Révélation - 92
Les yeux imbibés de douleur, Jungkook tentait d'oublier Jooha momentanément. Le temps de cette action qu'elle lui avait demandé. Mais son visage ne quittait pas son esprit. Peu importait ses efforts psychiques, il la revoyait encore et encore dans ses bras, souffrante. Son souffle prit de l'ampleur, ses doigts masculins étaient touchés par des tremblements. La clé insérée était sur le point de débloquer le coffre. Ce fut seulement après une bonne respiration que Jungkook osa tourner celle-ci. Le petit bruit significatif de l'ouverture le laissa hésitant. Pourtant il se força à l'ouvrir. Contre toute attente, il n'y eut rien qui le choqua au premier abord. Il remarqua quelques papiers et deux grandes enveloppes. Alors il fronça les sourcils, perdu. Le papier qui était le plus mis en valeur, demeura le premier à être saisi.
Jungkook le déplia minutieusement, malgré le fait que que son esprit jonglait sur ce qu'il tenait, ainsi que Jooha non loin, assistée par Ayame. Ses prunelles sombres se doutèrent bien vite qu'il s'agissait d'une lettre. L'idée ne lui plut pas. Parce que cela laissait sous-entendre que Jooha voulait lui dire des choses, sans doute secrètes. Et qu'elle attendait le moment décisif pour lui dire. Jungkook ne souhaitait pas mettre un mot sur ce moment. Il ne voulait pas l'imaginer. Il ne voulait pas concevoir ce malheur. Son sang bouillait par la crainte. Lui qui était si indomptable par la peur, celle-ci reprenait ses droits sur son âme. Jungkook comprit bien vite que c'était une lettre. Ses prunelles naviguèrent sur le papier, il hésitait à la lire. Jusqu'à ce que ce soit insoutenable, qu'il craque.
Jungkook, si tu tiens ce papier entre tes mains, c'est que le moment est venu. Qu'à mon sens, tu dois savoir à présent, certaines vérités qui te concernent, et qui me concernent également.
J'espère que tu sauras pardonner mes erreurs. Nous sommes tous humains, donc imparfaits. Personne sur cette terre, peu avancer qu'il n'a jamais commis d'erreur au cours de sa vie. Certaines sont parfois plus grandes que d'autres, mais je pense que cela ne dépend pas que de nous. Ce que la vie nous offre ou met sur notre chemin possède sa part de responsabilité dans tout ça.
Par rapport à ce que je m'apprête à te dire, je sais que, même si je te demande de ne pas m'en vouloir, tu ne seras pas en mesure de le faire. Parce que mes erreurs sont peut-être trop graves. Si tu te le demandes, oui je culpabilise. Et je serais incapable de ne pas le faire, pour la simple et bonne raison que ce mal que je porte, est en réalité ma plus grande cause de malheur.
J'ai cette sensation désagréable d'avoir raté tellement de choses, d'avoir raté les tâches qui m'étaient données d'accomplir. Je préfère de transmettre tout ça par écrit, car je suis trop lâche pour affronter ta réaction en face. Toi, grand jeune homme de vingt-et-un ans déjà. Je suis fière de ce que tu es devenu malgré les erreurs que tu as commises toi aussi.
Je me souviens des coups que tu me mettais pendant la grossesse. Toi et ton frère, Sohwa. Mes deux bébés. Mes deux fils. Je me souviens de tes premiers pleurs lors de l'accouchement, alors que ton frère venait tout juste de naître. Si tu savais l'épreuve que ce fut, pour moi.
Je me doute que tu ne dois pas comprendre ce que je dis, tu dois probablement me croire folle. C'est normal. C'est incroyable pas vrai ? La pauvre nourrisse Jooha, te dit maintenant qu'elle est en fait, ta vraie mère. Ris, ça te fera évacuer cette sensation désagréable que tu dois ressentir. Pardonne-moi Jungkook. Je me sens si mauvaise.
Ta véritable mère c'est moi. Je t'ai porté, au même titre que Sohwa. Ensemble, dans mon petit ventre de femme. Vous preniez de la place tous les deux, mais j'étais si heureuse de porter la vie. Alors qu'au fond de moi-même, je savais très bien qu'après votre naissance, la situation deviendrait plus complexe.
Il y avait moi, Jooha, l'amour caché de votre père. Et il y avait Dambi, la femme de Yongsun.
A la base, je travaillais comme espionne pour lui. J'étais réputé pour mon taux de réussite, il m'avait donc contacté pour son business familial. Au départ c'était purement professionnel. Je te le jure, Jungkook.
Je venais, il me disait quoi faire, j'accomplissais mon travail, il me payait et je rentrais. Sa femme, je ne l'avais jamais vue. Je savais qu'il était marié, et à l'époque, j'avais un petit-ami. Pourtant, Yongsun a commencé à me voir autrement peu à peu. J'étais toujours l'espionne de la famille Jeon, on me payait pour ça, pour mon job. C'était d'ailleurs une information qu'il ne fallait pas ébruiter, afin que je puisse remplir mes missions en toute tranquillité.
Yongsun était ravi, je l'étais aussi. Le travail marchait bien. Il lui a fallu six mois pour qu'il craque. Je ne sais pourquoi. Je n'avais rien de spécial. J'étais même, moins jolie que sa femme. On parlait toujours du business et de rien d'autre. Jusqu'à ce soir-là. Nous étions au manoir des Jeon. Tu sais très bien de quoi je parle, puisque tu as grandi là-bas.
Dambi était à Shangaï pour vos relations avec certains clans chinois, si je m'en souviens bien. Oh oui, je m'en souviens bien, puisque c'est ce sujet de conversation qui m'a poussé à rester. Yongsun paraissait en colère. Je pensais que c'était contre moi, mais j'ai vite compris que j'étais complètement à côté de la plaque.
Elle me trompe. Je me souviens de cette phrase. Son regard était si noir, plus noir que le tien. Vous vous ressemblez tellement pour ça.
Et moi, naïve, je lui avais répondu. Comment ça ? Le rire désespéré de Yongsun avait laissé des effluves sinistres dans la pièce, je m'en souviens, j'étais mal à l'aise.
Dambi n'a jamais été une femme loyale. Elle couche avec nos rivaux pour nous les mettre dans la poche. Je passe pour qui, hein ?
Je ne savais pas quoi dire. Je ne savais rien sur eux, parce que cela relevait de leur vie privée. C'est d'ailleurs pour ça, que je n'avais rien pu lui répondre non plus. Je m'étais contentée de le regarder, avec compassion.
A l'heure où je te parle, elle se tape les Yáng. Il souriait, sans sourire. Et je me taisais, par peur de le froisser.
Je parlais seulement avec mes yeux, je me sentais désolée pour lui. La façon dont il me disait ça me laissait croire qu'il en était affecté. Pour autant, je ne trouvais pas les mots justes en guise de réponse. Alors je me contentais du silence.
Mais Yongsun ne se satisfait pas à ce mutisme de ma part.
T'en penses quoi ?
Son rire en me demandant cela, avait sonné si faux. J'étais jeune à l'époque j'avais à peine vingt ans. Ton père en avait cinq de plus.
Je pense que ces histoires ne me regardent pas... Mais je suis désolée pour toi.
Qu'est-ce que je pouvais lui répondre d'autre ? Hein Jungkook ? J'avais rien d'autre à répondre.
Sauf que je te demande ton avis.
La nature de son insistance m'avait interpellé, pourtant moi, qui était d'habitude si sûre de moi, je me retrouvais dans une phase où je me sentais happée par l'attitude de ton père.
C'est à toi seul de décider. Si tu veux supporter cette situation, d'homme trompé. Ou que tu souhaites y mettre un terme.
Yongsun s'était contenté de me regarder, un peu plus intensément qu'il ne le faisait déjà. Et je pensais à mon copain. Parce qu'au fond de moi-même je doutais soudainement de ma force d'esprit. Sache que je ne suis pas fière de te faire part de tout ça. Cependant je suis transparente avec toi mon fils. Je ne te cache rien. Ni l'attitude de ton père. Ni la mienne. Ni le désir mutuel qui se tissait entre nous.
Je ne le blâmerai pas. Chacun de nous deux à sa part de responsabilité dans ce qui s'est passé.
Je sais que t'as un mec. Il m'avait balancé ceci à la gueule. Je sais aussi que là, tout de suite, tu te dis que tu peux pas faire ça, que t'as des principes et des valeurs, ce que je respecte. Puis il s'était tut.
Je me sentais mise à nue. Il ne me semblait pas que j'étais si lisible.
Je peux te poser une question ?
Yongsun avait l'air très sérieux. Je lui rétorquais qu'il pouvait.
Tu l'aimes ?
C'était trop pour moi. Je m'étais levée, en récupérant mon sac, mon malaise et mon envie de quitter cette putain de baraque signée Jeon's family.
T'es marié Yongsun, je comprends ta frustration mais je peux pas. Je suis en couple.
Puis je m'étais échappée vers la porte d'entrée, dans l'espoir de ne pas fauter. C'était sans compter sur la rapidité de ton père, qui m'avait rattrapée avant que je ne quitte la maison. Il n'avait rien fait d'irrespectueux. J'avais juste senti une main sur ma hanche et des mots.
Je te désire plus que je n'aie jamais désiré ma salope de femme.
Ce fut la première fois que les échanges entre Yongsun et moi, ne s'étaient pas limités au travail.
Tu dois te demander pourquoi je te raconte tout ça Jungkook. Je veux juste que tu saches comment ton père et moi, nous sommes arrivés à ce type de relation. Parce que personne d'autre que moi te le dira. Enfin si, il y a Yongsun. Mais, ni toi ni Sohwa ne savez où il se trouve actuellement. Et je sais très bien qu'il n'est pas du genre à parler de ses histoires de cœur.
Cette phrase marqua le noiraud. Comment ça, il ne savait pas où se trouvait son père ? Il tenait le papier entre ses mains, choqué au plus profond de son cœur. Aux dernières nouvelles, son père avait été abattu par le clan Min.
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Hey ! Comment ça va ?
Super contente de vous retrouvez pour cette update. J'ai kiffé écrire les premiers aveux de Jooha. Vraiment. Pourtant je suis pas fan de l'écriture à la première personne, mais là, c'était prenant pour moi. Certains points sont dévoilés et rajoutent quelques fils qui se tissent à la toile. Voilà, d'après Jooha, elle est la vraie mère des jumeaux. Choqués ? Dites-moi, je veux savoir vos ressentis. Et pour la fin, à propos de son père ?
Bien sûr, les aveux ne sont pas terminés. Jungkook n'a pas fini de lire la lettre. Et il n'a pas non plus regardé tout ce que le coffre contenait.
Bref j'ai hâte d'écrire la suite et de vous dévoiler les éléments clés qui, petit à petit vont venir marquer la fin de l'histoire. Parce que oui, il reste une une quinzaine voire une vingtaine de chapitres je pense.
J'espère aussi que vous avez passé une bonne rentrée ou qu'elle se passera bien.
Bref merci pour les 550K et love sur vous ! Et je rep ce soir aux coms du 91 (vraiment ou sinon demain matin, parce que là je pars et je rentre à 22h chez moi, c'est le rush mdrr)
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