Chapitre 4 : Drago
Bonjour !
Premier PDV Drago de cette histoire. Très introspectif, vous verrez. On aura un peu "d'action" la semaine prochaine ^^
Bonne lecture
********
J'ai bien fait de demander à être logé dans un hôtel moldu plutôt que sur le Chemin de Traverse comme le reste de la délégation française. Alors que je défais ma valise et range proprement mes vêtements dans l'armoire d'un coup de baguette magique, je relis le dernier numéro de la Gazette du Sorcier.
La nouvelle de mon retour s'est répandue comme une traînée de poudre. Je m'y attendais, j'avais prévenu ma hiérarchie du risque de m'envoyer en Angleterre. Ils ont beaucoup hésité et moi aussi. Jusqu'à la semaine dernière, je n'étais pas certain de partir. Cependant, nous sommes arrivés à la conclusion que je restais la personne la plus qualifiée pour cette mission et que la susceptibilité des britanniques était secondaire.
De toute manière, il fallait bien que je revienne un jour ou l'autre. Et je préfère que ce soit dans le cadre d'une mission diplomatique plutôt que pour l'enterrement de mon père. Il est mourant, ce qui n'est guère étonnant quand on connait les conditions de détention à Azkaban.
J'ai de la chance d'avoir été incarcéré à l'époque où les Détraqueurs occupaient les lieux. Ils ont été bannis l'année qui a suivi ma libération. Or il se trouve que les sorciers sont bien plus cruels que les Détraqueurs. Je me doute de ce qu'ils auraient fait d'un homme comme moi. Je n'ose pas imaginer ce que peut subir mon père en prison. Mère reçoit régulièrement des courriers, mais mon père se garde bien de lui donner des détails. Je sais qu'il a été transféré dans une cellule sous haute sécurité il y a trois mois. Pas pour protéger les autres prisonniers ou parce qu'ils craignaient une évasion, non. Pour sa sécurité à lui.
J'essaye de rester détaché, de ne pas trop y penser. Mais il reste mon père malgré tout. J'ignore si je pourrais un jour lui pardonner, c'est une processus lent. Je ne suis plus en colère contre lui, mais je n'arrive pas à accepter les faits. Tout ce que je vois, c'est la Marque qui défigure mon avant-bras et qui ne s'effacera jamais. La Marque que j'ai prise par amour pour mon père et que je regrette tellement d'avoir acceptée. Car j'en étais fier, ou du moins je m'en persuadais. J'avais l'impression de faire un choix d'adulte, de prendre ma vie en main, alors que je n'avais que 16 ans. Sans compter qu'il y avait Harry.
Harry. Je me demande ce qu'il devient. Ses apparitions publiques sont extrêmement rares, il vit caché depuis plusieurs années. Personne ne sait réellement ce qu'il fait de ses journées, certains supposent qu'il vit simplement en monde moldu, préférant l'anonymat à la célébrité. Ça ne serait pas très étonnant.
Sans surprise, il est cité dans l'article qui annonce mon passage à Londres. Les journalistes ont sorti une photo de mon procès où il apparaît. Je déteste cette image. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi il m'a défendu, pourquoi il a pris la peine de témoigner pour moi. Il n'a pas pu me faire innocenter, mais il m'a évité la peine à perpétuité qu'encourait toute personne portant la Marque des Ténèbres.
Je ne l'ai jamais remercié. À l'époque, je n'aurais pas été capable d'affronter son regard. Pourtant pendant ma période de sursis, avant que je déménage en France, mille fois, j'ai envisagé d'aller à sa rencontre. Pour lui dire merci, lui dire que je l'aimais, le supplier de m'aimer aussi. Ce secret, c'était tout ce qui me restait. La prison avait réduit mon égo en miettes, déchiré en lambeaux ma dignité et piétiné mon amour propre. J'étais incapable de lui dire ce que je ressentais, même si je venais de découvrir avec étonnement que, peut-être, il ne me haïssait pas autant que je le croyais. Pas suffisamment pour me laisser croupir en prison en tout cas.
