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8. Informatrice dérangée

- Bonjour.

Éric leva la tête de ses notes pour regarder la personne originaire de la voix. Une grande adolescente rousse aux yeux bleu turquoise était debout face à lui.

- Je peux ?

- Bien sûr, installe-toi.

La jeune femme s'assit, faisant glisser des mèches de cheveux sur la table. Éric la dévisagea, une impression de déjà vue titillant son esprit. Il l'avait déjà vue, mais où ? Les visages se mélangeaient avec tous ces élèves.

- Comment t'appelles-tu ?

- Valentine.

Le policier prit une nouvelle page de son carnet où il nota son nom.

- Quand je te dis, soirée du trois janvier, que me dis-tu ?

Valentine n'hésita pas une seconde.

- Mémorable.

Éric fut un instant désarçonné par cette réponse loin d'être banale. Le policier décida de suivre cette voie. La réponse pourrait venir d'une ado dérangée ou d'une tueuse.

- Mémorable dans quel sens ?

La lycéenne pris le temps de réfléchir.

- Oh, je pense que le meurtre d'un garçon de ma classe peut y aider.

Le policier cligna des paupières plusieurs fois, totalement incrédule. Il venait à se demander si la lycéenne ne se moquait tout simplement pas de lui.

- Cela ne te choque pas ? Evan était vivant le soir mais plus le matin.

- C'est un peu le principe de la mort, répondit-elle avec sarcasme. Mais plus sérieusement, j'ai vue et entendu beaucoup de choses pour un seul soir.

- Quels genres de choses ? questionna Éric, soudain captivé.

Valentine glissa ses longs doigts recouverts de vernis bleu vif le long de la table.

- Le genre de choses qui peuvent conduire à un meurtre.

- Comme la dispute entre Evan et Margaux ?

- En partie. Il y a eu cette dispute, celle d'Evan et Edgar et j'ai entendu une discussion bizarre entre Axel et Fiona.

Le stylo d'Éric notait les informations à la vitesse ou Valentine parlait.

- Une discussion bizarre ?

- Au début je n'avais pas fait attention. C'est seulement une fois que je les avais remarqués que j'ai compris qu'il y avait un truc qui clochait. Axel et Fiona ne se parlent jamais d'habitude et là ils semblaient en grande discussion. Du coup j'ai tendue oreille. Ils parlaient d'une vengeance qu'ils allaient enfin avoir. Je n'ai pas tout entendu mais ils étaient très remontés contre Evan. Je ne sais pas ce qu'il leur a fait mais ça n'a pas dû leur plaire.

Éric dévisagea l'adolescente en face de lui. Valentine soutenait son regard, le visage impassible.

- Puis-je savoir d'où tu tiens ces informations ?

- Je les ai entendus.

- Entendus ? demanda-t-il interloqué.

- Oui, on apprend beaucoup de chose quand on prête attention aux conversations autour de nous, répond-t-elle simplement.

Valentine esquissa un sourire devant l'air surpris du policier et repris la parole :

- Vous n'avez pas l'air convaincu.

Éric se racla la gorge et remit son masque d'enquêteur, face absente d'émotions pouvant le trahir.

- Je n'ai pas l'habitude que les suspects ne se mêlent aussi peu de leurs affaires.

Un sourire franc naquit sur le visage de son interlocutrice.

- Pourtant c'est dans votre intérêt.

Éric n'aimait pas la tournure que prenaient les événements, Valentine était en train d'inverser les rôles. Il ne s'étonnerait même pas si elle commençait à lui poser des questions. Il était temps pour lui de reprendre les choses en main.

- Peut-être que tu connais le tueur au point où tu en es ?

La rouquine pencha la tête sur le côté, les yeux dans le vague. Le policier attendit qu'elle finisse de réfléchir avant de reposer la question.

- Non, je ne le connais pas.

Elle semblait sincère aux yeux d'Éric mais son masque d'impassibilité l'empêchait d'en être totalement certain.

- Tu en sais plus sur la dispute d'Edgar et Evan ?

- Je ne sais pas si Edgar l'a tué, si c'est ce que vous voulez savoir, mais il était drôlement énervé contre Evan à la soirée.

- Sais-tu pourquoi ?

- L'histoire de prostitution de Margaux. Evan à pas trop digéré quand Edgar l'a balancé et ils se sont presque battus. Le plus ironique c'est qu'Edgar et Romain ont aussi participés à la diffusion des rumeurs.

Edgar et Romain ont légèrement oubliés de me faire parvenir cette information, pensa-t-il.

