Je me sens doucement faner. Je suis asséché par la souffrance qui m'a pompé toute essence de vie. L'espoir n'est plus, seule la douleur et le malheur accable mes journées. J'attends inlassablement son retour dans l'espoir qu'il me regarde, qu'il me parle, qu'il me touche. Qu'il caresse mes courbes comme autrefois et que son toucher délicat chatouille mon épiderme. Même ses poings contre mon corps me manquent. Ses morsures de rage, les claquements douloureux de ses cuisses contre mes fesses, son regard noir et ses mots durs. Tout me manque. Mes cris sont inaudibles et ma peau lacérée invisible. Je n'existe plus à ses yeux. Et cette insupportable vérité est bien plus pénible que tout ce qui a rythmé ma vie à ses côtés auparavant. J'aurai préféré resté cette loque soumise et battue, le pantin qu'il se plaisait à désarticuler, le jouet qu'il ne pouvait s'empêcher de jeter contre les murs. Tout. Mais pas rien. Ce fut ma plus grande hantise: devenir insignifiant à ses yeux. Ne plus exister. Et c'est ce que je suis devenue: Rien.

Il ne rentrait plus le soir. Il ne me regardait plus. Et je préférais encore voir ses yeux emplis de mépris plutôt que de ne plus jamais capter son regard. Nous n'avions plus un seul contact. Plus de coups, plus rien. Il était parti. Je n'existais plus. Un autre existait à ses yeux. Et moi, je n'étais qu'un vulgaire sac d'os et de poussière. J'étais déjà mort et pourtant bien vivant. Mon coeur battait toujours aussi douloureusement et j'effectuais toujours les pénibles mouvement qui me permettaient de survivre. Mais mon âme... Elle avait été réduite en cendres par mon amour trop brûlant, par le chagrin enflammé qui m'accablait. Ma vie était plus qu'une fatalité, elle était misérable. Je n'avais aucune raison de continuer, aucune raison de m'acharner à retrouver cet être perdu qui m'avait lâchement abandonné après m'avoir soigneusement détruit. Je ne pouvais plus continuer. J'en étais incapable. J'était paralysé par toute la souffrance qui me blessait inlassablement. Paralysé par cet amour toxique et dangereux avec lequel j'ai joué trop longtemps. Le chat m'a coincé entre ses griffes et ma mort n'en sera que plus lente et douloureuse.

Il n'y a aucune issue. Je ne peux attendre. Je perds la tête. J'ai besoin de ses coups. Je suis accro à lui. C'est dangereux. Je chute. Trop haut... Je tombe.

« Too high... Can't come down... Losing my head...

I'm slipping under... »

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Oups... J'avais oublié de publier la dernière partie x) Je m'excuse vivement et j'espère que ce multi-shot assez spécial vous aura plus ;)