Chapitre quatre
Somnolent légèrement, mon corps glisse un peu plus en avant à chaque relâchement, c'est en continuant dans cette lancée que je finis par tomber la tête la première au sol. Ce qui eut pour effet de me réveiller brusquement, poussant en prime un cri pas très viril. Je me tiens fortement la tête entre mes mains, le sang pulsant douloureusement à l'intérieur de cette dernière.
La bouche pâteuse, je tire la grimace et met un certain temps à réaliser où je me situe.
On en est à notre quatrièmes films et la pendule en face de moi m'affiche une heure du matin. Un léger baillement suivit d'un cri plaintif sort de mes lèvres pulpeuses tandis que je me motive pour aller éteindre la télévision.
En tournant la tête sur le côté, je m'aperçois que ma mère était sûrement déjà partit dans les bras de Morphée depuis bien longtemps. Elle s'est emmitouflé dans sa couette de façon mignonne et voilà maintenant qu'elle se met à ronfler. Comment fait-elle pour être adorable en toute circonstance ? Ma mère mérite tellement mieux que cet homme répugnant... C'est une femme charmante qui n'a jamais vraiment eu de chance avec les relations amoureuses.
Depuis la relation catastrophique avec son ancien mari qui n'est autre que mon véritable père, j'ai peur que ma petite perle soit de nouveau malheureuse. Je ne veux pas revoir ma mère tomber encore une fois dans la dépression, tout ce que je souhaite c'est son bonheur. Malheureusement, elle ne l'aura jamais tant qu'elle vivra avec Yano. Avec lui, ma mère n'aura qu'un "semblant" de bonheur, rien n'est vrai depuis le début, je le sais. Mais ça, elle le découvrira bien un jour où l'autre. Et ce jour-là, j'aimerais être devenu un homme assez fort pour pouvoir m'occuper d'elle et la soutenir par mes propres moyens.
Maman soit patiente, je t'offrirais le bonheur, le vrai. Je t'en fais la promesse.
J'apporte ma main droite à ses cheveux pour les caresser tendrement, mon coeur se réchauffe un peu plus à notre contact, tout cela m'avait terriblement manqué. Je me rapproche de son corps pour me blottir contre celui-ci, quémandant alors un peu de sa chaleur maternelle. À travers mon torse, je sens mon palpitant s'accélérer rapidement, n'étant plus habitué à faire des câlins, ressentir cette chaleur et ce parfum m'envelopper totalement, berçant mes rêves, les faisant devenir peu à peu réalité.
Je relève ma tête de son cou et la regarde dormir paisiblement, profitant des courts instants qu'ils nous restent avant que je ne parte pour l'internat.
Tu es bien la seule personne que je regrette d'abandonner ici maman.
La mer, cet océan si vaste dans lequel je m'y perds souvent, -oubliant l'espace d'un instant mes problèmes- va sûrement me manquer aussi. Mais, ma mère, celle qui m'a élevé et aimé, celle-ci va me manquer bien plus encore.
En replaçant la couverture sur nos deux corps, je me fige en voyant son magnifique sourire orner les doux traits de son visage. Comme ci ma mère venait de comprendre mes pensées et d'y répondre par ce mouvement de lèvres si sublime. Je souris en retour et me replonge volontier dans ses bras chaleureux, inspirant son eau de parfum à la menthe verte, pour m'en souvenir au maximun une fois qu'elle ne sera malheureusement plus à mes côtés.
●
ㅡ Jimin réveille-toi. Il est bientôt l'heure d'aller en cours.
Cette voix au ton grave dont je reconnaîtrait la sonorité entre mille, m'extirpe violemment de mon doux rêve. En croisant -de mes petits yeux encore endormis- ses iris noir de colère, je sursaute et la vitesse de mon coeur se met soudainement à augmenter. Je ne m'attendais pas à le voir de si tôt, au contraire, j'avais espéré ne pas le croiser ce matin.
Quelques instants avant, j'étais encore plongé dans les bras de ma mère, toujours dans mon petit monde de compte de fée. Seulement en le voyant, lui, dans cet état en face de moi, je ne peux m'empêcher de paniquer davantage. Qu'est-ce que j'ai encore fait pour qu'il veuille déverser sa colère sur mon pauvre corps ?
Je jette un coup d'oeil à côté de moi et je vois que ma génitrice dort encore à poings fermés. En la voyant à mes côtés je me sens comme soulagé, car jamais il ne prendrait le risque qu'elle nous surprennent en train de faire ces atrocités. Je souffle de soulagement et encre mes yeux obscurs de sentiments à son égards, dans ceux de Yano.
ㅡ Ne me regarde pas comme ça. Dit-il en serrant les dents.
Je préfère ignorer sa soudaine colère sans raison valable, pour monter en haut à la salle de bain. En descendant du canapé, je me dépêche quand même de rejoindre la salle d'eau, ayant peur qu'il me coince dans un coin à l'abris des regards de ma mère. Je ne veux pas tenter le diable non plus, donc plus je l'évite, mieux je me porte.
Arrivé dans la fameuse pièce, je sécurise immédiatement en verrouillant la serrure de la porte. Sentant mon palpitant s'exciter de nouveau dans ma cage thoracique à cause du stresse, je me glisse le long de la porte. Ma main rejoins mes battements de cœur effrénés comme si ça allait vraiment les calmer un instant.
Il m'a uniquement réveillé avec ses yeux mauvais près de mon visage, et voilà dans quel état je me mets... Il est vraiment temps que je parte loin d'ici, je le souhaite du plus profond de mon cœur. Pouvoir apprendre ce qui me passionne, c'est-à-dire la danse et le chant. Et en prime, me barrer loin de cette vie de merde. Loin de cette ordure qui me tue à petit feu. Recommencer une nouvelle vie et rencontrer de merveilleuses personnes.
J'aimerais tout simplement garder le peu de joie de vivre qu'il me reste encore, mais il est malheureusement déjà si minime.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro