Toxic
Quand on prend notre vie en main, que l'on passe de chenille à papillon, de plante à arbre, on évolue. Mais moi, je suis restée la même : Sana, 18 ans, à trainer avec des personnes toxiques. J'aurai du m'en rendre compte, je m'en suis rendue compte ; mais je suis trop peureuse. Trop pour dire à ces filles que je ne veux plus être avec elles, que je ne veux plus qu'elles me manipulent, que je veux avoir de vrais amis.
Quand j'y pense, je me trouve stupide. Me faire du mal inutilement. Mais je l'ai choisi, et je dois sûrement l'avoir mérité.
Je marche aux côtés de Nahee et Chojin, mes deux "meilleures amies". Elles roulent des fesses, pour attirer les garçons, je le sais maintenant : Nahee veut tout le monde dans son lit, une coureuse de jupons. Ses jupes toujours plus courtes, et ses décolletés plus plongeants, je me demande même parfois si elle n'a pas froid, à les mettre, même en hiver.
Moi, la seule personne que je veux "attirer", est Tzuyu, une fille de ma classe, timide, douce, calme et intelligente, je l'observe en cours, elle écrit sans interruptions, ne participant presque jamais à l'oral. Parfois, j'aimerais lire ce qu'elle écrit.
Ces deux-là (Nahee et Chojin) parlent garçons, maquillage et chirurgie, tout en mastiscant leurs chewing-gums sonores, pendant que je reste silencieuse, à côté d'elles.
-Sana ? SANA ! Tu écoutes ?! crie Chojin manquant de cracher son chewing-gum.
-Oh, oui, donc ton rouge à lèvres ?
-La preuve ! Je parlais de mon piercing au nombril idiote ! rétorque-t-elle.
-En parlant de rouge à lèvres, Sana tu devrais en mettre, tes lèvres sont beaucoup trop claires, et sans une bouche bien pulpeuse, tu ne feras jamais tomber quelqu'un amoureux de toi, même pas une mouche ! me dit Nahee avec un air dédaigneux. Je fais ça pour ton bien tu sais.
-O-oui, je réponds timidement.
La cloche sonne, me délivrant de l'emprise de ces filles, vu que nous ne sommes pas dans la même classe. Contrairement à elle, je suis bonne en classe, pas la première de classe, certes, mais j'ai une bonne moyenne. Le cours de ce matin est en plus très intéressant, raison de plus pour écouter.
Je rejoins Nahee et Chojin à la pause. Déjà en train de parler :
-J'ai trop hâte d'être demain ! crie presque Nahee.
-Mais oui ! J'espère en avoir plus que vingt cette fois ! lui répond Cho.
-De quoi vous parlez ? je les interromps.
-Mais t'as la mémoire courte dis donc, on est le 13 février ! m'engueule Nahee.
-Ah oui, la saint Valentin...
-Bah caches ta joie ! répond Chojin, C'est le meilleur jour l'année, on a plus de cadeaux qu'à Noël !
Elles repartent de plus belle dans leur discussions de quels cadeaux elles veulent, quitte à faire une liste au Père Noël. Moi je n'ai jamais reçu une seule lettre, mais vu les horreurs que les garçons écrivent dans celles de Nahee et Chojin, je suis heureuse d'être passée à la trappe. Sur des lettres, il y a des mots dégoûtants comme "je veut te bézé" et le reste, ces messages toujours bourrés de fautes d'orthographe. Une fois dans une lettre adressée à Nahee, il y avait un mouchoir, avec vous-savez-quoi dedans. Je ne préfère même pas décrire, tellement c'est répugnant.
Nous voilà, le jour J, enfin pour les filles. Elles s'apprêtent à ouvrir leurs casiers pour faire tomber toutes les lettres "d'amour" qu'ils contiennent.
-Un, deux... commence Cho.
-TROIS ! disent-elles en cœur.
Une avalanche de papier sort des boîtes de métal, en tous genres : en passant du classique "je t'♡" jusqu'au poèmes à allusions sexuelles, forcément, elles lisent tout à haute voix.
J'ouvre mon casier pour poser mon sac quand j'aperçois une lettre, dessus est gravé en lettres dorées "Pour Sana, joyeuse saint Valentin ".
Je prends la lettre et pars à toute vitesse, laissant mon casier ouvert, les filles ne me retiennent pas. Je me réfugie dans les toilettes pour lire cette feuille :
《Sana,
Je ne sais même pas par quoi commencer. On me dit être douée pour les mots, mais en fait ce n'est pas le cas, je tremble, et c'est peut-être la troisième fois que je recommence ce message. Cette lettre est un chemin, pour te guider à moi. Pour commencer, sors du bâtiment puis va à la fontaine...》
Je m'exécute, allant à la fontaine se situant à l'arrière de la fac. Je m'assois sur un des banc présents, et continue ma lecture :
《Si tu es arrivée, continue de lire,
Écoute l'eau, regardes-la aussi, cette eau me fait penser à toi : douce, claire, brillante, pétillante.
Va maintenant au jardin, 》
《C'est bon ? Parfait, je ne vais pas te sortir le fameux : les roses sont rouges et les violettes sont bleues, car je sais que tu n'es pas aveugle. Mais moi je suis comme une rose, piquante et froide à l'extérieur, mais qui a un doux parfum, et je veux te le faire sentir Sana, mon parfum, et je veux sentir le tien.
Va près du kiosque dans le parc, je t'attend là-bas...》
Je suis troublée, toujours dans le jardin. Dois-je y aller, et si c'était un kidnappeur ? Ou un pervers ? Ou les deux ? Je m'avance néanmoins, le parc est un endroit fréquenté, si il m'arrive quelque chose, il y aura des gens pour me sauver. J'arrive quelque minutes plus tard au fameux kiosque. Je monte les petites marches et va au centre.
-Je...je suis là, dis-je d'une petite voix.
Derrière une des colonnes du kiosque, Tzuyu en sort, gênée.
-H-hey ! elle marmonne.
-Tzu-Tzuyu ?
-Oui c'est moi, sourit-elle timidement.
-Tu... tu m'aimes ?
-Oui.
Cette parole est décisive, un "oui" affirmatif.
-Moi aussi.
Ma réponse est toute aussi affirmative, mais je rougis. Je rougis tellement que je dois avoir l'air d'une tomate.
Nous nous rapprochons et je dépose un léger baiser sur ses lèvres, avant que nous partions dans quelque chose de plus... passionné. Mais ça, je vous laisse l'imaginer, les filles.
Voilà comment votre mère et moi nous sommes rencontrés.
Quand je finis ma phrase, Tzuyu me sourit et m'embrasse doucement.
-Berk ! Maman c'est dégoûtant ! se plaint Eunji.
-Mais non ! C'était troooop mignon ! sourit Hahyun
Nous rions puis j'embrasse les fronts de Eunji et de Hahyun.
-Bonne nuit les filles !
-Bonne nuit Maman !
FIN
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