J'ai terminé de ranger mes affaires. Je retire mon costume pour enfiler une robe plus confortable. J'ai pris l'habitude de m'habiller à la moldue et je ne compte pas porter autre chose durant ce voyage. C'est bon pour mon image, ces tenues montrent que j'ai changé. Il y a dix ans, il aurait été impensable de voir l'héritier Malefoy dans des vêtements moldus, et surtout pas lors d'une sortie officielle. Aujourd'hui, je ne peux plus me permettre de laisser entrapercevoir mon arrogance sorcière.
Je m'allonge sur le grand lit, apprécie le moelleux du matelas. Je récupère le roman que j'ai commencé hier soir alors que je n'arrivais pas à dormir. C'est le dernier tome en date des aventures de Lily Moon. Le scénario est clairement inspiré du conte des Trois Frères et de la baguette de sureau puisque l'héroïne Auror pourchasse un sorcier détenteur d'une baguette surpuissante. Malgré certaines banalités, je trouve que l'auteur a le don de réactualiser les clichés à sa manière tout en mettant en scène des personnages avec énormément de relief. J'apprécie tout particulièrement qu'aucun ne soit ni bon, ni mauvais. Même l'héroïne a de gros défauts et elle fait parfois des erreurs.
Je ne l'avouerai pour rien au monde, mais sa relation avec Adrian, un sorcier trempant beaucoup trop dans la magie noire, me passionne. Je me retrouve tellement dans ce personnage, et pas seulement parce qu'il a les cheveux blonds et le sang pur. C'est un homme qui a fait de mauvais choix, qui n'arrive pas à admettre ses erreurs, mais il n'est pas fondamentalement mauvais. Il y a eu des moments, notamment dans le deuxième tome, où je devais arrêter ma lecture tellement j'étais perturbé par mes ressemblances avec Adrian, du point de vue du caractère. J'ai même cherché si je connaissais l'auteur, mais c'est un homme d'une cinquantaine d'années, un sorcier solitaire resté complètement anonyme jusqu'au succès du premier tome de Lily Moon. Je ne l'ai jamais croisé de ma vie.
Je me plonge dans mon roman, bien calé contre les oreillers. Je n'aime pas la romance qui s'installe entre Lily et Adrian. Leur relation ne peut pas fonctionner, ils se sont faits trop de mal. L'amour ne résout pas tout.
Le hululement d'un hibou me tire de ma lecture. Je crois un instant avoir rêvé, mais il y a bien un hibou qui frappe son bec contre la vitre. Je me dépêche d'aller ouvrir avant qu'un Moldu ne remarque cette incongruité. L'animal lâche l'enveloppe sur le parquet de ma chambre avant de s'envoler et de disparaître de mon champ de vision.
C'est forcément mon équipe. J'espère que la réunion n'a pas été avancée au dernier moment. Si je dois me rendre au Ministère sans protection, je risque d'y laisser des plumes. Mon regard tombe sur la signature.
Harry.
Je replie brutalement le parchemin, le cœur battant. Merde. Je ne pensais pas qu'il me répondrait. Je l'espérais, bien sûr, mais je préférais me dire qu'il ne m'écrirait pas à son tour. Mes joues me brûlent, mes mains tremblent. Je repense à la lettre que je lui ai envoyée il y a deux semaines. Elle trainait sur mon bureau depuis des mois, j'ai voulu la brûler maintes fois et dans un élan de courage inattendu, je l'ai confiée à une chouette.
J'ai prié pour que mon courrier me soit retourné. Il aurait dû l'être. N'importe qui ne peut pas écrire au Sauveur du Monde Sorcier comme ça. Je ne connaissais même pas son adresse. À croire que je ne suis pas n'importe qui. Il m'a forcément mis sur la liste des personnes autorisées à le contacter.
