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La soirée

Kid sifflotait joyeusement, se promenant dans un parc, son bras entourant la taille de Bonney. Il flottait dans un sentiment d'allégresse, un sourire niais lui collant sur la face. C'était vraiment rare de le voir ainsi, et Zoro, s'il l'aurait vu, se serait très probablement foutu de sa gueule. Mais peu importait : il n'était pas là.
Kid pouvait donc rêvasser en pleine paix, aux côtés d'une magnifique adolescente aux cheveux roses, celle qui avait vaincu son cœur. Cette dernière, d'ailleurs, semblait aussi au top de sa forme. Elle s'arrêtait sans cesse pour embrasser son petit-ami, et continuait son chemin, heureuse et satisfaite.
« - Oh, mon Kid-chérie ! Je t'aime ! s'exclama Bonney en le regardant amoureusement.
- Moi aussi, Bonneyette ! Tu es splendide !
Kid la regardait d'un drôle d'air rempli de tendresse et de sincérité. Oh, qu'il l'aimait ! Jamais il n'avait vécu une relation aussi forte qu'avec la rose.
Ils s'assirent tous les deux sur un banc. Kid commença à jouer avec les cheveux de sa bien-aimée.
« - Tu sais, mon amour, ce soir, je suis invité à une fête, commença le jeune homme amoureux.
- Mmh ?
- Je t'invites à cette fête, comme chaque invité à le droit d'amener une meuf avec lui ! Alors, ça te tente ?
- Tout ce que je fais, tant que c'est avec toi, ça me tente...
- OoOooh ! T'es tellement mignonne ! Tu vas voir, on va bien s'amuser ! Et après, je t'invite à effectuer des galipettes dans mon lit, car... j'ai envie de toi.
- Meoooow ! Je suis impatiente, kididou ! »
Kid sourit, puis l'embrassa encore une fois. Bonney était devenue une drogue. Et elle était addictive à lui.
Il ne put s'empêcher de penser à tout ce que Zoro ratait en refusant une relation. C'était vraiment foutre sa vie en l'air, d'après le rouge.
Tout à coup, il se frappa sur le front, se rappelant soudainement de quelque chose.
« - Bonneyette ? Je viens de me rappeler que je dois dire à Zoro qu'il est aussi invité. Je l'appelle, ça prendra 5 minutes, ok ?
- Ok... »
Kid s'éloigna, son portable collé à l'oreille, sous le regard légèrement déçu de sa chérie. Enfin, Zoro décrocha.
- Hallo ?
- Yosh, ça roule, mec ?
- Bonjour, Kid. Je vais très bien, merci.
Zoro semblait un peu perdu dans ses pensées. Généralement, il ne répondait jamais « Bonjour » à un « Yosh ». Kid nota se détail avec inquiétude.
- Pourquoi tu m'appelles ?
- C'est Rosinski. Il invite toute l'organisation à une fête. J'te conseille de venir, sinon, il risque de le prendre mal.
- Hmm...
- Heu... tu m'écoutes ? T'as l'air un peu dans les vapes. Enfin, peu importe. On se rejoint à 20 heure à la maison de Rosinski, Ok ? Je vais aussi amener Bonney ! Tu vas pouvoir faire connaissance avec elle. Ah oui ! Amène aussi une meuf, n'importe laquelle. »
Kid pensait que s'il forçait Zoro à inviter une fille, son ami aurait une bonne occasion pour enfin se décider à se mettre en couple.
« - Ah. Je suis obligé ? s'enquit le vert.
- Bah ouais. T'as qu'à inviter Sara !
- C'est qui ? »
Kid fixa son portable, les yeux exorbités. Zoro avait réellement oublié Sara ? Cette magnifique jeune femme aux formes juste parfaites ? La première à qui il avait livré de la drogue ?
C'était juste impossible.
« - Je... tu... tu ne sais vraiment plus qui c'est ? demanda-t-il d'une toute petite voix.
- Non.
- Bon. Alors laisse tomber. Salut.
- Salut.

