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Lithopédion - 104

Les deux meilleurs amis n'avaient pas trop tardé. La décision de Jungkook étant limpide, Hoseok n'avait pas voulu déranger davantage. Le noiraud avait tout de même livré un combat le soir-même, il fallait qu'il se repose. Ils finirent ainsi leur discussion, puis Jungkook rejoignit Taehyung dans sa chambre. Sa mère dormait déjà, toujours aussi fatiguée par son état de santé. Elle allait un peu mieux chaque jour, ce qui restait rassurant. Par chance, cette situation semblait rentrer dans l'ordre.

- Hoseok est parti ? Murmura Taehyung, déjà sous la couette.

- Oui. Il y a cinq minutes. Avoua Jungkook.

- Tu aurais dû lui proposer de rester... Souffla le châtain. Il s'est occupé de Jooha toute la soirée quand même.

- Il voulait rentrer, il avait quelque chose à faire je crois. Expliqua-t-il seulement.

- D'accord. Acquiesça doucement le plus âgé. Maintenant viens me prendre dans tes bras, mon boxeur à moi.

La voix du passionné de littérature ensorcela Jungkook. Aussitôt mis en pyjama, le sportif jeta son t-shirt au sol avant même de se fourrer sous la couette aux côtés de son copain. Ses bras taillés emprisonnèrent son aîné pour une étreinte à la fois rustre et attentionnée.

- T'as été très fort mentalement ce soir. Je suis fier de toi. Murmura Taehyung.

- Tu trouves ? Chuchota le noiraud.

- Evidemment. Il répondit. Tu m'as impressionné.

- Alors je suis comblé.

- Tu es fier de toi aussi ? Tenta le châtain.

Il souhaitait tant entendre ces mots sortir de la bouche du plus jeune. Qu'il ose passer ce cap qui concernait l'amour propre.

- Partiellement.

Le timbre de Jungkook resta bas. Pourtant ce simple mot fit très plaisir au professeur. Même si ce n'était pas une fierté dans sa totalité, le noiraud venait déjà de faire un énorme pas en avant. Il s'agissait d'un progrès réconfortant. Taehyung serra le plus jeune un peu plus fort contre lui, pour lui montrer qu'il saisissait les efforts faits par Jungkook. C'était une première étape passée. Il y avait encore quelques mois auparavant, le noiraud aurait été incapable de mettre un mot sur sa fierté personnelle.

Le week-end s'était bien fini. Durant le dimanche, Taehyung avait avancé du travail par rapport à l'université, sous l'œil attentif de Jooha et de Jungkook. Ils avaient alors partagé le repas du midi tous les trois, et la mère du noiraud avait chaudement félicité son fils pour son premier combat, mais surtout sa première victoire. Le châtain avait ensuite quitté l'appartement de son petit-ami car ses parents l'attendaient pour passer l'après-midi en famille. Le passionné de littérature était toujours heureux de retrouver ses parents. Ils les aimaient tellement, du plus profond de son cœur. Les voir régulièrement était un principe majeur du professeur. Et ceci comblait ses parents, qui eux aussi, adoraient recevoir la visite de leur fils au moins une fois par semaine.

La semaine avait repris par la suite, Jungkook retrouva Namjoon avec la boxe, Taehyung retrouva le chemin de l'université comme tout le temps, et Jooha restait toujours chez son fils pour le moment. Jusqu'à ce que le noiraud ne se décide soudainement à prendre une décision primordiale. Jungkook allait voir son père, cette semaine. Et accompagné de sa mère. Il ne voulait plus se flinguer les neurones tant il défilait un certain nombre de pensées toute la journée. Il avait besoin d'éclaircissement sur sa vie familiale, il avait besoin des réponses de son père à ses questions. D'ailleurs, le boxeur n'y croyait pas vraiment. Au fait que son père était vraiment vivant. Depuis ses dix-sept ans, il le croyait mort. Cela remontait bientôt à cinq ans. Cinq années, en pensant que son père était dans une tombe. Dans sa tombe. La déchirure émotionnelle restait affreuse, Jungkook en souffrirait encore un moment. Peu importait sa faculté à ignorer ses ressentis, là, il s'agissait de la famille.

