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Monsieur Mickael semblait être amusé de la situation dans laquelle je m'étais mise. Je m'attendais au pire à présent. Qu'allait il penser de moi maintenant ? Que j'étais une insolente qui se foutait grossièrement de ses supérieurs ? Je me mordus la lèvre encore plus embarrassé.
- Qu'as tu à dire pour ta défense ?
- Je suis désolée Monsieur ! Répondis-je tout simplement. Que pourrais-je dire d'autre ?
Il ricana et se pencha vers le bas, cherchant à croiser mon regard mais je faisais tout mon possible pour qu'il ne soit pas ainsi.
- Vous devez vous excusez et tout de suite ! Elle est vraiment furieuse !
Je relevais ma tête dans un mouvement brusque. Mes yeux croisèrent les siens et le temps semblait s'être mis sur pose. Je profitais de ce moment qui ne se reproduira que très rarement pour admirer les traits de son visage. Il avait de magnifiques yeux noirs captivants, des sourcils bien dessinés, une légère barbe de quelques jours qui lui donnait un air plus virile et de magnifiques lèvres roses légèrement pulpeuses qui me firent passées quelques envies déplacées pendant un cours instant.
Un sourire narquois se désigna sur ses lèvres et me sortie de ma contemplation.
- Tâchez de fermer votre bouche ou une mouche risque d'y entrer ! Me fit il remarquer en posant ses doigts sur mon menton.
Mes yeux s'écarquillèrent à ce contact. Comment osez t'il me toucher de façon si déplacé.
- Mais comment osez vous ? Lâchais-je outré.
- Quoi ? M'amuser un peu avec vous ?
- Mais...
- Ah d'accord ! Je vois ! Vous êtes plus maligne que je le pensais alors, vous venez de comprendre que je vous faisais une petite blague ?
Une blague ?
- A propos de Madame ?
- Bingo !!
- Mon dieu ! Mais vous vous rendez pas compte que j'étais au bord de la crise cardiaque, j'aie crue que j'allais être renvoyé...Explosais-je furieuse.
Je respirais un bon coup. Je me souvenais de la règle n°5 qui m'interdisait de crier sur mes supérieurs.
Je me contentais de ravaler le peu de dignité qui me restait et de continuer mon chemin vers la cuisine. J'arrivais dans celle-ci furieuse. A peine fis-je mon entrée que Nadia me surmena déjà.
- Mais où étais tu encore passé Rose ? Est-ce que les choses se sont mal passées à l'extérieur ? Me questionnait elle inquiète.
- Rien de tout ça, excuse moi du retard.
- Très bien ! Tu peux commencer par couper les légumes pour le bouillon et le poulet.
- Entendue ! Répondis-je en prenant la cuvette dans laquelle se trouvait plusieurs variances de légumes pour la poser sur le plan de travail.
***
La journée passa plutôt vite et aujourd'hui, j'étais encore plus épuisée que d'habitude car les corvées avaient doublé. Toute la journée, j'avais été frustrée par le comportement de Monsieur Mickael qui faisait tout pour me mettre mal à l'aise. Après avoir pris ma douche, je me dirigeais vers les chambres destinées aux domestiques quand j'entendis des rires. Intriguée, je suivis le son et me retrouvais devant une petite fille et son chien qui jouaient tous les deux. Mon cœur se serra, ils s'étaient si mignons.
- Bonsoir ! Résonna la voix aigu de la petite fille ayant remarqué ma présence.
- Bonsoir ! Il est mignon ton chien. Comment s'appelle t'il ?
- Elle s'appelle Roquette, c'est ma meilleure amie ! Vous voulez la toucher ?
J'observais la chienne qui reniflais fortement la bouche légèrement ouverte avec de la bave qui dégoulinait sur le côté. A l'Institut, je n'avais pas vraiment l'habitude de voir des chiens, je ne me sentais pas du tout en sécurité.
- N'ai pas peur, elle est très gentille, elle ne mord pas sauf si tu sens les croquettes pour chien ! Affirmait elle en souriant.
- Je vais essayer ! Dis-je en m'approchant lentement d'elle. Elle aboya d'un coup sentant sûrement ma nervosité.
Sa réaction me fit sursauter et je tombais sur les fesses en essayant de m'éloigner d'elle. La petite éclata de rire et pris son chien par la laisse pour la guider vers moi.
- Roquette, n'ai pas peur. J'aimerai te présenter une amie. Mon cœur bondit dans ma poitrine, elle est tellement adorable.
- Comment vous appelez vous ?
- Rose...Lâchais-je dans un murmure à peine audible.
- Roquette, je te présente Rose et Rose, je vous présente Roquette ! Concluait elle en souriant.
La chienne se sentant un peu rassurée, s'approcha de moi et me lécha la joue gauche. J'eus un sourire crispé accompagné d'une moue dégoûté. Eli éclata de nouveau de rire. D'un rire innocent qui me fit sourire à mon tour.
Dans le pénombre de cette nuit fraîche, nous observait Madame Ross qui s'avança vers nous d'une démarche ferme et assuré.
- Elizabeth ! Je te cherchais tandis que toi tu discutais avec la domestique. Lâchait elle furieuse.
- J'étais venue voir Roquette, elle m'avait trop manqué. Désolée maman ! S'excusait elle en embrassant sa chienne avant de rentrer à l'intérieur de la maison.
Sa mère resta debout en me fixant. La température de mon corps monta et je me sentis embarrassé.
- Quel est votre nom ?
- Rose
- Je vous ai demandé votre nom ? Répétait elle en insistant sur le mot de la fin. Elle devait sûrement croire que j'étais une illettrée.
- Je n'en ai pas. Répondis-je en baisant ma tête.
Cela lui sembla bizarre mais elle ne préférait ne pas savoir.
- D'où venez vous ?
- De l'institut de formation Saint Marie dirigée par Mademoiselle Joyce Caulth.
- Très bien, rejoignez votre chambre.
- Bien Madame !
Je me retirais poliment et rejoignait Nadia dans la chambre .
- Où étais-tu encore passée ?
- Je prenais une douche, j'aie croisé Madame en chemin.
- Qu'est-ce qu'elle a dit ?
- Elle m'a posé quelques questions, rien de bien grave.
- Je suis rassurée, essaye d'être sage en sa présence si tu ne veux pas perdre ton travail, cette femme peut-être très bipolaire, crois moi j'en aie vue de toutes les couleurs avec elle.
Sa remarque me fit sourire. Je m'installais sur mon lit.
- Dis moi que tu ne compte pas finir ta vie dans cette maison, dit moi que tu as des rêves et que tu ne feras pas la même erreur que moi.
Nos lits n'étant qu'à quelques centimètres, je pus attraper sa douce main marquée par les années pour la rassurer.
- Oui, jai des rêves et je peux t'assurer que je t'emmenerais avec moi.
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