Chapitre 11
"L'heure presse, il faut impérativement trouver le traître"
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Lorsque j'eus fini de soigner tous les élèves blessés avec Mia et l'infirmière, je rejoignis Andrew qui était dans son bureau en train de faire un rapport et essayait de saisir l'ensemble des événements qui venaient de se passer durant son absence. Tout comme moi, il essayait de reconstituer l'histoire de l'attaque en détail.
Il était accompagné de M. Herrigan et Rosalie. Il était en train d'écrire dans une sorte de journal ce que lui racontaient les deux professeurs. Gardait-il toujours une trace écrite de tout ce qu'il se passait dans cette école ?
Je n'y avais jamais fait attention auparavant. Je n'osais pas les interrompre alors j'écoutais la fin du récit, que je connaissais déjà grâce aux pensées des élèves que je venais de soigner.
Lorsqu'ils eurent fini de raconter l'événement, les deux professeurs sortirent de la pièce et ce fut au tour de l'infirmière de faire son rapport pendant qu'Andrew notait méticuleusement ce qu'on lui disait.
Il n'y avait pas grand chose à dire mis à part qu'on avait soigné la centaine d'élèves qui avaient été blessés, cent vingt-sept pour être précis, et qu'on ne déclarait aucune victime, heureusement. Je n'aurais pas supporter que quelqu'un meurt encore une fois.
Cependant, l'infimière décrivait précisément l'état de chaque élève, mentionnait qui l'avait soigné et de quelle manière. J'attendis donc patiemment qu'elle finisse son récit, sachant que c'était ce qu'il y avait de plus important à l'heure actuelle.
Une fois que l'infirmière eut fini après de longues minutes qui me parurent être des heures, je pris la parole à mon tour, mais seulement pour demander une liste des élèves de l'établissement.
Andrew fronça tout d'abord les sourcils, mais lorsque je lui expliquai que c'était pour trouver le traître, il accepta directement. Il me donna alors une copie de la liste d'élèves que j'enfonçai dans la poche de mon pantalon.
Maintenant, il ne me restait plus qu'à trouver mes amis. Carter n'était pas revenu dans la salle des cours du soir alors soit il les avait trouvé et était resté avec eux, soit il les cherchait toujours. J'espérai qu'il s'agissait de la première option.
Je me mis à arpenter les couloirs du bâtiment puis à faire les chambres de mes amis une par une à leur recherche. La panique commençait à m'envahir lorsque je réalisai que je ne les trouvais nulle part. J'espérai au moins qu'ils allaient tous bien. Où avaient-ils bien pu se rendre ? Il n'y avait pas mille endroits où se réunir.
Je cherchai dans la bibliothèque, au réfectoire, au foyer, mais rien à faire, je ne les trouvais toujours pas. Je commençai à désespérer de les trouver. Je décidai de retourner à ma chambre, lorsqu'ils penseront à moi, ils me chercheront dans ma chambre, je ne voyais pas d'autre solution. Si je ne pouvais pas aller à eux, il fallait qu'ils viennent à moi.
Je retournai donc bredouille dans ma chambre. Lorsque la porte fut ouverte, je me rendis compte qu'il y avait déjà des gens dans la pièce. Je vis alors les visages de mes amis.
Une vague de soulagement m'emplit en voyant qu'ils étaient tous debout, sains et saufs, sans aucune égratignure. Quelle idée ils avaient eu de se cacher dans ma propre chambre ! J'avais envie de les enguirlander de m'avoir fait faire quatre fois le tour de l'école mais les voir en bonne santé m'en empêcha.
- Vous en avez mis du temps à tous les soigner. Il fait déjà nuit noire ! s'exclama Aymeric.
Je n'avais pas remarqué qu'il était aussi tard. Nous étions rentrés juste avant l'heure du déjeuner et il devait maintenant être dans les alentours de vingt-trois heures.
- Tu n'es pas trop fatiguée ? Tu as mangé ? me demanda Coraline.
Je réalisai alors que je n'avais pas mangé de la journée et mon ventre me le rappela rapidement, comme pour répondre à la question de Coraline. Et maintenant que l'on me posait la question, j'étais fatiguée. À vrai dire, je me sentais même affamée et exténuée.
J'avais utilisé l'arme d'Athanatos tout à l'heure, ce qui m'avait coûté de l'énergie, mais rien n'équivalait toute la magie que j'avais déployé cet après-midi pour soigner tout le monde. Je n'avais plus besoin de tirer sur mes limites pour sauver les gens mais en soigner autant à la fois m'avait pompé toute mon énergie. La fatigue m'envahit d'un coup et je me sentis prise de vertiges.
- Allez lui chercher de quoi manger, elle est exténuée, ordonna Carter, l'inquiétude percetible dans la voix.
Il me retint dans ma chute et m'allongea en douceur sur le lit. J'étais en train de faire un malaise. J'étais à la limite entre la conscience et l'inconscience. Carter me parlait à côté de moi pour essayer de me maintenir éveillée.
Je l'entendais mais je ne l'écoutais pas, cela demandait bien trop de concentration. Je tâchai de me focaliser sur ma respiration pour tenter de diminuer mon mal-être. J'avais besoin de sucre, je devais nourrir mon corps.
