Rendez-vous
Zoro riait, l'air heureux et détendu, plaisantant avec son meilleur ami.
Les deux garçons rentraient des cours, et avaient hâte de retourner chez eux. Ils marchaient côtes à côtes à pas rapide, sans se rendre compte du ciel qui s'assombrissait lentement.
Peu à peu, l'atmosphère devint lourde et angoissante. Pourtant, les deux amis semblaient toujours ne rien remarquer, toujours en pleine discussion.
Zoro s'arrêta, et leva les yeux vers le ciel à présent entièrement noir.
Ses yeux s'écarquillèrent de terreur.
Le monde semblait tourner autour de lui, tout était flou et indistinct.
Il pouvait sentir de grosses gouttes de sueur coulé sur sa peau blanchie par l'effroi. Une main semblait se resserrait avec une poigne de de fer sur son estomac.
Il se retourna, et se figea.
Là, sur la route, baignait Kuina dans une mare de sang, les yeux exorbités, la jambe droite arrachée.
Malgré lui, Zoro s'avança vers le corps, alors qu'intérieurement, il hurlait.
Il se pencha sur le visage de son amie, et eut l'impression de sentir son cœur s'arrêter.
Ce n'était plus Kuina, qui gisait morte sur le sol.
Mais c'était bel et bien Robin.
Zoro se réveilla en sursaut. Ses respirations saccadées secouaient son corps entier.
Dégoûté, il posa une main sur son ventre, prît de nausées. Ce rêve, non, ce cauchemar était juste immonde.
L'image du corps de Robin était encore bien présente dans son esprit. Les sensations avaient semblé si réelles. Beaucoup trop réelles.
Zoro soupira, et tenta de modéré son cœur qui battait à cent à l'heure. Il se leva avec difficultés, encore sous le choc, et se rinça le visage d'eau froide. Il resta encore longtemps dans la salle de bain, perdu dans le fil de ses pensées.
Il retourna dans sa chambre, et essaya de se rendormir, en vain.
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Robin était enfin prête. Elle avait passée une heure à faire le choix entre cheveux attachés ou lâchés, entre tenue de bal, ou tenue décontracté, léger maquillage ou rien...
Et finalement, elle opta pour chaque deuxième solution, se disant que Zoro préférait certainement la beauté naturelle à la beauté artificielle. Elle jeta un coup d'œil à sa montre, et constata qu'il lui restait encore une demi-heure à claquer avant le rendez-vous. Légèrement déçue, elle s'installa sur son bureau, et continua d'écrire, lançants sans cesse des regards à l'heure.
Enfin, elle se leva avec précipitation, et marcha à pas léger jusqu'au parc où elle retrouverait son amoureux. Arrivé sur place, le vît assis sur un banc, l'air fatigué.
Robin s'approcha de lui, éblouissante.
Zoro venait de la remarquer, et fut encore une fois frappé par sa beauté. À chaque fois, il semblait oublier à quel point elle était magnifique. L'expression lasse du jeune homme fut remplacé par un air plus heureux et avenant. Il se leva, et s'arrêta en face d'elle, faisant en sorte que tous les deux puissent admirer de plus près les traits de l'autre.
Robin sourît doucement, détaillant son teint hâlée et sa mâchoire carrée contrastant avec l'expression tendre de l'adolescent. Ses trois boucles d'oreilles tintaient délicatement à chacun de ses mouvements. Il était vraiment beau.
« - Salut, Zoro, dit-elle en prenant un plaisir tout particulier à prononcer le prénom du jeune homme.
- Salut, Robin. »
Elle frémit en entendant sa voix grave et tendre à la fois. De loin, il paraissait si dur et inaccessible. Mais avec elle, il devenait une toute autre personne. Elle rougit légèrement.
« - On y va ? proposa Zoro. »
Elle acquiesça d'un bref hochement de tête, et tout deux se dirigèrent dans les larges allées de la ville, bondées de passant faisants les boutiques, allants à leur travail, ou se promenant, tout simplement.
Les doigts fins de Robin frôlèrent imperceptiblement la main de Zoro, et lentement, commencèrent à prolonger le contact. Le jeune homme y répondît en glissant délicatement ses doigts entre les siens. Puis ils continuèrent ainsi, encore plus proches qu'avant.
Enfin, ils arrivèrent au cinéma.
Certes, ce n'était pas très original, comme premier rendez-vous. Mais cela ne dérangeait que très peu les deux adolescents, qui ne demandaient qu'à passer du temps ensembles.
