Chapitre 42 : Drago
Hello !
Nous approchons doucement de la fin de cette fic... j'ai vraiment hâte de la terminer (et de vous partager la fin).
J'espère que vous apprécierez ce chapitre, qui contient pas mal d'informations !
Bonne lecture
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Cette cravate est ridicule. Je ne sais pas ce qui m'a pris de promettre à Teddy que je la porterai. Noire avec une toile d'araignée argentée brodée, c'est le cadeau stupide d'un collègue qui – de toute évidence – ne savait pas quoi m'offrir lors du dernier Père Noël Secret. J'avais presque oublié son existence avant d'avoir à chercher une tenue sur le thème « super-héros araignée ». J'espère au moins qu'elle plaira à Teddy et que les adultes sauront garder leurs commentaires pour eux. Qu'est-ce que je raconte... ? Bien sûr que Ronald ne manquera pas cette occasion de se payer ma tête.
J'ai néanmoins espoir de passer inaperçu puisque Harry n'a rien trouvé de mieux à faire que de revêtir un costume Spiderman. C'est la version noire et non celle rouge et bleu qui est sur tous les abribus. Et le pire, c'est qu'il n'est même pas ridicule. Enfin, peut-être un peu, mais il a surtout l'air... du parrain cool. Ce parrain qui sait y faire avec les enfants, qui s'amuse avec eux comme s'il fêtait lui aussi son neuvième anniversaire. Ce parrain qui n'a jamais pu fêter son neuvième anniversaire parce que maltraité toute son enfance. Et qui aujourd'hui, est décidé à offrir à son filleul ce à quoi il n'a jamais eu droit.
Salazar, ce qu'Harry peut être adorable dans ce costume. Costume qui se trouve être extrêmement moulant. Et même si Harry n'a jamais été très musclé, force est de constater que son postérieur est particulièrement bien mis en valeur.
— Ça va, j'ai pas trop l'air con ? s'inquiète Harry en faisant son sac.
— Ça passe, confirmé-je. Et je pense que Teddy sera aux anges.
Je ne connais pas bien Teddy, mais je me souviens de mes dix ans pour lesquels mon père avait fait venir mon joueur de Quidditch préféré. Évidemment, Harry n'est pas en mesure d'inviter le vrai Spiderman, mais je pense que l'effet sur Teddy sera similaire.
— Ron a dit qu'il se déguiserait aussi et Ginny a promis de s'habiller comme Mary Jane. Lys a préparé un costume de Bouffon Vert, je te jure, c'est une tuerie. Et j'ai un petit espoir qu'Hermione fasse Spiderwoman, mais c'est possible qu'elle se soit dégonflée au dernier moment.
Note pour moi-même : si Ronald est déguisé en Spiderman, il sera aisé de lui rendre la monnaie de sa pièce en cas de remarque déplacée.
— Et Andromeda ?
— J'ai essayé hein... mais c'est mort. Ceci dit, je pense qu'elle portera peut-être une robe avec des araignées ou quelque chose dans le thème. Mais toujours classe et distinguée.
Je ne suis pas surpris. C'est une Black après tout. Les déguisements moldus ne sont pas pour nous. Non pas parce qu'ils sont moldus, mais bien parce qu'ils sont grotesques !
— Tu es prêt ? lui demandé-je en récupérant les cadeaux sur la table basse.
— Ouais. De toute manière si on a oublié quelque chose, je ferai l'aller-retour.
Il est temps d'y aller. Ou plutôt, d'y « retourner » considérant que nous avons déjà passé toute la journée d'hier et une partie de la matinée chez ma tante pour préparer l'événement. Afin de préserver la surprise, Teddy a dormi chez William et Fleur. Selon Harry, il s'entend particulièrement bien avec la petite Victoire. Dans deux ans, ils iront à Poudlard ensemble. Je me demande dans quelle maison Teddy sera envoyé. Une petite partie de moi espère égoïstement Serpentard, mais je pense qu'il serait mieux pour lui d'intégrer une autre maison. À moins que mon ancienne maison n'ait énormément évolué, le fils d'un loup-garou notoire ne serait pas très bien accueilli dans les cachots de Poudlard.
— Bon bah c'est parti.
Son sac sur l'épaule, Harry attrape le pot en terre posé sur la cheminée et prend une bonne poignée de Poudre de Cheminette. Quelques secondes plus tard, il disparait dans les flammes vertes. Je préfère le suivre sans réfléchir, conscient que si je m'autorise le temps de la réflexion, il est probable pour que je ne franchisse jamais cette cheminée.
