Chapitre 24 : Quand Tony redevient Monsieur Stark
~Retour au temps présent ~
Toujours dans son laboratoire au milieu de la nuit Tony revient doucement à lui après s'être remémoré l'année passée, il secoue la tête et s'aperçoit qu'il n'a pas avancé sur son projet. Il se lève s'étire et part se coucher, l'esprit bien plus léger.
Cela fait maintenant un an que Tony a retrouvé Peter et presque quatre mois que nos deux amoureux s'aiment d'un amour sincère. Ils n'ont toujours rien dit de leur couple, bien entendu il y a des bruits qui court. Quelques un des employés de Stark Industrie qui travaillent avec Peter voient le regard que le jeune homme pose sur la fille Stark. Pepper se doute aussi de quelque chose. En fait pour être tout à fait sincère, il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer qu'il y a plus que de l'amitié entre les deux adolescents. Le seul qui n'a rien vu est Tony, le principal intéressé. Mais tout change une nuit où rien ne va pour Peter qui fait un drôle de rêve ou plutôt un sacré cauchemar.
La journée a été assez chargée pour Peter, il a travaillé avec Tony durant des heures sur l'élaboration de nano-robots qui se multiplient plus rapidement et en plus grand nombre. Puis il y a eu un gros problème dans le laboratoire à Stark Industrie, un des chercheurs travaillant avec Peter s'était blessé. Peter a dû rester plus tard pour finir le travail en cours. La journée n'a pas été de tout repos, le jeune homme a aussi aidé le docteur Banner sur de nouvelles recherches sur les ondes et rayons gamma. Il a aussi aidé Sam pour son drone "Ailes Rouges" qui a eu un souci de commande vocale. Peter est éreinté, fatigué, épuisé, crevé. Quand il retourne dans sa chambre au milieu de la nuit, la jeune fille dort déjà dans son lit, blottie contre son coussin. Un violent mal de tête cogne à ses tempes, il a mal aux yeux, il a trop fait sans prendre le temps de manger et se reposer. Son métabolisme a brûlé tout son stock d'énergie.
Il regarde la jeune fille et remercie le ciel pour la chance qui lui est offerte d'avoir à ses côtés cette fille incroyable qu'est Christal. Elle sait toujours trouver les mots et elle a toujours le geste qu'il faut pour soulager Peter. Elle est incroyablement parfaite. Il l'aime tellement.
Il se lave rapidement et malheureusement l'eau chaude ne calme pas sa migraine, il se glisse sous le drap et rejoint l'élu de son cœur pour une bonne nuit de repos amplement méritée.
Peter revoit son oncle couché sur le trottoir, sous la pluie, le sang recouvrant son corps, les lumières bleues et rouges des gyrophares de la voiture de police et de l'ambulance se reflétant dans ses yeux sans vie, il ne veut pas quitter son oncle, il ne veut pas qu'on l'emmène loin de lui.
Peter sent un poids sur son dos et ses épaules tout l'entrepôt s'est écroulé sur lui, il a mal, tout est trop lourd, il souffre, ses côtes sont douloureuses. Il respire la poussière et l'eau lui coule sur le visage, il ne supporte plus son masque mouillé qui l'empêche de respirer. Il doit sortir de là, pour la première fois, il a peur et crie à l'aide mais il est seul, personne ne l'entend, il crie et gémit, ses poumons sont meurtris. Alors il pousse et pousse encore pour sortir de là, il n'a pas le choix.
Peter sent le sable sous ses doigts, il reconnait l'odeur des ambres marines de Coney Island, les flammes l'entour, la fournaise est insoutenable, il entend les turbines des ailes mécaniques du Vautour et l'odeur de brûlé qui emplit ses narines et ses poumons est insoutenable. Quand il tourne la tête il voit Adrian Toomes lui foncer dessus, il a tout juste le temps de se baisser avant de se faire décapiter par les lames en acier. Il est malmené, il se fait tabasser, il n'y a pas d'autre terme, les serres acérées lui perforent le corps, il lutte pour sa vie, pour la vie d'innocents et pour son mentor.
Peter ne peut plus respirer, il est dans la stratosphère accroché à un vaisseau en forme de donuts, il fait froid et il manque d'oxygène, il va lâcher, il entend Tony lui crier de se laisser tomber, qu'il va le rattraper mais il perd connaissance et tombe dans l'espace. Son armure Iron Spider, fabriqué par Monsieur Stark lui sauve la vie et il se retrouve bien malgré lui dans un vaisseau spatial.