Éric scruta le visage de Valentine mais il était toujours aussi impassible. Cette jeune femme était une véritable mine d'or, elle avait confirmé en dix minutes toutes les informations qu'il possédait depuis le début de l'enquête. Il détailla le visage de son interlocutrice et son il trouva subitement pourquoi il avait l'impression de l'avoir déjà vu.

- Que faisais tu chez Evan ?

Le masque d'impassibilité de la jeune fille vacilla un instant avant de se reconstruire la seconde d'après. Éric se demanda s'il n'avait pas rêve tellement la scène avait duré peu de temps.

- Je venais présenter mes condoléances à la famille d'Evan et sa mère m'a invité à entrer. Je suis repartie quand vous êtes arrivé.

Un silence traversa la conversation quand Éric relut ses notes. Une chose le dérangeait.

- Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Comment as-tu entendu la dispute de Margaux et Evan ?

- Je n'étais pas là, c'est Will qui m'a raconté.

- Will ? Le William de ta classe c'est bien ça ?

La jeune fille acquiesça devant le nom de son petit ami.

- Et pour celle d'Edgar et d'Evan, devança Valentine, j'étais juste derrière la porte. Je passais là par hasard.

- Cela fait beaucoup de hasard, observa Éric.

L'adolescente haussa un sourcil, une moue interrogatrice sur le visage.

- Vous insinuez quoi en particulier ?

- Que tu sembles être toujours au bon endroit au bon moment.

- Il faut bien que quelqu'un fasse le job, éluda-elle en haussant les épaules.

Éric trouvait la jeune femme en face de plus en plus intrigante, et peut-être aussi un peu dérangée. Peut-être avait-elle plus d'informations ?
Il se remémora le début de l'interrogatoire et compris quelque chose. Valentine ne lui donnait d'informations que quand il posait précisément la question.

Peut-être que son "talent" peut encore me servir, pensa-t-il.

- Toi qui semble tout voir et tout savoir, tu n'as rien remarqué dans le comportement de tes camarades il puisse ressembler à une détermination de tuer ?

La jeune fille s'adossa sur le dossier de la chaise en croisant les bras sur sa poitrine. Éric remarqua de ses tâches de rousseurs ressortaient quand elle plissait les yeux.

- Non, pas vraiment. Beaucoup d'élèves avaient bu et, à moins que l'alcool puisse y aider, je ne crois pas avoir vue un visage comme vous le décrivez.

- Peut être qu'un élève en proie à l'alcool ai pu passer à l'acte, murmura-t-il doucement pour lui-même. Dans ce cas il me faut un mobile et la liste des bilans sanguins. Margaux, ne se souvient peut-être plus de l'avoir tué.

Il releva brusquement la tête quand il se rappela qu'il n'était pas seul et croisa le sourire satisfait de Valentine. Cette fille était une vraie manipulatrice. Il n'avait jamais songé de la mettre dans la liste des suspects, jusqu'à maintenant. Elle pourrait très bien être le genre de sociopathe qui vient narguer un policier pendant son enquête.

Éric désigna la porte d'un coup de tête.

- Hors de ma vue. Je te remercie quand même pour tes informations.

La jeune femme sourit et sortie dans le couloir.

- Et moi je te remercie pour les informations que tu m'as fournies, chuchota Valentine, un sourire satisfait accrochée aux lèvres tandis qu'elle notait sur son téléphone les informations du policier.

Elle se décolla du mur et parti en direction du troisième étage, là où l'attendait William. L'adolescente embrassa avec douceur le petit blond qui répondit plus intensément.

- Alors ? Ça s'est bien passé ? T'as pas eu trop peur ?

Valentine ricana.

- Au contraire, il m'a donné tellement d'infos.

- Des infos ?

La jeune femme lui répondit avec un clin d'œil et le petit blond pâlit. Elle faisait vraiment ce qu'il croyait ?

- Arrête.

L'ordre s'échappa tout seul de ses lèvres. La rousse fronça les sourcils et jeta un regard d'incompréhension à son petit ami.

- Arrêter quoi ?

- De faire ce que tu fais !

- Développe.

William prit sa petite amie par la main. Il ouvrit la porte des toilettes des filles et la poussa dedans, ignorant ses exclamations indignées. Elle s'appuya contre le mur, les bras croisés et le blond se plaça devant elle.

- Je veux que tu arrêtes d'enquêter sur la mort d'Evan, on a déjà un inspecteur de police aux basques pas besoin d'un deuxième.

