut pas se donner en spectacle. Il s'arrête près d'un arbre, il se soutient à lui, défait sa cravate et les premiers boutons de sa chemise comme il peut. Très vite, ses oreilles bourdonnent, il a des fourmis dans les mains, il angoisse, merde, pas ici, pas maintenant. C'est trop difficile, il est le seul responsable de la mort de cette fille, c'est de sa faute, de sa faute. Il ne tient plus et se retrouve à genoux dans la poudreuse, son costume se mouille. Sa respiration est douloureuse, on lui enfonce une lame dans le cœur, et ça fait mal, il essaie de respirer comme lui a appris le thérapeute mais il n'y parvient pas. Il pleure et s'en veut, sa poitrine se comprime et se contracte. Il se sent comme un moins que rien, il est inutile, il ne se supporte plus, il se déteste. A quoi sert-il? Pourquoi est-il si faible? Pourquoi Christal doit-elle encore une fois souffrir par sa faute? Il essaie et essaie encore de reprendre son souffle mais n'y parvient pas. Puis il se rend compte qu'il n'est pas seul quand le visage de Tony est devant ses yeux, il ne l'a même pas entendu ou vu plus tôt, c'est dire s'il est mal au point. Le milliardaire n'a pas hésité une minute, il s'est posé sur la neige, salissant son costume peu importe tout ça, s'il peut aider son gamin.
-"Peter?!" Appelle le plus âgé en touchant l'épaule de celui-ci. "Allez gamin, tu peux le faire." Peter se concentre sur la voix et le visage de son tuteur, il doit se calmer.
-"Tony." Dit-il dans un souffle laborieux. "Elle est morte à cause de moi." Ses mots il les a dit dans un sanglot. "Tout est de ma faute, je n'ai rien fait pour elle, tout est de ma faute." Finit-il par dire avant de s'effondrer encore une fois.
-"Peter, il faut que tu lâches prise" Lui dit le milliardaire en serrant un peu plus son épaule valide. "Il faut que tu arrêtes de tout prendre sur toi." Et cette fois, Tony rapproche le petit de lui et l'enlace, il doit l'aider. Peter se laisse faire, les accolades avec son mentor sont bien trop rares. Il ose cependant passer son bras autour du corps du plus âgé et laisse son front tomber sur l'épaule réconfortante de l'homme. Ses larmes coulant librement, sa respiration saccadée. Il doit se reprendre et prouver à Tony qu'il peut protéger sa fille, qu'elle est en sécurité avec lui. "Tu ne pourras pas toujours sauver tout le monde et ce sera douloureux mais tant que tu fais de ton mieux et que tu évites de te mettre trop en danger, je serais toujours fier de toi, toujours. Tu es un homme bon Peter, trop bon et trop bien pour ce monde. Il ne te mérite pas." Chuchote le milliardaire en caressant le dos du plus jeune. Tony ne le sait pas encore mais ses mots ont eu un impact considérable sur le moral et l'esprit du plus jeune. Il est fier de lui et le sera toujours.
-"Merci Tony, merci beaucoup."La respiration de Peter a repris un rythme normal, il est encore un peu tremblant mais se sent déjà beaucoup mieux, il se défait de l'étreinte du milliardaire et l'homme l'aide à se relever. Ils restent juste une minute loin du groupe et quand Tony fait un pas pour rejoindre les autres, il voit que Peter ne le suit pas. Il se retourne et regarde le petit.
-"Tu ne viens pas?" Demande-t-il
-"Je..." Peter hésite encore. "Je voudrais aller voir ma tante et mon oncle." Cette phrase Peter la souffle plus qu'il ne la dit à voix haute. "Je ne me sens pas trop de retourner là-bas." Dit-il en levant le bras en direction du lieu de la dernière demeure de Tessa. "On peut se rejoindre à la voiture tout à l'heure s'il vous plaît?"
-"Bien sûr." Tony est triste pour ce petit. "Prends ton temps, je vais prévenir Chris." Il se rapproche et pose une main sur la tête du plus jeune, il secoue doucement ses cheveux et sourit puis fait demi-tour et rejoint les autres.
Peter déambule à travers les nombreuses tombes, il sait par cœur où se trouvent son oncle et sa tante. Il y parvient en un rien de temps et se sent démuni, il ne sait pas trop pourquoi il veut les voir, peut être juste pour leur dire que tout va bien, qu'il est amoureux et heureux. Et c'est exactement ce qu'il leur dit, il raconte tout, les larmes aux yeux.
-"...Et Tony prend soin de moi. Je ne manque de rien, je fais de mon mieux..." Il fait une courte pose et reprends. "Vous me manquez terriblement." Il s'essuie les yeux et continu. "Mais je suis heureux."
Il s'écoule encore quelques minutes et enfin Peter se décide à retourner auprès de sa famille. La cérémonie et fini et quand le jeune homme approche des Stark, il croise Arthur Conwell. L'Homme s'arrête et regarde le jeune homme droit dans les yeux. Les deux gardiens en retrait juste à quelques pas.
-"Tout est de ta faute, elle est morte à cause de toi et vous le savez!" Dit-il en montrant les trois autres de ses mains menottées. "Tu ne lui as laissé aucune chance, AUCUNE." Peter est statique, il ne bouge pas et se contente de regarder l'homme se débattre avec ses gardes. Puis quand l'homme n'est qu'à quelques centimètres de lui, ses yeux bleu acier dans les yeux noisette du jeune, Peter se lâche enfin et libère la colère qu'il ressent pour cet homme sans cœur.
-"Elle est morte il y a trois ans." Réplique le brun d'une voix profonde et froide qui ne lui ressemble pas du tout. "A cause de vous et de votre folie." Il plante un index dans la poitrine du prisonnier. Les policiers se tendent. "Et si jamais vous avez le malheur de ne serait-ce que poser un regard sur qui que ce soit de ma famille, je vous jure que je serais là et que même les barreaux d'une prison ne pourront rien pour vous." L'ancien dirigeant de Conwell Pharmaceutique est tendu, il sait que le jeune homme ne plaisante pas. Tony a rejoint Peter et est prêt à le retenir s'il le faut, même un bras en moins, Peter n'est pas du genre à se laisser faire. Arthur veut répliquer mais Iron Man fait un geste de tête aux deux gardes qui tirent Conwell loin d'eux. Celui-ci crie toutes les méchancetés et autres insultes mais Tony a déjà passé son bras autour des épaules de Peter et le conduit auprès de sa fille qui attend le jeune homme aux côtés de Pepper. Les deux jeunes gens s'enlacent et la neige tombe toujours.
Le prochain chapitre dans deux semaines...VACANCES...désolée. Merci à tous ceux et celles qui me suivent. Bisous les loulous.
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