Quand Tony appelle Peter ce jour-là, il veut d'abord s'assurer que le petit va bien. En effet, il s'est écoulé une semaine depuis l'accident de Liberty Island et la rencontre désastreuse avec le chauffeur fugitif. Les effets de la drogue sont étranges, Peter a parfois la sensation que ses pouvoirs s'amenuisent, qu'ils disparaissent quelques minutes avant de revenir. Bien entendu, le jeune homme n'a rien dit à Christal, pour quoi faire? L'angoisser plus qu'elle ne l'est déjà? Non merci! Mais elle n'est pas la fille de Iron Man pour rien, elle sait pertinemment que Peter lui cache quelque chose, que ça a un rapport direct avec toute cette histoire, elle l'a bien vu quand il est rentré l'autre soir accompagné de son père et qu'il avait l'air complètement absent et surtout très en colère. Elle le connaît bien, ils se connaissent bien, et lui-même sait qu'il ne pourra pas cacher ses problèmes de pouvoirs et sa rencontre avec le suspect plus longtemps. Bref Tony veut d'abord savoir comment va son gamin mais il veut aussi le voir, il est probable qu'il ait trouvé quelque chose ou plutôt quelqu'un.

Peter se précipite au sous-sol de son immeuble et grimpe en quatrième vitesse dans son nouveau bolide, cette voiture est une vrai bombe, elle est formidable et bien plus récente . Il ne remerciera jamais assez le milliardaire pour tout ce qu'il a fait et tout ce qu'il continue à faire pour lui. Il l'a aidé, protégé, soigné, aimé tout comme une famille, tout comme un père. C'est une sensation de pur bonheur, le pauvre Peter n'a jamais vraiment eu de chance dans sa vie, mais cette chance-là, celle d'avoir des amis, de la famille et une femme formidable, celle-là vaut toutes les chances du monde.

Il roule jusqu'au QG, le plus âgé n'a rien voulu lui dire au téléphone, c'est que ce doit être important. 

Quand il se présente devant l'édifice, la neige tombe en fine couche sur le bitume, les températures sont bien en dessous de zéro. Il roule jusqu'au parking souterrain, gare sa voiture et se dirige vers l'ascenseur, il est vraiment pressé de savoir ce que Tony a trouvé.  L'ascenseur le dépose au dernier étage, au Penthouse, le jeune homme se précipite au labo, Tony doit y être encore, le connaissant, il pourrait presque y vivre. Quand il passe les deux portes vitrées automatiques, le milliardaire est tout simplement incontrôlable, Peter se demande vraiment ce qui peut à ce point enthousiasmer le milliardaire. 

-"Houla! Tony, vous êtes là depuis combien de temps? Vous avez une sale tête!" Dit le plus jeune, il faut dire aussi que le génie à vraiment l'air fatigué, il a de grosse cernes sous les yeux, ses cheveux sont en désordre et il y a une forte odeur de café dans toute la pièce. Lui qui lui faisait la morale sur l'importance de dormir et se reposer, de faire attention à sa santé, il beau le modèle!  

-"Peter, merci pour ton compliment, ça fait plaisir!" Tony met une petite tape derrière le crâne du plus jeune qui sourit bêtement. "Quand tu verras ce que j'ai fait et surtout ce que j'ai trouvé..." Le milliardaire fait signe à Peter de le suivre. "...Tu seras moins grossier, et je te rappelle que tu sors avec ma fille alors un peu de respect veux-tu?" Ils se dirigent tous deux vers le fond de la salle et Peter n'en croit pas ses yeux, devant lui, sur un support, se trouve la réplique exacte de son ancien costume de Spider Man, pas celui qu'il avait fait avec un vieux sweet et un jogging, non, celui que lui avait fabriqué Tony déjà à l'époque, celui qu'il avait brûlé par colère et désespoir quand sa tante était décédée.  A ceci près que les couleurs rouge et bleue sont moins vives, elles ont l'air plus foncées. Il est vraiment très impressionnant, Peter n'en revient toujours pas, c'est presque trop beau pour être vrai, c'est juste incroyable. Il a l'impression d'avoir quinze ans comme avant, il déglutit, il est gêné et confus, ses yeux se remplissent de larmes bien malgré lui.  

-"Tony c'est...je...heu!" Peter bégaye, il perd ses mots, il a le souffle coupé, c'est presque trop sublime pour être vrai, il ne peut s'empêcher de toucher le tissu comme pour s'assurer que tout ça est bien réel. Tony sait que le jeune homme est touché, il se rapproche et passe son bras sur ses épaules. Il est fier de ce résultat et content de voir que ça touche le brun et qu'il en est sans voix. 

