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1. Ange de la mort

Éric Nass ferma brusquement son classeur et tendit la main pour attraper son téléphone avec exaspération. La solution du meurtre était sous son nez et si ce stupide combiné n'avait pas sonné et brisé sa concentration, il l'aurait trouvé.

- Oui ? Décrocha-t-il d'un ton sec.

- Je vous dérange ?

- Si par déranger vous entendez m'empêcher de résoudre des crimes alors oui. Quel est le problème Lecompte ?

Il y eu un bref silence de l'autre côté de l'écran, comme si l'inspecteur risquait sa peau s'il prononçait le moindre mot.

- Lecompte ? Appela Éric avec un ton plus bourru.

- Ah oui... alors... les papiers...

L'enquêteur se frappa le front avec sa main.

- Quand vous voulez...

- Oui ! Voilà ! Vous avez une nouvelle enquête sur les bras, je vous envoie l'adresse et les détails par message. Vous êtes attendu sur la scène de crime à dix heure pile.

Éric s'apprêta à raccrocher, excédé. Lecompte ne pouvait-il pas directement lui envoyer un message au lieu de briser sa concertation en l'appelant ?

- Mais ce n'est pas tout. Le chef tient à vous voir dans la soirée.

- Les raisons ?

- Il ne me les a pas exposés. Au revoir Nass et bonne chance pour votre enquête.

Le policier regarda sa montre. Il était presque neuf heures. Son portable vibra dans sa main quand il reçut le message de Lecompte. Il y n'y avait qu'une adresse et une phrase pour décrire la scène.

De : Lecompte
Un adolescent a été retrouvé noyé dans une piscine après une soirée, le médecin légiste est sur place pour confirmer qu'il s'agit bien d'un meurtre.

Le village où avait eu lieu la soirée était à une vingtaine de minutes de route du poste de police, Éric avait encore le temps. Cependant, il ne reprit pas le dossier sur lequel il travaillait quand son collègue l'avait interrompu, le regard perdu sur le message de son collègue.

Le policier monta dans sa voiture et se dirigea vers le lieu du crime. Les informations passaient à la radio quand il tourna la clef. Il les écouta sans trop s'y intéresser, soupirant quand il entendit qu'un incendie criminel dans une maison d'un village proche avait coûté la vie à un sdf.

Quand il arrive devant la maison blanche, plusieurs voitures de police s'y trouvaient déjà. Éric entra dans la maison et suivit un collègue jusqu'à la terrasse. L'enquêteur examina rapidement le salon. Une soirée avait eu lieu la veille, cela ne faisait aucun doute. La pièce sentait l'alcool et le tabac à plein nez et quelques bouteilles traînaient encore sur la table basse.

Un frisson dérangeant le traversa tout entier quand il découvrit un corps inanimé flottant dans la piscine, mitraillé de photos par tous les angles de vue. Habillé tout de noir, l'adolescent lui fit penser à Azraël, l'ange de la mort, dont le visage demeurait inconnu des mortels. L'enquêteur ne put à cet instant qu'imaginer celui du garçon.

En quelques pas, il était accroupi au bord de la piscine, ne pouvant détacher ses yeux bleus du spectacle morbide. Ses mains pâles caressaient la surface de l'eau et ses cheveux brun abordaient une texture spongieuse rougeâtre à l'arrière de son crâne. Si le garçon n'était pas mort et que le sang ne colorait pas si violemment ses mèches brunes, le spectacle aurait pu paraître aussi beau et éclatant qu'une peinture mélancolique romantique.

- Il avait seize ans depuis à peine deux mois.

Éric tourna la tête vers la légiste, debout à côté de lui, sortant brusquement de ses pensées. Elle regardait le corps du garçon avec une moue triste, ses yeux gris cernés semblant voir sans pour autant observer. 

- On va bientôt le sortir, j'ai peur qu'il ne soit pas beau à voir, rajouta-t-elle en grimaçant.

- Comment s'appelait-il ?

- Evan Helen. Le garçon qui a organisé la soirée se trouve à l'intérieur avec ses parents. Tu peux aller lui parler.

Le policier se redressa et épousseta son costume trois pièce gris. Il avait l'habitude des scènes de meurtre mais c'était toujours différent quand il avait un gamin sous les yeux. Cela lui faisait toujours penser à son fils.

- J'irais plus tard, comment est-il mort ?

- Il s'est pris un coup violent à l'arrière du crâne, on peut le voir d'ici. Quand on le sortira de l'eau je pourrais te dire si c'est l'hémorragie ou la noyade qui a causé la mort.

La médecin secoua ses cheveux blancs tressés, ses traits tirés étaient las.

- Tout ça n'est vraiment plus de mon âge, j'ai vu assez de cadavre pour des vies entières, commenta-t-elle en s'éloignant.

Un sourire traversa les lèvres du policier qui tourna la tête une brève seconde vers la piscine avant de retourner à l'intérieur, loin de la présence lourde du défunt. Il traversa le salon puis déboucha sur une salle de jeu où attendait une petite famille. Éric s'imagina un bref instant à la place des parents ; rentrer le matin et découvrir un cadavre dans une piscine, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus commun.

- Bonjour, commença-t-il en s'asseyant sur le deuxième canapé du salon.

Deux têtes se levèrent vers lui. Les parents de l'organisateur de la soirée étaient assis de part et d'autre de leur fils et semblaient à la fois en colère et sous le choc. L'adolescent, lui, gardait la tête baissée.

La pièce était assez banale, si on excluait l'écran plat et les multiples consoles posées sur un meuble. Les deux canapés faisaient l'angle face à la télévision et l'enquêteur éloigna un paquet de cigarette sur lequel il avait failli s'assoir.

- Je suis Éric Nass, la personne chargée de l'enquête pour le meurtre d'Evan. J'aurais quelques questions à vous poser.

- C'était vraiment un meurtre ?

L'adolescent avait levé la tête vers lui et le fixait de ses yeux noisette. Son visage fin était marqué de cicatrices d'acné qui descendaient jusqu'au bas de ses joues. Ses traits étaient harmonieux, ce qui lui conférait un certain charme.

- Nous le saurons bientôt. 

Un frisson traversa son corps fin.

- J'aurais besoin que tu me décrives la soirée. Comment t'appelles-tu ?

- Arthur... La soirée était normale jusqu'au lendemain matin quand on a qtrouvé Evan dans la piscine.

Éric hocha la tête en notant les informations sur un calepin qu'il avait sorti de son costume.

- Il y avait beaucoup d'alcool ? Demanda le policier en se rappelant des bouteilles sur la table.

- Assez oui, souffla Arthur dans un grimace, pas mal de gens étaient bourrés.

L'adolescent se tassa sur le canapé face au regard courroucé de ses parents. Le policier n'avait aucun doute sur le fait qu'une grosse dispute allait éclater au moment du départ de la police. L'enquêteur s'apprêta à poser une autre question quand un policier vint le chercher.

- Éric, la légiste à des nouvelles pour toi.

- Je vous prie de m'excuser, au revoir.

L'homme se leva et quitta la pièce pour la terrasse après un dernier signe de tête. La piscine était désormais vide de toute présence humaine et la médecin était penchée sur le corps de l'adolescent.

- Je peux te dire qu'on l'a assommé et qu'on l'a jeté dans la piscine où il s'est noyé, expliqua-t-elle en voyant arriver le policier.

- Connais-tu l'heure de la mort ?

Éric ne posa pas les yeux sur le visage du garçon, il n'en avait pas envie. Il avait commis cette erreur une fois dans une enquête qui concernait l'assassinat d'un adolescent et avait cauchemardé pendant des semaines. Voir des cadavres adultes ne lui posait pas de problèmes mais les enfants... c'était tout autre chose.

- Je dirais aux alentours de minuit. Malheureusement je ne peux rien te dire de plus maintenant.

- Quel pourrait être l'arme du crime ?

La légiste se pencha sur le corps.

- Un objet très lourd, contondant. Un marteau ou autre chose.

- Une bûche de cheminée peut-être ?

- Oui, ça pourrait faire l'affaire.

La vieille femme leva la tête, là où le regard d'Éric se perdait. Un énorme tat de bois était abrité par un porche. Elle eut un ricanement.

- Bonne chance pour retrouver votre arme du crime... Je vais réaliser des prélèvements et je vous tiens au courant.

Le policier hocha la tête en commençant à élaborer plusieurs théories. Qui avait assassiné Evan ? La question lui trotta dans la tête quand il fit son rapport. On était le vendredi quatre janvier, le temps que toutes les procédures se mettent en place, il ne pourrait commencer son enquête qu'à la rentrée scolaire. Cela risquait de prendre du temps...

Quand il mit le point final à son rapport qui rendit la nouvelle du meurtre d'Evan public, il ignorait tout du tsunami qu'il venait de lancer sur la classe de seconde quatre.

***

- Un... un meurtre ?

La respiration d'Edgar devint sifflante. Un voile noir s'abattit brusquement devant ses yeux tandis qu'il luttait contre ses jambes tremblantes pour rester debout.

Il fit quelques pas en arrière avant de tomber sur son lit, frémissant. Quelqu'un avait tué Evan. Quelqu'un avait tué son meilleur ami. Les informations et questions le mitraillèrent soudain, véritables piqûres sur sa peau pâle. Sa respiration s'accéléra dangereusement, les courtes inspirations qu'il prenait lui donnaient l'impression de n'avaler que du vide. Il manquait d'air.

Dans une tentative désespérée pour reprendre le contrôle de lui-même, Edgar bascula sur le côté. Il se concentra de longues secondes avant de reprendre une respiration normale, chargée de sanglots mais plus lente. On avait tué Evan.

Comme s'ils n'attendaient que cette prise de conscience pour se déverser à flots, les pleurs du blondinet secouèrent son corps et le silence de la chambre. Il... non. Ça ne se pouvait pas. Il ne pouvait pas y croire. Il ne le voulait tout simplement pas. Imaginer son meilleur ami s'être noyé dans la piscine, trop alcoolisé pour reprendre ses esprits lui faisait déjà beaucoup trop mal. Alors se rendre compte que tout cela aurait pu ne pas arriver, qu'il n'y avait rien d'accidentel... non, il ne pouvait réellement pas.

La sonnerie de son téléphone portable recouvrit ses sanglots et Edgar tendit faiblement sa main vers l'appareil. Quand il aperçut le contact, il enclencha la sourdine et lança l'objet à l'autre bout de son lit. Bien sûr que Romain l'appelait, voulait prendre de ses nouvelles. Il lisait certainement l'article en ce moment même, ses dents mordant nerveusement ses lèvres en attendant qu'il réponde.

Mais Edgar ne pouvait pas. Il ne se sentait pas prêt. Pas prêt à parler, à dire ce qu'il ressentait, à écouter l'espagnol raconter sa tristesse. Il se sentait mal de ne pas répondre, Romain aussi souffrait, ils n'étaient plus que tous les deux. Mais il ne pouvait pas, c'était au-delà de ses forces.

L'écran de son portable s'alluma et le lycéen décida simplement de lui tourner le dos. Il n'avait envie que d'une chose : s'endormir et qu'à son réveil, il réalise qu'il avait fait un terrible cauchemar. Il ne se voyait pas vivre sans son meilleur ami, pas après toutes ces années. Evan lui manquait déjà terriblement.

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