- Maman, ça va, tu n'as pas mal ? Demanda son fils en lui prenant la main.

- Non, ça va. Elle répondit.

Jungkook emporta ainsi sa mère vers la porte d'entrée de son appartement, là où tous les deux, ils le quittèrent. Un certain silence se frayait entre eux. Jooha se sentait toujours extrêmement coupable, tandis que le noiraud gardait ce goût amer sur la langue. Il allait voir son père, aujourd'hui. Ceci lui semblait irréaliste. Tant qu'il ne verrait pas le visage de son père, en chair et en os devant ces yeux, Jungkook ne le croirait pas vraiment au fond de lui-même. Il ne contrôlait pas sa force d'esprit à ce point. Ensemble, ils montèrent au sein de la série trois du noiraud, Jooha côté passager, Jungkook côté conducteur. Une fois dedans, le boxeur se sentit presque obligé de pousser un profond soupir. Une sorte de crainte le rongeait, là, dans son ventre. Sa mère qui savait lire sur le visage de Jungkook pensa à caresser son bras, selon une volonté qui se voulait rassurante.

- Je vais t'indiquer la route, d'accord ? Souffla-t-elle, compréhensive.

Jungkook acquiesça. Il réussissait à refléter l'indifférence, pourtant, il avait peur.

Une bonne heure de route en sortant de Seoul était déjà accomplie, et ils étaient sur le point d'arriver selon Jooha. Jungkook roulait mais cette boule due au stress ne le quittait pas. Et si son père avait changé ? Il était probable qu'il ne veuille plus voir ses enfants. Après tout, s'il s'était caché tant de temps, Jungkook doutait des retrouvailles qui se passeraient bientôt. La route pour aller chez Jooha était plus au Nord, tandis qu'ici, ils étaient plus à l'Est. Une fois encore, le cadre restait bien différent de la ville. Ils avaient traversé quelques villages de campagne. Or selon sa mère, la maison de son père se situait sur les hauteurs du prochain village. Malgré ce petit malaise ambiant, la musique qui se dégageait du poste radio de la BMW essayait d'adoucir à la fois Jungkook et sa mère. Parce que, Jooha aussi était dans le même état que son fils. D'autant plus qu'il s'agissait d'une visite surprise, alors la réaction de Yongsun serait à chaud.

Cette crainte restait là, elle existait tant pour Jungkook que sa mère. Ce fut pire pour Jooha lorsqu'elle remarqua la maison de son homme, qu'elle n'avait pas vu depuis un mois. Ces derniers temps, le couple caché s'était côtoyé chez Jooha. Elle indiqua ainsi à son fils de suivre un certain chemin afin qu'il puisse immobiliser le véhicule devant la maison. La respiration du noiraud trahissait son angoisse. Elle se faisait rapide et nerveuse, ce détail ne manqua à la vigilance de sa mère. Tendrement, elle déposa sa main sur celle de Jungkook, de manière à le conforter un minimum.

- Prêt ? Souffla-t-elle.

- Pas vraiment. Avoua le jeune homme.

- Je comprends. Elle était peinée. Ça va bien se passer. Tu pourras nous crier dessus si tu le souhaites, après tout, nous le méritons. Elle ajouta d'une voix sincère.

Jungkook ne répondit pas. Parce qu'il n'avait rien de particulier à dire vis-à-vis de ce sujet. Il réagira comme il le sentirait sur l'instant. Lui aussi subirait le choc en direct. Le moteur coupé, ils descendirent ensemble, avant que les yeux du boxeur analysent le design de cette maison. Elle restait assez rustique, la façade était peinte d'un gris clair. Elle semblait simpliste. Difficile de croire qu'un ancien chef de clan vivait ici, cette demeure se fondait dans la masse. Jooha sonna pour eux. Un temps de silence se passa, jusqu'à ce que le cliquetis significatif de la porte d'entrée retentisse. Une silhouette masculine s'imposa bien vite à l'entrée, la noiraude était devant, Jungkook en retrait. Dès que ses tympans perçurent le son de la voix de son père, il ne bougea plus. Il était stoïque. C'était bien son timbre, à lui, qu'il avait tant entendu durant son enfance ainsi que sa jeunesse.

