Chapitre 36 : Harry
— Harry —
Allongé dans le canapé, j'entends les clés tourner dans la serrure. Je me redresse, cherche à tâtons ma baguette entre les coussins. Je ne m'étais même pas rendu compte que la nuit était tombée. Un coup de baguette me permet d'allumer les lumières de l'appartement alors que Drago fait son entrée dans le salon.
— Qu'est-ce que tu faisais dans le noir ? s'inquiète Drago, les sourcils froncés.
— Rien, je me reposais.
Je me suis étendu peu après que Drago soit parti chez son psy et je n'ai pas bougé depuis. Je crois même que j'ai fait une micro-sieste à un moment.
Si je suis fatigué, c'est notamment parce que j'ai gardé Teddy ces dix derniers jours parce qu'il avait la varicelle. Évidemment, moi je l'ai déjà eue, mais ce n'est pas le cas d'Andromeda. C'est une maladie moldue qui circule peu voire pas du tout dans les cercles sorciers, résultat aucun Médicomage ne s'est donné la peine de créer un remède. Nous avons donc convenu avec sa grand-mère que je m'occuperai de Teddy le temps qu'il serait contagieux. Si la varicelle est inoffensive pour les enfants, les adultes ont plus de risques de développer des complications. Andromeda ayant une santé fragile, il ne valait mieux pas courir de risques.
J'ai beaucoup apprécié pouvoir m'occuper de mon filleul à plein temps pendant quelques jours, même si je devais lui mettre de la crème sur les boutons et lui ensorceler les mains pour l'empêcher de se gratter. En tout cas, c'est terminé, j'ai pu le ramener à Andromeda avant-hier avant de filer au Ministère pour attraper un Portoloin pour Paris.
Encore engourdi, je m'étire un peu avant de me lever du canapé et de rejoindre Drago pour lui offrir un baiser. Je passe beaucoup de temps chez lui ces derniers temps. J'essaye de venir au moins une fois par semaine et à chaque fois je reste deux, voire trois jours. En ce moment, je n'ai pas vraiment de travail puisque j'ai envoyé mon manuscrit à mon éditeur le mois dernier et qu'il est encore en train de le corriger. De son côté, Drago n'a malheureusement toujours pas trouvé de nouvel emploi.
Résultat, nous passons la majorité de notre temps ensemble, à lire, discuter ou sortir. Nous sommes allés dans de nombreux musées, avons visité la plupart des lieux touristiques de Paris, testé un paquet de restaurants et avons vu un nombre incalculable de films au cinéma. Drago a fini par y prendre une carte illimitée, c'est dire.
— Ça a été avec ton psy ? je demande en passant mes bras autour de sa taille pour le rapprocher de moi.
— Ouais.
À la façon dont il s'arrache à mon étreinte pour s'en aller dans la cuisine, je devine que cette réponse n'est pas très honnête. Une part de moi préférerait ne pas insister et le laisser ruminer dans son coin jusqu'à ce qu'il ait envie de revenir vers moi, mais je sais que ce n'est pas une bonne idée.
Je ne dois pas fuir les problèmes. Je dois encourager les conversations. Je dois donner une chance à ma relation. C'est ce que dit toujours Mrs. Bones. Alors je le suis dans la cuisine, avec néanmoins une certaine appréhension.
Je le retrouve en train de déboucher une bouteille de vin. Du blanc. Le bouchon pope, son que je ne connais que trop bien. Je l'observe se servir un verre. Il lève les yeux sur moi et ouvre la bouche... avant de la refermer. J'imagine que pendant une seconde, il a voulu m'en proposer. Je ne relève pas et décide de me servir un verre de jus de citrouille, je sais qu'il en reste dans le frigo. Enfin je dis « frigo », mais c'est un placard enchanté réfrigérant. Un frigo magique en somme.
— Tu veux me raconter ?
— Peut-être... je sais pas.
D'expérience, je sais que ça veut dire oui. Alors j'insiste un peu.
— De quoi vous avez parlé ?