Qu'est-ce que je fais ? Une part de moi refuse de lire cette lettre, mais l'autre partie crève d'impatience. Il faut que je me calme. Qu'est-ce qu'il a bien pu m'écrire ? Est-ce qu'il est en colère contre moi ? Est-ce qu'il se moque de ma déclaration ridicule ? Ou est-ce qu'il m'écrit simplement pour accepter mes excuses ?
Maintenant que je sais qu'il a lu mon courrier, je regrette de lui avoir avoué que je l'aimais. Ce n'était pas nécessaire, j'aurais dû me contenter des excuses classiques. Mais j'avais l'impression que si je vidais mon sac une fois pour toute, j'arriverais enfin à tourner la page. Cette histoire dure depuis presque dix ans, c'est ridicule. Dix ans. J'ai honte rien que d'y penser.
Pourtant j'ai essayé d'oublier. J'ai essayé de toutes forces. J'ai connu d'autres hommes et j'ai même réussi à retomber amoureux. Avec Fabrice, ça a duré deux ans. Nous avions emménagé ensemble. J'étais heureux, j'étais amoureux. Du moins, je le croyais. Parce qu'il y avait toujours une petite partie de moi qui s'accrochait encore et toujours au souvenir d'Harry. La plupart du temps, ce n'était pas gênant. Mais quand mon passé refaisait surface, ça devenait incontrôlable.
J'ai voulu travailler sur ces souvenirs avec mon thérapeute. Résultat, tout est ressorti. J'ai déterré les restes de mon amour malsain pour Harry Potter et je n'arrive plus à m'en débarrasser. Je ne peux même plus faire comme s'il n'existait pas. Je ne parviens plus à nier, à me voiler la face comme je le faisais avant. Quand Fabrice m'a quitté, j'étais anéanti. Mais je le comprends. Moi-même je ne voudrais pas être avec quelqu'un qui s'accroche désespérément à un homme qui ne l'a jamais aimé et qui ne l'aimera jamais. Un homme qu'il n'a pas vu depuis sept ans.
J'ai surmonté beaucoup d'épreuves en sept ans. J'ai été en prison et pendant un an j'ai été confronté à mes pires souvenirs à cause des Détraqueurs. Ensuite j'ai vécu une autre année comme un paria, enfermé chez ma mère, terrifié à l'idée de mettre un pied dehors. Chacune nuit, je faisais des cauchemars terribles que même les potions ne pouvaient chasser. Je me suis exilé en France, j'ai reconstruit ma vie. J'ai fait trois ans de thérapie. Je me suis confronté à mon passé, à ma relation avec mes parents, à la pression que je ressentais en tant qu'héritier. J'ai fait mon coming-out à mes proches.
J'étais arrivé à un moment de ma vie où j'avais l'impression que j'avais réellement repris le dessus. Je pensais sincèrement avoir le contrôle. J'avais tout ce qu'il me fallait : un travail intéressant, de la reconnaissance de mes pairs, des amis, un petit ami, un appartement, un chat. J'étais au sommet. Du moins, je le croyais. Car des cauchemars, il y en avait toujours. Les flash-backs se faisaient rares, mais pouvaient néanmoins me paralyser pendant plusieurs heures. Mettre un pied en Angleterre demeurait inenvisageable. Je refusais toujours de parler de mon père. Et il y avait Harry.
Je ne peux pas résister à l'envie de lire cette lettre. Tant pis. Je suis terrifié, mais je déplie le parchemin. Je m'assois au bord de mon lit, par précaution.
Drago,
J'ai bien reçu ta lettre et je ne te cache pas que beaucoup de choses m'ont surpris lors de ma lecture.
J'ai appris que tu étais de passage à Londres. J'aimerais te parler en face à face.
J'évite les lieux sorciers, tu comprendras aisément pourquoi. Je pense que tu préférerais éviter toi aussi de te retrouver en Une de la Gazette, donc j'imagine que ça ne te dérangera pas de me retrouver vendredi à 16h au Peter's Café. Je t'attendrai jusqu'à 18h.