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Zoro fixait son portable, l'air triste. Trois fois qu'il appelait Robin, sans réponses.
Il voulait absolument l'inviter à la soirée, mais apparemment, il devra s'en dissuader. Il caressa négligemment les poils de Charlie, qui était confortablement installé sur ses genoux. Il devrait sûrement finir par amener Perona. Au moins, celle-ci pourrait s'amuser un peu, et, à la même occasion, renforcer ses liens avec Zoro.
Il se redressa péniblement de son siège, et rejoignit sa sœur, qui s'amusait à trier ses cartes Pokémon avec passion.
« - Perona ?
- Mmh ? répondit-elle sans lever les yeux de son activité.
- Ce soir, je suis invité à une soirée et...
- Je peux venir !!!!? le coupa brusquement la jeune fille.
- C'est ce que j'allais te proposer, avant que tu ne me coupes, se renfrogna le vert, en retournant dans sa chambre sans oublier de claquer bruyamment la porte. »
Charlie l'observait de ses grands yeux jaunes et ahuris, alors que l'adolescent fouillait les tiroirs de son bureau, à la recherche d'un peu de sous, afin qu'une fois à la soirée, il aurait de quoi se payer de l'alcool.
Ses doigts se refermèrent sur un vieux papier, qu'il retira du tiroir. Ses yeux s'écarquillèrent, sa bouche s'entrouvrit légèrement. C'était une vieille photo, sur laquelle deux enfants souriants se tenaient la main.
Lui et Kuina.
Il la relança brusquement dans son tiroir, et le referma violemment. Il se laissa tomber sur sa chaise, la tête enfouie dans ses mains. Il sentit alors une main se poser sur son épaule. Il se retourna et reconnu sa sœur, qui le couvait d'un regard inquiet.
« - Ça va, Zoro ? »
Il tenta vainement de sourire.
« - Oui, je vais bien, Perona. »
Non, il n'allait pas bien...

flashback :

Zoro avait tout juste 11 ans. Il rentrait des cours, en compagnie de Saga et Kuina. Cette dernière était sa petite amie depuis exactement 10 jours. Beaucoup les trouvaient beaucoup trop jeunes pour être en couple, mais les deux enfants s'en fichaient. Ils avaient une relation très forte, et se sentaient vraiment attirés l'un par l'autre, depuis toujours.
Donc, ils marchaient tous les trois dans les rues bondées de Paris. Ils arrivèrent au passage piéton, et réussirent de justesse de traverser le feu. Saga et Zoro se frappèrent triomphants dans la main.
Ils entendirent alors un cri, puis un fracas assourdissant.
Ils se retournèrent, et virent, étendue sur le rebord du trottoir, les yeux exorbités et vides, Kuina ensanglanté, le bras encore coincé sous la roue d'un camion.
C'était une scène horrible. Les gens crièrent, tentèrent de masquer ce spectacle à leurs enfants, où appelèrent les urgences en tapant frénétiquement sur leur portables.
Mais Zoro, lui, ne bougeait pas. Il ne parvenait pas à détacher son regard de Kuina.
Et la vérité, qu'il refusait d'admettre, se glissa insidieusement dans son esprit, lui exposant en un grand choc la réalité : Kuina
Était
Morte.
Zoro tomba à genoux sur le sol. Le monde semblait tournoyer tout autour de lui. Les cris des personnes lui semblaient lointains et indistincts. Il remarquait à peine son ami qui tentait de le soutenir. Plus rien n'était clair, tout s'était effondré.

Perona s'assit à côté de lui et le regarda dans les yeux, en soupirant.
« - Je te crois pas. Mais bon, si tu veux pas en parler, je peux comprendre aussi. »
Zoro éprouvit un élan de gratitude envers elle, bien qu'il ne laissa rien en paraître.

