Je regrettais complément de m'être comporté comme une véritable idiote hier quand j'étais avec Monsieur Mikael. J'avais rougi bêtement devant lui. Je lui laissais tellement avoir le contrôle sur moi. C'est pas parce que je suis qu'une simple domestique qu'il peut se croire tout permis. Ah non je le laisserai plus faire.

Hier soir en me couchant, j'avais réalisé ou plutôt je sentais que Monsieur Mikael jouait à un jeu avec moi. Je n'avais peut-être pas grandit entouré d'hommes de ma vie cependant cela ne faisait pas de moi une aveugle. Ça puait à des kilomètres qu'il essayait de me... draguer ? Rien que d'y penser, j'ai des frissons. Je trouve son comportement inacceptable, pendant des années, j'ai été préparé pour finir par travailler au service des familles. J'ai été inculpée de valeurs et de règles que je connais par cœur tellement Madame Joy nous les faisaient réciter chaques matins à l'heure des coqs. Je n'avais surtout pas envie que tout ce travail part en fumé par sa faute.

Il était 5h et pourtant mes vieilles habitudes de l'Institut me permettait d'être déjà debout. Comme il était trop top, j'avais entrepris de lire un livre que j'avais déjà lu des centaines de fois à l'Institut pour passer le temps, enfin, c'était l'un des centaines de livres que j'avais car , la vieille bâtisse étant en dehors de la ville dans un endroit calme reculé de tout, souvent on se faisait livrer et à chaque livraison, on recevait toujours des livres de tout genre qu'on se partageaient. Ce souvenir me fit sourire, qu'est-ce que ça me manquait déjà tout ça. Pensais-je.

Les minutes et les secondes ont défilé à une vitesse folle, il était déjà 6h. Je partais en cuisine pour préparer un thé à Mademoiselle Nadia. D'après les quelques semaines passées ici, j'ai remarqué qu'elle se levait toujours à 6h00 ou quelques minutes dépassées. Donc d'après mes calculs, elle devrait être debout dans moins de 15 minutes, le temps pour tout préparer et le lui apporter au lit. Elle se fait vieille et pourtant elle ne prend pas assez de temps à mon avis pour s'occuper d'elle. Elle est sans cesse entrain de penser à tout mettre en ordre ici. Sans oublier le mariage et la réunion de bientôt qui la mets dans des états pas possible. La nuit, ces prières ont redoublé, elle ne dors pratiquement plus. Je me demande vraiment pourquoi elle stresse autant. Celà faisait quand-même 20 ans qu'elle travaille ici, elle devrait avoir l'habitude.

Je retournais dans la chambre mais elle n'y était plus. Je pouffais d'agacement, déçu de voir que mon plan tombait à l'eau.

- Ah te voilà Rose, dépêche toi de te préparer, on va au marché aujourd'hui. Il nous faut des produits frais pour la réunion familiale d'aujourd'hui. M'annonçait elle en parlant tel un robot.

- Du calme Nadia, on ira nul part tant que tu n'auras pas avalé ce petit déjeuné. Et crois moi je suis sérieuse ! Lui dis-je en me retournant pour lui faire face.

- C'est quoi encore ton problème, on a pas le temps pour ça !

- Tu rigoles, il a peine 6h00 ! Prend au moins le temps de prendre un peu de forces. J'ai appris à te connaître, surtout ces temps ci comme tu es tout le temps stressé, une fois l'heure du petit déjeuné passé, tu n'avaleras plus rien jusqu'au soir. Alors s'il te plaît, fait l'effort de manger un truc ce matin. En plus au marché il y aura tellement de monde tu risques même....

- Oh mon Dieu, tu parles trop! J'ai compris. S'écria t'elle en se frappant le front de sa paume de main, elle savait bien que je ne lâcherai pas l'affaire, elle n'avait donc pas vraiment le choix.

Je souriais face à ma victoire et elle roula des yeux. Elle s'installa face au plateau que j'ai préparé et but son thé, prit un seul pauvre pain au chocolat et une pomme. Elle se leva puis me fit face.

- Satisfaite !

- Pas totalement mais je sais que tu n'en avaleras pas plus ! Répondis-je en boudant.

- Très bien. On peut y aller ?

Je soufflais en hochant la tête.

PDV de Mickael

Je grognais sous ma couverture quand on ouvrit les rideaux. C'était qui ça encore de si bonne heure. J'avais horreur de ce genre de réveil brutal.

- Mickael, j'ai besoin des dossiers, tu les as terminé j'espère !

J'aurais du m'en douter, il n'y avait vraiment que lui pour venir me réveiller de si bon matin, il savait bien que je détestais ça mais il faisait toujours exprès pour m'énerver.

- J'ai bossé dessus toute la nuit, ils sont sur le bureau. Tu peux pas les louper, sauf si ta vieillesse te joue des tours.

Ces chaussures résonnèrent sur le carrelage signe qu'il s'approchait de la table pour les récupérer.

- Eh bien, ils ne sont pas là !

- Quoi !? C'est impossible. Regarde bien.

- Il n'y a rien je te dis à par tes stupides cassettes de films pornographiques.

Je roulais des yeux et me levais pour en finir une bonne fois pour toute. Quand j'arriverai à la hauteur de mon bureau, je venais de comprendre la supercherie. Je lui lançais un regard noir.

- Tu fais chier ! Lâchais-je agacé en lui tendant ce qu'il était venu chercher.

Il souria fier de lui.

- Merci beaucoup de t'être déplacé pour me les donner....bon maintenant que tu es réveillé, je compte sur toi pour travailler sur ces nouveaux dossiers. Analyse les, on doit être sur que tout soit correct avant de les signer. Déjà que je n'apprécie pas les Rogers, je ne voudrais surtout pas qu'il nous mène en bateau.

J'attrapais ces fichu dossiers et les observait d'un rapide coup d'œil.

- C'est comme si c'était fait.

Il se dirigea vers la porte mais se retourna.

- Tu veux quoi encore ?

- Te prévenir, ne refait pas la même erreur que tu as fait avec Marine !

- Mais de quoi tu parles Alec ? Fis-je l'innocent.

- Je te vois venir avec Rose. Je vous ai vu hier et c'est exactement comme cela que tout a commencé avec Marine. Voilà pourquoi Maman ne veut plus qu'on engage des domestiques pouvant avoir ton âge. Tu controles jamais tes pulsions.

- Je fais rien de mal, elle m'a tapé à l'oeil et j'essaye juste de faire connaissance.

- Tu veux juste qu'elle soit ton engin sexuel comme avec Marine. Il y a des clubs fait pour des mecs comme toi, tu connais la route.

- Me parle pas comme ça Alec, j'ai jamais rien fait à Marine, c'est elle qui se jetait tout le temps sur moi et je faisais qu'on profiter.

- Et Rose ?

- Merde ! J'ai pas le droit de m'amuser un peu sans que tu sois sans cesse sur mon dos. J'ai passé l'âge qu'on me surveille comme ça.  Commençais-je à m'énerver.

- Très bien ! Mais souviens toi juste qu'elle viens d'une Institut et qu'elle n'a pas de famille, si maman vous surprend, elle n'hésitera pas à lui jeter à la porte, surtout qu'elle veut plus revivre l'humiliation avec Marine. Si Rose est renvoyée, ce sera de ta faute quand elle dormira dans la rue ne sachant pas où aller !

-Pourquoi tu t'en souci autant ?

- Parce que j'ai un coeur comparé à toi, je pense aussi aux autres.

- Ah oui, excuse moi j'avais oublié que tu avais un coeur et que tu étais tombé amoureux.

- Nous y voilà enfin, la fameuse discussion. Dit-il avec ironie. J'avais remarqué que l'annonce mon mariage ne te réjouissait pas.

- C'est parce que depuis que tu sors avec Luciole, tu me fais encore plus de discours sur le fait que je n'ai jamais de relation fixe.

Il se pinça l'arête du nez avant de consulter l'heure sur sa montre.

- Putain, je vais être en retard ! Souffla t'il.

Il sorti de ma chambre sans un regard dans ma direction et claqua la porte. Je me rallongeais sur le lit tout en me massant les tempes. Il m'avait saoulé avec ses reproches. Ça faisait mal à mon égo, mais je devais l'admettre, il avait raison pour Rose, je voulais bien m'amuser avec elle. Je devrais peut-être songé à laisser tomber mais quelque chose m'attirait vers elle et s'était plus fort que moi.

Malgré l'effort qu'elle essayait de fournir pour respecter ces règles débiles, je voyais bien que ce n'était pas elle et qu'elle était plus du genre à ne pas se laisser faire et ce petit côté me plaisait bien. Si ma mère n'était pas venue ouvrir la porte ce jour là, j'allais l'embrasser.