***
Les enfants sont décidément très excités. Je ne sais plus où donner de la tête. À peine étais-je arrivé que Teddy m'a traîné dans le jardin pour me présenter à ses petits camarades. Et ils sont nombreux. Même si tous les Weasley n'ont pas d'enfants, il n'empêche qu'il y a bien une douzaine d'enfants autour de moi. Quasiment tous déguisés en super-héros moldus, bien sûr.
— Lui, c'est mon cousin Drago ! Il vit en France et son travail, c'est les enchantements !
— Papa aussi, il est enchanteur, déclare une petite blonde, plus jeune que Teddy.
L'une des enfants de Bill et Fleur, sans aucun doute.
— Oui, mais Drago, il est plus fort que ton père.
— C'est pas vrai !
— Si c'est vrai ! Hein Drago ? Harry, il dit que tu es le meilleur de tous les enchanteurs.
— Je... Je ne connais pas bien William, mais je suis sûr qu'il est aussi très doué en enchantements. Ceci dit, il est vrai que j'ai un grade plus élevé que lui.
— C'est qui William ?
— C'est quoi un grade ?
— William c'est tonton Bill !
— C'est vrai que t'es l'amoureux de tonton Harry ?
— Et pourquoi t'es pas déguisé ?
Trop de questions. Teddy s'est accroché à mon bras et ne semble pas décidé à me laisser m'échapper. Je ne l'avouerais pour rien au monde, mais ça me touche... Je n'ai pas l'occasion d'être souvent au contact d'enfants, mais... Salazar, ils sont tous plus adorables les uns que les autres.
— C'est vrai que t'es un Mangemort ? Et que c'est à cause de toi que papa a une cicatrice et qu'oncle Fred est mort ?
Je me fige. Qu'est-ce que... ?
C'est la petite Victoire, ça ne fait aucun doute. Blonde, le même âge que Teddy, fille de William et Fleur.
Les enfants se sont soudainement tu. Certains ont fait un pas en arrière, d'autres affichent des grands yeux écarquillés, d'autres des mines effrayées. Je ne sais comment réagir. Je n'étais pas préparé à ça ! Je n'imaginais pas une seconde que des enfants puissent poser ce genre de questions. Ni même qu'ils puissent être informés de ce genre de choses. Mais bien sûr, les Weasley sont parfaits. Les Weasley parlent de la guerre à leurs enfants. Ils savent ce qu'il s'est passé il y a bientôt neuf ans.
Les mots sont bloqués dans ma gorge et mes jambes figées sur place. Que puis-je répondre à ça ? Dois-je leur mentir ? Non, je ne peux pas. Et en même temps, je ne peux pas non plus leur dire la vérité.
— Drago était un Mangemort il y a très longtemps. Mais il ne l'est plus maintenant ! Et c'est pas lui qui a griffé ton père, tu sais que c'est Greyback ! Et c'est pas lui non plus qui a tué oncle Fred ! Pourquoi tu dis des mensonges comme ça ?
Teddy.
C'est Teddy dans son costume de Spiderman qui a pris la parole. Et ma défense en même temps. Je viens d'être sauvé par un enfant de neuf ans. Et le pire, c'est que son explication fonctionne. Les enfants se détendent, rassurés.
— Il a même sauvé mon parrain pendant la guerre ! Et c'est sa baguette qui a vaincu Voldemort !
— C'est oncle Harry qui a vaincu Voldemort, c'est toi le menteur ! réplique la petite Victoire.
— Avec la baguette de Drago !
Comment Teddy sait-il tout ça ? Harry lui aurait-il raconté ? Il m'avait dit avoir réussi à parler à Teddy de la guerre, mais... je n'imaginais pas qu'il était allé à ce point dans les détails.
— Qu'est-ce qu'il se passe ici ?
Remarquant peut-être ma détresse, Harry intervient. Il pose une main rassurante sur mon épaule.
— C'est Victoire qui accuse Drago d'être un Mangemort alors qu'il en est plus un parce qu'elle est jalouse qu'il soit plus fort que son père ! déblatère le héros du jour.
C'est... une façon comme une autre de présenter les choses, je suppose ?
— Je suis pas jalouse !
— Eh, les enfants. Teddy a raison, Drago n'est plus un Mangemort depuis trèèèès longtemps et maintenant c'est mon amoureux.
— Est-ce vous vous faites des bisous des fois ? demande sans aucun tact une petite tête rousse.
— Vous allez vous marier ?
— Est-ce que ça veut dire qu'on va encore avoir un nouveau cousin ?
Harry lâche un petit rire. Il s'est accroupi au niveau des enfants pour mieux leur parler. Je reste en retrait, encore gêné par la situation. Je savais qu'être en couple avec Harry serait compliqué, mais je pensais naïvement que les questions et les critiques viendraient plutôt des adultes.
Heureusement, Harry est doué pour changer de sujet et propose aux enfants une partie de cache-cache dans le jardin. Leur réaction est immédiate : ils sont surexcités. Du moins, certains d'entre eux. Victoire n'a pas l'air convaincue par les arguments de Teddy et Harry, et il y a une fillette qui continue de me fixer avec de grands yeux.
En tout cas, en moins d'une minute, tous les enfants sont partis en courant en quête de leur cachette, me laissant seul avec Harry.
— Ça va ?
— Ça va, assuré-je.
Et étonnamment, c'est la vérité. Je vais bien. Je suis un peu retourné, mais ne suis pas au bord de la crise d'angoisse comme on aurait pu s'y attendre. Et je n'en reviens pas que Teddy m'ait défendu. Finalement, peut-être que Harry ne mentait pas quand il disait que son filleul était heureux de me connaître et qu'il voulait que je vienne à son anniversaire.
— Ils m'ont juste pris de court, expliqué-je à Harry.
— J'avoue que je ne m'attendais pas non plus à ce qu'ils abordent ce sujet.
Qui l'aurait pensé ? L'aînée du groupe n'est même pas encore à Poudlard.
— En même temps, ils ont le droit de se poser des questions. Après tout je suis bien...
— Etait, me corrige Harry.
— Etait un Mangemort.
— Et ils auront des réponses. J'ai déjà tout expliqué à Teddy.
— J'ai vu ça.
— Et je le referai si besoin, assure Harry.
Il a posé sa main sur ma joue et me regarde droit dans les yeux. Ça me déstabilise. Je me sens rougir. On doit nous regarder. Mais cela ne m'empêche pas d'incliner la tête pour mieux sentir la paume de sa main contre ma joue. J'aimerais avoir le courage de l'embrasser. Mais pas ici, pas maintenant. Je ne suis pas prêt pour l'embrasser devant toute sa famille d'adoption.
— Il faut que j'aille trouver les enfants, tu veux m'aider ?
— Non, je pense que tu vas réussir à trouver douze gamins dont les pieds dépassent des buissons.
Disant cela, je pointe du doigt un buisson à quelques mètres d'où sortent deux baskets rouges. Très discret.
— Rigole, mais Teddy est vraiment très doué à cache-cache, des fois je mets un temps fou à le trouver.
Je souris. Savoir que Harry joue avec les enfants me réchauffe le cœur. Quand je pense qu'il y a un an et demi, il aurait été incapable d'organiser cette fête d'anniversaire, surtout pas avec autant de monde. Il a fait du chemin. Après avoir caressé ma joue avec son pouce, il retire enfin sa main et se détourne de moi.
— ATTENTION J'ARRIVE ! J'ESPÈRE QUE VOUS ÊTES BIEN CACHÉS !
Je le regarde s'éloigner dans son costume noir et rouge de Spiderman. Salazar, il est tellement mignon... Je suis sûr qu'il ferait un bon père. Non, stop ! Ce n'est pas le moment de penser à ça.
***
Il n'y a pas à dire : le costume de Lysander est impressionnant, même en sachant qu'il a été créé magiquement. Il ressemble trait pour trait à celui du Bouffon Vert dans le premier film. Teddy est aux anges et passe son temps à lui lancer cette espèce de fausse toile d'araignée toute collante. Et de temps en temps, Lysander s'interrompt dans ses conversations avec les adultes pour le poursuivre à travers le jardin avec un rire démoniaque.
— Je ne savais pas que Lysander connaissait Teddy.
— Ouais, j'ai l'habitude de lui rendre visite quand je passe au Chemin de Traverse, et des fois Teddy est avec moi. Il est vachement impressionné par le fait qu'il fabrique des baguettes. Je te jure, à chaque fois il me demande quand est-ce que Lys' pourra lui faire sa baguette.
J'imagine très bien. Moi aussi, j'étais impatient d'avoir ma propre baguette quand j'avais l'âge de Teddy.
— En parlant de baguette, il ne devait pas t'en faire une sur mesure ?
— Ouais, mais monsieur fait le difficile ! intervient Lysander, un peu essoufflé par sa dernière course poursuite.
En plus, j'imagine qu'il tient très chaud ce costume.
Harry lève les yeux au ciel.
— Lys', arrête. J'ai une baguette qui marche très bien.
— Bien sûr, c'est moi qui l'ai faite ! Mais elle n'est pas... elle n'est pas ta baguette.
— Eh bien peut-être que je suis destiné à n'avoir qu'une seule baguette dans ma vie. Celle que j'ai maintenant est suffisante. Ce n'est pas comme si j'avais besoin de faire de la magie au quotidien ou que c'était mon job. On s'en fiche si je rate mes sorts de temps en temps.
Lysander n'est pas convaincu. Il se tourne vers moi :
— Ce crétin a décidé d'arrêter les essais. J'ai trouvé la longueur qu'il lui fallait, le coeur – crin de licorne, bien sûr – , la souplesse, il ne me manque QUE le bois et monsieur abandonne.
Morgane, je n'avais pas remarqué qu'il avait des yeux verts lui aussi. Plus gris que ceux d'Harry, mais tout aussi envoutants.
— Je... ce n'est pas à moi de décider pour lui, bafouillé-je. Si sa baguette actuelle lui convient...
— Mais à moi, elle ne me convient pas !
— Ce n'est pas toi qui l'utilises, Lys, lui rappelle Harry.
— Mais c'est ma réputation ! Je ne veux pas être Celui-Qui-N'a-Pas-Trouvé-La-Baguette-Du-Sauveur-Du-Monde-Sorcier !
— Personne n'en saura rien !
Face à cette dispute, je suis un peu mal à l'aise. Je fais quelques pas de côté pour m'éloigner. Ce ne sont pas mes affaires. Je comprends l'envie de Lysander de trouver la bonne baguette pour Harry, mais je conçois qu'Harry en ait assez. Il refait de la magie, c'est déjà une bonne chose. Parfois, le mieux est l'ennemi du bien.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? m'interroge une voix grave à ma droite.
Je me tourne, un peu surpris. C'est William.
— Rien, une histoire de baguette...
Crin de licorne, a dit Lysander. Etonnant. La première baguette de Harry contenait une plume de phoenix. Mais j'imagine qu'elle l'a surtout choisi à cause de la prophétie. Sans Voldemort, il était peut-être destiné à recevoir une autre baguette.
— Est-ce que je peux te parler un instant ? me demande l'aîné des Weasley.
Je déglutis.
Merlin...
C'est à cause de Victoire. Je sais que c'est à cause de Victoire. Elle a dû tout raconter à son père. Peut-être va-t-il me demander de rester éloigné de sa famille ? Ce serait tout à fait son droit. Même si je ne suis pas celui qui lui a infligé cette blessure, je n'en suis pas moins responsable.
— D... d'accord.
Je ne peux pas me défiler. Les enfants étaient un échauffement. La véritable confrontation de la journée, c'est celle-ci. William a l'air... gêné. Inconfortable. Qui ne le serait pas face à l'homme qui a fait entrer un loup-garou dans une école ; loup-garou qui s'est déchaîné sur lui ?
Nous marchons jusqu'à un endroit tranquille, à l'avant de la maison d'Andromeda. Je lance un regard inquiet à Harry avant d'échapper à son champ de vision, sans avoir le temps de voir sa réaction. Au moins, il m'a vu. Et il viendra s'assurer que tout va bien si nous restons à l'écart trop longtemps.
Je me retrouve donc avec William, sous un cerisier. Mon ventre se tord, j'ai l'impression que je vais m'évanouir d'une seconde à l'autre. Mais je me contiens et attends simplement qu'il prenne la parole.
— D'abord, je suis désolé pour Victoire. On a essayé de lui expliquer avec Fleur, mais tu m'accorderas que quand même une situation... un peu compliquée. Elle est assez grande pour comprendre les conversations des adultes et c'est possible qu'elle ait lu certaines choses dans la Gazette. Mais j'essayerai de lui parler ce soir ou demain.
Je ne comprends pas. Pourquoi il s'excuse ? N'est-il pas en colère contre moi ? Face à un tel discours, je me retrouve muet.
— Mais si je voulais te parler, c'est pas pour ça. En fait... je sais que c'est compliqué pour toi de venir ici avec tout ce qu'il s'est passé, mais tu sors avec Harry et je me dis que tu réfléchis peut-être à revenir en Angleterre ? Et Harry m'a raconté que tu avais des difficultés à retrouver un emploi et c'est vraiment une super opportunité alors je me voyais mal ne pas t'en parler.
De quoi parle-t-il ? Je suis encore plus perdu. Mais je l'écoute attentivement, cherchant à comprendre le fond de sa pensée.
— Gringotts recrute un nouveau Maître des Charmes pour la rentrée. J'ai pensé que tu voudrais au moins le savoir. Si tu veux postuler, je peux soutenir ta candidature. Je ne suis pas haut placé, mais c'est toujours mieux que rien.