La tournure de phrase fit imperceptiblement froncer les yeux de Valentine. William ne s'en rendit pas compte et elle répliqua.

- Pourquoi tu ne veux pas que j'enquête ?

- J'ai peur pour toi ! Ça pourrait être dangereux !

- Peur pour toi ou pour moi ?

William ouvrit la bouche alors que la rousse haussait les sourcils, attendant sa réaction.

- Tu... tu me crois capable de faire ça ?

Sa voix se brisa et la rousse le prit contre elle. William se laissa aller dans ses bras et cacha sa tête dans son cou.

- Bien sûr que non mon chaton. Je te fais confiance.

- Promet moi que tu vas pas enquêter.

- Je te promet qu'il ne m'arrivera rien. T'inquiètes pas pour moi, j'ai vu la série Sherlock.

La jeune femme assortie sa blague à un clin d'œil avant de filer en cours, échappant à sa promesse en une pirouette. William resta quelques secondes la bouche ouverte de surprise avant de jurer. La jeune femme n'avait pas l'intention une seule seconde de prendre en compte ses remarques. L'inquiétude s'insinuait lentement en lui tandis qu'il se dirigeait vers sa propre salle de cours. Il se demandait si Valentine prenait conscience des événements. Elle n'était pas dans un roman policier et courrait après un vrai tueur !

Un brin de remords et de peur, pour lui cette fois, lui donna presque la nausée. Qui sait quels secrets et non-dits allait-elle déterrés ?

***

La nuit était tombée depuis plusieurs heures quand dix-neuf heures sonna. Edgar rangeait sa chambre tout en discutant au téléphone avec Romain.

- Pourquoi t'as dénoncé Evan ? Le policier m'a posé des questions à propos de ça et j'ai peur qu'il te soupçonne.

Edgar déposa bruyamment son classeur de français à côté de son téléphone.

- Écoute je ne veux pas en parler c'est clair ?! Et puis t'as peur qu'il me soupçonne. Tu crois que j'aurais pu faire ça ? À mon meilleur ami ?!

Les larmes prirent Edgar à la gorge et il s'assit sur sa chaise de bureau.

- Désolé, je voulais pas m'emporter, s'excusa-t-il.

- C'est rien, soupira Romain après un silence. Mais je suis là pour toi, tu le sais.

- Oui et c'est pareil pour moi.

Une larme roula sur sa joue. Il l'essuya rageusement, il en avait assez de ressasser. Mais il ne pouvait penser qu'à Evan. Pourquoi l'avoir tué ?

- Je crois que ça me fera du bien que tout s'arrête. Que je sache enfin pourquoi et qui l'a tué.

Un silence lui répondit et il décida de changer de sujet de conversation.

- Et toi tu vas bien chéri ? T'as l'air bizarre.

- Non ça va t'inquiètes pas. C'est juste que je me fais du souci pour toi.

Edgar sourit à cet aveu, le cœur gonflé d'amour. Mais son instinct lui soufflait que Romain n'était pas qu'inquiet pour lui. Il se rappela avec tristesse le jour où son amour avait annoncé à ses parents et sa belle-mère son homosexualité. Romain n'avait jamais été aussi effondré de chagrin après ce moment, il avait pleuré dans ses bras pendant des heures. Quand Edgar lui avait demandé des explications, impuissant devant sa peine, il lui avait tout raconté.

L'indignation de sa famille et surtout la colère noire de son père, égale au bleu qu'il avait eu sur la joue la semaine suivante. Mais cela allait mieux, ils acceptaient petit à petit leur fils. Le couple savait qu'il y avait encore du chemin à faire mais c'était sur la bonne voie. Malgré cela, l'adolescent continuait de souffrir de la réaction et des remarques de sa famille, dont il était certain que cela laisserait en lui une trace indélébile.

- Ça va avec tes parents ?

Romain émit un léger grognement. Oups, sujet qui fâche.

- Ça va... mieux. Des fois je t'envie, avoua-t-il tout bas, j'aimerais avoir une famille comme la tienne.

- Ma mère te considère déjà comme un membre de la famille. Si tu fais pas gaffe, elle va finir par ne plus te laisser partir de chez moi.

Ils éclatèrent de rire et Edgar continua de ranger sa chambre, profitant du silence entre eux. Silence brisé par le timbre grave, soudain rauque d'émotions, de la voix de son petit ami.

- Je t'aime.

- Moi aussi abruti, répondit-il immédiatement.

Ils passèrent leur soirée à discuter de tout et de rien, avec l'envie grandissante de se voir seul à seul après les journées de cours.

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