Quelques minutes plus tard, je vis Armande revenir en trombe avec une assiette bien garnie ainsi qu'une bouteille d'eau. J'avais l'impression d'être une enfant qu'on nourrit à l'heure actuelle, cependant, je ne pouvais plus bouger alors je laissais Carter enfoncer une pomme de terre piquée par la fourhcette dans ma bouche. Je n'avais pas réalisé à quel point mon corps était en manque d'énergie après toute la magie que j'avais utilisé au cours de la journée.
- Tu te sens mieux ? me demanda à Carter une fois que j'eus fini de manger.
Je hochai la tête sous le regard inquisiteur de mes amis. Ils m'avaient observé me nourrir, attendant que je me rétablisse, ne pouvant se résoudre à me quitter sans voir que j'allais mieux.
- Merci d'être là pour moi, remerciai-je mes amis. Vous avez de nouvelles informations ? Par rapport à l'événement de tout à l'heure ?
Mes amis secouèrent la tête de droite à gauche, l'air grave. Carter entra dans mon esprit et je l'entendis me dire : "L'heure presse, il faut impérativement trouver le traître". J'étais d'accord avec lui. Je repensais alors à la liste que j'avais dans la poche. Je devais faire le tri dans les noms, il fallait que mes amis s'en aillent pour que je puisse le faire.
- Merci à tous d'avoir pris soin de moi, je suis un peu fatiguée, je pense que je vais aller me coucher.
Tous me souhaitèrent bonne nuit et s'en allèrent. Carter hocha la tête avant de sortir à son tour. Dès que la porte fut fermée, je me pressai à mon bureau. J'allumai la lampe de chevet et je me munis d'un stylo.
Je commençai à rayer les noms des personnes qui ne se trouvaient pas aux cours du soir qu'on avait pu éliminer grâce à la tactique que nous avions déployé hier soir et ce matin. Ça retirait environ un tiers des élèves de l'établissement, soit cent élèves sur trois cents.
Des coups se firent entendre sur la vitre de ma lucarne. J'ouvrai instantanément à Carter. On s'était mis d'accord pour se retrouver juste après, sans éveiller aucun soupçon.
- J'ai pu éliminé les gens qui ne faisaient pas partie des cours du soir, expliquai-je à mon petit-ami. Maintenant, je dois barrer le nom des gens qui étaient dans la salle des cours du soir aujourd'hui et qui étaient blessés.
Il me regarda barrer les cent vingt-sept noms de mes camarades. J'avais écarté plus de la moitié des élèves. Il ne restait plus que soixante-treize suspects potentiels. Je regardai Carter avec plein d'espoir.
- Bien joué, me félicita-t-il. D'ici la fin de la semaine, on aura fini de triturer le cerveau de tous ces élèves et on saura qui est le traître !
- N'oublies pas que la taupe peut aussi être parmi les professeurs. Il ne faut pas les oublier. Ils sont au moins une vingtaine, ils vont nous donner du fil à retordre. Je ne sais pas comment on pourra fouiller leurs pensées.
Carter réalisa alors que j'avais raison. Il s'était déclaré vainqueur bien trop vite.
- On s'en occupera demain, lors du petit-déjeuner, comme ça, ce sera fait, déclara Carter.
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Salut ! J'espère que vous allez tous bien et que vous vous tenez aussi éloignés que possible du coronavirus qui terrorise les humains aujourd'hui !
En tant qu'étudiante de médecine, je me dois de vous rappeler les consignes pour limiter la propagation du virus, malgré le fait que je sais que vous devez l'entendre tous les jours depuis maintenant plusieurs semaines !
Lavez vous les mains régulièrement, c'est bien plus efficace que garder des gants toute la journée !
Toussez et éternuez dans votre coude. On touche moins de choses avec son coude qu'avec ses mains !
Utilisez un mouchoir à usage unique et jetez le après utilisation, ça évite de mettre pleins de microbes dans les poches dans lesquelles on peut enfoncer ses mains !
Ce sont des règles d'hygiène simples mais qui peuvent sauver des vies. N'oubliez pas de respecter le confinement, le personnel de santé vous en sera reconnaissant. Les hôpitaux sont déjà surchargés alors il faut au maximum les aider en ralentissant le plus possible l'évolution de l'épidémie.
Donc ne soyez pas inconscients à organiser des caches-caches après 18h seulement pour s'amuser à défier les autorités. On parle de votre santé et de celle d'autrui. Vous pouvez ne présenter aucun symptôme et pourtant être porteur du virus et le transmettre aux personnes plus fragiles que vous.
N'utilisez le numéro du samu qu'en cas d'urgence. Si vous avez des questions, un numéro spécifique a été créé pour, il y a toujours des gens qui font des infarctus ou des AVC et ce serait vraiment égoïste de les empêcher de pouvoir contacter les urgences.
Je crois que j'ai tout dit, alors prenez soin de vous, restez bien chez vous et j'espère que ce confinement sera bientôt terminé !
Bonheur à tous
Maloann
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