Chapitre 32 : Drago
Bonjour,
J'espère que vous allez bien ^^
Aujourd'hui on retrouve enfin Drago !
Bonne lecture
*****
Oui je veux être avec toi.
J'ai jamais pu arrêter de t'aimer.
Je t'aime depuis si longtemps que je ne sais même plus comment c'est de ne pas t'aimer.
Tu es l'amour de ma vie.
Ça fait dix ans que je t'aime.
Je t'aime.
Ces mots tournent dans ma tête depuis hier soir. Et alors que l'eau brûlante coule le long de mon corps endolori, je ne peux m'empêcher de sourire.
Je suis aussi heureux que terrifié. J'ai l'impression d'être dans un rêve. Non, c'est mieux qu'un rêve. Je n'aurais même pas osé imaginer qu'Harry puisse me faire une telle déclaration. Je n'arrive toujours pas à y croire. C'est surréaliste.
Et pourtant il m'aime. Pour de vrai. Il a cherché ma lettre. Il l'a trouvée. Et après l'avoir lue, il est venu directement chez moi. Ce n'est pas possible. Ça ne peut pas être vrai. Deux semaines auparavant, il me haïssait. Il pensait que je l'avais abandonné sans même un mot d'au revoir. Et moi, je m'étais fait une raison. J'étais prêt à abandonner. J'avais abandonné. Et pourtant ce matin, Harry était dans ma cuisine. Et il m'a redit qu'il m'aimait.
Je coupe l'eau, sors de la douche et attrape la serviette après l'avoir réchauffée d'un coup de baguette. Mon reflet dans le grand miroir de la salle de bain me surprend. Pendant un instant, j'avais oublié. Mes cheveux. La brûlure des liens magiques sur mes poignets. Les marques tantôt violacées, tantôt orangées sur mon corps. Je suis passé à l'hôpital hier, juste avant de rentrer chez moi. Ils m'ont ressoudé une côte fêlée, m'ont remis le nez en place et m'ont prescris une batterie de potions destinées à me remettre sur pied.
Que penserait Harry s'il me voyait dans cet état ? Il serait horrifié. Moi-même je me dégoute. Je déteste ce que je vois dans le miroir. Comme si je n'avais pas assez de mes cicatrices et de la Marque. J'ai l'impression de me revoir il y a sept ans, à ma sortie d'Azkaban. La seule différence, c'est sans doute le poids. À l'époque, j'étais passé sous la barre des 50 kg, ce qui considérant ma taille, était particulièrement préoccupant. J'ai mis des mois à réapprendre à m'alimenter.
Je ne sais plus où j'en suis, ni ce que je veux. C'est trop d'informations d'un coup, trop de changements. Tout va trop vite. Je suis complètement perdu. D'un côté, je suis heureux, mais de l'autre, je suis en colère qu'il soit venu à l'improviste. J'aurais aimé pouvoir me remettre seul, retrouver mes marques, aller voir mon psy. Sauf qu'Harry est actuellement assis dans mon canapé et qu'il s'attend sans doute à ce qu'on ait une conversation. Sur nous.
Qu'est-ce que je vais lui dire ? Je crois que je ne suis pas prêt pour ça. Et pourtant, ça fait dix ans que j'attends ce moment, si ce n'est plus. Je devrais être impatient. Alors pourquoi j'ai si peur ? Pourquoi j'ai peur de retourner dans le salon et d'affronter à nouveau son regard ?
Est-ce qu'il m'aime vraiment ? Ou est-ce que ce n'est pas encore un piè... Non. Stop. Ce n'est pas un piège. C'est dans ma tête. C'est toujours dans ma tête. Je me mets à croire que le monde entier m'en veut et cherche à se venger de moi. Et en même temps... il y a un fond de vérité. C'est ça qui est le plus difficile. Trouver la limite entre la méfiance saine et celle complètement exagérée. J'ai le droit de me méfier, mais il ne faut pas que je commence à croire que tout le monde fait partie d'un complot destiné à m'humilier et à me tuer.
Je t'aime depuis si longtemps que je ne sais même plus comment c'est de ne pas t'aimer. Tu es l'amour de ma vie. Ça fait dix ans que je t'aime.
Je me répète ces phrases. Harry m'aime. Harry veut être avec moi. Il n'est pas là pour se venger. Il m'aime. Il a dit que j'étais l'amour de sa vie. L'amour de sa vie.