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Kid jeta un bref coup d'œil à sa montre, puis frappa frénétiquement du pied sur le sol, agacé. Aucun des deux, Bonney et Zoro, n'étaient encore arrivés à la fête. Il se trouvait con, à attendre comme un délaissé sur le trottoir.
Il entendit alors le grondement familier d'un moteur au coin de la rue. Il releva la tête, plein d'espoir, puis la rabaissa. La voiture fila devant lui, sans s'arrêter. Il soupira, et posa sa lourde tête sur l'une de ses énormes mains.
Trois minutes plus tard, Zoro se pointa, marchant tranquillement aux côtés de Perona. Tout deux léchaient vigoureusement une glace.
Kid eut très envie d'étrangler son ami. Lui qui avait tant espéré que Zoro invite une fille avec qui il pourrait avoir une future relation !
« - Salut, Kid ! le salua le vert d'un bref signe de tête.
- Mmfhboujour...
- Hello, le radis ! cria Perona avec gaieté. Elle arrive quand, ta meuf ?
- Sais pas. Elle est en retard, comme vous ! »
Ils ne répondirent rien, et s'adossèrent à côté de Kid sur un vieux mur jauni.
Enfin, la retardataire se présenta, vêtue d'une splendide robe rouge qui lui arrivait à mi-cuisses. Kid l'admirait d'un air gaga, tout fier d'elle. Il se tourna vers Zoro, son visage fendu par un large sourire.
« - Zoro, voici Bonney ! Bonney, voici Zoro !
- Et moi ? pépia Perona en faisant une moue boudeuse. »
Mais tout le monde l'ignora, et les quartes adolescents entrèrent dans la salle de fête. Elle était immense, remplie de jeunes draguant de magnifiques femelles, des plus âgés qui engloutissaient quelques litres d'alcool, et des couples qui s'embrassaient dans leur coin. Au milieu dansaient les plus énergiques, se mouvant de façon sensuelle où déchaîné selon la personne. Perona se précipita pour se joindre à eux. Zoro, lui, se dirigea immédiatement vers le bar afin de se délecter d'un peu de saké.
Kid avait plaqué Bonney contre un mur et lui caressait les hanches, rouge d'excitation, alors que sa chérie se mordait la lèvre inférieure, profitant pleinement de ce plaisir. On devinait à trois kilomètres où le couple allait finir sa soirée : dans un lit.
Zoro se demandait ce qu'il faisait ici. Le seul point positif de cette fête était l'alcool. Il avait déjà vidé deux bouteilles, quand soudain, quelqu'un lui donna une grosse tape dans l'épaule. Il se retourna et reconnu Bellamy, accompagné de Cavendish et Bart'. Ce dernier pleurait de joie, en retrouvant son héro.
« - Oooooh ! Zoroooo ! J'espérais tant te revoir !
- Hey, salut, mec ! dit Bellamy.
- Bonjour, dit Cavendish. Ça faisait longtemps. »
Zoro leur répondit par un petit signe de tête, assez ennuyé de leur présence.
« - C'est qui, la meuf que t'as choisi pour t'accompagner ? l'interrogea Bellamy.
- La fille aux couettes roses qui se défoule sur la piste. C'est ma sœur.
- T'as pas de petite amie ?! s'étonna Cavendish. Toi ?! »
Zoro haussa les épaules, négatif. Non, il n'en avait pas. Et la seule susceptible de l'être l'évitait depuis trois jours. Il commença à boire de sa quatrième bouteille. Les trois jeunes hommes repartirent sans demander leur reste. Une autre personne vint alors à la rencontre du vert.
« - Bonjour, toi, dit-elle en rejetant ses cheveux en arrière. Je m'appelle Hiyori. »
Zoro ne prit même pas la peine de répondre. La jeune fille n'abandonna pas, et lui adressa un magnifique sourire. Elle laissa glisser l'un de ses doigts fins et blancs le long de sa frange noire. Elle s'approcha un peu plus de lui.
« - Et toi ? Tu t'appelles comment ?
- ...
- T'as quel âge ?
- ...
- Tu es muet ?
- Qu'est-ce que t'es venu faire ici ? demanda enfin Zoro.
- J'aimerais faire ta connaissance. Alors, ton nom ?
- Pourquoi moi ? Y'a pleins d'autres mecs ici, à qui cet interrogatoire ferait beaucoup plus plaisir qu'à moi. Tu perds ton temps.
- Mais c'est avec toi, que je veux parler, et avec personne d'autre ! »
Zoro se leva et jeta sa cinquième bouteille à la poubelle, suivi par cette collante jeune fille, il aperçu du coin de l'œil une bande d'adolescentes qui semblaient encourager cette dernière. Hiyori leur fit un petit coucou, toujours accrochée à Zoro.
« - Rhhaa !  Putain, laisse-moi tranquille ! s'énervant le jeune homme en la repoussant légèrement. »
Hiyori eut alors l'air énormément blessée et déçue, et elle fondit réellement en larmes. Zoro cligna des yeux, dérouté. Comment pouvait-on chialer aussi rapidement pour un si petit détail ? C'est alors que l'une des filles de sa bande s'avança vers eux deux, les bras croisés sur sa belle poitrine.
« - Pourquoi la tu fais pleurer ? Qu'est-ce qu'elle t'a fait, hein ?!? le réprimanda la jeune femme en le pointant du doigt. Hiyori est une jeune fille formidable ! Il n'y en a pas deux comme elle, et toi, tu la fais tout simplement pleurer ?! Connard !!!
- Alors d'abord, tu vas te calmer, répondit Zoro, la dominant de toute sa hauteur. Je lui ai clairement fait comprendre dès le début qu'elle ne m'intéressait pas ! Alors je trouve ça UN PEU exagéré qu'elle pleure juste parce que je l'ai gentiment repoussée ! Et si elle est si FORMIDABLE, comme tu dis, pourquoi irait-elle voir un connard comme moi ? Hein ?! Elle avait qu'à pas me coller et se trouver un mec à qui elle plairait ! »
Sur ces mots, Zoro retourna au bar, puis se rendit compte que son estomac ne pouvait contenir plus d'alcool, et trouvant que le plus judicieux serait de partir, il quitta l'endroit sans aucun regret. Il s'installa dans café d'en face, attendant sa sœur pour rentrer chez lui.

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