📍Plage de Troie - Crépuscule.

— Natsu !

— Ah Elfman ! répondit le concerné alors qu'il longeait la plage pour rejoindre la tente que ses soldats avaient déjà monté. Il ne s'arrêta pas, alors Elfman le suivit.

— Tu te bats comme un dieu, je suis fier de faire la guerre à tes côtés ! lança-t-il.

— Merci mon frère, moi aussi.

Il le délaissa, et son fidèle bras droit Gadjeel le rejoint à son tour.

— Monseigneur, j'ai quelque chose à vous montrer.

Natsu le suivit sans un mot. Gadjeel l'amena à sa tente, et passa le rideau de languette à la suite de son chef. Natsu n'afficha aucune expression particulière en découvrant une jeune femme assise dans un coin, les poignets entravés par des liens.

— Nos hommes l'ont trouvé dans
le temple, elle se cachait. Ils ont pensé... qu'elle vous amuserait, expliqua Gadjeel tandis que Natsu détachait la cuirasse en acier qui protégeait son torse.

Il ne répondit pas, alors Gadjeel s'en alla sans un mot de plus. Il savait son chef fatigué de son combat, et le connaissait assez bien pour savoir que les femmes, bien qu'il les aimait assez pour ce qu'elles avaient à offrir quand elles le voulaient, n'était pas sa priorité.

Natsu but un coup dans sa gourde avant d'enlever complètement sa cuirasse,
se retrouvant torse nu. La fille ne lui jetait pas un regard, elle gardait ses yeux fixés devant elle.

— Comment t'appelles-tu ? demanda-t-il en se débarrassant de ses protèges tibia, qu'il jeta dans un coin de la pièce. Elle n'esquissa pas un mouvement. Tu ne m'as pas entendu ? la provoqua Natsu.

Elle daigna lui jeter un regard à la fois mortifié et méprisant.

— Vous avez tué des prêtres d'Apollon...

— J'ai tué des hommes dans cinq pays, aucun d'eux n'étaient prêtre.

— Ce sont vos hommes qui l'ont fait ! Le dieu du soleil aura sa vengeance.

— Qu'est-ce qu'il attend ?

— Le moment propice.

— Ses prêtres sont morts et sa servante est captive, je crois que ton dieu a peur de moi.

— Vous n'êtes qu'un tueur ! Que pourriez-vous savoir à propos des dieux ?

Natsu termina de se rincer le visage et lui lança l'eau qu'il avait sur les mains. Il attrapa sa tunique pour la nouer autour de sa taille et s'approcha d'elle.

— J'en sais plus sur les dieux que tes prêtres.

Elle détourna les yeux, apparemment décidée à ne plus répondre.

— Tu es de sang royale ?
questionna-t-il. Encore une fois, elle laissa sa réplique flotter, alors il se baissa, et saisit une de ses mèches de cheveux. Il l'analysa puis la senti, une odeur florale s'en dégageait. Seul les sang royaux avaient le privilège de se laver les cheveux avec des produits de fortune.

— Tu es bien de sang royal. Quel est ton nom ? répéta-t-il en cherchant à capter son regard.

Elle le fixa sans ciller, elle hésitait à lui dire. Contrairement aux hommes qui l'avait emmenée tout à l'heure, lui ne semblait ni brutal, ni grossier, mais il n'empêche que c'était aussi une brute venue faire la guerre à son royaume... et
on la lui donnait clairement en pâture, comme si elle était un butin de guerre.

— Même les servantes d'Apollon ont un prénom, insista-t-il d'une voix
sereine. Elle s'humecta les lèvres et lui servit un regard résigné.

— Lucy...

— Tu as peur Lucy ?

— Je devrais ? demanda-t-elle.

Il resta accroupi à côté d'elle, et ils se lorgnèrent en silence. L'homme qui faisait face à Lucy était incroyablement beau. Ses cheveux roses et torsadés lui arrivaient juste au-dessus des épaules, sa carrure athlétique était luisante de sueur, et ses yeux d'un verts profonds étaient hypnotisants. De plus ses traits étaient très charismatique... Mais en réalité, cela importait peu à la jeune fille, elle le haïssait, lui et tous les autres, elle les haïssait tous d'être venus massacrer les Troyens et profaner les dieux.

Cette fille intriguait le guerrier, elle avait une expression affligeante quand elle
le regardait, mais elle ne semblait ni réellement paniquée, ni réellement triste. Pensait-elle que les dieux allaient tous
les punir ?