Drago pousse un long soupir. Il tire la chaise pour s'assoir à table alors que je reste adossé au plan de travail. J'attends. Il trempe les lèvres dans son verre, puis le repose. Il ne me regarde pas et fixe le bois clair de la table. J'attends patiemment qu'il se décide à me dire ce qui ne va pas.
— De ma mère. J'avais pas eu de séance depuis le jour où elle s'est pointée à l'improviste alors...
Alors il a fallu débriefer tout ça, j'imagine. J'ai moi-même consacré une séance entière à cet événement. Il y avait beaucoup à en dire. Et j'imagine que pour Drago, c'était encore pire.
Quand à en parler avec Drago, et bien nous n'avons pas eu vraiment eu le temps. Le soir, après le départ de Narcissa, il n'avait vraiment pas la tête à aborder le sujet et je dois admettre que moi aussi j'avais besoin de penser à autre chose. Le lendemain je suis rentré en Angleterre, puis il y a eu la varicelle de Teddy et... bref c'était compliqué.
— Ça m'a tellement énervé qu'elle te menace, grogne mon petit ami en passant une main dans ses courts cheveux blonds. Comme si elle avait rien à se reprocher. C'est quand même en partie à cause d'elle que j'ai fini en prison la première fois !
C'est vrai que vu comme ça, c'est un peu Sainte-Mangouste qui se fout de la charité.
— Et puis d'où qu'elle se permet de dire que notre couple est voué à l'échec ? Qu'est-ce qu'elle en sait ? Depuis quand elle a le Troisième Œil ? Et puis comme si je n'étais pas au courant des risques, comme si je n'étais pas totalement conscient que... je SAIS que toi et moi, c'est... compliqué et évidemment que si j'étais à sa place, je parierai pas sur la réussite de cette histoire, mais... merde, voilà. J'ai pas besoin d'elle pour faire des pronostics, je suis parfaitement capable de les faire tout seul ! Et puis c'est quoi ces manières de débarquer sans prévenir ! OK, c'est ma mère, mais quand même. Elle savait que j'étais pas prêt pour qu'elle te rencontre. Mais ça, elle s'en fiche, il fallait absolument qu'elle vienne mettre son nez dans mes affaires et te servir des avertissements comme si on était au Moyen-Âge !
Alors là... je ne m'attendais pas à un tel monologue. À croire que sa séance n'a pas été suffisante. Je laisse un silence s'installer, pour m'assurer qu'il a bel et bien terminé. Drago prend son verre et entreprend de le vider en un temps record. Ceci fait, il tombe la tête dans ses mains.
— Elle s'inquiète pour toi. Et tu sais, je la comprends un peu considérant... tout ce que tu as subi à cause de moi.
— Tu veux dire me sauver d'un Feudeymon et m'éviter la prison à vie ? raille mon petit ami en repoussant son verre maintenant vide.
— Je veux dire t'éviscérer vivant et t'envoyer en prison.
Ce rappel arrache à Drago un petit rire. Son regard gris s'accroche au mien.
— Vu comme ça, admet-il.
— Honnêtement, je trouve que ça s'est plutôt bien passé considérant la situation, expliqué-je. Je m'attendais presque à ce qu'elle t'interdise de me voir ou me jette un sort. Voire les deux.
— Elle aurait jamais fait ça. Elle a toujours su, tu sais. Ou plutôt, elle avait deviné. Peut-être même avant que moi-même je m'en rende compte. Je crois qu'elle pense que je suis en train de vivre mon fantasme adolescent et qu'on finira par rompre naturellement quand on se sera rendu compte qu'on est incompatibles.
Difficile de lui donner tort. Pas plus que Drago, je miserais la moindre Mornille sur notre couple. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'essayer. Parce que j'aime Drago. Et on mérite au moins un essai.
Quand on y pense, on ne se débrouille pas si mal. Bien sûr, c'est compliqué. Il arrive qu'on se dispute et il y a encore des non-dits entre nous mais... ça fait presque cinq mois maintenant qu'on est ensemble et... je me sens bien. Mieux, je suis heureux avec lui.
