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Les étoiles en plastique (OS AU sans tuerie)

(Vous pouvez écouter la musique avec ça fait une petite ambiance-)

Les voitures passent au ralenti dans la rue en contrebas. Le store, mal fermé, laisse passer la lumière de leurs phares.

Je n'arrive pas à dormir. Je fais des listes dans ma tête, à la place, et je laisse mon esprit s'en détacher.

Il y a des taches d'humidité sur le plafond, il faudrait que j'appelle un technicien, demain. Ça serait embêtant qu'il y ait une fuite. Je dois aussi passer à la pharmacie pour demander conseil par rapport à la fatigue inquiétante de Stefan. Penser à préparer un dessert pour l'anniversaire de Kiseki, ça se rapproche à toute vitesse. Un gâteau au chocolat lui suffirait sûrement, mais j'ai envie de faire plus grand. Plus spécial, parce qu'elle est spéciale. Récupérer le colis d'Eugénie au point relais, peu importe son contenu probablement suspect. Oh, et emmener Wren au centre commercial pour lui acheter de nouveaux vêtements. Le peu qu'iel avait en arrivant ici partent en lambeaux. Et des petites étoiles fluorescentes pour sa chambre, aussi, avec sa peur du noir.

Wren.

Mes pensées reviennent toujours à Wren.

Ça doit faire… trois, quatre mois qu'iel est là, à peine. Ça faisait infiniment plus longtemps qu'on l'attendait, avec Stefan et Eugénie. On y avait longuement réfléchi, on avait fait toutes les démarches nécessaires, qui ont pris un temps infini d'ailleurs. Essayez d'adopter quand vous vivez en trouple à demi platonique… et encore, les contacts au sein d'Hope's peak ont permis de réduire considérablement l'attente. Puis Wren est arrivé.e dans notre vie, avec ses vêtements usés, ses peluches déchirées, ses yeux de chaton craintif. On a installé son lit dans le salon pour l'instant, le temps d'emménager dans un appartement plus grand, et la première chose qu'elle a faite en arrivant, c'est de s'y réfugier. Iel a bientôt trois ans, et apprend extrêmement vite. Lorsqu'iel a commencé à communiquer, c'était dans un yaourt de japonais et d'anglais, mais iel commence doucement à se familiariser avec les langues multiples de notre foyer.

Ça n'est pas facile, et même si on pensait en avoir conscience, c'est autre chose de se retrouver face à la réalité. Un enfant adopté a des besoins spéciaux, et aucun de nous n'avait de mode d'emploi précis pour gérer la détresse de Wren, ses pleurs dès que nous disparaissions de son champ de vision, même si c'était juste pour aller aux toilettes, ou bien son refus catégorique de prendre des bains. De nous trois, c'est Eugénie qui savait trouver les bons mots et les bons gestes, malgré tout. Peut-être parce qu'elle comprenait la tristesse de Wren, sa peur de l'abandon aussi. Si bien qu'iel a fini par réclamer sa maman bien plus que ses papas. Mais parfois, c'est vers nous qu'elle vient chercher du réconfort, malgré tout. Iel a l'air tellement effrayé.e lorsqu'iel ne nous voit plus, ça m'inquiète pour quand iel rentrera à l'école.

Mais pour être tout à fait honnête, ce n'est pas ça qui me fait le plus peur. Ce qui me terrifie vraiment, c'est moi. Ce dont je suis capable, et pas capable. J'avais déjà peur d'être un mauvais père bien avant l'incident, mais là, je suis à demi persuadé qu'en fait, je ne devrais pas l'être tout court.