- Yongsun. Murmura la douce voix de Jooha. J'ai une surprise.

- Enfin... Souffla l'homme qu'elle aimait.

Jungkook restait en retrait, incapable de réellement réagir pour le moment. Cette situation le rendait trop émotionnel. Mais son cœur se tordit de douleur lorsque les yeux significatifs, aussi noirs que les siens, de son père, rencontrèrent sa paire de prunelles.

- Mon fils.

- Papa... Dit le noiraud, perdu.

- Tu m'as manqué.

Cette tonalité résonna jusqu'au creux du cœur de Jungkook, qui fut pris d'un remous violent de choc. Il fixa son père, en ayant toujours cette crainte que ce n'était qu'une illusion. Les bras de son père s'ouvrirent à l'attention de son fils, il souhaitait lui faire un câlin, un vrai.

- Je t'en veux tellement. Cracha le noiraud alors qu'il se laissa étreindre.

Un silence se tassa, le regard de Jooha était émerveillé de redécouvrir une scène, qui, normalement se devait d'être banale.

- Tu as le droit de m'en vouloir. Je le mérite. Rétorqua son père.

- Comment t'as pu ?

- Jungkook, rentrons d'abord. Essaya sa mère.

- Ça va, comprends-le. Dit Yongsun.

Malgré cela, ils rentrèrent ensemble au sein de cette demeure alors que l'ambiance générale restait spéciale. Les parents du noiraud trouvèrent leur place sur le canapé du grand séjour que possédait cette maison de campagne, tandis que Jungkook restait appuyé sur une commode à côté du canapé. Il n'avait pas vraiment l'envie de s'assoir comme si de rien n'était. Jooha attrapait ses doigts entre eux, elle ne cessait de les triturer par le stress. Il avait peur que le noiraud s'emporte, qu'il crie sur son père.

- Je sais que tu as mille questions à me poser, alors vas-y. J'imagine que tu n'es pas venu pour rire autour d'un café. Déclara celui qui se tenait aux côtés de sa femme.

- Je sais même pas comment aborder toutes les choses qui me perturbent à ton sujet. Le ton était froid.

- Dit simplement ce que tu as sur le cœur.

Le visage serein qu'adoptait son père eut le don de provoquer un énervement chez Jungkook. Comment pouvait-il proposer une tête si dénuée de culpabilité après ce qu'il avait fait subir à sa famille. Les dents du boxeur se serrèrent, ses veines peinaient à se faire discrète le long de sa peau d'une jolie teinte amande.

- Ce que j'ai sur le cœur ? Et il ricana. Tu ne te rends même pas compte de ton irresponsabilité ! T'es parti comme si de rien n'était en te faisant passer pour lâche, mais t'es qu'un lâche. Il ne put retenir sa colère. Tu décides de débarquer comme une fleur après des années où j'allais me recueillir sur ta tombe, alors que t'étais en vie putain, tu respirais à une heure de Seoul et tu nous as abandonné aux griffes de cette famille de tarés ! Son ton grimpa. T'as pas eu le courage de prendre la défense de ta femme, qui a mis au monde deux garçons pour ta poire, tout ça pour qu'une salope lui vole indignement le rôle de maman, mais t'as pas honte !? Tu te regardes encore dans un miroir le matin !? T'as même pas idée de la lâcheté dont tu as fait preuve, et si maman n'avait pas failli mourir, j'aurais jamais su la vérité, c'est ça le comble putain de merde...

Jungkook termina son monologue de nervosité par un regard désespéré, tant il n'arrivait toujours pas à réaliser le ridicule de la situation. La mine de Jooha transpirait la honte, elle était mal à l'aise, pourtant Yongsun restait calme. C'était comme si, il s'était préparé à cet amas de reproches. Que ça lui tomberait dessus un jour ou l'autre, que c'était purement inévitable. Sa main attrapa celle de Jooha, qu'il chérit tendrement, de manière à la rassurer. Ses orbes oculaires n'avaient pas déviés du regard intense que lui prodiguait son fils, sa propre chair, toute cette colère tue, explosait enfin. Doucement, son père se mit à acquiescer. Il acceptait.

- Je ne peux pas te contredire. Il dit d'abord. Tu as raison pour énormément de choses que tu as dites. Je sais que tu ne comprendras peut-être jamais nos décisions, mais j'espère que tu peux au moins assimiler que chaque choix a été dicté en prenant en compte le clan. Mais ce n'est pas une excuse valable pour tout ce que j'ai entraîné en me faisant passer pour mort. Il murmura, nostalgique. Sache que je n'ai jamais cessé de t'aimer, toi et Sohwa.

- Arrête de dire ça ! Tu le penses même pas ! Comment tu peux nous aimer si tu t'es barré depuis tant d'années sans rien dire ! Je ne fais même pas partie de ce clan de trous du cul-

- Crois-le ou non, mais on ne savait pas comment vous dire la vérité... Il souffla. Je voulais vous le dire depuis vos dix-huit ans déjà mais tu as raison, j'étais lâche. Il inspira, en restant calme. Je ne te demande pas de me pardonner, je ne te demande pas de m'aimer si tu n'en as pas envie, et si tu ne souhaites plus avoir de contacts avec moi, je le comprendrais.

Alors qu'il s'exprimait sur cette corde sensible, Jungkook put déceler un vrai mensonge. Son père ne pensait pas un mot de ce qu'il venait de dire. Evidemment qu'il ne comprendrait pas si Jungkook décidait de le rayer de sa vie. Mais si c'était le choix de son fils, il serait contraint de l'accepter, car il n'avait rien à dire vis-à-vis de son propre comportement.

- A cause de tes choix misérables, tu as fait de nous des monstres. Sohwa ne vaut pas mieux que moi tu sais ? Rit Jungkook. On a tous les deux raté nos vies. Parce qu'on n'a jamais eu un vrai cadre familial, avec un père et une mère aimante. On a grandi dans le mensonge et dans la priorité du clan... Il rit, mais d'un rire jaune.

- Jungkook, sois plus indulgent.

Murmura Jooha, peiné de voir que son fils en voulait autant à son père.

- Laisse-le, je veux qu'il soit le plus honnête possible aujourd'hui. Yongsun répondit.

- Comment peux-tu espérer que je te pardonne aussi facilement, alors que-

Jungkook se stoppa, il se répétait. Oui, il avait foiré. Beaucoup de choses.

- Alors que t'as délaissé maman...

- Je ne l'ai jamais délaissé. Même quand vous étiez petits. Je l'ai toujours eu dans mon cœur, c'est ma seule femme. Il contra son fils pour la première fois.

- Tu nous as délaissés. Enchaîna le noiraud.

- Malgré moi. C'était pour vous la seule manière de quitter le clan si vous le souhaitiez, tu connais les règles.

- Regarde Sohwa, il a toujours été le bon toutou de Dambi. Constata-t-il.

- Et toi ? Tu as pu quitter le clan non ?

Jungkook se tut.

- C'était juste pour vos choix. Tu as fait les tiens, et ton frère les siens.

- Je peux pas oublier vos mensonges du jour au lendemain. Insista Jungkook. Je peux pas. J'ai souffert du milieu dans lequel j'ai grandi, j'ai maudit le clan, j'ai maudit cette pute, j'ai maudit la vie de m'avoir offert un quotidien si merdique. Il soupira. Mais il est tant d'en finir avec les Jeon. Un sourire éméché grimpa sur ses lèvres. Je vous en veux, beaucoup, vous êtes mes parents et j'espère que plus jamais, j'aurais le droit à une trahison pareille. 

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Heyyy, est-ce qu'on est à 4K des 700K ??? Je suis trop contente !

J'espère sinon que vous allez bien, moi ça va, on se retrouve avec TRASH (pardon j'ai sincèrement oublié de poster depuis dimanche soir ??? J'ai vraiment la tête ailleurs)

On a enfin la rencontre avec le père et sans Sohwa finalement (on a tous lu ce que Jungkook en pensait jpp) comment vous trouvez ces retrouvailles ?

Sinon je suis en retard une fois de plus pour répondre aux commentaire et vu que la fac m'assassine, j'essaie de le faire dès que je peux (j'ai bien lu tous vos messages hyper réconfortants à propos de mon absence et sachez que : love ❤️) Bref, voilà, justement love et rdv dans deux semaines !

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