— Et ses remarques sur le fait que je n'ai pas de travail. Elle n'a jamais eu à chercher de job de sa vie et elle se permet d'insinuer que je cherche pas suffisamment ? Elle m'énerve...
Alors qu'il continue de râler sur sa mère, je me suis posté derrière lui de façon à poser mes mains sur ses épaules.
— Ça va aller. Tu finiras par trouver quelque chose, j'assure en commençant à lui masser le dos.
— Ouais, on verra... il va falloir, sinon je vais finir par devoir retourner vivre chez elle. Et Morgane, c'est absolument hors de question. Je préfère encore travailler en monde moldu que de retourner là-bas.
— Et qu'est-ce que tu ferais en monde moldu ?
— Je pourrais travailler au cinéma, marmonne Drago. Comme ça je pourrais voir tous les films que je veux.
Je ne peux retenir un petit rire. Ce n'est pas vraiment comme ça que ça marche. Je ne suis pas sûr que Drago tiendrait une semaine à la caisse d'un cinéma, sans avoir le droit de sortir sa baguette. Il utilise la magie en permanence, je ne suis même pas sûr qu'il se rende compte à quel point.
Comme pour me donner raison, il envoie nos verres vides se laver tous seuls dans l'évier d'un coup de baguette. J'appuie un peu plus fort sur ses trapèzes, lui arrachant un gémissent. Il est tendu sous mes doigts, je fais de mon mieux pour l'aider à relâcher la pression.
— Je te fais pas mal ?
— Non, c'est bien. Fais un peu la colonne vertébrale pour... hum... comme ça, oui.
Masser à travers une chemise n'est pas chose aisée, mais vu les soupirs de Drago, cela reste agréable. Alors je poursuis mon activité, jusqu'à détendre tous les muscles à ma portée dans cette position, il est vrai, pas vraiment adapté à une séance de massage dans les règles de l'art.
— C'est bon, tu peux arrêter, finit par déclarer Drago en baillant ostensiblement. Merci.
— De rien.
Il se relève en s'étirant les bras, puis fait tourner ses épaules l'une après l'autre. Je l'observe récupérer le bouchon en liège pour refermer sommairement la bouteille de blanc avant de la placer dans le placard réfrigéré. Il en profite pour inspecter son contenu, cherchant sans doute une idée pour le dîner.
Je suis frappé par la domesticité de cette scène. Nous sommes là, tous les deux dans sa cuisine, comme un vieux couple. Qui aurait parié il y a un an qu'on en serait là ? Que je serais là, à le regarder sortir une poêle pendant que des pommes de terre s'épluchent toutes seules.
Et il est tellement beau... Même à la lumière jaune de ce vieux plafonnier des années 60 qu'il n'a jamais eu la foi de changer parce que « Merlin, ce n'est qu'une cuisine, ce n'est pas comme si j'y passais ma vie ». Ses cheveux courts accentuent la finesse de ses traits : ses pommettes hautes, l'angle de sa mâchoire, son nez en pointe. J'aime la façon dont il relève ses manches, dévoilant ses avants-bras.
Il ne cache plus sa Marque maintenant. Je m'y suis habitué. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle est agréable à regarder, mais elle fait partie de lui. Elle marquera son corps à vie et j'en ai conscience. Les cicatrices de mon Sectumsempra par contre... difficile de ne pas me sentir coupable lorsque je les regarde. Il en a notamment une qui part du milieu de son torse et remonte jusqu'à son oreille droite qu'il m'est impossible d'ignorer. Quand il avait les cheveux longs, elle était cachée, mais plus maintenant.
— Pourquoi tu me regardes comme ça ? me demande Drago avec un regard suspicieux.
— Pour rien. T'es beau.
La rougeur qui s'empare de ses joues est adorable. Je ne peux résister à l'envie de l'attraper par la taille pour le détourner de ses fourneaux. Et m'emparer de ses lèvres. Cette fois, ce n'est pas un petit baiser « bon retour à la maison », je viens directement chercher sa langue. Je ne m'en lasserai jamais. De son goût, de son odeur, de la douceur de sa peau. Je le sens chercher sa baguette sur le plan de travail pour arrêter ses sorts avant de plonger ses mains dans mes cheveux.
