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2. Difficultés

William

- Debout, la belle aux bois dormants !

Un grognement mêlé d'un juron s'échappa d'entre mes lèvres. En réalité, je n'avais pas dormi de la nuit et un violent mal de crâne me poussait à garder les yeux fermés et la main sur ces derniers.

- Tu fais chier, putain ! crachai-je en m'enfonçant dans mes couvertures.

Anthony éclata de rire en sortant pour passer un coup de fil. Je grimaçai et ouvris lentement les paupières pour m'adapter à la luminosité de la chambre avant de fixer le plafond, m'apprêtant mentalement à avoir une énième journée de travail des plus merdiques. Je soupirai en me redressant, saisissant en même temps le verre d'eau et le cachet d'aspirine que m'avait laissé mon ami.

J'espérais tout de même ne pas faire de gaffe ce jour-là, j'avais reçu assez d'avertissements de mon boss comme ça. Mais concrètement, ce n'était pas ma faute : je pouvais à chaque fois y mettre toute ma putain de bonne volonté, mais il fallait toujours que quelque chose tourne mal et que je pète un sacré plomb. Je me levai en lâchant un autre juron avant de me diriger vers la douche, mais la sonnerie de mon téléphone me ramena sur mes pas.

- Allô ? dis-je d'une voix groggy.
- Salut, frérot.

Si elle m'appelait aussi tôt, c'était forcément en rapport avec l'université ou maman. Il était quand même six heures du matin, là.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? fis-je avec inquiétude.
- J'ai besoin de cent cinquante dollars pour participer à une excursion, c'est vraiment super important.
- T'es obligée d'y aller ? rétorquai-je durement. J'ai pas cent cinquante balles à te refiler, Wilma.
- Si j'y vais pas, j'aurai des points en moins lors de ma prochaine évaluation, supplia-t-elle. Allez, frérot !

Je soupirai en me pinçant l'arête du nez. C'était quoi encore, cette histoire de merde ? Je n'avais pas eu la chance d'aller à l'université, alors je ne savais pas exactement comment ces trucs fonctionnaient.

- OK. Je verrai ce que je peux faire, abdiquai-je.
- Merci, je t'aime. Bisous.

Je jetai nonchalamment le téléphone sur le lit en grognant, la main enfoncée dans mes cheveux. Depuis le décès de papa, j'étais devenu l'homme de la famille et, avec mon don de toujours tout foutre en l'air, j'assumais mes responsabilités aussi bien que je pouvais, c'est-à-dire assez mal, il fallait l'avouer.

Réfléchissant déjà à comment j'allais trouver cet argent, j'allai rapidement prendre une douche avant de sécher mes cheveux. Je pestai un instant contre les quelques mèches noires qui s'étaient attachées à la serviette. J'enfilai ensuite un pantalon gris ainsi qu'un tee-shirt blanc cassé et, sur le point de sortir de notre appartement, Anthony me stoppa dans mon élan.

- Eh, mec, tu manges pas ? s'inquiéta-t-il.

Je lui jetai un regard désapprobateur en sortant de ma poche une barre chocolatée que je secouai en guise de réponse. Il soupira et se pinça le nez d'un air excédé. Ses cheveux blond cendré lui retombèrent sur le front, puis il leva ses yeux bleus vers moi pour me foudroyer du regard. Anthony était moins costaud que moi, mais il n'hésitait pas à me remonter les bretelles comme s'il avait remplacé mon père.

- Il te faut un vrai petit déjeuner, Ducon ! me reprocha-t-il.
- Tu es d'humeur à faire la nounou aujourd'hui, dis-je en rigolant avant de sortir.

Je l'entendis me taquiner dans mon dos :

- Vingt-sept ans d'années de vie, sept ans d'âge mental !

Je me comportais peut-être comme un gamin, mais je n'avais pas la tête à avaler quoi que ce soit. En vérité, j'étais dans cet état depuis plusieurs semaines, depuis que ma dernière mission avait lamentablement échoué. Anthony avait totalement raison de s'inquiéter, c'était mon meilleur ami, mais je ne voulais clairement pas qu'il fasse la nourrice avec moi.

Je descendis les marches de notre immeuble pour me retrouver dans la rue. Avançant lentement vers le magasin dans lequel je travaillais, à une quinzaine de minutes de là, je mis mes écouteurs et cliquai sur la première chanson qui me tomba sous les yeux. Murder Melody de Cult to Follow.

Je ne prêtais plus attention à ce qui se passait autour de moi et m'allumai une clope parce qu'interdiction de fumer dans le magasin. Quand j'arrivai en face de la devanture, j'éteignis ma cigarette avant de me diriger vers la porte d'entrée. Mon patron, un ami de celui que je considérais comme mon père depuis une quinzaine d'années, m'adressa un hochement de tête en guise de bonjour. Je lui rendis la pareille et, sans tarder, j'allai vers la réserve. Je devais prendre de quoi recharger les rayons vides. Super job, vous l'aurez constaté. Toujours veiller à ce que les étals soient pleins. Quelle déchéance pour un ancien garde du corps comme moi !

Enfin, tu dis ça, mais tu n'as pas encore quitté le métier, ricana ma conscience.

Et elle n'avait pas tort. J'avais beau me dire que c'était de mon entière faute si mon ancien protégé avait frôlé la mort, je n'arrivais néanmoins pas à renoncer à ce job. Anthony aussi était dans la garde rapprochée de ce PDG, mais il ne s'encombrait pas de sombres pensées comme moi. Une mission de protection avait échoué ? Très bien, il en cherchait une autre. Moi aussi je savais instinctivement que j'avais besoin de refaire mes preuves pour être à nouveau en paix avec moi-même. Protéger quelqu'un sans faute, accomplir mon travail avec brio, sans qu'une gaffe ne vienne tout gâcher avant que les remords ne me prennent à nouveau d'assaut.

Soupirant bruyamment de ce constat, je marchai sans détourner le regard vers les autres employés. Je ne saluai personne et personne ne chercha à me saluer. C'était vachement mieux comme ça. J'effectuai mon travail avec méthodologie, sans prêter attention à quiconque, les écouteurs toujours vissés aux oreilles. C'était un magasin militaire, fournisseur en vêtements et outils pour tous mes anciens compagnons des rues d'à-côté.

Après la gendarmerie, j'avais décidé de me lancer dans autre chose. Anthony avait le désir d'être garde du corps depuis longtemps, je n'avais fait que le suivre quand un fort besoin d'adrénaline avait marqué le début d'une nouvelle étape dans ma vie. À ce moment-là, tout ce que je désirais c'était de me sentir vivre, de frôler le danger, de valser avec la mort.

Et j'avais été servi. Maintenant que ça avait mal tourné, je voulais recommencer, mais en menant ma mission à bien. Quelle connerie !

Quand je finis de ranger les différents articles sur les étagères, j'allai aider mon patron au comptoir. Les clients défilèrent pendant la journée, certains gars qui avaient été dans la même subdivision que moi firent la discussion un moment avant de s'en aller. En somme, les heures passèrent normalement : je me contentais de faire ce que je devais faire pour ne pas attirer l'attention du chef.

Comme d'habitude, je devais finir à dix-sept heures avant qu'un autre ne me remplace jusqu'à la fermeture du magasin. Autour de seize heures quarante-cinq, tandis que je m'occupais à nouveau du rayon de vêtements, j'entendis un bruit derrière moi.

Un brun, qui faisait quelques centimètres de moins que moi, avait abandonné un gilet au sol. Je maintins mon regard sur lui avec l'intention de le voir repositionner correctement le vêtement, mais il ne fit rien, préférant observer nonchalamment les autres articles. Je me chargeai alors de ramasser et ranger ce qu'il avait fait tomber. Quelques instants plus tard, il réitéra son action et je remarquai trois autres jeunes qui semblaient bien se marrer de ma gueule un peu plus loin.

Je me dis alors que c'était vraiment fait exprès. Peut-être un pari débile avec ses potes qui rigolaient pas trop discrètement dans leur coin, mais je ne comptais pas jouer la boniche à ordonner tout ce que cet idiot laissait traîner, alors je m'efforçai de ne plus y prêter attention. Néanmoins, quand l'action se produisit une troisième fois, j'estimai m'être assez contenu comme ça.

- Tu joues à quoi, là ? m'énervai-je en m'approchant de lui.
- Bah quoi ? C'ton travail d'veiller à c'que tout aille bien dans les rayons, non ? rétorqua-t-il d'un air hautain.

Ses complices éclatèrent d'un rire à peine contenu, attisant un peu plus la colère qui bouillonnait déjà dans mon sang.

- Remets ces putains de vêtements à leur place ! dis-je d'un ton menaçant, tout en essayant de rester calme.

Il se contenta de se marrer comme un con, suivi de ses potes. Brutalement, je saisis le col de sa chemise aux motifs bleus et jaunes dégueulasses. Rien que de toucher ce truc qu'il devait sûrement être fier de porter, je sentais la gerbe me nouer le ventre.

- Est-ce que tu comptes faire c'que je te dis ? demandai-je d'une petite voix.
- Non, m'sieur l'rayonniste, dit-il sans se dégonfler.

