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Chapitre 18 Le geste déplacé

Point de vue de Tobias :

        Tris et moi sommes déjà dans la salle d'entraînement, attendant les initiés qui ne devraient pas tarder à arriver. Dans deux jours, c'est la soirée paintball. Demain, nous allons chez les Fraternels pour leur montrer le travail qu'il auront s'ils se retrouvent mal classés. Tris va y revoir son ami Robert. D'ailleurs, cette dernière profite de l'absence des transferts pour s'entraîner au lancer de couteaux. Je ne l'avouerais jamais mais à force d'entraînement, elle est devenue plus forte que moi sur cette épreuve-là. Je ne peux empêcher ce petit sourire de fierté qui s'installe sur mon visage. Elle est tellement concentrée, j'ai l'impression qu'il n'y a qu'elle dans cette salle. Tris se tourne et lance un regard noir sur une personne. Je n'avais même pas remarqué que quelqu'un était entré. Théa me reluque de la tête au pied. Je me suis souvent fait draguer mais là, elle ne semble pas sincère, comme si elle se forçait. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas son comportement. Hugo s'est calmé envers Tris mais je sais que ce n'est que passager.

        Les inittiés arrivent par petits groupes jusqu'à être tous là. Tris s'avance vers Maxime et le prend dans ses bras. J'ai un élan de jalousie mais je me reprends vite. De un, Tris ne fait que s'inquiéter pour lui. C'est son côté Altruiste. De deux, Maxime est arrivé ce matin en tenant la main de Lena. C'est une Érudite. Ils ont l'air de bien s'entendre et je ne pense pas que quelque chose puisse subvenir entre ma petite amie et lui.

"Quatre? Tu pourrais m'aider à m'entraîner après la séance de cet après-midi?" me demandeThéa timidement.

        Je tourne brusquement la tête vers elle. Elle semble sincère mais je n'ai pas confiance en elle. Avant que je ne puisse répondre, Tris annonce le début de l'entraînement.  Je pousse Théa vers les autres, lui faisant comprendre que je refusais ce qu'elle m'avait demandé. Je n'avais pas envie de me disputer avec Tris mais en plus, je ne voulais pas qu'un initié soit plus entraîné qu'un autre. Elle n'a pas plus de difficulté qu'un autre. Par conséquent, j'ai pris la bonne décision. Je décide de reprendre mon rôle d'instructeur.

"Je vais montrer les gestes de combat pour les personnes de grande taille, plutôt de ma corpulence. Tris va, quant à elle, vous montrer les gestes pour les personnes de plus petite taille. Séparez-vous en deux groupes, selon votre corpulence." je déclare.

        Les initiés s'exécutent. Ainsi, Hugo, Clara, Ethan, Clara, Léa, Lucas, Mia et Enzo me suivent pendant que Maxime et Lena suivent Tris. Je fais signe à Léa de rejoindre Tris. Elle n'est pas très grande et elle n'a pas beaucoup de muscles. Tris lui sera plus utile que moi. Elle baisse les yeux et part vers Tris. Cette dernière l'accueille avec un grand sourire. Léa se détend un peu. Je me tourne vers mon groupe, plus conséquent en nombre. Je leur montre les coups à donner et ils m'observent, attentifs. Aucun n'ose m'arrêter et tant mieux. Je les envoie tous s'entraîner sur les sacs de frappe et Théa se dirige vers moi.

"Tu n'as pas répondu à ma question." me dit-elle.

"C'est non. Tu n'as pas besoin d'aide en plus. Je ne veux pas qu'un initié soit avantagé par rapport à un autre. Tu es au même niveau que les autres, tu n'as pas besoin de mon aide." je lui réponds sèchement.

        Elle s'éloigne, déçue. Pourquoi faut-il que tous les ans une initié me drague lourdement? Elles ne comprennent pas lorsque je dis que je suis en couple? Je jette un coup d'oeil circulaire dans la salle et remarque qu'Eric n'est toujours pas arrivé. Étrange. Tous les intiés s'entrainent. Je cherche Tris du regard et la trouve. Elle a les bras croisés, le visage fermé et observe tous les faits et gestes de nos transferts. Elle est vraiment impressionnante ainsi. Je m'approche doucement d'elle; elle ne me remarque pas. Je pose ma main sur son épaule, la faisant sursauter. Elle s'apprête à me repousser mais lorsqu'elle voit que ce n'est que moi, elle me sourit simplement et se détend. Je retire ma main et me place à côté d'elle. Nous regardons nos transferts s'entraîner en silence.

        Soudain, la porte s'ouvre et Eric entre en trombe. Il a un sourire sadique sur le visage et je crains le pire. Tris se tend immédiatement à côté de moi. J'aimerais tellement lui prendre la main pour la rassurer. Pour lui assurer que je ne le laisserais plus toucher à nos initiés. Mais, non. Je me fais violence pour ne pas le faire. Je lance un regard noir à Eric mais celui-ci - à part me rendre mon regard, ne fait rien d'autre. Les initiés ont tous arrêté de faire ce qu'ils étaient en train de faire.