Ils optèrent sans trop de réflexions pour un film d'action. La salle, au grand bonheur des amoureux, était peu remplie. Il s'installèrent donc bien au milieu, et commencèrent le film. Tout au long de celui-ci, ils ne s'étaient à peine lâchés la main, et doucement, tout doucement, Robin avait posée sa tête sur l'épaule large et musclée de Zoro.
Le jeune fut submergé par pleins d'émotions différentes. De drôles de sensations, pas désagréables pour autant, papillonnaient dans son ventre. Il continua à regarder l'écran géant, bien que son attention étaient entièrement focalisée sur la jeune fille assise à côté de lui.
Lentement, le film continua, puis, il toucha à sa fin.
Robin et Zoro avaient vécus une très belle expérience. Le film était nul, leur expérience merveilleuse.
Une fois, sortis du cinéma, ils s'assirent sur un banc.
« - Si tu veux, on ira au resto, après, proposa le jeune homme.
- Super ! Mais il est que 4 heures, pas besoin d'y aller tout de suite. On a qu'à rester un peu ici, et... discuter.
- Oui, comme tu veux, répondit Zoro en se calant un peu mieux sur le banc. »
Robin eut un rictus amusé, et poussa un petit soupir satisfait.
« - Ça se passe comment, avec ton beau-père ?
- Plutôt mal. Il est con, et passe sa vie à chouchouter sa fille.
- Il a une fille ?
- Ouais. Elle s'appelle Perona ! Mais elle, au moins, ça va. Elle assez gentille, bien que parfois elle est très collante.
- Je vois... »
Ils se turent durant un moment, écoutants les multiples bruits de la rue. Puis la conversation reprit.
« - Et toi, tout se passe bien avec ton père, l'interrogea Zoro.
- Pfff... c'est un peu compliqué en ce moment. »
L'adolescent n'insista pas sur ce sujet, remarquant l'expression soudainement fermée de Robin.
« - Hum... je sais pas si ça t'intéresses vraiment, mais... j'ai un chat, maintenant, dit-il.
- Oooh ! C'est vrai ?! Il ou elle s'appelle comment ?? »
Son visage s'était soudainement illuminé, et elle observait Zoro avec un intérêt grandissant.
Et ainsi, ils continuèrent à parler jusqu'en fin d'après-midi...
Le soir, tout deux avaient pris place dans un petit restaurant chaleureux et modeste.
La serveuse arriva, un sourire éclatant aux lèvres, un petit carnet à la main.
« - Bonjour, monsieur, mademoiselle ! Vous avez choisis ? »
Ils acquiescèrent et présentèrent leurs choix à la jeune femme, qui se mit alors à leur raconteras vie. Une fois lancée, impossible de l'arrêter. Zoro et Robin durent supporter pendant de longues minutes son bavardage incessant.
La serveuse n'était pas méchante, au contraire, même ! Mais elle ne se rendait juste pas compte à quel point elle ennuyait ses clients.
Finalement, appelée par son patron, elle partit en leur adressant un dernier sourire.
Les deux adolescents se lancèrent un regard soulagé. Puis Robin croisa ses bras sur la table, en regardant son amoureux.
« - Dis, Zoro...
- Mmh ?
- Tu n'es vraiment pas obligé de répondre, mais... comment tu t'es fait ce que tu as à... l'œil ? »
Elle figea, guettant la réaction du jeune homme. Celui-ci n'exprima aucune émotion, et passa un bras derrière le dossier de sa chaise.
« - Si tu veux, je te le raconte.
J'avais précisément 13 ans. Au fait, ma mère a toujours eut un travail payé d'un salaire misérable. Elle avait les boulots les plus dégoûtants, épuisants, et humiliants, pour au final gagner presque rien. Un jour, un homme lui a proposé de se prostituer à son soapland. Elle a d'abord refusé, évidemment. Mais lorsqu'elle a vu tout l'argent qu'elle y gagnerait, elle changea rapidement d'avis. Elle a travaillé là-bas durant presque un an. Puis un jour, un client particulièrement violent lui a causé beaucoup de souffrances et d'humiliations au lit. Je me rappelle encore quand elle était rentrée en pleurant, puis n'est pas sortie de sa chambre durant deux jour. Ensuite, elle est partie dire à son patron qu'elle comptait démissionner, oubliant totalement les conséquences de cet acte. Et puis un soir, lorsque je rentrai des cours, 4 hommes m'ont coincé dans le coin d'une rue, et m'ont battus. J'y ai laissé mon œil.
