IX- Tourments nocturnes
Dans le silence froid des nuits sans gloire,
Immobilité pesante et glacée,
La même question, sans ambiguïté,
Toujours me transperce telle un hachoir.
Recroquevillée comme une miteuse
Dans mon vieux lit qui encore me couve,
C'est continûment là qu'elle me trouve,
Puis bientôt me tenaille, m'obsède, me creuse !
Connaîtrais-je un jour ce qu'ils nomment
Amour ? Cette plénitude inconnue,
Qui met tout être renfermé à nu,
Et secoue nuit et jour le cœur de l'Homme ?
Connaîtrais-je alors un jour l'Evidence ?
Quelle distance me sépare donc de lui,
L'être mystérieux que l'on me dédie ?
Quand le verrais-je si j'en ai la chance ?
Peut-être l'ai-je déjà rencontré ?
Est-ce une femme, un enfant, un vieillard ?
Un châtelain, un pêcheur, un clochard ?
Ou un esprit venu des cieux, qui sait ?
Mais sans doute trépasserais-je seule,
Dévorée par toute une vie d'attente,
Rongée, sous le poids des secondes latentes,
Par une existence vaine et stérile.
Ma plus terrible peur réside là,
Dans la vie si infiniment cruelle,
Qui tour à tour ravit, gâche et abat ;
Et bien que mille mots ne puissent suffire
A exprimer mon trouble face à elle,
Je m'essaie dans ces vers à le décrire.
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