-"J'ai pensé que tu en aurais besoin pour aller rendre visite à ton fugitif..." Tony laisse sa phrase en suspens. Peter tourne la tête vers le génie, les yeux ronds, son regard interrogateur.

-"Vous savez qui c'est?" Demande le jeune.

-"Viens je vais te montrer" Tony lâche l'épaule du petit et va vers les dizaines d'écrans holographiques, tous montrent des images, certaines en couleurs, d'autres en noir et blanc, c'est difficile à dire comme ça mais aucun doute possible, c'est bien lui, le salopard que Peter veut retrouver et tabasser pour tout ce qu'il a fait . Le chauffeur fugitif lors de l'attaque de la Statue de la Liberté. On le voit au milieu de la foule,  puis jeter la grenade, puis se cacher et attendre tout ça sous différents angles. Ce sont des images tirées de vidéos surveillances, Tony s'est servi de son programme sur-développé de recherche faciale et d'un logiciel plus approfondi avec taille et poids  approximatif, et bingo, il l'a trouvé et a pu le suivre. On voit toujours se type se battre avec Peter dans la ruelle sombre, et encore lui tirer la fléchette. Il part au moment où arrive Iron Man et là encore, il est retrouvé par une autre caméra qui le surprend devant un vieil immeuble, l'inconnue s'y introduit et il n'y a pas d'autres images.  "J'ai eu du mal mais j'y suis arrivé, je sais ou il est et on va aller le chercher." 

-"Je suis impressionné, mais je dois bien avouer que vous êtes le meilleur pour trouver les gens." Le milliardaire l'a bien retrouvé lui, une première fois alors qu'ils ne se connaissaient pas et une seconde fois alors que Peter faisait tout pour être le plus discret possible, allant même se mettre en danger physiquement pour ne pas être retrouvé. Le jeune homme n'en revient pas, il va enfin pouvoir régler les comptes et là il ne sera pas sans armes, son costume n'est pas en acier. Ça va faire mal. 

Aujourd'hui Christal a cours jusqu'à dix-neuf heures, et ça lui casse vraiment les pieds, elle aimerait rentrer tôt et profiter un peu de Peter. Elle a téléphoné au resto Sushi du coin pour réserver une table pour eux deux ce soir, tant pis pour l'heure tardive, ils seront bien quand même, depuis le début de cette histoire ils n'ont pas eu beaucoup de temps à eux et c'est vraiment dommage. Elle a besoin de le retrouver et de profiter un peu du jeune homme. Elle l'a appelé ce matin alors qu'il était chez son père pour le prévenir pour le resto, ils doivent se retrouver devant à vingt heures. Peter se préparera au Penthouse, il a du boulot et Chris sera tranquille à l'appartement. Tout est réglé. La journée de cours est un supplice pour la fille Stark, elle en a vraiment marre, c'est une longue journée, de plus, la neige qui tombe depuis ce matin donne l'accès au parc impossible, obligée de rester dedans, enfermée toute la journée. C'est certain, elle va craquer, vite qu'elle puisse enfin profiter d'un peu de temps avec son amoureux.

A dix-neuf heures c'est la délivrance, Chris file vers sa nouvelle voiture très gentiment offerte par son Iron Papa. Elle est tellement chanceuse, mais elle lui sera redevable pour tout ça et elle compte bien lui rendre tout ce bonheur au centuple. Elle se dépêche tout en faisant attention à ne pas glisser sur la couche de neige fraîchement tombée. Elle se faufile dans l'habitacle et secoue les flocons prisonniers de ses cheveux légèrement humides. Elle est tellement pressée de le retrouver. Comment est-ce possible que Peter lui manque autant alors qu'ils vivent sous le même toit. 

Elle jette son sac sur le siège arrière, met le chauffage, pose son téléphone sur son réceptacle et allume son autoradio. Elle se met en route et se dit que dans moins d'une heure elle sera dans les bras de Peter et elle compte bien profiter de sa soirée mais aussi de la nuit à venir...Il ne lui faut pas plus d'une demi-heure pour arriver au parking de son immeuble, elle se gare, stop le moteur, récupère ses clés, son sac et son téléphone et sort de son véhicule. Elle n'a pas le temps d'activer la fermeture centralisée qu'une main se pose sans délicatesse sur son visage, elle sent un linge couvrir sa bouche mais aussi son nez, elle se débat, pose sa main sur celle de son assaillant, il porte des gants, très vite elle se fait maîtriser. En quelques secondes elle se sent faible, bien trop faible, elle ne veut pas respirer, mais elle prend une inspiration et c'est sa perte, elle sombre dans les ténèbres. Elle s'écroule sur le sol froid et humide du parking, le linge toujours posé sur sa bouche, le chloroforme fera son effet longtemps.