Chapitre onzième
J'ouvre les yeux. Je suis surprise de constater que je ne suis plus dans cette forêt tout d'abord, et secondement que je ne suis pas seule.
Ils sont tous là.
Mick me regarde avec insistance comme si il m'en voulait, mais ses yeux cherchait surtout quelques chose dans les miens. Il était adossé au mur blanc d'une pièce que je connais parfaitement bien, trop même.
Jason lui avait un regard on ne peut plus terrifiant, on pouvait voir à travers ses pupilles la colère qu'il avait à mon égard, s'en était même flippant. Oui c'est le mot. Lui était assis sur la petite table dans le coin de la pièce.
Je détournais le regard et croisais Merlia. Elle avait la tête baissée et tapait du pied, elle paraissait stressée. Quand elle releva la tête, elle m'aperçu et je vis que des gouttelettes descendait sur sa joue. Je regardais parterre et en vis une multitude d'autres.
Pleurait-elle a cause de moi?
Très vite je pus comprendre la raison de ses pleurs puisque quand elle me vit me redresser, elle se jeta littéralement dans mes bras et me serra très fort contre elle.
Un peu trop même étant donnée que je devais me débattre pour parvenir à respirer.
Je ne la connaissais pas vraiment avant ce fichu test, mais de ce que je voyais d'elle auparavant, je ne m'attendais pas du tout à une telle réaction.
C'était à la limite de la déclaration d'amour, si je ne m'abuse:
- Je suis tellement désolé, c'est entièrement de ma faute, je veux dire je l'ai vu cette bête énorme derrière toi, mais j'étais tétanisée et je pouvais plus rien faire, m'implora-t-elle complètement en larme.
Je ne m'attendais vraiment pas à cela de sa part car bien que je ne doute pas de la sincérité de son acte, elle ne me connaît que depuis peu, voir même absolument pas.
Mais je suis aussi contente de savoir que quelqu'un s'est fait dû soucis pour moi, car depuis quelques minutes, je vois le regard presque soûlé de Jason envers moi:
- Bon t'a fini de chialer pour elle? Non parce que je te rappelle qu'à cause d'elle on est bien dans la merde et on a loupé notre test, Bravo! Me félicita-t-il ironiquement, tout en prenant bien soit de claquer la porte, en sortant pour rejoindre son autre ami parti il y a quelques minutes de la pièce.
- T'inquiète pas, il est pas toujours comme ça... je le connais bien, et à mon avis il va venir s'excuser à un moment, tenta la brune de me rassurer.
- Il a raison, c'est de ma faute, il n'a pas à s'excuser pour avoir dit la vérité, argumentais-je d'un ton assez lasse accompagné d'un rire amer.
- Tu n'as pas à te sentir coupable d'une telle chose! Ça arrive... renchéri Merlia avec tout son positif.
Finalement je l'aimais bien, elle avait toujours le sourire même à cet instant où elle risquait sa place par la faute.
Elle ne se lamentait pas, loin de là, c'était ce genre de personne qui était déterminée mais qui acceptait la défaite.
Typiquement le genre de personne qu'il me fallait en ce moment pour me réconforter.
J'étais bien en sa compagnie:
- Je vais te laisser te reposer, hum je peux te demander un service juste?
- Oui, acquiesçais-je, quoi donc?
- Est-ce que tu pourrais m'éviter, genre faire comme si on ne s'était jamais parler? Je pense que ça sera mieux comme ça tu ne crois pas? M'interrogea Merlia.
J'hochais la tête en signe d'approbations et lui répondu un peu vexée par sa demande:
- Bien-sure, je ne comptais pas le faire de toute façon...
Encore une fois, j'avais eu l'espoir que peut-être j'allais me faire une amie, ou qu'elle m'appréciait, mais en fait j'avais eu tord.
Non pas qu'elle ne m'aimait pas, loin de là, juste qu'elle avait honte d'afficher à tout le monde que nous avions passé d'assez bons moments ensembles.
À moins quand réalité ce ne soit pas le cas pour elle. Peut-être que ce n'était tout juste pas réciproque et qu'elle avait juste peur qu'il ne m'arrive quelques choses au dépend d'elle même.