"JE VOUS AI DEMANDE DE VOUS ARRÊTER?!" hurle-t-il.

        Les transferts sursautent et reprennent leur entraînement. Eric passe derrière chaque initié, scrutant tous leurs gestes. Il revient vers nous, déçu.

"Il n'y a rien à dire. Ils sont bien entraînés. A mon avis, Maxime et Lena vont partir à la fin de cette étape." précise-t-il tout de même.

        Il cherche à dénigrer notre travail. N'ayant rien trouvé à dire, il cherche à atteindre Tris en s'en prenant à un initié qu'elle apprécie.

"Non." répond Tris sèchement. "Non, parce que nous allons tout faire pour qu'ils réussissent." Eric rit.

"On verre ça Pète-Sec."

        Tris serre les poings. Je sais qu'elle déteste lorsqu'on l'appelle ainsi.

"Je pense que ce surnom n'est plus valable." je lui rétorque.

"Pète-Sec un jour, Pète-Sec toujours!"

        Il se tourne et ressort. Tris soupire lourdement. Je passe mon bras autour de ses épaules et elle se détend presque instantanément.

"Moi, je dirais plutôt : con un jour, con toujours."

        Elle éclate de rire. Les initiés se tournent vers nous et j'efface immédiatement le sourire présent sur mon visage.

"Y a un problème?" j'hurle.

        Ils reviennent tous à leur tâche initiale. Tris se tourne de manière à être de dos pour eux et pouffe de rire.

"Pourquoi tu ris?" je lui demande avec un petit sourire.

"Ils ont peur de toi." me répond-elle.

"Et c'est ça qui te fait rire?"

"Oui."

        Elle recommence à rire. Je lève les yeux au ciel en souriant. Je vérifie que personne ne nous regarde et je l'embrasse rapidement sur la joue avant de partir vers un initié, l'air de rien. Je n'ai même pas besoin de me retourner pour savoir qu'elle rougit. Soudain, j'entends un cri. Les transferts se rassemblent en cercle autour de deux filles : Clara et Théa.

"Il est à MOI! Ok?" s'écrie Clara.

"Même pas en rêve!" rétorque Théa.

        Elles commencent à se battre violemment jusqu'à ce que Tris n'intervienne. Elle les sépare en quelques secondes. Elle prend les deux par les bras et les jette par terre. Clara et Théa se retrouvent assises par terre, en piteux état. Tris se campe face à elles et croise les bras. Les deux filles se taisent et n'osent pas la regarder dans les yeux.

"Vous allez me regarder dans les yeux et m'expliquer ce qu'il vient de se passer. DE SUITE!" ordonne Tris.

        Un silence de mort règne dans la salle. Elle m'étonnera toujours. Elle dit que je suis intimidant mais elle l'est autant que moi. Elle commence à s'impatienter.

"Je vous ai demandé quelque chose il me semble."

        Les deux jeunes filles refusent de répondre. Tris se tourne vers moi.

"Quatre, tu es d'accord qu'elles dorment par terre, à même le sol pendant une semaine si elles ne répondent pas?" me demande-t-elle.        

        J'hôche la tête. Elle se tourne à nouveau vers Clara et Théa.

"Alors, vous avez deux choix : soit vous m'expliquez, soit pendant une semaine vous dormez à même le sol et vous n'aurez plus accès à la salle de bain."

        Connaissant Clara, le seul fait de ne plus pouvoir aller dans la salle de bain va être un critère décisif. Tris a touché un point sensible :  sa féminité. D'ailleurs, cette dernière relève la tête d'un coup.

"Elle veut me voler Quatre!" s'écrie-t-elle.

"Clara!" crie Théa.

"Tu n'as pas le droit de me le prendre!"

        C'est vraiment pathétique à ce niveau-là.... Je soupire bruyamment. Les filles se chamaillent depuis quelques minutes maintenant jusqu'à ce que Tris les stoppe, à nouveau.

"Vous êtes ridicules. Vous vous en rendez compte au moins?"

"Au moins, je n'ai pas de concurrence." dit Hugo avec un sourire narquois sur le visage.

        Mes poings se serrent. Je ne le supporte plus. Tris s'approche de lui avec un sourire. Elle s'approche si près que - pendant quelques secondes - j'ai cru qu'elle allait l'embrasser.

"La concurrence que tu as est inimaginable. Tu ne lui arrives même pas à la cheville alors ne rêve pas."

        Elle se tourne pour retourner vers les deux filles lorsqu'Hugo lui pince les fesses. Elle se retourne, rouge de colère et lui donne un gifle monumentale. Je m'avance vers lui et le colle contre le mur.