J'espère que tu viendras. J'ai beaucoup de choses à te dire.
Harry.
Je me laisse tomber à la renverse, les bras écartés. Il veut me voir. Harry veut me voir et me parler. Bien sûr, ce n'est pas anodin si je lui ai envoyé ma lettre juste avant de venir en Angleterre. Bien sûr, j'ai rêvé de cette lettre. Mais je ne pensais pas qu'elle viendrait. Je n'ai pas osé lui réclamer ce rendez-vous car je croyais très sincèrement qu'il n'aurait pas envie de me voir. Pourtant c'est le cas. Et il m'a appelé Drago. J'aurais aimé ne rien ressentir et surtout n'avoir aucune envie de le rejoindre vendredi. Mais je sais déjà que j'y serai à 16h tapantes. Peut-être même que je serai en avance.
Je vais le revoir. Rien que d'y penser, je tremble et j'ai le cœur qui se serre. La dernière fois que je l'ai vu, c'était au procès. Je ne l'ai pas regardé une seule fois. Et vendredi pour la première fois depuis sept ans... Non, pour la première depuis qu'on se connait, je vais m'asseoir à sa table. Et nous allons parler. Pour de vrai.
Ma lettre l'a surpris, ce n'est pas très étonnant. Moi aussi, j'aurais été surpris à sa place. J'étais très doué pour faire semblant de le détester alors que je me consumais d'amour et de désir pour lui. Dans mes rêves, je l'ai aimé plus que tout. J'ai adoré son corps en pensée, je me suis imaginé dans ses bras et j'ai joui un nombre de fois incalculables en pensant à lui. Mon plus grand fantasme, mon plaisir coupable.
Et en même temps, je le haïssais tellement de me rendre aussi faible, aussi misérable, aussi sale. Pendant un temps, j'ai même cru que j'avais été empoisonné, qu'on m'avait fait ingérer un filtre d'amour à mon insu. J'ai volé des antidotes dans la réserve de Slugorn, mais rien n'y faisait. J'avais toujours envie de lui.
La sixième année. La pire année de ma vie. Pire que la prison. Les souvenirs de cette époque restent confus. J'ai des énormes trous de mémoire, des moments que mon esprit a préféré effacer. Je me demande parfois si je n'ai pas inventé certains événements. Notre confrontation dans les toilettes par exemple. Ça me semblait trop gros pour être réel, et pourtant les cicatrices de son sortilège sont là pour me rappeler que ça a vraiment eu lieu.
Je roule soigneusement le parchemin d'Harry, l'enroule avec un ruban avant de le poser soigneusement sur ma table de nuit. De quoi veut-il me parler ? Il a beaucoup de choses à me dire. Mais quoi ? Ça m'angoisse terriblement de ne pas savoir. Si son objectif est seulement d'accepter mes excuses, il aurait pu simplement l'écrire comme Hermione l'a fait. Plus j'y pense et plus je comprends qu'il y a autre chose derrière cette courte missive.
Il a besoin de me parler en face à face. Pourquoi ? Veut-il me mettre son poing dans la figure ? Ou alors il a des questions à me poser ? Peut-être sur la Guerre. Ou alors sur mes sentiments pour lui. Pitié, qu'il n'évoque pas cette partie de l'histoire. Je ne serai pas capable de lui donner des détails. C'était déjà suffisamment difficile de coucher mes sentiments sur papier, alors les mentionner à voix haute est totalement exclus.
Je ne me peux m'empêcher d'envisager qu'il puisse me dire qu'il m'aime aussi. Et qu'il a attendu toutes ces années que j'ose enfin lui déclarer ma flamme... Non, c'est impossible. De toute manière, je suis passé à autre chose, n'est-ce pas ? J'ai tellement peur de me rendre compte que non, que je suis toujours bloqué en 1998. Et plus j'y pense, plus je pressens que la réponse ne va pas me plaire.