C'est triste.
Mais le plus triste dans cette histoire, c'est que je suis seule, ni Gus, ni ses amis ne sont là. Enfin du moins pour moi.
Ils me manquent tellement... C'était la seule personne que je voulais voir et je ne l'avais encore pas vu.
Il devait certainement s'inquiéter pour moi, alors pourquoi n'ai-je aucune nouvelle de sa personne?
Peut-être quand fait lui aussi se moque de se qu'il peut bien m'arriver.
Et j'ose espérer. Oui parce qu'au moins je suis sure que si c'est là la raison de sa non venu pour me retrouver, alors je sais qu'il ne craint rien et qu'il va bien.
C'est idiot de penser ça alors que lui ne pense probablement pas de la même manière, mais j'ai encore une once d'espoir qu'il est encore en vie.
Oui, je sais que vous allez me dire que si c'était le cas, il serait déjà venu me voir, ou si comme je l'avais dit précédemment je l'aurais tout de même aperçu, mais non, je me persuadais que c'était possible vu l'immensité de la réserve et le nombre d'habitants qu'elle contient.
Je me demandais parfois aussi si il n'avait pas changé de look, peut-être que oui, c'était même fort possible aussi.
J'avais une centaine d'excuses à propos de ce fait, et je voulais croire que mon Gus n'était nul part ailleurs que entre ces quatre murs.
J'avais fortement tord.
Après ma longue, très vaste réflexion, j'aperçu la porte de la chambre s'entrouvrir pour laisser place à M.Benjamin.
Toute cette histoire m'avait presque fait oublié un éléments essentiel, j'étais dans une des cinq chambres médicales:
- Comment vas-tu? Débuta le trentenaire en s'approchant de moi.
- C'est à vous de me le dire monsieur. Répondais-je simplement.
- Que tu es perspicace à cette heure de la journée ça fait plaisir à voir, ironisa-t-il.
Il y eu un grand blanc, dans lequel aucun de nous deux n'osa dire ou sortir un seul mot de sa bouche, et même le sourire de mon interlocuteur semblait s'être éteint.
Une certaine gêne s'installa.
Mais elle n'eut pas le temps de prendre entièrement place puisque le barbus prit une petite inspiration tout juste assez grosse pour que je la remarque.
Mais alors que je m'attendais à une réponse, ou même juste un petit quelques chose, rien, elle sonnait plutôt comme un soupir, mais pas un soupir lasse ou un soupir de soulagement, non, un soupir, juste sans émotion, comme si il n'était pas anticipé mais à la fois parfaitement contrôlé.
Après ce, il contourna mon lit, et me versa de l'eau qui était dans une carafe d'eau, sur la commode de chevet, et me tendu le verre sans toujours aucun mot.
Puis il prit la direction de la porte et y passa presque l'intégralité de son corps, allant même jusqu'à fermer de moitié cette dernière avant que je ne daigne parler:
- Quand est-ce que je pourrais retourner à ma chambre?
Il se mit à rire légèrement puis me fixa droit dans les yeux:
- Quand tu iras mieux! S'exclama-il en fermant encore un peu plus la porte.
- Je vais bien.
Au lieu de se fermer comme je l'avais prédis, la porte se rouvrit entièrement pour laisser place au médecin et à son magnifique corps.
Il était vêtu d'un t-shirt bleu marine très moulant, qui nous dévoilait tout ses abdos:
- Et bien voilà, on en viens au fait, répondu M.benjamin avec enthousiasme.
Il s'avança de quelques pas pour se retrouver à côté de moi.
- Tu es sure que ça va? Me demanda-y-il voyant que j'étais pas tout à fait bien.
- Oui, certaine et donc je peux rentrer? Me forçais-je a sourire.
- Non.
Je ne m'y attendais pas le moindre du monde et mon visage se décomposa.
Je voyais dans son regard qu'il commençait à s'énerver, mais je ne savais absolument pas pourquoi:
- Comment ça? Je... je vais bien! Bégayais-je quelques peu.
- Rho arrête! Pas à moi! Je vois bien que quelques chose ne va pas, je suis médecin... me reprocha-y-il d'un air de supplice.
- Mais je n'en sais rien moi... lançais-je un peu furieuse, surtout envers moi même car je venais de baisser la tête comme si je savais ce qui n'allait pas, alors que pas du tout.
- Dit moi a quoi tu penses. M'ordonna-t-il encore à crans.
- J'ai peur... pour mon frère pour moi... finis-je par cracher.
Il me parut le voir en train de réfléchir quand je relevais la tête, mais aussi j'eus l'impression que son visage était pâle et qu'il se passait quelques chose d'anormal, néanmoins il reprit vite son sérieux, assez vite pour s'assurer que je ne remarque pas son état:
- C'est à dire, peux-tu m'expliquer? Reprit-il alors plus sérieusement.
- J'aimerai savoir si il est encore en vie... je m'inquiète énormément pour lui et je ne me sens pas vraiment en sécurité sans lui admis-je.
- Je vois... à tu été voir au secrétariat pour te renseigner?
D'un seul coup une étincelle de vérité me transperça, il insinuait quelques chose, il savait.
Ce n'était pas possible autrement! Sinon il ne m'aurait pas dit ça, il m'aurait dit de le chercher, de demander à des professeurs ou à des élèves si ils ne l'avaient pas vu.
Au lieu de ça, il m'avait gentiment conseillé d'aller voir la concierge pour lui demandé si il était mort.
Pourquoi ne pas directement me le dire?
À ce moment même j'étais bouleversée et je voulais lâcher ma rage devant cet homme mais je ne pus pas:
- Il est mort c'est ça? Constatais-je voyant la pitié dans les yeux de mon interlocuteur.
- Ce n'est pas à moi de te le dire... dit-il en baissant la tête et en se retournant vers la porte.
- Je peux rentrer?
Il soupira et parti en faisant bien attention à ne pas claquer la porte derrière lui sans même répondre à ma question.
Et moi. Dans cette histoire, je me couchais en boule la tête dans les genoux, et je fondus en larmes.
Pourquoi?
Pourquoi je me suis voilée la face?
J'ai voulu croire et me dire que ce n'était pas possible, j'ai eu l'espoir et j'ai tout perdu.
Tout mon monde s'effondrait, je venais de perdre mon frère, lui, le seul...
J'étais à présent comme un escargot sans coquille, je venais de perdre mon pillier.
Je ne pouvais pas concevoir la perte d'un être cher, et puis pourquoi c'était sur moi que ça tombait.
Je n'avais rien demandée, je voulais juste être heureuse.
Je voulais juste vivre.
Il me manquait depuis plus d'un an je ne l'avais pas vu, et on me l'a volé.
Peut-être qu'il savait que c'était la fin, qu'il n'y arriverait pas.
Parce que maintenant les dernières paroles qu'il m'avait adressé prenait tout leur sens.
Il voulait me prévenir sans me faire de mal, mais c'était encore pire.
Je me sentais idiote de n'avoir pas compris le sens de cette douce phrase:
(Rendez-vous rue du soleil ☀️)
J'avais cru qu'il voulait simplement parler du bonheur, mais absolument pas.
Il n'y avait rien de beau dans ses paroles qui avaient un double sens:
- Ohh Gus je m'en veux! Tu ne peux pas savoir, chuchotais-je tristement et toujours en pleurs.
J'avais finalement fini par me calmer, pensant à mon enfance auprès de mon frère.
J'étais désormais seule, alors à quoi bon me lamenter.
Ça ne ferait pas revenir mon frère, oh que non! Et ça ne m'aiderai pas non plus à avancé.
Dorénavant mon frère qui n'était plus de ce monde, allait devenir mon moteur, celui qui me permettrais d'avancer.
Il n'aurait pas voulu me voir dans cet état, il voulait que je sois forte.
Alors oui, rien que pour mon frère, pour que malgré tout il soit fière de moi d'où il est, j'allais me battre.
Pour lui, pour moi.
Je ne vivais plus que pour moi, mais je vivais au nom de lui aussi, et je me devais de revenir de mon transfert en vie!
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