"Sache que son petit ami est un très bon ami." je mens. "Alors si j'étais toi, je ne recommencerais jamais ce que tu viens de faire." lui dis-je rageusement.

        Je le lâche avec force et il tombe avec un bruit sourd sur le sol. Il gémit de douleur me je n'en fais rien. Il a une trace rouge de la forme de la main de Tris sur la joue. Elle s'approche de lui et le frappe dans les parties. Malgré moi, je fais une grimace mais je me reprends vite en me rappelant ce qu'il vient de faire à ma petite amie. ugo lâche un cri de douleur et se recroqueville par terre. Tris est encore rouge mais je vois dans ses yeux que cela ramène des souvenirs : Peter. Elle l'avait oublié alors pourquoi cet idiot a dû faire ça?! Elle reprend le dessus comme elle peut mais je décide de prendre le relais.

"Vous deux! Vous dormez par terre pendant une semaine. Et arrêtez de vous faire des films, n'attendez rien de moi. Je suis très heureux en couple alors lâchez moi." j'ordonne à Clara et Théa.

><><>< Le soir ><><><

        Tris et moi sommes allongés sur le canapé, les jambes emmêlées. Sa tête est posée sur mon torse et mes bras entourent son corps.

"Ces initiés commencent à me courir." se plaint Tris.

"Moi aussi, tu n'es pas la seule." je réponds en riant. "Mais Hugo, ce n'est juste plus possible." je continue en reprenant mon sérieux.

"Je sais mon coeur. Il m'énerve aussi."

"J'ai vu que tu avais repensé à Peter tout à l'heure." je lui murmure. Elle se tend contre moi et je la serre plus fort contre moi. "Est ce que tu veux en parler?"

"Il n'y a rien à dire. Tu sais déjà tout." me répond-elle.

"D'accord."

        J'embrasse sa tempe et caresse tendrement son dos pour la calmer. Elle soupire et se blottit un peu plus en moi.

><><>< En route pour les Fraternels ><><><

        Nous sommes partis avec deux camions puisque les natifs viennent aussi. Tris et moi sommes dans le camion avec Uriah et des natifs. Ainsi, nous pouvons agir normalement sans nous soucier de savoir si les transferts sont là ou non. Donc, ma main est liée à celle de Tris et cette dernière a  sa tête sur mon épaule. Elle raconte à Uriah ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Ce dernier éclate de rire.

"Quatre a du succès à ce que je vois!" Tris lui lance un regard noir.

"Ce n'est pas drôle Uriah. Je n'ai qu'une envie: qu'ils découvrent ENFIN que nous sommes ensemble." se plaint Tris.

        Je souris et dépose un baiser sur le haut de sa tête. Nous arrivons chez les Fraternels et je dois à contrecoeur m'écarter de Tris. Nous reprenons une distance raisonnable. Les champs de culture entourent notre véhicule.Nous voyons des tâches rouges, oranges et jaunes : les Fraternels qui cultivent.  Nous descendons tous et - transferts et natifs compris - .

"Bien! Si vous êtes en bas du classement final, c'est ici que vous travaillerez." explique Uriah.

        Il explique les détails ainsi que le fonctionnement. 

"Beatrice!" s'écrie une voix.

        Cette dernière se retourne et se retrouve face à Robert. Elle lui rend son sourire et Robert la prend dans ses bras. J'entends Tris dire à Robert de l'appeler Tris et non Beatrice. Elle me fait signe de la rejoindre, donc je m'approche d'eux.

"Robert, je te présente mon petit ami, Quatre. Nos transferts ne savent pas que nous sommes ensemble, donc sois discret." 

        Il hôche la tête et se tourne vers moi. Il me donne un sourire chaleureux auquel je ne réponds pas. Je n'ai pas confiance en lui. Un jour, Tris m'a confié qu'elle était certaine que si elle et Robert était resté chez les Altruistes, ils se seraient certainement mariés. Robert me tend la main et je me décide à la lui serrer pour faire preuve d'un minimum de politesse. 

"Quatre? J'aime bien, ça donne un côté mystérieux." déclare Robert. Tris rit doucement.

"Sinon, comment vas tu Robert?" lui demande Tris.

"Je vais bien, je te remercie. Et toi?"

"Ma vie ne pouvait pas être plus parfaite." répond-elle en me regardant.

        Je lui souris.

"Vous êtes vraiment mignons tous les deux." s'extasie Robert.

        Tris et moi rougissons à son commentaire. Je me tourne et remarque que les initiés sont loin devant. Tris salue Robert puis nous marchons en direction des autres.

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        Prochain chapitre : la Grande Roue!

        Je ne suis pas certaine de ce chapitre.... Je sais pas, je ne le trouve pas génial.... Dîtes moi ce que vous en pensez! ;)

Tinefan ~ <3

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