15. Tromperie
10 décembre
Edgar baissa la tête quand la notification fit sonner son téléphone. L'adolescent saisit l'appareil en voyant le nom d'Evan apparaître. Son meilleur ami n'était pourtant pas parti depuis longtemps. Le couple était d'ailleurs toujours installé sur le canapé rouge du salon.
Le blondinet se dit que le brun avait dû oublier quelque chose chez lui et appuya sur la notification en haussant les épaules. Il fronça les sourcils quand il se retrouva face à une vidéo. Sa surprise se transforma en colère quand il découvrit son contenu.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Romain en voyant le visage de son petit ami se tordre de haine.
- Qu'est-ce qui se passe ?! Répéta Edgar en hurlant. Voilà ce qui se passe !
L'espagnol se figea quand il découvrit l'écran d'Edgar tendu vers lui. Evan avait osé...
- Tu peux m'expliquer ?
Le silence coupable de Romain fit bouillir le footballeur de colère. Il se leva du canapé, se planta devant son petit ami et le gifla. L'espagnol se rattrapa juste à temps pour ne pas tomber.
- Comment t'as pu me faire ça ?!
- Je suis désolé, ok ? J'étais complètement bourré.
- Tu crois sérieusement que ça va tout excuser ?
Romain baissa piteusement la tête en se frottant la joue avec sa paume. Edgar n'y était pas allé de main morte et sa peau lui brûlait autant que ses yeux.
- Non... bien sûr que non.
La colère d'Edgar n'en démordait pas. Il toisait son petit ami avec colère qui préférait éviter son regard, les yeux rivés sur le sol. Son silence le rendait dingue. Comment avait-il pu lui faire une chose pareille ?
- C'était quand ?
- En septembre. On était ensemble depuis une semaine.
Autant ne pas mentir sinon Edgar ne lui fera plus jamais confiance. Il leva lentement les yeux vers son petit ami, toujours planté face à lui, les poings serrés. La colère dans ses yeux noisette le fit se raviser et il fixa de nouveau le sol, lui trouvant étonnamment beaucoup d'intérêt.
- Regarde-moi au moins quand tu me dis que tu m'as trompé. Regarde-moi !
L'espagnol releva rapidement la tête avec un sursaut d'inquiétude. La voix de colère d'Edgar ressemblait tellement à celle de son père. Il se tassa sur lui-même quand la main du blond approcha son visage.
- Eh... calme toi.
Il n'avait même pas remarqué que les larmes coulaient à flou sur ses joues. Edgar s'accroupit face à lui et prit avec douceur son visage entre ses paumes, pour ne pas lui faire peur.
- Romain, je suis désolé de t'avoir giflé. Regarde-moi s'il te plaît.
La voix douce calma sa panique et il croisa le regard inquiet du garçon en face de lui.
- Raconte-moi ce qu'il s'est passé.
Prenant une inspiration chargée de larmes, Romain s'exécuta. Il lui expliqua le monde, l'alcool, le visage avenant d'Evan.
- Il m'a entraîné dans sa chambre et on a couché ensemble. Le lendemain il m'a dit qu'il avait tout filmé et que j'avais intérêt de faire ce qu'il voulait si je ne voulais pas qu'il t'envoie la vidéo.
Il avait passé deux mois à faire semblant d'être complice et le meilleur ami d'Evan, participant aux bêtises en classe avec Edgar. Il avait joué la comédie pendant si longtemps et son petit ami n'y avait vu que du feu.
- Il t'as forcé à faire des choses ?
- Non, il secoua négativement la tête. Il m'a dit qu'il me dirait quoi faire quand il en aurait envie.
- Pourquoi il m'a envoyé la vidéo alors ?
Romain eut un petit rire sans joie.
- T'as pas remarqué ? Il est jaloux Edgar, jaloux de nous.
- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?
- J'avais peur de ta réaction.
La surprise envahis Romain quand Edgar le serra contre lui.
- Je suis tellement désolé. J'aurais dû t'en parler...
- Et comment que t'aurais dû. Promets-moi que la prochaine fois que t'as un problème tu m'en parle.
Edgar releva la tête de son petit ami vers la sienne pour le regarder dans les yeux.
- Promis.
L'espagnol glissa ses mains sur les joues du blondinet et l'embrassa. Edgar le garda blotti contre lui sans rien ajouter. Il avait confronté Romain, maintenant c'était au tour d'Evan. L'adolescent l'avait vraiment cru quand son meilleur ami lui avait promis qu'il ne ressentait rien pour Romain mais rien n'était plus faux.
Le blondinet avait soudain l'impression qu'une vaste pièce de théâtre s'était joué autour de lui depuis septembre. Romain l'avait trompé deux mois plus tôt et Evan et lui étaient restés muets comme des tombes. Comment ne pas douter de la sincérité des sentiments de l'espagnol ?
- Romain, ne crois pas que je t'ai pardonné aussi vite. Tu vas devoir ramer pour regagner ma confiance.
Il senti la prise de son petit ami se faire plus ferme autour de lui.
- Merci, je sais pas si je mérite une seconde chance.
- Ne me répète pas ça sinon je pourrais sérieusement y réfléchir, plaisanta le blond. Rentre chez toi, j'ai besoin de rester seul.
Il détacha Romain de son corps et le raccompagna jusqu'à l'entrée. Le brun n'essaya pas de l'embrasser, comprenant qu'il allait refuser. Il l'avait laissé l'embrasser pour le rassurer, pas parce qu'il lui pardonnait.
- Je suis désolé Edgar.
- Je sais. Mais maintenant j'ai besoin d'actes, pas de mots.
Il referma la porte et laissa Romain seul. L'adolescent se remit à sangloter en attendant l'arrivée de sa belle-mère.
Edgar était monté dans sa chambre et avait balayé tous les objets présents sur son bureau. Evan voulait jouer ? Alors ils allaient jouer. Le blond n'avait plus qu'à attendre que les rumeurs sur Margaux prennent de l'ampleur pour tout aller raconter à la tahitienne. Son meilleur ami jouait les durs, faisant comme si le rejet de l'adolescente ne lui faisait rien. Mais Edgar l'avait perçu à jour. Le footballeur aimait encore la jeune femme et le petit ami de Romain allait en profiter. À son tour de lui planter un couteau dans le dos.
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