Il est devenu rare qu'on s'embrasse comme ça. À en perdre haleine. À cause de nos disputes, j'en suis venu à éviter les contacts physiques trop appuyés, les baisers trop passionnés. Mais pour une fois, je n'ai pas ce nœud dans le ventre qui a tendance à apparaître dès que le contact se fait trop intime. Je n'ai ni les mains moites, ni l'esprit qui s'emballe dans mille et un scénarios catastrophe.
J'ai juste envie de le toucher. De sentir son corps contre de le mien. De lui montrer que je l'aime. Emporté dans mon élan, je fais glisser mes lèvres sur sa joue, le contour de sa mâchoire, jusqu'à son cou, juste en dessous de son oreille. Sa respiration se fait plus profonde, plus rapide. Il a glissé une de ses mains sous mon pull, elle est fraîche dans mon dos. L'autre est enfouie dans les cheveux.
— Merlin... soupire-t-il alors que je commence à suçoter sa peau.
Ses doigts agrippent mes cheveux, me maintenant en place comme s'il avait peur que je me recule. Il a tourné la tête pour me laisser un meilleur accès à son cou. Ma main droite a naturellement trouvé le chemin de sa cuisse pour remonter une de ses jambes sur ma hanche. Il est maintenant acculé au plan de travail. Les soupirs qu'il laisse échapper m'électrisent. Je le sens bander et j'essaye de ne pas penser au fait que mon propre corps refuse – comme d'habitude – de réagir de cette manière. Ce n'est pas grave, profite juste du moment. Ça n'a pas besoin d'aller plus loin. Tout va bien se passer.
Mais je sais qu'il veut plus. Qu'il s'attend à plus. Il n'attend que ça. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi je ne suis pas capable de juste... Merde, merde, merde. J'ai chaud. Et pas dans le bon sens. J'essaye de me calmer en nichant mon nez dans le creux de son cou. Pour respirer sa peau.
— J'ai tellement envie de toi...
Tout d'un coup, les souvenirs remontent sans que je puisse les contrôler. Cette nuit-là. Le silence. Son corps sous le mien. Ses larmes. Le lit vide. La douleur. La solitude. Mon coeur en mille morceaux.
Je me recule brusquement, comme si on m'avait brûlé. Face à moi, Drago me fixe la bouche ouverte et je ne saurais dire s'il a l'air surpris ou blessé. Sans doute les deux. Il m'est déjà arrivé de mettre fin à des étreintes de façon un peu précipité, mais jamais aussi... vivement.
— D-désolé, je bégaye. J-j-je...
— Je te dégoûte en fait, me coupe Drago. C'est ça ?
— Non, non. Pas du tout ! Drago, je...
— Tu quoi ?
— C'est juste que je me suis laissé emporter sans m'en rendre compte et...
— Et en quoi c'est une mauvaise chose ? Est-ce qu'on pourrait pas justement se laisser...
Il s'interrompt, puis secoue la tête en reprenant plus bas :
— Tu sais quoi ? Laisse tomber. On ne va pas ravoir cette conversation.
Je me mords les lèvres. Il m'en veut. Et moi aussi à sa place je m'en voudrais. D'ailleurs je culpabilise. Je tente de me rattraper alors qu'il reprend sa baguette avec vraisemblablement l'idée de continuer sa cuisine comme si de rien n'était.
— C'est pas toi, OK ? C'est...
— Comment ça, pas moi ? grogne-t-il en braquant ses yeux orage sur moi. Tu m'as pourtant bien fait comprendre que c'était ma faute ! Parce que à tes yeux, je ne suis pas prêt, ou plutôt notre couple n'est pas prêt, mais en vrai celui qui cloche c'est moi ! Tu le sais, je le sais, on peut arrêter de faire semblant, c'est bon !
— Drago...
— Mais tu sais quoi ? J'en ai marre Harry ! J'ai pas besoin que tu me surprotèges et que tu fasses mon bilan psy ! Et le pire en plus, c'est que je m'attendais même pas à ce qu'on aille plus loin ! Tu me touches tellement pas que j'en suis au point où je prends ce que tu me donnes !