Il était certainement égoïste de penser qu'une femme aussi belle avait eu tort de renoncer aux hommes, mais il l'assumait. Il n'aimait pas grand monde hormis sa
mère, son cousin, et lui-même, alors l'égoïsme était le cadet de ses soucis.

Il savait à la conviction dans son regard qu'elle le méprisait, et bizarrement, ça lui plaisait qu'on le regarde de la manière dont il devrait être regardé, par rapport à tous les crimes qu'il avait pu commettre. Cette femme ne l'admirerait jamais, et il avait envie de la garder simplement pour cette raison.

— Renoncerais-tu aux dieux en l'échange de ta vie Princesse ?

— Jamais, cingla-t-elle.

Ça se voyait. Ça se voyait à son attitude qu'elle adorait vraiment ses divinités. Il crachait sur les dieux, lui, mais il aimait qu'elle ne fasse pas semblant. Il aimait
qu'elle renie les hommes au profit d'êtres invisibles, car c'était peu courant de trouver une détermination pareille chez les individus.

— Monseigneur, Agamemnon vous réclame. Il festoie pour notre première victoire.

C'était Gadjeel. L'échange de regard entre Lucy et Natsu se coupa, et le concerné tourna la tête.

— Tu as bien combattu aujourd'hui, répondit-il.

— Merci Monseigneur... sourit son bras droit, avant de repartir.

— Qu'êtes-vous venus chercher à Troie ? Je doute que ce soit la reine de Sparte, lâcha Lucy.

— Tout ce que veulent les hommes, je le veux plus, déclara-t-il, la fixant à l'en transpercer du regard.

Elle leva les yeux au ciel, surprenant Natsu. Il haussa les sourcils face au culot de cette fille, et remarqua qu'elle était à deux doigts de regretter son geste. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres, et il se releva finalement. 

— Sache que tu n'as pas à me craindre Princesse, aucun autre Troyen ne peut s'en vanter.

Lucy retenu un autre roulement d'yeux, en plus d'être un tueur, cet homme semblait totalement imbu de sa personne.
Pourtant, au fond, elle sentait qu'il semblait différent des autres guerriers. Quelque chose l'intriguait chez lui.

————————

Natsu entra sous la tente d'Agamemnon, propre et revêtu, mais son épée toujours avec lui, dans son dos.

La scène qui se déroulait sous ses yeux
le fit arquer un sourcil et sourire d'un
air moqueur. Les rois de l'alliance se succédaient aux pieds d'Agamemnon, le couvrant de louanges et de félicitations,
et lui offrant tous des présents rares.

Il échangea un regard hilare avec Ulysse, ces hommes étaient décidément de vrais hypocrites. Mais le pire de tous était bien ce roi de pacotille d'Agamemnon, qui prenait sur lui toute la gloire d'avoir pris cette plage, alors qu'il n'avait même pas daigné lever son gros derrière de son navire.

Une fois qu'Agamemnon releva les yeux de l'énième roi à ses pieds, il croisa le regard de Natsu, et son sourire disparu. Il ordonna qu'on les laisse seuls, et Natsu n'esquissa pas un mouvement, toujours
appuyé contre un des poteaux de la tente.

— La guerre décime la jeunesse, et fait parler les vieillards. Tu as l'habitude, c'est de la politique, lui dit Ulysse avant de sortir en dernier de la tente. Une fois qu'il était bien seul avec Agamemnon et ses gardes, Natsu s'approcha.

— Apparemment tu as remporté une grande victoire ?

— Ah tu ne l'as peut-être pas remarqué, mais il s'agissait d'une plage qui appartenait à Priam ce matin, et qui appartient à Agamemnon cet après-midi.

— Soit, je ne suis pas venu chercher du sable tu peux la garder.

— Tu es venu parce que tu veux que ton nom traverse les siècles. Une grande victoire a été remportée cet après-midi, mais pas par Natsu. Les rois ne s'agenouillaient pas devant Natsu. Les rois ne rendaient pas hommage à Natsu.

— Ces rois étaient trop loin pour tout voir. Mes soldats ont remporté cette bataille.

— Ce sont des rois dont on se souviendra, pas des soldats ! Demain je marcherais dans les rues de Troie, et je ferais même gravé Agamemnon dans la roche, cracha le cupide roi.

Natsu fixa l'homme avec défi.

— Pour cela, il faut déjà sortir vainceur, Roi des rois.