Peter est sur Titan, il lutte contre Thanos, tout va mal, il est bien plus fort que lui, bien que son héros soit là avec lui à ses côtés ainsi que les Gardiens de la Galaxie, Peter doute mais se bat sans relâche, il a mal à chaque membre et à chaque os. Il se bat encore et encore.
Peter ne se sent pas très bien, il a peur de mourir, il ne veut pas partir, il ne veut pas décevoir Iron Man, il ne veut pas quitter sa tante et ce monde, il est trop jeune. Ses sens sur développés lui font tout ressentir cent fois plus fort que quelqu'un de normal. Il n'aurait pas dû souffrir comme ça et savoir qu'il partait. Il vit sa mort, c'est paradoxal quand on y pense. Il s'efface dans les bras de son héros.
Peter revient à la vie dans les bras de sa tante qu'il aime tant, elle l'enlace si fort dans ses bras qu'il se demande comment elle fait. Mais il est abandonné par tous les autres, et surtout par monsieur Stark, il souffre de cet éloignement, il ne comprend pas pourquoi ? Il est seul et déteste les Avengers et plus encore Iron Man.
Peter est à l'hôpital, sa tante se meurt dans un grand lit blanc, relié à des fils et des tubes dans le nez, elle est maigre et méconnaissable, son cœur se serre, la voir ainsi le tue un peu lui aussi. Personne n'est là, ils ne sont que tous les deux, les BIP des machines ralentissent puis tout est plat, elle a rejoint Oncle Ben. Elle n'a plus mal mais lui est à l'agonie, il veut mourir aussi, il souffre et s'enfuit, il a froid, faim et il est fatigué. Il ne s'en remettra jamais. Il ne s'en est jamais remis.
Peter est sur les docks et sur un toit couvert de son propre sang, il a froid puis il est dans son lit et la douleur est atroce...Il hurle, il a si mal, il veut que tout s'arrête ! Il ne respire plus, il ne le peut plus !
Christal qui dort contre Peter ressent les sursauts du jeune homme, elle entend ses gémissements, elle voit la sueur sur son front, les froncements de sourcils et sa respiration trop rapide, elle ne comprend pas.
-"Peter ! Peter, réveilles-toi !" Elle le secoue doucement par l'épaule mais il ne revient pas, il a l'air de souffrir épouvantablement, il a des frissons qui lui parcoure le corps, il crie mais rien ne sort, il se bat et se débat. Que lui arrive-t-il ? Que peut-elle faire ? Puis il ouvre les yeux, ils sont inondés de larmes. "Peter ! Qu'est-ce..." Mais elle ne peut finir sa phrase que Peter lui attrape le bras très fort, elle jappe de douleur mais très vite elle comprend, il ne respire plus. Il panique et elle aussi.
Il se débat et tombe du lit sur ses genoux elle voit la peur dans ses yeux. Elle le retrouve au sol emportée avec lui et se dépêche de lui baisser la tête vers le bas pour l'aider. Il fait une crise de panique.
-"Peter je sais que tu m'entends, prends de petites bouffées d'air avec moi, comme moi, tu comptes jusqu'à quatre et tu relâches le tout." Elle est affolée, mais fait au mieux pour l'aider. Elle veut se lever et aller chercher de l'aide mais il la retient trop fort, il lui tord le bras.
-"Ne pars pas !" Implore-t-il. "Je...ne...peux...pas...respirer." Peter n'arrive pas à parler, il respire trop vite, il hyperventile. Les larmes brillent dans ses yeux. Elle ne l'a jamais vu comme ça mais elle essaie de gérer pour lui, elle veut l'aider. Il se tient la poitrine et son autre main maintient toujours le poignet fin de la brune.
-"FRIDAY ?" Crie Christal
-"Oui mademoiselle !" Répond l'Intelligence Artificielle.
-"Préviens Papa s'il te plaît, vite, Peter ne va pas bien !" Christal craque maintenant, elle pleure.
-"Tout de suite mademoiselle."
Moins de trente secondes plus tard, c'est un Tony en panique qui déboule dans la chambre de Peter après avoir forcé la porte. Premièrement, il se demande pourquoi sa fille est dans la chambre de Peter ? Deuxièmement, il se demande pourquoi elle est en nuisette avec Peter torse nu ? Et troisièmement, pourquoi la porte est verrouillée de l'intérieur. Mais il oublie toutes ces questions quand il voit l'état de panique du jeune homme. Il s'accroupit sur la moquette tout près de sa fille et parle doucement à Peter. Il sait ce que c'est pour en avoir eu lui aussi.
