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Les mèches blondes (OS)

– Je veux que tu me coupes les cheveux.

…. Je dois avoir les oreilles bouchées. Ce n'est pas possible autrement. Je rêve.

– Quoi ? T'as perdu ta langue ?

Non, Levavi, mais comprend que ce n'est pas habituel de voir la fille qui te méprise le plus au monde t'entraîner dans les toilettes pour te demander de lui couper les cheveux.

– Pourquoi moi ?

Tu me détestes et tu me l'as fait comprendre un bon nombre de fois. Les piques acerbes, les dents qui grincent, les regards mauvais. Certes, je n'ai pas été particulièrement aimable non plus, mais dieu, ça m'épuise. À ce compte là, j'aimerais juste avoir la paix.

– Parce que t'es le seul con à qui je peux faire un minimum confiance dans ce putain d'enfer. Tu me casses les burnes mais au moins je sais que tu vas pas me poignarder dans le dos. 'Fin. Pas que j'ai pas envie de crever, mais tu m'as compris.

…. Première nouvelle. Je suis donc celui qu'elle déteste le moins ? Qu'est-ce que ça doit être pour les autres. Malgré tout, ça m'agace, cette façon qu'elle a de me prendre en grippe et puis de me demander d'être son styliste personnel. De qui se moque-t-on ?

– Je ne suis pas là pour obtenir un diplôme de coiffeur, Levavi. Demande à ta colocataire.

Je me détourne pour sortir des toilettes, le pas rapide. Je ne suis pas à l'aise, seul avec une fille dans les toilettes des hommes. J'ai la main posée sur la poignée quand un cri désespéré me fait sursauter.

– BENEDIKT, PUTAIN !! 

Je fais volte-face pour la découvrir arc-boutée sur son fauteuil, comme si elle essayait de se lever, les yeux rougis de larmes qui ne coulent pas encore. Son regard me transperce. Ce n'est pas le regard de quelqu'un qui fait un caprice. Je lâche la poignée, alors qu'elle commence à bredouiller des incohérences d'une voix enrouée.

– Putain, je te demande pas la lune ! Juste, j'en peux plus de ces foutus cheveux, j'ai envie de me les arracher, alors sois sympa pour une fois et rends moi un service ! Tu sais ce que ça me coûte de te demander ça à toi ?! Je peux pas le faire moi-même, ça va ressembler à rien…! S-S'il te plaît…

Elle est sur le point de fondre en larmes, je le vois bien… et je n'y peux rien, je sens un nœud se former dans ma gorge. Ses grands yeux bleus larmoyants ne quittent pas les miens, et me percent jusqu'à la moelle.

… Je peux difficilement refuser.

– Donne-moi ces ciseaux, je soupire en m'approchant, la main tendue. Mais je ne te garantis pas que ça sera particulièrement esthétique. 

Son visage s'éclaire, alors qu'elle passe de la surprise à la joie. Ça lui sied mieux que les larmes, tout de même. 

– Merci…! Putain, merci…

Je balaie ses remerciements d'un revers de main, et prend les poignées de son fauteuil pour qu'elle fasse face au miroir. Je passe ma main au milieu de ses mèches. Propres, d'un blond parfait, presque platine.

– … Pourquoi est-ce que tu veux les couper ? Ce sont de beaux cheveux.

– T'occupes. Allez, snip snip.

Je soupire. Je n'ai jamais coupé les cheveux de personne, mais elle est prévenue. 

Je donne le premier coup de ciseaux. Ils se referment sur ses cheveux, et les mèches d'or tombent sur le sol, glissent sur ses épaules. Mes doigts sont maladroits, gauches, mais au fur et à mesure que sa masse capillaire se réduit, son sourire s'agrandit. Alors je continue. Jusqu'à ce que la longueur s'arrête à sa nuque. 

Le résultat est… particulier, c'est le moins que je puisse dire. La coupe est légèrement asymétrique, les mèches inégales, certaines se redressent et forment des épis sur sa tête blonde. Mon visage dans le miroir renvoie une grimace de dépit.

– Je t'avais prévenue, c'est loin d'être-

– C'est parfait, m'interrompt-elle dans un murmure émerveillé.

Ses yeux brillent, alors que ses mains se glissent dans ses cheveux fraîchement coupés. J'ai comme… un chatouillis dans la poitrine, à la voir aussi heureuse pour quelques centimètres de cheveux en moins. Et il y a quelque chose… d'agréable ? D'agréable, de penser que j'ai pu y contribuer.

Je suis tellement absorbé par ces sensations que je suis pris par surprise en sentant deux bras enserrer ma taille avec force, et une tête s'enterrer contre mon ventre. Mes joues s'embrasent contre mon gré. Seigneur.

– Merci, me souffle-t-elle. Ça va me rendre la vie ici beaucoup, beaucoup plus supportable.

– … Tu risques une retenue pour avoir fait ça sans autorisation, je souffle en m'écartant pour cacher ces maudites rougeurs.

– Ha ! rit-elle, en reprenant cette expression insolente qu'on lui connaît habituellement. Que tu crois. Je me casse bientôt de ce trou à rats.

– Pardon ?

Je sais qu'elle est du genre semeuse de zizanie, mais de là à fuguer… Surtout en fauteuil roulant. Elle ne va pas aller bien loin.

– Et comment tu vas t'y prendre, exactement ?

– Pfft, comme si j'allais te le dire. Je ne peux pas te laisser compromettre ma fuite. À moins que tu ne veuilles venir avec moi, Benny, rigole-t-elle en me lançant un clin d'œil appuyé.

– … Non merci.

Même si je le voulais, ça serait impossible. 

– Tant pis pour toi ! Moi, je refuse de rester ici plus longtemps. 

Elle tourne son fauteuil, et roule vers la sortie. Je l'observe, encore médusé. J'ai rarement vu quelqu'un de plus étrange qu'elle. 

La voilà qui se retourne sur le seuil, et me sourit.

– Merci pour la coupe, cher salopard.

Elle disparaît de ma vue avant que je n'ai pu ouvrir la bouche. J'ai le cœur qui bat à une vitesse anormale, et les joues brûlantes. Bon sang. Sacré numéro, cette Levavi.

J'ai aussi un désagréable pincement au cœur. 

Parce que j'ai le pressentiment que cela sera mon dernier souvenir heureux d'elle. 

****

– Faut vraiment que je me coupe les cheveux, ça va pas du tout là.

– De quoi tu parles ? Ça te va super bien, la queue de cheval.

– Ouais, mais ça devient un peu un cache-misère, là… 

– Prends un rendez-vous chez le coiffeur, alors ? Au lieu de te plaindre.

– Ouais mais non.

– Pourquoi, non ? T'as peur des ciseaux ?

– Mais nan, c'est pas ça, c'est juste… 

– Juste ?

Juste ses mains qui me dégagent la nuque. Qui actionnent les ciseaux. Ses mains qui me libèrent. Les cheveux qui tombent au sol. La légèreté soudaine. La joie retrouvée.

Un arrière-goût doux-amer.

– Tu comprendrais pas. Laisse tomber.

D'autres mains ne conviendraient pas. Elles n'égaleront pas les mains de ce souvenir.

Mon seul putain de souvenir heureux de ces années infernales.

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