Une lueur d'espoir coulait toujours dans mes veines. Et peut-être était-ce cela mon oxygène ? Cet espoir me permettait peut être de continuer. Continuer à quoi ? Continuer à tout. À me nourrir, à me réveiller le matin et me coucher le soir, à vivre. C'est lui qui forçait ma présence chaque jour. Lui qui tenait le fil de ma vie et le déroulait. Il était ma Parque et s'il décidait un de couper ce fil, je tomberais indéfiniment dans le néant qu'est la mort. Pour l'instant il restait la béquille supportant la jambe boiteuse qu'était ma douleur. Il était la compresse qui s'imbibait de mon sang qu'on faisait couler le long de mon corps et le mouchoir qui s'imprégnait de mes perles salées. Et j'ai espéré que ce ne soit qu'un mauvais moment à passer et que tout redeviendrait comme avant.

Mais l'espoir ne tient qu'à un fil comme la triste vie qu'était la mienne. Un fil si fragile qu'il tend à se rompre à tout moment. Et une fois cassé, il est tout bonnement impossible de relier les deux extrémités. Ce jour-là, le fil avait définitivement cédé et le maigre halo de lumière que je parvenais à distinguer du fond du gouffre où ma passion m'avait engloutie s'était éteint. Pourquoi a-t-il détruit cet espoir qui persistait ? Il a anéanti mes derniers songes sans même penser aux conséquences de cet acte.

J'ai pourtant tout accepté et enduré en silence pour lui car la totalité de mon corps était indéniablement et irrémédiablement attiré à lui. Pire, soumis à lui.  Alors quelle chose avait pu le pousser à trahir mes derniers vains espoirs ? J'étais trahi, humilié, bafoué, trompé et la peinture me semblait si soudainement beaucoup plus sombre et morbide. Comme les mots sortis de sa bouche ce même jour.

« Tu n'es rien Baekhyun»

« Tu n'as jamais été important »

« Tu ne le seras jamais »

Et pourtant... Je continue de mourir à petits feux pour toi, Chanyeol. Car si la mort est plus lente à tes côtés, elle serait sans doute plus douloureuse en ton absence. Et les coups sont la seule chose qui me relie encore à toi. La dernière. Car l'espoir m'a définitivement abandonné, finissant d'achever les rares traces de vie en moi.

« There's no escape... I can't wait... I need a hit... Baby, give me it... »