Agamemnon s'approcha de Natsu. Le mépris se lisait sur son visage. Mais ce n'était pas le doux mépris gravé sur le visage de Lucy, et qu'il avait apprécié voir, non... celui-ci était un mépris dont il trancherait bien la tête.

— Tes hommes ont pillé le temple d'Apollon n'est-ce pas ? demanda Agamemnon.

— Tu veux de l'or ? Sers-toi, lança Natsu, sans aucune considération.
Agamemnon sourit, d'un air sournois et qui ne présageait rien de bon. 

— Oh mais je me suis déjà servi...

Il appela deux de ses serviteurs d'une voix forte, et quelques secondes plus tard, ils entrèrent avec Lucy comme captive. Celle-ci se débattait comme une sauvageonne, ses larmes ruisselaient sur ses joues comme un torrent sans fin,
la prise des soldats était bien trop forte pour qu'elle s'en défasse.

De son côté, Natsu fronça les sourcils, il ne comprenait pas exactement ce qu'il était en train de se passer. Cette fille avait été trouvée par ses hommes et ramenée dans sa tente, pourquoi ce gros porc s'en emparait-il ?

Natsu respectait le choix de Lucy, et il était certain qu'Agamemnon n'en ferait
pas autant, il la violerait s'il le fallait, et bizarrement, il n'avait pas envie que la détermination dans les yeux de cette fille s'en aille. Il n'avait pas envie que ses
yeux émotifs deviennent aussi vide que les siens.

— Je n'ai rien contre vous mes frères, mais soit vous la relâchez, soit votre vie s'arrête ici, déclara-t-il finalement. Choisissez.

— Garde ! s'exclama Agamemnon.

Natsu s'apprêtait à dégainer son épée quand Lucy se détacha finalement de l'emprise des soldats.

— Arrêtez ! les stoppa-t-elle. Beaucoup trop d'hommes sont morts aujourd'hui, tuez c'est tout ce que vous savez faire, vous êtes maudits ! Je refuse qu'on meurt pour moi, lâcha-t-elle en secouant la tête. Natsu resta figé un instant, avant de finalement ranger son épée d'un geste furieux. Se rendait-elle compte de ce qu'elle allait subir ? Était-elle folle ? Ou le détestait-elle tellement qu'elle préférait
vivre l'enfer plutôt qu'être délivrée par lui ? Natsu n'arrivait pas à lire la lueur dans ses yeux.

— Le puissant Natsu réduit au silence par une jeune esclave, se moqua Agamemnon. Lucy se figea tandis que l'homme venait près d'elle pour sentir ses cheveux. Elle savait bien que son sort serait bien pire avec cet homme qu'avec le guerrier, mais elle refusait qu'il la défende et verse du sang pour elle. C'était sûrement stupide, mais elle préférait sa souffrance à celle des autres.

— Ce soir elle s'occupera de mon bain... et ensuite... qui sait, rit Agamemnon.

Natsu serra les dents, il détestait cet face de lard, s'il pouvait, il lui tailladerai
le visage pour que plus jamais son sourire supérieur n'apparaisse. Mais il savait
que la fille ne l'en détesterait que davantage, et après tout, si elle voulait souffrir, qu'elle souffre, ce n'était pas son problème. Simplement le fait que ce chien d'Agamemnon croit avoir l'avantage sur lui le mettait hors de lui, il rêvait du jour où il le réduirait au silence.

Il tendit son épée vers le roi, et le défia du regard.

— Avant que ma dernière heure ne soit venu, je me pencherai sur ton corps en souriant, cracha-t-il.

Lucy regarda le seul homme qui ne l'effrayait pas partir de la tente où elle se trouvait. Certes elle n'en avait pas peur, mais il ne restait pas moins brutal que les autres. Il l'était même sûrement plus, mais cela n'empêchait pas qu'elle aurait préféré rester avec lui, plutôt que devoir être l'esclave soumise de ce roi cupide qui se tenait à côté d'elle, et se permettait
de la toucher sans son consentement. Elle n'était pas une poupée sans caractère, et elle ne se laisserait pas faire, même si elle devait y perdre la vie !

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1984 mots

Hello ! Désolée je n'ai pas posté ces derniers jours, j'ai tout bonnement oublié... je fais pleins de trucs en même temps et je m'y perds, encore + avec les cours qui ont repris lol !

Voilà les premiers moments de
Natsu et Lucy !
J'espère que ça vous a plu ?

🎢Love you🎢