Putain... C'était justement ce que je voulais éviter. Je suis vraiment le roi des cons. Je ne peux pas m'empêcher de toujours tout gâcher.
— Et non, je vais pas m'excuser d'avoir osé dire que j'avais envie de...
— JE SAIS !
J'ai hurlé. Tellement fort que Drago s'en retrouve muet.
— Je sais que t'es prêt ! Je sais que t'as envie de baiser ! Je sais ! Mais est-ce que moi, j'ai le droit de pas avoir envie en fait ?
Ses sourcils blonds se froncent. Il me dévisage. Cette fois, je craque. Je n'en peux plus. Je déballe tout. Et une fois que j'ai commencé, je ne peux plus m'arrêter.
— Je ne PEUX pas, Drago. Parce qu'à chaque fois, je peux pas m'empêcher de penser à ce qu'il s'est passé l'an dernier ! Parce que la dernière fois qu'on a couché ensemble, tu t'es mis à pleurer ! Et je comprenais pas pourquoi et je savais pas quoi faire ! Et le lendemain, je me suis réveillé tout seul ! T'étais parti ! Et j'arrive pas à oublier, Drago ! J'essaye, vraiment, mais... t'étais plus là et... et t'avais pleuré comme si... je peux pas... c'est...
Je n'arrive plus à faire des phrases cohérentes. Les larmes me piquent les yeux, je me détourne. C'est trop dur de le regarder en face. Le silence emplit la cuisine. Il n'y a plus que le son des pommes de terre qui dorent – ou peut-être brûlent – dans la poêle.
— Tu te fous de ma gueule ?
Sa voix est glaciale. Tranchante. Je ne crois pas qu'il m'ait un jour parlé de cette manière. Pas depuis Poudlard en tout cas.
Je ne sais pas quoi lui répondre. Je ne comprends pas pourquoi il me regarde avec une telle... est-ce réellement de la haine ? Ou juste de la colère ? Du mépris ?
— Ça fait des semaines, voire des mois que tu me fais croire que c'est moi le problème alors que depuis le début, tu n'avais juste pas envie ?
Merde. Quand il le dit comme ça, je passe vraiment pour le pire des connards. Mais c'est plus compliqué que ça. Je pensais réellement que notre couple n'était pas prêt pour cette étape. Du moins, je l'ai pensé pendant un temps. Au début. Mais c'est vrai que ces dernières semaines... c'était devenu plus une excuse qu'autre chose.
— Tu as vraiment osé utilisé Azkaban contre moi parce que tu n'assumais pas de dire que tu n'étais pas prêt ?
Il ne me regarde même plus. Il s'est retourné, face à la cuisinière et remue mécaniquement les pommes de terre.
Il faut que je dis quelque chose. Ce n'était pas mon intention, ce n'était pas calculé. Je me suis juste laissé... emporter. J'ai peur. Peur de le perdre. Encore. Peur de me réveiller seul. Encore.
— Drago, je...
— Tire-toi de ma cuisine.
Il ne prend même pas la peine de tourner la tête pour s'adresser à moi.
— Laisse-moi t'expliquer.
— Harry, s'il te plaît.
Il n'y a plus de colère dans sa voix. Il n'y a absolument aucune émotion. C'est comme s'il s'était renfermé tout d'un coup. Je comprends que c'est sans espoir. Même si je parle, il ne m'écoutera pas. Je dois le laisser se calmer. Oui, c'est la meilleur chose à faire.
— Je... je vais t'attendre dans le salon. Tu n'auras qu'à venir quand tu...
— C'est ça, marmonne-t-il.
J'ai une boule dans la gorge et le ventre noué. Je ne sais pas ce qui est le plus douloureux : l'indifférence de sa voix, sa demande ou le fait qu'il ne me regarde pas. Comme si je n'existais pas.
***
Et voilà ! Ils ont encore beaucoup de choses à régler les deux loulous, mais bon ils vont finir par y arriver !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro