Chapitre 6 : Drago
Bonjour !
Nouveau chapitre pour ce milieu de semaine ^^
Je me rends compte que j'ai plus beaucoup d'avance oups :/
Bonne lecture
*****
C'était la dernière journée du travail. Le sommet s'est étonnamment bien passée, même si évidemment les anglais n'ont pas manqué une occasion de me faire comprendre que je n'étais pas le bienvenue. Heureusement, les autres délégations ont été tout à fait correctes. Je suis resté indifférent à leurs attaques dans la mesure du possible.
Je sais ce que j'ai fait, je vois tous les jours la Marque sur mon bras. Néanmoins, je pense que j'ai malgré tout le droit à une nouvelle vie. J'ai payé ma dette à la société, toute la fortune Malefoy a été confisquée. Il ne restait plus à ma mère que son héritage Black, puisqu'elle n'a pas été condamnée.
Par ailleurs, ça me fait doucement rire de voir que ceux qui s'indignent le plus de ma liberté sont souvent ceux qui n'ont pas bougé le petit doigt pendant la Guerre, voire qui ont collaboré avec le Seigneur des Ténèbres en douce. Granger, devenue Weasley, est restée très professionnelle, tout comme le chef des Aurors en charge de ma sécurité.
J'ai transplané dans une impasse que j'ai repéré au début de mon séjour, pas très loin de l'hôtel. Je ne peux pas toujours transplaner directement dans ma chambre, ça finirait par devenir suspect. Les Moldus ont besoin de me voir aller et venir. Je rajuste ma cravate et rejoint la rue principale.
Je remarque immédiatement l'homme assis sur le banc, juste à côté de l'entrée de mon hôtel. Salazar, qu'est-ce qu'il fait là ? Mon cœur fait un bond alors qu'il relève les yeux sur moi. Moi qui me demandais ce que j'allais faire maintenant que le sommet est terminé et si j'allais réellement attendre qu'il me recontacte ou non, je pense que je peux être soulagé. Je ne vais pas rester en Angleterre plus longtemps.
Je ralentis le pas pour ne pas me retrouver trop vite face à lui. Harry se relève, les mains dans les poches. Il porte un de ces vieux sweats informes comme à l'époque de Poudlard, à la différence près que celui-ci est à sa taille.
— Comment tu as su que j'étais logé ici ? je lui demande pour ne pas laisser le silence s'installer.
Il hausse les épaules. Évidemment, le Sauveur du Monde Sorcier a accès à toutes les informations qu'il veut en claquant des doigts, y compris lorsqu'elles sont strictement confidentielles.
— Tu m'as apporté ma baguette ?
— Désolé, j'ai oublié.
Je soupire ostensiblement, me pince l'arête du nez. Il est vraiment impossible. Il me dit de ne pas quitter Londres car il veut me rendre ma baguette et il se pointe sans prévenir en l'ayant oubliée ? Sa flegme me donne des envies de meurtre. J'aimerais pouvoir le secouer et lui hurler dessus. Néanmoins, je n'en fais rien et je conserve mon calme du mieux que je peux.
— Pourquoi tu es venu, Harry ?
— J'avais besoin de te voir.
Je tique sur le « besoin », mais décide de ne pas relever.
— Tu es enfin décidé à me parler ?
— Je sais pas.
Génial. On va aller loin avec une telle attitude. J'ai un sourire forcé. Il joue avec mes nerfs.
Soudain, il m'attrape le poignet. Son regard a changé, je ne saurais décrypter son expression. Il s'approche brusquement de moi, j'ai un mouvement de recul. Si ce n'était pas Harry, j'aurais pu croire qu'il a voulu m'embrasser. On se dévisage un long moment. Il me retiens toujours prisonnier. J'ai le cœur qui bat à mille à l'heure, je me sens rougir.
Harry lâche enfin une de mes mains pour... caresser ma joue ? Je suis complètement perdu, je ne comprends pas ce qui est en train de se passer. Instinctivement, je pose ma main libre sur son torse pour le repousser, mais ses doigts se posent sur ma nuque et me font perdre toute volonté.
Ce doit être un rêve. Je m'en fiche. Il se met légèrement sur la pointe des pieds pour réduire à néant l'espace entre nos visages. Ses lèvres se posent maladroitement sur les miennes. Merlin, faites que je ne me réveille jamais. J'inspire profondément, pour respirer son odeur et tenter de recouvrer un peu mon calme.
Le baiser ne dure que quelques secondes et me laisse complètement vidé de mon énergie. Je réalise que je me suis agrippé à son col pour le maintenir près de moi. C'est réel, n'est-ce pas ? Je reste la bouche ouverte, complètement sonné.
C'est une blague ? Il a fait ça pour me faire marcher ? Pour me piéger ? Je regarde autour de nous, cherchant un journaliste en embuscade. Mais il n'y a personne. Je n'arrive pas à parler, pourtant j'ai des centaines de questions. Harry ne m'a pas lâché du regard et il me traîne maintenant à l'intérieur de l'hôtel.
Il m'embrasse encore dans l'ascenseur. Dans le couloir. Contre la porte de ma chambre. Je suis pris dans un tourbillon. Même dans mes fantasmes, ça ne se passait pas comme ça. Je suis surpris par sa force, son impatience. Je me liquéfie totalement dans ses bras. Non, je me soumets à sa volonté. Je me déteste de plier ainsi, de ne pas être capable de l'arrêter, de lui demander pourquoi il fait ça.
Lorsqu'il me pousse rageusement sur le lit, je prends conscience de ce qui est en train de se passer. Et de ce qui risque de se produire si je ne fais rien. Je suis déchiré entre mon désir de m'abandonner dans cette étreinte inattendue et l'envie de tout arrêter pour comprendre.
Harry s'allonge au-dessus de moi et je comprends que je ferai absolument tout ce qu'il voudra. Je l'attire à moi et lui rend enfin ses baisers avec passion. Tant pis. Je m'en fiche. Je ferai le point après. J'ai trop attendu ce moment pour y renoncer. Peu importe si c'est un jeu pour lui, si c'est à ses yeux un moyen de se venger, si je vais regretter de m'être laissé emporter. Je le veux tellement.
Mon corps est un incendie. Ses mains glacées se glissent sous ma chemise. Son bassin se presse contre le mien. Cette fois, je ne peux pas retenir un gémissement. Il résonne dans la chambre plus fort que je l'avais imaginé, brisant le fragile silence entre nous.
Harry s'est arrêté brusquement pour me regarder. Il me regarde comme personne ne l'a jamais fait. Ses doigts redessinent les contours de ma mâchoire. Je retiens mon souffle, me noie dans l'océan vert de ses yeux, savoure la lourdeur de son corps. Il est tellement beau que ça m'émeut. J'ai envie de pleurer. Ma vision devient floue. Pourquoi il fait ça ?
Sa bouche se presse à nouveau sur la mienne. Cette fois, le baiser est beaucoup plus tendre. Je me détends, c'est bon. Sa langue est douce, j'aime son goût. Il m'embrasse encore et encore, comme si on avait 16 ans. C'est un baiser adolescent qui n'en finit plus. Ce baiser que nous n'avons jamais échangé.
Je revis dans ce baiser. Il comble un vide dont je n'avais pas réellement conscience. Je m'y accroche comme à une bouée. Et ce n'est pas seulement mon cœur qui s'affole, mais toute ma magie qui pulse dans mes veines. Je la sens me monter à la tête et m'empêcher de réfléchir. Ça crépite. J'ai déjà été submergé ainsi par ma magie, mais je ne pensais pas qu'un simple baiser pouvait me faire cet effet.
C'est long, c'est doux. À chaque fois qu'il se détache pour respirer, il repart à l'assaut de mes lèvres. Je le serre dans mes bras. Je n'ai même pas envie de plus, ces baisers interminables me contentent complètement. Ils sont tous ces baisers que je n'ai jamais pu lui donner. Ces dizaines de baisers dont j'ai rêvé pendant des années.
Ma tête est complètement vide. Tout ce à quoi je pense, c'est à cette langue qui joue avec la mienne, à ces lèvres qui vont et reviennent, à cette chaleur qui m'envahit, ce parfum qui m'enivre. Aussi lorsque Harry s'arrête enfin, je suis totalement perdu.
Je le regarde se relever comme si j'étais extérieur à la scène. Son regard terrifié me fait l'effet d'une gifle. Je me redresse sur mes avants-bras, cherche quelque chose à dire pour le rassurer mais rien ne vient. Je bloque.
— Je suis désolé, est tout ce qu'il trouve à dire.
Harry transplane dans un craquement sonore.
J'explose. Littéralement. Toute ma magie emmagasinée est expulsée d'un coup, renversant une bonne partie du mobilier dans un souffle puissant.
Je suis tétanisé. J'entends mes voisins de chambre s'affoler, se demander s'il n'y aurait pas eu un tremblement de terre ou une explosion de gaz. J'essaye de retrouver mes esprits. Je m'assoie au bord du lit, essuie machinalement ma bouche humide de salive. Est-ce qu'il s'est réellement passé ce que je crois qu'il s'est passé ? Harry a disparu sans laisser de trace, si bien que je doute sérieusement du déroulé des événements.
Pourtant c'est réel. Je sais que c'est réel. Il m'a embrassé. Pas une fois, pas deux fois, non. Des dizaines de fois. Sans s'arrêter. Il n'y a pas cinq minutes, il était allongé sur moi.
J'essaye de réfléchir, d'être rationnel. Harry a été victime d'un filtre d'amour ? C'était tellement soudain, inattendu, incohérent. Il était forcément ensorcelé. C'est la seule explication possible. Sinon, pourquoi se serait-il jeté sur moi de la sorte ? On aurait dit moi. Moi qui ai attendu des années avoir d'avoir accès à ses lèvres.
Sinon... C'est impossible. Je l'aurais forcément remarqué s'il avait... s'il avait été comme moi. Peut-être, et je dis bien peut-être, que lui aussi, il...
Je me refuse à l'envisager. Harry Potter, amoureux de moi ? Laissez-moi rire. D'ailleurs, je dis « amoureux », mais c'est parce que je projette évidemment ma situation. Peut-être qu'il a simplement envie de moi. Je sais que je plais, pourquoi pas à Harry ? Je lui dis que je l'aimais, il se dit que c'est l'occasion ou jamais pour me sauter ? Alors pourquoi il s'est adouci ? Il aurait pu me baiser si c'était ce qu'il voulait. Pourtant, il s'est arrêté.
Je ne comprends rien. C'est à s'arracher les cheveux. Néanmoins si je regarde les faits... Il m'a attendu en bas de mon hôtel, il m'a embrassé, il m'a entraîné dans ma chambre d'hôtel. Là il m'a encore embrassé, encore et encore. Et il est parti en s'excusant.
C'est forcément un enchantement. Mais je n'ai rien senti alors que je suis un spécialiste en la matière. S'il avait été ensorcelé, je l'aurais immédiatement vu. À moins que ça ne soit un Imperium ? C'est le seul réellement indétectable. Qu'est-ce que je raconte, Harry est connu pour résister à l'Imperium.
Les minutes passent et je ne trouve aucune théorie satisfaisante. À part celle qui sous-entend qu'il avait envie de moi, mais qu'il s'est défilé au dernier moment en réalisant que je n'étais pas n'importe quel homme rencontré dans un bar, mais bel et bien Drago Malefoy. L'ancien Mangemort.
J'ai un goût amer dans la bouche. La nausée. C'est pour ça qu'il voulait me voir la semaine dernière ? Il voulait me dire qu'il avait envie de s'envoyer en l'air, mais il n'a pas osé ? Je fais mille suppositions, mais aucune ne me satisfait vraiment. Son comportement reste incompréhensible.
Je pleure. Je pleure comme je n'ai pas pleuré depuis des mois. La dernière fois que j'ai craqué ainsi, c'est quand Fabrice a rompu. Je vis aussi mal le départ soudain d'Harry qu'une rupture après deux ans de relation. Je suis pathétique. Je me déteste.