L'incident est arrivé il y a deux semaines. Ou trois. Je ne sais plus. Stefan et Eugénie étaient sortis, ils avaient une virée bowling de prévue avec Akimune et Nhan. Enfin, Eugénie avait réussi à convaincre Akimune de payer leur part à tous les quatre, plutôt. Peu désireux d'amener Wren au milieu du bruit, je me suis proposé pour rester avec luel. Grosse, grosse erreur. Stefan et Ginny n'étaient pas partis depuis quinze minutes qu'iel a commencé à pleurer et à les appeler à grand renfort de cris déchirants. Pire qu'un enfant qui pleure, c'est lorsque c'est le tien et que tu es impuissant face à son chagrin. L'impuissance n'a heureusement pas duré longtemps. Je l'ai soulevé.e dans mes bras, et bercé.e jusqu'à ce qu'iel cesse de pleurer et s'endorme contre moi. Pendant quelques minutes, tout s'est calmé. Le silence régnait dans l'appartement, seulement rompu par le bruit de mes pas sur le carrelage et les petits hoquets de Wren, vestiges de ses sanglots. J'avais l'impression d'avoir atteint le sommet de l'Everest.

Et puis…
Et puis le froid.
Et puis le cœur qui loupe un battement.
Et puis ma cicatrice à la nuque qui me lance
Et puis le vide
Et puis la chute
Longue, très longue
Et puis le départ
Et puis le retour
Et puis….
Et puis.

Je me suis réveillé au son des cris de Stefan, qui me secouait par l'épaule, penché au-dessus de moi. Ses yeux étaient remplis de larmes. Eugénie, un peu plus en retrait, serrait si fort son portable dans sa main que j'ai cru qu'elle allait le briser. Quelques minutes de plus, et elle aurait appelé les urgences. Ça n'aurait pas été la première fois...

Ça n'aurait pas été la première fois.

Et pourtant, ils n'avaient jamais eu l'air aussi effrayés. J'ai vite compris qu'ils m'avaient trouvé inconscient à leur retour, et qu'ils m'avaient sans doute cru mort.

Et Wren….

Wren n'avait pas bougé. Toujours endormi.e contre mon torse. Je ne l'avais pas lâché.e. Mais j'aurais pu.

J'aurais pu lae tuer.

Je n'arrive plus à lae porter depuis. Je ne peux pas lae garder dans mes bras, pas si personne ne me surveille, ça me fait trop peur. Stefan et Eugénie m'encouragent, bien sûr, mais c'est impossible. Dès qu'iel est contre moi, je revois le froid, et la chute, et leurs visages livides. Ils ont beau prétendre que ce n'était rien de grave, je sais qu'Eugénie a le contact des pompiers dans ses numéros prioritaires, maintenant. Et Stefan, Stefan qui n'arrête pas de venir frapper à la porte pour vérifier que je vais bien dès que je passe un peu trop de temps dans la salle de bain. Ça me déchire le cœur. Ça ne devrait pas se passer comme ça. Je devrais pouvoir être un bon père, un bon compagnon, plutôt que… ça.

J'en ai parlé à ma psychiatre. Elle m'a dit que j'avais le droit de faire des erreurs, que ça allait s'arranger. Mais en attendant que ça s'arrange, si je faisais une erreur fatale ? Elle m'a aussi conseillé d'arrêter le travail au casino, que ça me bouffait et que ça n'allait pas m'aider mentalement. Mais arrêter la seule activité qui me donne l'impression d'avoir le contrôle sur ma vie et d'être un minimum utile pour mes partenaires, c'est inconcevable.

Voilà pourquoi je n'arrive pas à dormir. Altaïr me dirait que je me prends encore la tête pour rien. Facile à dire.

Des sanglots lointains interrompent le silence de la chambre, suivi d'un "Mamaaaaan" crié dans un semblant de français. C'est comme ça qu'on fait pour distinguer qui Wren appelle entre Stefan et moi aussi, le papa danois et le papa japonais. Sauf que là…

Je jette un œil à mes partenaires. Stefan dort comme une masse et ne bouge pas d'un centimètre. Eugénie, elle, pousse un grognement avant de se retourner. Elle se réveille d'habitude, mais là, ils sont épuisés. Et je ne pense pas que ce soit juste à cause de Wren. C'est ma faute aussi. À s'inquiéter tout le temps pour moi, ce n'est pas étonnant qu'ils soient aussi fatigués.

Alors même si ça me terrifie, je me lève le plus silencieusement possible, pour me rendre au salon. Wren est assis.e dans son lit, le visage ravagé de larmes, des sanglots violents secouant tout son petit corps. Je m'assois à côté de luel, et lui caresse le dos, tout doucement. Iel répète en boucle des petits "les monstres, les monstres" et j'ai le cœur qui se serre. Les cauchemars, encore.

– Shhh… Je suis là, maintenant, tout va bien… Tu es en sécurité, il n'y a pas de monstre, je te protège…

Je ne sais pas si iel comprend ce que je lui raconte. Mais le fait que je ne sois pas Eugénie n'a pas l'air de lae déranger vu comme iel se colle contre moi, et s'accroche à mon haut en pleurant à chaudes larmes.

- Ooh, c'est un gros méchant cauchemar qu'on a eu là, mon bébé, je murmure en lae serrant contre moi. Mais c'est fini, maintenant… Tout va bien. Papa est là.

"Papa est là."

Mes propres mots me donnent l'impression de recevoir une gifle.
Parce que dans le fond, Wren s'en fiche, de mes prises de tête, de ma peur. Et pourtant iel les ressent, et ressent mon éloignement aussi.
À avoir peur de lui faire du mal, à flipper sur ce qui n'est pas encore arrivé, sur des hypothèses foireuses, je finis par oublier ce qui se passe sous mes yeux.
Et sous mes yeux, il y a un bébé, mon bébé, qui se demande pourquoi son papa ne lui fait plus de câlins.

Je suis un crétin.

– Je suis là.

Pardon.

– Je suis là.

Pardon, Wren.

– Je ne pars pas.

Je suis revenu.

Je soulève de nouveau mon enfant dans mes bras, et recommence à lae bercer, comme il y a quelques semaines, en chantonnant l'air d'une vieille comptine dont j'ai oublié les paroles. L'effet est magique. Au bout de quelques minutes, les pleurs s'estompent. Le silence revient. Mais cette fois, ses petits poings sont cramponnés au tissu de mon haut, alors même qu'iel dort. Ne t'inquiète pas, Wren. Papa ne va nulle part.

Mais tu pèses quand même un peu lourd, donc on va devoir trouver une solution.

D'un pas rendu un peu moins discret par la présence de Wren contre moi, je me déplace jusqu'à la chambre que j'ai quittée quelques minutes plus tôt. En m'entendant entrer, Eugénie ouvre un œil, et m'adresse un sourire ensommeillé à la vue de notre enfant dans mes bras. Je le lui rend, et m'allonge tout doucement sur mon côté du lit. Wren roule sur le matelas entre nous, entrouvre les yeux, murmure un tout petit "maman" et quitte mes bras pour aller se coller contre Eugénie. Bébé chat. Stefan, lui, dort toujours.

Je me rapproche un peu d'eux, et les ramène vers moi avec un de mes bras. Mes amours.

Je ne suis pas aussi facile que j'aimerais l'être, c'est vrai. Mais ça va s'arranger, peut-être, avec beaucoup d'efforts de ma part. En attendant, merci.

Merci, Stefan, pour m'avoir trouvé, et pour t'être incrusté dans ma vie un peu pourrie. C'est toi qui l'a rendue belle.

Merci, Eugénie, d'être là, d'avoir apporté ta lumière dans notre quotidien, à Stefan et moi. Tu mérites bien le nom d'Ange.

Merci, Wren. D'aimer ton papa même si c'est un imbécile. Je pensais te sauver en t'adoptant, mais au final, c'est toi qui me sauve.

Tous ces remerciements ne sont pas suffisants pour vous dire à quel point je vous aime.

Et rien que pour ça, je vais essayer de m'aimer un peu plus, moi aussi.

Merci.

_____

Dis moi que tu aimes le parent/child hurt/comfort sans me dire que tu aimes ça, I'll go first-

En vrai voilà j'espère que ça vous a plu :3

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