"Aly ! L'heure est grave ! Ramène tes fesses !"

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- Bien sûr que je te fais confiance, Aly ! s'exclama Carter.

- Alors s'il te plaît, ne me pose pas de questions. Je ne peux pas te répondre. Je peux juste te dire que tous les scénarios que tu t'imagines sont faux. Il n'y a aucune relation de ce genre entre Kachi et moi. Il m'a simplement soutenu à un moment où j'étais au plus bas.

- Tu étais au plus bas tout à l'heure ? Pourquoi tu ne m'as pas appelé ? Je serai venu instantannément.

- Je ne peux pas, je suis désolée, je ne peux rien te dire. Tu dois me faire confiance.

- Je veux te faire confiance, Aly, je te le jure, mais mets toi à ma place.

Je regardai mes pouces avec lesquels je me mis à jouer, les trouvant soudainement fascinants. Le pouce opposable était quand même un signe spécifique à l'espèce humaine. J'essayai un instant de me concentrer ailleurs pour calmer mon surplus d'émotions qui ne demandait qu'à déborder. Lorsque je me sentis prête, je me décalais pour me retrouver face à lui, le regardant dans les yeux, pour donner plus de valeur à ma parole.

- Je t'expliquerai tout après-demain, je te le promets. Mais en attendant, je ne peux rien te dévoiler. Peux-tu attendre deux jours ?

Carter prit une grande inspiration en fermant les yeux. Il me fixa par la suite dans les yeux quelques secondes pour finalement hocher la tête.

- D'accord, mais après-demain au plus tard, pas plus.

- Promis !

Pour sceller ma promesse, je lui tendis le petit doigt et il croisa le mien avec le sien. Je lui souris et il me le rendit. Je savais que rien n'était réglé, mais demain, Nicolas attaquera, je tuerai Andrew et tout ça sera derrière nous. Je n'aurai plus à me soucier de sa sécurité car je ne serai plus menacée par notre propre directeur. À ce moment-là, les choses rentreraient dans l'ordre.

- Merci, le remerciai-je.

- On va manger ?

Je hochai la tête. Mais je savais que mon corps ne pouvait pas ingurgiter de la nourriture. En quelques heures, je n'avais pas le temps de développer tous les organes internes. J'étais simplement remplie de terre à l'heure actuelle.

- Ta main est glacée, fit remarquer Carter lorsqu'il me la prit.

- Ah ? J'ai juste un peu froid, rien de bien grave, répondis-je avec un rire nerveux.

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La journée se déroula sans encombre. J'avais pu sentir le regard appuyé d'Andrew à de nombreuses reprises mais il ne s'était douté de rien. J'étais restée tendue toute la journée. Kachi était venu me voir en milieu d'après-midi pour savoir comment j'allais. J'avais failli me faire repérer car je n'avais pas senti lorsqu'il avait tapé du doigt sur mon épaule pour m'appeler. Mais après avoir dit que j'étais perdue dans mes pensées, l'événement fut vite oublié.

Le soir venu, lorsque je regagnai ma chambre, je poussai un soupir de soulagement après avoir refermé la porte derrière moi. J'avais l'impression de marcher en équilibre sur un fil et au moindre faux pas, je tomberai au fond du gouffre.

Je vérifiai que mon corps était toujours sur mon lit et, avec la chance que j'avais, il avait disparu. Je remuai l'ensemble de mon matelas mais aucun corps n'en tomba. Où était-il passé ? Ne pouvait-il pas se passer une seule chose positive dans ma vie ? J'étouffai un cri de rage face à cette situation.

J'étais sur le point de m'arracher les cheveux. Andrew était-il au courant de mon stratagème ? Si c'était le cas, il aurait plutôt attaquer mes amis, n'est-ce pas ? Mais s'il possédait mon corps, il détenait ma vie entre ses mains et il pourrait me tuer sans la moindre difficulté.

Je finis par donner un coup de pied dans mon lit. Mon os rencontra le bois solide et je tins le pied en sautillant sur place, me mordant la lèvre pour ne pas crier ma douleur. Quelle vie de merde !

Et comme si ce n'était pas assez, l'alarme de l'école retentit, signalant que Nicolas venait de pénétrer dans l'enceinte de l'école. Je continuai d'insulter le monde alors que les élèves commençaient à se rassembler à l'extérieur, créant un brouhaha dans le couloir que je pouvais entendre depuis ma chambre.

Je ne pouvais pas me battre, pas sans mon corps ! Mes pouvoirs étaient extrêmement limités et il suffirait de me mettre de l'eau dessus pour que je disparaisse comme neige au soleil ! C'était une catastrophe !

La porte de ma chambre s'ouvrit avec fracas pour y laisser une Armande décoiffée entrer en furie avec Coraline sur les talons.

- Tu t'es vraiment endormie l'espace de deux minutes ? demanda Coraline, continuant une conversation qui avait commencé avant qu'elles rentrent.

- Oui, et alors ? Je me suis réveillée, c'est le principal. Aly ! L'heure est grave ! Ramène tes fesses !

Armande finit par baisser les yeux sur moi, assise par terre, continuant de se tenir le pied.

- Qu'est-ce que tu fiches ? s'étonna-t-elle.

- Rien, je vérifais mon nombre d'orteils.

Armande lança un regard vers Coraline, l'air de demander ce qu'il m'arrivait et celle-ci haussa les épaules. Je me relevai précipitamment puis on descendit les escaliers en quatrième vitesse. Les élèves étaient encore plus réactifs que lors des alertes incendies. Nous étions arrivées dans les derniers et Carter et Aymeric étaient déjà dehors. La moitié des élèves étaient en pyjama, Armande comprise, et frissonnaient face à la fraîcheur du froid.

Andrew finit par sortir du bâtiment, et en haut des escaliers, son regard se fixa directement sur le mien. Je savais très bien ce qu'il signifiait : j'allais devoir me charger de Nicolas et il ne m'en laissait pas le choix, c'était à mon tour de jouer. Mais son regard me disait autre chose : ce n'était pas lui qui possédait mon corps.

S'il voulait que je le débarasse de Nicolas, il voudrait que mes pouvoirs soient au maximum de leurs capacités, or, ce n'était pas le cas dans ce corps de substitution. Tout ce que je pouvais faire c'était de pauvres boules de lumière qui n'allaient faire de dégâts qu'aux quelques moucherons présents dans l'air. Dans ce cas, qui est-ce que ça pourrait être ?

Andrew s'avança pour se positionner face à l'ensemble des élèves qui s'étaient placés comme on l'avait décidé avec Gabriel et M. Herrigan. J'étais au niveau de la ligne offensive, à l'avant, tout comme Armande et Aymeric.

Coraline et Carter, eux étaient en retrait. Coraline était attribuée aux soins car avec sa magie, elle pouvait détecter les types de poisons et ainsi cibler plus rapidement l'antidote nécessaire si Nicolas venait à s'amuser à empoisonner les élèves.

Carter, lui, servait de pilier de la communication. Dans peu de temps, il allait se relier à l'ensemble des pensées des élèves et tout transitera par lui. Il pourra diriger les opérations en faisant en sorte que les élèves entendent ses instructions et il aura accès à tout ce qui se passe sur le terrain grâce à l'accès aux pensées des élèves. Cela allait lui couter énormément d'énergie et c'était un rôle qui demandait d'être sacrément puissant mais depuis son réveil, il n'avait cessé de s'entraîner pour relier le plus d'esprits possibles en même temps et je savais qu'il s'en sortirait à merveille. Andrew serait à ses côtés pour lui dire quoi ordonner aux élèves, et le savoir à côté de Carter ne m'enchantait guère, mais je ne pouvais rien faire.

Avec mes soins de guérison et ma connaissance sur les poisons, j'aurai dû me retrouver au niveau du coin de soins, mais j'avais supplié Andrew de me laisser me battre contre Nicolas en lui donnant tous les arguments que je possédais.

Je n'étais pas qu'une magie de soutien, je pouvais attaquer grâce à l'arc d'Apollon, les armes que je pouvais créer avec la magie de Tezcatlipoca comme je l'avais fait sur l'île des Azyas, et je pouvais moi aussi m'amuser à empoisonner les ennemis.

Andrew avait fini par accepter ma requête, mais je réalisai à présent que ce n'était pas pour me faire plaisir, seulement pour que je tue mon géniteur, ou que je meurs moi-même au combat. Dans les deux cas, il serait gagnant. Le vent commença à se lever et les nuages à dégager la Lune. La luminosité s'améliora et on put voir plus loin que quelques minutes plus tôt.

- Armande, Aymeric, faites attention à vous.

Ils me sourirent en guise de réponse. Une silhouette finit par se dessiner au loin. Elle avançait d'un pas assuré et lent, nous faisant patienter, ce qui alourdissait l'atmosphère. Puis des dizaines et des centaines d'ombres apparurent. Lorsqu'elles sortirent de la pénombre des épicéas, je reconnus Nicolas à l'avant des autres mages, comme l'était Andrew devant nous. Ils se toisèrent quelques secondes du regard et tous els élèves retinrent leur respiration.

- Ça faisait longtemps, grand frère, déclara Nicolas.

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Holà !

LE COMBAT EST ENFIN ARRIVÉ !!! J'ai cru que j'allais jamais y arriver. En tout cas ça promet avec Aly qui est faite de boue.

J'ai rangé tous les chapitres correctement et Contrôlée fait actuellement 149 pages ! C'est énorme. Hurt like Heaven en fait 148 et Au coeur du Chaos (ma prochaine histoire) en fait 125. Je réalise toujours pas, je trouve ça tellement gros.

D'ailleurs, je me demandais, vous lisez les histoires payantes ? J'ai l'impression que personne ne clique dessus.

Et vous préférez un chapitre long qui fait plus d'une trentaine de pages ou un chapitre divisé en deux parties plus courtes même si le nombre de parties est doublée du coup ?

Enfin bref, j'espère que l'histoire vous plaît toujours autant et que vous avez hâte de connaître la suite ! Je vous fais de gros bisous !

Bonheur à tous

Maloann