— Qu... quoi ?
Face à mon manque de réaction, William poursuit sur sa lancée.
— Je pense que tu as tes chances, considérant ton expérience. Et je t'avoue que... Merlin, je vais passer pour un gros calculateur, mais... si tu as le poste, j'espère que tu accepteras de me prendre comme apprenti. Je ne pourrais jamais reprendre mes études, pas avec les enfants. Ou du moins pas avant qu'ils soient à Poudlard et l'apprentissage est une bonne alternative. Enfin, bien sûr je ne m'attends pas à ce que tu m'engages seulement parce que Harry fait partie de la famille, peut-être que tu ne me trouveras pas assez bon, mais... si je pouvais au moins avoir un entretien ? Enfin je te dis ça, mais peut-être que tu n'as même pas envie de postuler. Ni de travailler en Angleterre. Désolé. Mais au moins, tu es au courant maintenant.
C'est trop d'informations d'un coup. Un poste s'ouvre à Gringotts. William propose de me pistonner. Et il veut que je le prenne comme apprenti pour j'imagine – à termes – le coopter comme Maître des Charmes ? Ça n'a aucun sens. Pourquoi ferait-il une telle chose ? Pour Harry ? Peut-être. Pour devenir Maître des Charmes ? C'est vrai que ça fait sens, nous sommes peu nombreux, et encore moins à accepter les apprentis. Moi-même, je n'en ai jamais eu. Je ne pensais pas en prendre avant une bonne dizaine d'années, même si techniquement il n'y a pas de limite d'âge. Sans compter que William a quoi ? Dix ans de plus que moi ? Ce serait... étrange, non ?
William me fixe de ses yeux bleus, dans l'attente de ma réponse. Je suis tellement surpris que j'ai du mal à rassembler mes esprits.
— Je... merci, je... je ne sais pas trop quoi répondre. Je ne m'attendais pas à une telle proposition.
— Je t'ai fait une copie de la fiche de poste, si tu veux l'étudier, explique-t-il en sortant un parchemin de sa poche.
Il me le tend et je l'accepte, faute de savoir quoi faire d'autre. Mes mains sont moites, j'ai du mal à le dérouler. Mais je constate très vite qu'il s'agit bel et bien d'une fiche de poste de Maître des Charmes à Gringotts. Prise de poste : septembre. Et la paie est... motivante.
Savoir que William a pensé à moi, alors que dans le fond, on ne se connait absolument pas, me serre le cœur. Il y a un gouffre entre supporter quelqu'un aux déjeuners de famille parce qu'on n'a pas le choix et lui proposer un emploi. Même si techniquement, William n'est pas le recruteur et qu'il n'a probablement aucun moyen de m'assurer le poste.
— Merci, je... je vais étudier ça. C'est très gentil d'avoir pensé à moi.
— C'est normal.
— Mais je ne suis pas sûr de vouloir revenir à Londres. Je n'en ai même pas parlé avec Harry, c'est encore un peu tôt. Et même si je postulais, je pense que toi et moi, on sait très bien que je n'ai aucune chance.
— Tu ne sauras pas avant d'avoir tenté le coup.
— Si tu le dis.
Je ne suis pas convaincu. Cependant, je comprends pourquoi William est optimiste. Ayant été griffé par un loup-garou, on ne peut pas dire qu'il part gagnant professionnellement. Même chose pour sa femme, en partie Vélane. Néanmoins, être un ancien Mangemort est très différent. Eux n'ont rien fait, moi si. Et on ne peut pas dire que Voldemort ait été tendre avec les Gobelins. Ceci étant dit, il est certain que j'ai bien de chances à Gringotts qu'au Ministère.
— J'y réfléchirais, assuré-je avec plus de conviction.
— Tu as jusqu'au 1er juin pour m'envoyer ton CV. Je le ferai passer en main propre.
En rangeant le parchemin dans ma poche, je suis partagé. D'un côté, cela me semble être une très belle opportunité professionnelle, mais de l'autre... je ne suis pas certain d'être prêt à habiter en Angleterre, et encore moins de travailler à Londres, sur le Chemin de Traverse où tous les sorciers et sorcières du Royaume-Uni font leur emplettes. Peut-être devrais-je postuler au cas où ? Ou au contraire, ne pas perdre mon temps quand je sais que je ne serais jamais retenu ? Je ne sais pas. Il faut que j'en parle avec Harry. Et avec mon thérapeute.
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C'est tout pour aujourd'hui ! J'espère que ce chapitre vous a plu ^^
On se dit à la semaine prochaine pour... oh oh oh peut-être le smut ?
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