Je ne veux pas que ça recommence. Je ne souhaite pas le revoir et me replonger dans ses yeux émeraude pour que se réveillent ces sentiments contradictoires et déchirants. Il n'y aurait rien de pire que de me rendre compte que ce n'est pas fini, que je l'aime encore et que je ne serai jamais débarrassé de lui.
Plus que tout, je veux tourner la page. J'en ai besoin. J'ai reconstruit ma vie, je l'ai fait brillamment. Harry est tout ce qui me rattache encore à l'adolescent stupide que j'ai été. Il faut absolument qu'il me repousse. Il doit me dire qu'il ne m'aimait pas, qu'il ne m'a jamais vu de cette manière et qu'il espère que je trouverai quelqu'un d'autre. Mieux, il doit me dire qu'il est hétéro et qu'il ne pourra donc jamais me retourner mes sentiments.
J'ai le sentiment que ce voyage est l'occasion idéale pour me confronter à mes vieux démons. Je vais revoir Harry et tenter de mettre un point final à cette histoire. Peut-être que je devrais rendre visite à mon père. Je sais qu'il a des choses à me dire, mais je n'ai jamais ouvert ses lettres. Si Harry accepte de m'écouter, peut-être que je devrais faire de même avec mon père avant qu'il ne soit trop tard. Et tant que j'y suis, j'irai faire un tour au manoir.
Il a été réquisitionné par le Ministère après la Guerre, mais ils n'ont pas réussi à le vendre ni à lui trouver une quelconque utilité. Personne ne veut vivre dans le manoir où a vécu le Seigneur des Ténèbres, arpenter le parquet où la célèbre Hermione Granger a été torturée, dormir dans les chambres d'un Mangemort, rencontrer les fantômes d'une famille de Sang-Pur déchue. La demeure de mon enfance a donc été abandonnée après avoir été vidée de ses objets de valeur.
Rien que d'y penser, j'ai la haine. Cependant, je comprends. Et moi-même j'aurais été bien incapable d'y vivre. Je n'y ai pas remis les pieds depuis les vacances de printemps 1997. Ces mêmes vacances où Harry et ses amis ont été capturés et amenés au manoir. Il y a des nuits où j'entends encore les hurlements de Granger et les rires de ma tante.
Harry. Mon père. Le manoir. J'ai une pensée pour mes anciens amis. Blaise, Théodore, Grégory et même Pansy. Nous avons tous coupés les ponts d'un commun accord. Il valait mieux ne pas être trop associés à moi après la défaite du Seigneur des Ténèbres. D'autant plus que certains ont eu à gérer leur propre procès, malgré l'absence de Marque sur leur avant-bras.
Je dois profiter de cette occasion inespérée. Il est temps d'arracher le pansement. Je veux repartir en France le cœur léger, libéré de mon passé. Je souhaite mettre un point final à ce chapitre de ma vie. Ne plus avoir de regrets, accepter mes erreurs. Je sais que je suis coupable, qu'il y a mille choses que je ne pourrais jamais réparer. Toutes mes larmes, ma colère, ma culpabilité et ma douleur ne rendront pas la vie à Vincent. Bill Weasley restera défiguré, Dumbledore demeurera au fond de sa tombe, Granger continuera à arborer une cicatrice immonde, Katie Bell sera toujours maudite.
Je sais que j'ai fait du mal à de nombreuses personnes et je n'aurais pas assez de toute une vie pour me racheter. Comme je l'ai dit à Harry, si je pouvais modifier le cours du temps, je le ferai sans hésiter. Malheureusement, c'est impossible. Je ne peux rien faire, à part essayer d'être un homme meilleur. Ne plus répandre le malheur et la mort autour de moi. Ne plus faire mal. Et essayer de vivre une nouvelle vie.
******
J'espère que cette intrusion dans la tête de Drago vous a plu.
Et joyeux Noël !
A la semaine prochaine
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro