Leçon de séduction
Il se rendit donc le vendredi suivant au théâtre. Entrer dans la salle sans payer était un jeu d'enfant grâce à son pouvoir hypnotique, trouver un bon siège tout autant et il observa ceux qui entraient afin de trouver une proie dans tout ce petit monde.
Il s'était fait à l'idée que les filles désormais portaient des pantalons et des vêtements moulants même si à son avis c'était bien laid. Il s'était aussi fait au fait que les hommes ait un pilosité si aléatoire et des styles si différents, et portaient rarement de couvre-chef, même si cela aussi lui semblait de fort mauvais goût. Alors il ne tiqua pas vraiment devant les divers accoutrements. Mais il nota que le public ne venait pas nombreux ce soir. Est-ce que la société s'était appauvrie ? Cela expliquerait de telles fautes de goûts. De plus la plupart étaient assez âgés ou en famille.
Enfin un autre problème s'offrit à lui. Il ne découvrit personne venu seul de qui s'approcher, ni aucun groupe d'homme auquel se greffer. Et il passa deux longues heures dans cette salle, sans victime potentiel, sans personne avec qui s'approcher, et devant une pièce qui le laissa de marbre. C'était apparemment une comédie, mais qu'il était compliqué pour lui de comprendre la plupart des références. Décidément c'était une bien drôle époque.
Il flâna en ville, regrettant son époque ou celle qu'il avait quitté avant de s'endormir si longtemps. Tout ici lui semblait si compliqué, si difficile à comprendre. Il écuma la ville d'un pas lent, la faim au ventre. Il aurait probablement plus de chance le jour du concert mais en attendant il voulait manger.
Arrivant devant une brasserie où se trouvait homme comme femme il décida d'entrer. Il y découvrit une jeune femme, seule, qui lisait. Un sourire affamé se dessina sur ses lèvres alors. Voilà de quoi manger.
Il s'assit face à elle et la demoiselle lui jeta un regard courroucé avant de se replonger dans sa lecture.
- Bonsoir ! salua-t-il de sa voix la plus chaude.
- Je préfère être seule ! cracha-t-elle en ne levant pas même un regard.
Un groupe de jeune homme s'esclaffèrent alors. Il les ignora, s'intéressant à sa proie.
- Ce n'est guère prudent pour une jeune fille comme vous de rester seule loin de chez elle à cette heure-ci, commenta-t-il d'une voix qui se voulait rassurante. Peut-être vaut-t-il mieux que je reste pour vous défendre si jamais....
- Je te coupe tout de suite ! déclara-t-elle brusquement en posant son livre et l'incendiant du regard. J'ai pris des cours de self defense et j'ai envie d'être seule ce soir. Alors va voir ailleurs si j'y suis je n'aime pas les lourds dans ton genre !
Nouveaux rire venant de la table des hommes. Notre vampire n'y prêta pas attention. Il tenta de rassurer sa victime un peu trop rétive. Il n'était pas si mal pourtant ! Lui avait des cheveux bien coiffé et des vêtements bien plus soigné que ceux des hommes de son époque. Elle devrait être en adoration devant lui.
- Je suis désolé mademoiselle, je crois qu'on s'est mal compris je ne veux que votre bien.
- Et moi je veux être tranquille ! Va draguer ailleurs !
- Je... je ne comprends pas.
Mais elle l'ignora, la tête dans son livre. Il décida d'opter pour une nouvelle stratégie. Il fallait qu'il mange quand même ! Il lut alors le titre de son livre, un tout petit livre intitulé Full Metal Alchimist. Quel étrange titre mais soit elle avait bien dû lire des livres qu'il connaissiat.
- De quoi parle votre livre ? demanda-t-il poliment.
- C'est pas vrai ! protesta-t-elle. Vous ne pouvez pas me laisser tranquille ?
- Je suis juste un amoureux de livre qui...
- Vous savez quoi ça suffit ! s'écria-t-elle. Allez embêter quelqu'un d'autre moi j'ai eu ma dose aujourd'hui !
Des rires encore venant de la table derrière son dos accueillir sa réponse. Lui était tétanisé qu'une jeune femme ose se montrer si.... Si rude. Ce n'était pas là un comportement exemplaire. Elle ne trouverait jamais de mari ainsi.
- Votre dose de ? s'enquit-il quand même poliment.
- D'emmerdeur de votre genre ! Je veux juste me poser tranquillement, lire mon livre en buvant mon soda avant de rentrer. Seule. Est-ce que c'est trop demander ?
- Très bien mademoiselle. Puisque de nous deux je suis le plus courtois je ferai comme vous le désirez !
- J'hallucine. Vous venez me déranger et continuer malgré que je vous ai dit de partir et c'est moi la malpolie ! Allez-vous en !
Il se leva sans comprendre ce qui avait bien pu tant énerver cette femme. Il s'était montré poli et serviable tout le long de la discussion, même intéressé par elle. Alors où était le problème ? Il rejoignit la table du groupe de jeunes hommes qui riaient forts. Après tout ils sauraient peut-être l'aider.
- Qu'est-ce que tu veux toi ? demanda l'un d'eux qui empestait l'alcool.
- Puis-je me joindre à vous messieurs ?
- Si tu nous paye une tournée !
Il s'assit donc parmi eux et les observa attentivement. Il devrait sans doute ressembler à cela pour se fondre dans le moule, mais ils avaient l'impression d'être en compagnie de bête plutôt que d'hommes, ils riaient grassement, parler de sujets très intimes un peu trop librement et un peu trop forts, ils gesticulaient dans tous les sens et n'avaient aucune classe, aucune grâce, s'enfilant juste leurs boissons et se moquant les uns des autres.
Il observa la fille qui continuait de lire la faim au ventre. Elle ne s'était pas laisser faire mais il la dévorerait quand même.
- Arrête de la fixer comme ça on dirait un pervers ! déclara John l'un des garçons.
- Comment faites-vous alors ? Selon vos dires vous réussissez très bien à séduire les jeunes filles et je ne vois pas comment m'y prendre...
Ils échangèrent tous un regard maladroit.
- Ba ça se fait comme ça. Tu dragues et si elle dit oui c'est bon. Sinon tu passes à une autre.
- Draguer ?
- Oui t'es gentille avec elle, tu lui fais des compliments et tu lui fais comprendre que tu es intéressé.
- Puis si t'es son genre c'est mieux quoi ! expliqua Claude. Sinon prétend que tu l'es le temps qu'elle voit que c'est pas le cas t'auras déjà eu ce que tu veux.
- Son genre ?
- Ouais si elle aime les bad boy, les mecs romantiques, les hipsters ou ces trucs du genre.
- Et comment savoir ça ?
- Ba tu la fait parler d'elle ! T'as vite cerné le perso et ensuite c'est un jeu d'enfant.
- Puis sinon le charme naturel ça fait toujours son petit effet ! déclara Omar avec un clin d'œil.
Albert en observant les garçons ne vit aucun charme chez eux. Ils étaient plutôt dégoutant à son avis.
- Sinon, si t'as du mal tu peux trouver une fille grâce à une appli, poursuivit Timeo. Si tu veux je te fais un compte Tinder. Tu verras c'est super simple.
L'idée semblait beaucoup amuser la compagnie qui se décida à lui montrer. Sauf qu'elle se levait, sa proie de ce soir.
- Messieurs, une autre fois peut-être en attendant je dois vous laisser !
- Oh la la tu vas te prendre un râteau mec ! affirma Omar.
- Non ça m'étonnerait beaucoup que je trouve des râteaux à cette heure-ci. Merci de vos précieux conseils.
- Et oublie pas de payer ! cria John.
Il susurra au serveur qu'il avait payé les boissons et partit d'un pas tranquille derrière la fille. Elle avançait rapidement, sans le remarquer. Lui se délectait déjà à l'idée de son sang chaud. Elle s'immobilisa dans une autre étrange écurie comme celle où il avait rencontré le groupe de mendiants l'autre nuit.
- Mademoiselle ! déclara-t-il en y débarquant à son tour. Comme nous nous retrouvons.
Elle avait pâlit.
- Je crois que je vais appeler la police.
- Je ne fais rien de mal.
- Vous m'avez suivi espèce de taré !
Le petit sac qu'elle tenait en main vola vers son visage. Le coup était douloureux. Qu'avait-elle mis là-dedans bon sang !
- A l'aide ! criait-elle en fuyant en courant.
Il n'avait pas l'habitude de courir mais n'avait d'autre choix. Bon sang d'habitude ses victimes étaient dociles ! Ou trop terrifié pour faire le moindre geste ! Quelle était cette époque de dégénéré où les femmes ne se laissaient pas faire ?
La rattraper fut facile, il la bâillonna de sa main et la retourna vers lui.
- Je n'aime pas les femmes qui parlent trop c'est très ennuyeux ! affirma-t-il.
Il observa autour de lui, vérifiant que personne n'ait été attiré par les cris, mais personne n'apparaissait. Parfait. Sauf qu'elle lui balança cette fois un genou dans ses parties intimes. Cette fois c'était trop ! Il ne la laissa pas partir et planta ses canines dans son cou brusquement.
Dommage, il aurait bien voulut savourer un peu plus son repas plutôt que de manger sur le pouce.
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