-"Hé ! gamin, regarde-moi !" Peter souffle et gémit, il ne peut pas, pourquoi n'arrive-t-il pas à respirer ?
Peter lève les yeux, il a honte et sent des fourmis dans ses mains et ses jambes, il veut que tout s'arrête. Il veut sa tante, il veut la voir, il n'arrive pas à croire que plus d'un an après il ne se soit pas fait à son départ. C'est douloureux et ça se serre dans sa poitrine, il a mal, il a tellement mal, il veut.. il veut...Il ne peut pas respirer.
-"J'arrive pas..."Il déglutit. Il pleure, les traînées salées glissent sur ses joues, il en a marre de sa faiblesse, de ses maux ridicules, il a tellement honte !
-"Tu vas te calmer et respirer avec moi. OK ? Tu inspires..." Tony fait les gestes en même temps qu'il les explique. "Tu tiens quatre secondes et tu souffles." Tony tient l'épaule du plus jeune et ne le quitte pas des yeux. "Allez Peter...Allez Spider-Man, tu peux le faire.." Tony ne cesse d'encourager Peter. "Tu inspires...tu bloques, tu comptes jusqu'à quatre et tu relâches..." etc...
Peter essaie une fois puis deux et trois, il y arrive petit à petit, tout doucement, il inspire, tient et souffle, il tremble, il tombe en arrière assis sur le sol, il est épuisé, il ne comprend pas trop comment tout a commencé mais deux choses se connectent dans son cerveau. Sa copine est en nuisette dans sa chambre au milieu de la nuit et son père vient de le découvrir et n'a encore rien dit. Ça va faire vraiment mal. Le jeune homme reprend des couleurs, il lâche le poignet de la jeune fille et regarde Iron Papa qui fait les gros yeux.
-"Tony ! Je peux tout expliquer." Peter est encore un peu confus, il est essoufflé et quelque peu secoué par sa crise de panique mais ce n'est rien face au regard de Tony Stark.
-"C'est Monsieur Stark pour toi, tu crois que tu peux profiter de MA FILLE comme ça et m'appeler Tony ?"Le ton est sans appel, Peter est mortifié.
Christal est en colère. Comment son père peut crier sur Peter après ça ?
-"Papa ! j'ai dix-neuf ans, je ne suis plus une enfant et ne lui crie pas dessus, regarde dans quel état il est !" Christal est placée devant Peter qui est toujours assis à même le sol, une main toujours sur sa poitrine. Elle défit son père du regard. "Tu faisais quoi toi à dix-neuf ans ?" Elle marque un point. "J'aime Peter de tout mon cœur et ce n'est pas à toi de décider qui je peux fréquenter ou quand je peux fréquenter !" Sous les cris, Pepper s'est dirigée vers la chambre, quand elle apparaît et voit tout le monde au sol et les derniers mots de Christal, elle comprend que son époux a découvert le pot aux roses.
-"Tony ?" Pepper l'appelle, il se retourne, se lève et la rejoint, il sait qu'il va avoir une longue conversation avec sa femme qui à l'air d'être au courant, mais il est contrarié de ne pas avoir été informé pour le couple que forment ses deux enfants...Peut-il dire ça maintenant? C'est vraiment bizarre!
Sans un mot de plus Tony et Pepper quittent la chambre, la blonde ferme la porte et fait un clin d'œil à Christal, elle va calmer son époux et père possessif et demain tout ira mieux.
Quand le calme est de retour sous le ciel étoilé de la chambre, Christal se retourne et inspecte Peter, il fronce les sourcils, il est fatigué. Elle se jette au cou du jeune homme et elle le serre fort dans ses bras, elle a eu si peur.
Peter enlace la jeune fille et l'embrasse sur la tempe, il s'en veut.
-"Ne fait plus jamais ça ! Hein ? Plus jamais, j'ai eut trop peur." Dit-elle.
Elle se sépare de lui, se redresse et lui tend la main. Elle le tire sur ses pieds et l'aide à s'allonger, elle se couche tout contre lui et se colle contre ses côtes, il passe son bras autour d'elle.
-" Alors comme ça tu m'aimes de tout ton cœur ?" Lui dit-il encore un peu essoufflé. Un léger sourire aux lèvres
-"Ouais, rigole ! On verra demain si tu fais encore le malin !" Elle l'embrasse et ferme les yeux.
La journée de demain risque d'être mouvementée.
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