Ce n'était pas censé se passer comme ça. Je devais profiter de ce voyage pour me remettre, pour tourner la page. J'ai été naïf, sans doute. Comment je peux passer à autre chose après ça ? Comment ne pas aller tambouriner à la porte d'Harry pour obtenir des réponses ? Si j'avais son adresse, je l'aurais suivi sans me poser de question. Il n'avait pas le droit de partir comme ça, sans rien dire, sans m'expliquer pourquoi il m'a embrassé.
Je tourne en rond dans ma chambre. Je prends une douche en espérant me remettre les idées en place, j'essaye de lire mais rien n'y fait. Je me repasse la scène en boucle. Est-ce que j'ai manqué quelque chose ? J'étais tellement sur mon nuage que je n'ai pas été attentif. Peut-être m'a-t-il parlé et je n'ai pas entendu ? Peut-être y avait-il un indice dans son attitude ?
Tout ce dont je me souviens, c'est de sa bouche affamée, ses mains glacées, son corps solide, sa fougue et sa passion. Sa passion. Je sais reconnaître quand quelqu'un qui a envie de moi. Il me désirait vraiment beaucoup. Sans doute autant que moi.
Harry me désire. Il me désire, moi. Je ne sais que faire de cette information. Et en même temps, il est parti. Non, il s'est enfui. Qu'est-ce que ça veut dire ? Il a pris peur ? Parce que je suis un homme ou parce que je suis Drago Malefoy ?
J'ai tellement de questions et aucun moyen de le contacter. J'ignore où il habite, où il travaille. J'ai appris à me servir des téléphones moldus, mais il faut un numéro pour contacter quelqu'un, or je n'en ai pas. La seule personne que je pourrais contacter pour obtenir ces informations, c'est Granger. Or, elle voudra savoir pourquoi je veux tellement parler à Harry et je ne suis pas en mesure de lui expliquer.
Il me reste les hiboux. La dernière fois, ma lettre est parvenue à destination. Pourquoi pas aujourd'hui ? Il n'y a aucune raison pour qu'il m'ait soudainement retiré de sa liste, n'est-ce pas ?
Je cherche une plume et un parchemin vierge. Mes mains tremblent, mon écriture est maladroite. Peut-être que je devrais attendre demain pour lui écrire ? Demain, j'aurais la tête froide. Et en même temps, c'est maintenant que j'ai des questions. Maintenant que je veux des réponses. Je griffonne une courte lettre à la hâte.
Harry,
Je pense qu'il faut qu'on parle de ce qui s'est passé.
Je ne sais pas pourquoi tu as agi de la sorte, pourquoi tu m'as embrassé, mais tu ne peux pas faire ça et partir comme un voleur.
J'ai besoin de comprendre. Il faut qu'on mette les choses à plat.
Je me doute que c'est difficile pour toi, mais pour moi aussi c'est loin d'être évident.
Donne une heure, un lieu, je serai là.
Drago.
Ps : mon Portoloin a été programmé après-demain matin à 8h.
J'ignore si ce sera suffisant pour le convaincre de me parler, mais j'espère avoir été suffisamment clair. J'ai ajouté un PS sur mon départ juste avant de cacheter l'enveloppe, car je ne compte pas attendre plusieurs jours qu'il se décide à réagir. Je ne peux pas rester à Londres indéfiniment.
Évidemment, je ne suis pas venu avec mon hibou et il n'y en a pas dans cet hôtel moldu. Je sors une cape de l'armoire et m'enroule soigneusement dedans. Je lance un charme sur mes cheveux pour qu'ils deviennent bruns en espérant que ça suffira. Il faut que j'aille à la Poste sur le Chemin de Traverse, je n'ai pas le choix. Je décide de transplaner directement devant l'entrée, en croisant les doigts pour ne pas attirer l'attention.
*****
Et... voilà x) C'était un petit peu d'action. C'est cliché mais on s'en tamponne !
J'espère que vous comprenez que ça risque pas de se reproduire de sitôt. Mais ça va les obliger à arrêter de nier le problème.
A mercredi prochain ;) On retrouvera Harry.
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