C'est l'une des raisons qui ont poussées ma mère à l'alcoolisme. Voilà, c'est tout. »
Robin s'était tut. Ses poings se resserraient sur ses genoux, alors qu'elle était encore sous le choc du récit. Pourquoi y'avait-il des gens si cruels, sur terre ? S'en prendre à un petit garçon qui n'a rien demandé, alors que sa mère démissionne suite à une horrible expérience était juste... inhumain.
Zoro la regarda, puis un léger sourire vint adoucir ses traits durs.
« - Tu sais, ça s'est passé il y a très longtemps. Maintenant, je vais beaucoup mieux. Ma mère a commencé à arrêter l'alcool, on vit plus dans la misère, j'ai une sœur, Kid... et... toi. »
Il avait prononcé ce dernier mot avec une sincérité inébranlable, sans pour autant manquer de rougir. Robin sentit une vague de chaleur irradier son corps entier. Particulièrement au niveau du ventre. C'est là que les émotions se ressentaient le plus, chez l'humain.
À cet instant précis, la serveuse revint avec son entrain habituel, leurs plats à la main.
Le soir tombait lentement, et lorsqu'ils sortirent du resto, il faisait nuit noire, dehors.
Robin semblait infiniment regretter qu'il soit déjà aussi tard. Le lendemain, malheureusement, elle devrait se rendre chez Julian. Et c'était bien la dernière chose dont elle avait envie.
Robin chassa ses pensées pour se concentrer sur le moment présent, qu'elle passait actuellement avec Zoro.
Main dans la main, ils avançaient dans les rues sombres, faiblement éclairées par des lampadaires diffusants leur pâle lueur jaunâtre. Et malgré l'ambiance menaçante, ils continuaient à garder le sourire, juste heureux d'être avec l'autre. Oui, il n'y avait que ça qui comptait.
Zoro jeta un regard en coin à la sublime jeune fille qui marchait à ses côtés, et observa ses lèvres s'entrouvrir pour former une phrase.
« - Ça te dirait qu'on se retrouve tous les samedis après-midi ?
- Oui, c'est une bonne idée, affirma l'adolescent.
- Si tu savais à quel point tu m'avais manquée, Zoro... »
Le concerné ralenti le pas, tentant de saisir ses mots. Il était aux anges. Et puis la façon dont elle avait prononcé son nom était si... sincère ? Adorable ?
Il n'aurait su le décrire. Tout ce qu'il réalisait précisément, c'était que ce qu'elle éprouvait envers lui était bien plus fort que ce qu'il aurait imaginé.
« - Moi aussi, j'aimerais te voir plus souvent. Je... je pense souvent toi... »
À présent, ils s'étaient tous les deux arrêtés. Face à face dans la lumière ocre d'un lampadaire. Autour, il faisait sombre. Très sombre. Une fine pluie avait commencé à tombé, et venait perturber le silence parfait. Il ne semblait y avoir plus que deux personnes sur Terre.
Lui et elle.
Imperceptiblement, ils réduisaient la distance qui les séparait. Zoro plongea son œil gris dans les magnifiques iris bleus de Robin. Il ne lui trouvait aucun défaut. Elle était parfaite.
Elle-même semblait hypnotisé par son regard. Son visage hâlé et ses traits durs ne le rendaient que plus viril.
Il était parfait.
Le jeune homme passa ses mains sur les hanches fines de l'autre, et la ramena doucement contre lui, l'enlaçant tendrement. Il pouvait respirer le parfum enivrant de sa belle, plus proche que jamais. Robin était plaquée contre son torse magnifiquement sculpté. Elle enfoui son visage dans son cou. Et releva la tête.
Il la regardait intensément. Il désirait la même chose qu'elle.
La jeune fille passa ses bras autour du cou musclé de Zoro, soutenant son regard. Elle lui donna son accord par un simple échange visuel. Il était si attirant, pourquoi se retenir ?
Tout ses problèmes semblaient s'être volatilisés. Elle ne réfléchissait plus. Un désir indescriptible grandissait en elle. Il ne restait plus que quelques centimètres entre son visage et de celui qu'elle aimait. L'excitation s'était à présent entièrement emparée d'elle. Rien aurait pu l'arrêter.
Elle était libre de faire ce qu'elle voulait. Et elle le ferait.
Elle ferma alors ses paupières.
Puis leur lèvres s'effleurèrent pour la première fois, pour former un baiser.
Et vuala pour vous !
Ils se sont ENFIN embrassés ! ^^
J'ai beaucoup galéré à écrire ce chapitre. Je sais pas pourquoi d'ailleurs. J'en suis pas particulièrement satisfaite, mais ça va. Enfin, j'aurais pu faire mieux, de mon avis.
Quoiqu'il en soit, j'espère que vous avez aimé !
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