C'en était décidément trop pour moi. Sans rien contrôler, j'envoyai mon poing fracasser sa gueule. Je savais que j'avais merdé, mais je n'y pouvais rien. Il était hors de question que je me laisse marcher sur les pieds par un type à peine sorti de sa crise d'adolescence et qui découvrait ce que c'était d'avoir des poils sur le menton.

Il se réceptionna contre une étagère, causant la chute d'autres articles, ce qui créa des bruits plus que remarquables. Avant que je ne puisse lui asséner un deuxième coup, le gars de la sécurité me retint et me fit marcher dans la direction du bureau du chef.

Je savais que j'allais perdre mon job. J'avais déjà assez fait de gaffes dans le genre, j'avais souvent des réactions plus que vives et le chef m'avait prévenu. Lorsque j'arrivai dans son bureau, il avait les yeux rivés sur les caméras de surveillance. Il avait tout vu.

- Nevins ! soupira-t-il en se frottant les yeux.

Je me pinçai les lèvres et passai nerveusement une main dans mes cheveux. Il riva son regard sur moi, malgré ses yeux quelque peu barrés par ses mèches grisonnantes.

- C'est sa faute, vous avez tout vu, m'sieur ! plaidai-je.
- Mais quand est-ce que tu apprendras à dominer cette colère qui fait rage en toi ? gronda-t-il. Je n'ai pas besoin de ça ici, mon garçon !
- Je... C'était la dernière fois, je vous promets.

Il secoua lentement la tête. Même si j'avais appris à me discipliner dans la gendarmerie, quand j'en étais sorti pour devenir garde du corps, c'était comme si ce dégoût du monde qui m'imprégnait la bouche d'une saveur amère avait refait surface. Et c'était à cause des types comme le gars de tout à l'heure que je sortais toujours de mes gonds : si chacun pouvait éviter de chercher des noises à son prochain, la Terre se porterait tellement mieux !

- Tu as besoin de prendre un peu de temps pour toi et réfléchir à ce que tu veux faire de ta vie, déclara mon ancien patron.

Il déposa une enveloppe sur la table et la poussa vers moi avant de me faire un signe de la tête vers la porte. J'étais officiellement viré. Je pris mon salaire et saluai le quinquagénaire avant de sortir. J'allai chercher mon sac et me décidai à divaguer dans les rues toute la journée.

- Putain ! grognai-je plusieurs fois en m'allumant une cigarette avant de la porter jusqu'à mes lèvres.

Je m'assis sur un banc en posant mon sac près de moi. Rien sur cette terre ne pouvait se passer comme je le voulais, j'étais habitué. J'avais encore tout foiré. Jusqu'à présent, ma vie était un amer cocktail d'échecs. Je ne gérais rien comme il se devait et le monde entier semblait être contre moi.

- Bon, et maintenant... comment payer les médicaments de maman ? murmurai-je en secouant distraitement ma cigarette. Et la scolarité de Wilma ?

Je soupirai bruyamment en rejetant la tête en arrière, dépité. L'immeuble derrière moi, peint de jaune et de blanc, m'apparut à l'envers. On aurait dit ma vie en ce moment.

Maman et Wilma n'avaient que moi et j'avais encore fait le con, même si je devais avouer qu'il m'était inconcevable de me laisser faire et subir l'humiliation qui m'était réservée par ces imbéciles d'adolescents. Jetant nonchalamment mon sac sur mon dos, je recommençai à marcher pour éviter de me perdre dans mes pensées et ruminer mon mécontentement. Dans ce genre de moment, l'observation de la ville était le premier de mes deux meilleurs calmants - le deuxième étant la clope allumée dans ma main droite.

Je me dirigeai alors instinctivement vers le centre-ville. Greyfield était une ville plutôt colorée. C'était un peu ça qui attirait les touristes. Enfin, je crois. Entre autres, les femmes d'ici étaient très belles. Ça aussi, ça devait jouer un rôle dans l'arrivée massive de ces visiteurs. D'ailleurs, la période des vacances ne représentait pas vraiment des moments de détente pour les femmes en âge de se marier. C'était beaucoup plus un intervalle de temps propice aux reproches, où leurs parents les asphyxiaient à coups de : « Tu devrais te faire belle et aller te promener près de l'hôtel de la place. Peut-être tu taperas dans l'œil d'un de ces richissimes touristes. » Les familles étaient plutôt dans la moyenne, mais ça n'empêchait pas certains de vouloir se sucrer les poches sur le dos de leurs enfants.

Je vagabondais en laissant mon regard planer sur les bâtiments en verre, sièges de je ne sais quelles sociétés, et les maisons à l'architecture audacieuse, toujours en plusieurs étages, apparemment construites pour exposer la richesse de leurs propriétaires beaucoup plus que pour servir d'abri à un ensemble de personnes. Je divaguais sans vraiment savoir où mes pieds me menaient.

Je marchai longtemps comme ça, tel un fantôme malheureux à la recherche d'une deuxième chance pour revivre une meilleure vie. Je m'arrêtai dans un stand de sandwichs dans lequel je m'approvisionnai en énergie avant de recommencer à errer parmi les monuments extravagants et historiques qui faisaient l'histoire de la ville.

À la tombée de la nuit noire, quand les seules sources de lumière furent les lampadaires qui projetaient des lueurs jaunâtres dans les rues désertes et les étoiles éparses dans le ciel sombre, je me décidai enfin à rentrer. J'avais profité de ce moment de solitude pour calmement réfléchir et ma décision était désormais prise.

- Tu fais des heures sup' maintenant ? me demanda Anthony lorsque je mis pied dans l'appartement.

Je lui jetai un regard peu cordial, le poussant à déposer les haltères qu'il tenait. Assis dans un coin, près d'un meuble de bois sur lequel était posée une lampe, il fronça des sourcils en voyant ma mine peu enthousiaste.

- J'ai tenté de t'appeler à plusieurs reprises, m'informa-t-il. Tu sais au moins quelle heure il est ?

Sortant mon téléphone de ma poche de pantalon, je remarquai, un peu blasé, je dois l'avouer, les quinze appels en absence de mon meilleur ami. En même temps, il était une heure du matin, je comprenais la source de son inquiétude.

- J'suis pas d'humeur, alors écrase, le stoppai-je en m'affalant dans le canapé.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? m'interrogea-t-il. Je me suis fait un sang d'encre, j'ai même failli appeler la police !
- J'ai plus de job, avouai-je en m'affalant dans le canapé.

Il se passa une main dans les cheveux en soupirant. Je le regardai, m'attendant à avoir une réprimande bien huilée.

- T'as encore dépassé les limites, mec, me reprocha-t-il. Moi, j'ai rien trouvé de mon côté. Comment on va faire ?

Je ne pris pas le soin de lui répondre. Notre situation financière se dégradait à vue d'œil, même si Anthony n'avait pas de charges comme moi. Il avait grandi dans un orphelinat jusqu'à ses cinq ans, très tôt abandonné par ses parents. À la limite, il pouvait retourner dans sa famille d'adoption et vivre une meilleure vie, mais il préférait lutter avec moi. De mon côté, j'enchaînais les jobs, surtout à cause de la santé fragile de maman et la scolarité de ma sœur. Anthony et moi étions soudés, mais cette situation commençait à sérieusement nous éprouver.

Je laissai mon regard divaguer vers le ciel visible par la fenêtre qui me faisait face, le temps de réfléchir. La moquette, vieille de quelques mois, mais déjà un peu trop poussiéreuse, faisait tache dans mon champ de vision. La petite télévision que nous n'allumions presque jamais était posée sur une table basse en bois verni. Les murs, dans des tons verts et noirs, étaient sombres dans la pénombre de la pièce.

Au moment où je cessai d'observer autour de moi et voulus répliquer à Anthony une citation un peu merdique sur l'espoir et l'importance de la persévérance, son téléphone vibra sur la table de la salle à manger, table qui était aussi celle de la cuisine. Bref, notre cuisine était également notre salle à manger, pas besoin de vous faire un dessin. Il décrocha mollement, apparemment lessivé par sa séance de sport.

- Allô ?
- Il est rentré ou pas ?

Je reconnus facilement la voix d'un ancien collègue.

- Ouais, je suis de retour au bercail, merci, mec, dis-je sans vraie reconnaissance.
- Ça va ? s'enquit-il.
- Non, je viens de perdre mon job, je comptais me mettre au lit, avouai-je.
- Oh, je suis presque désolé pour toi.
-Tu te fous de ma gueule? soupçonnai-je, déjà un brin énervé.
- Non, dit-il sérieusement. Y a mon boss qui recrute, je ne suis plus en mesure de m'occuper de ma protégée.

Comme si elle n'avait jamais existé ni miné la fin de ma journée, toute trace de colère se dissipa alors que je fixais le téléphone dans la main d'Anthony. Du coin de l'œil, je voyais d'ailleurs ce dernier se retenir de me faire un jeu de sourcils significatif, suivant probablement le cheminement de mes pensées, déjà satisfait de la réponse que je n'avais pourtant pas encore donnée à notre ami. Sans m'en rendre vraiment compte, un sourire étira le coin de mes lèvres.

- Ça tombe bien, je comptais justement reprendre du service, affirmai-je, sentant déjà une volonté nouvelle de tout recommencer à zéro irradier mon être.

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📸 Instagram : Nothin_moreauteure.

Love,
Esther.

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