Les larmes me montent aux yeux. Personne ne m'a jamais dit des choses pareilles. C'est trop. Trop. Beaucoup trop. Je ne suis pas prêt à recevoir autant de... d'attention ? D'amour ? Je ne le mérite pas. Je n'ai jamais mérité Harry. Il a toujours été hors de ma portée. Je ne suis pas assez bien pour lui. Il est tellement... lumineux. Tellement fort. Et courageux. Alors que moi je suis... faible, lâche et sombre. Qu'est-ce qu'il peut bien aimer chez moi ? Je ne comprends pas.
Je soupire. Il faut que j'arrête de réfléchir. Et que j'aille lui parler. Il a raison. Il faut qu'on parle. Je m'habille rapidement, revêt une robe de sorcier noire très ample que j'apprécie particulièrement porter les week-ends. Je me fais violence pour ne pas me regarder une dernière fois dans le miroir et sors enfin de la salle de bain.
Harry est assis dans le canapé, il feuillette un magazine qu'il repose sur la table basse en me voyant entrer dans la pièce. Il porte la même chemise qu'hier, elle est toute froissée. Ses cheveux sont un véritable nid d'oiseaux. Ses yeux verts me détaillent, derrière ses lunettes rondes. Je me racle la gorge. Sois naturel, Drago. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Après, ça ira mieux.
Je prends place dans le fauteuil, préférant rester à bonne distance de lui. J'ai tellement envie de le toucher, de l'embrasser, de... Non. Ce n'est pas le moment. On sait ce que ça a donné la dernière fois. Parler. Il faut parler.
Mais pour dire quoi ? J'ignore par où commencer. J'appuie mes avants-bras sur mes genoux, croise les doigts de mes mains. Bien. Qu'est-ce que je fais maintenant ? Heureusement, Harry prend les devants.
— Ecoute je... je vais commencer si tu veux bien ?
Oui, je veux. À vrai dire ça m'arrange. Je hoche la tête.
— Tout d'abord, je voudrais m'excuser pour avoir débarqué sans prévenir comme ça, le soir, alors que tu venais de... enfin il y avait eu le procès et tout ça. Bref, j'ai pas réfléchi au fait que c'était sans doute pas le moment idéal pour une déclaration.
— C'est pas grave, le rassuré-je.
Bien sûr, j'étais surpris et absolument pas préparé à sa venue. Oui, il m'a fait peur et sur le moment, je n'ai pas su comment réagir, mais je ne regrette pas qu'il soit venu. Au contraire.
— Et je suis désolé d'avoir cru que tu étais parti sans un mot. Quand je me suis réveillé le matin, j'ai juste vu que tu n'étais plus là et j'ai... comment dire... disons que j'ai pété les plombs ? explique-t-il avec un petit rire gêné. Je sais que j'ai un gros problème avec l'abandon, que parfois j'imagine que les gens que j'aime vont m'abandonner sans raison parce que... enfin tu sais. Mes parents, Sirius... tout ça. Mais je travaille dessus ! Et bref, je suis sûr que si j'avais réfléchi cinq minutes, je me serais douté que tu avais laissé une lettre quelque part et je l'aurais cherchée tout de suite. Et on en serait pas là... J'aurais dû avoir plus confiance en toi.
— Tu n'as pas à t'excuser. C'est moi qui... suis parti comme un voleur. J'aurais dû te parler en face au face au lieu de te laisser une simple lettre. À ta place, j'aurais sans doute été aussi furieux.
D'ailleurs ce matin, en voyant qu'Harry n'était plus dans le lit, j'ai eu peur. Peur qu'il soit parti. Exactement comme moi j'étais parti. Alors qu'il était simplement dans la cuisine en train de boire un café.
— Et concernant... ce qu'il s'est passé ces derniers jours. Je comprendrais que tu m'en veuilles et que... enfin tu aies changé d'avis. Tout ce que... tout ça, c'est à cause de moi et... tu as le droit de ne pas vouloir me pardonner et de...
— Ce n'est pas ta faute. Même si oui, notre conversation m'avait... enfin tu sais. C'est moi qui ai lancé des sorts en monde moldu. C'était stupide. J'aurais pu simplement... je sais pas, donner un coup de pied dans une poubelle si j'avais vraiment besoin de me défouler. D'habitude, je fais toujours attention parce que... enfin tu sais, à cause de ma situation. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris à ce moment-là. En tout cas ce qui est sûr, c'est que tu n'es absolument pas responsable.
J'insiste sur cette dernière phrase. Je ne veux pas qu'il se sente coupable. Le seul coupable, c'est moi. C'est moi qui suis devenu un Mangemort. C'est moi qui ai lancé ce sort sur une Moldue, même si c'était accidentel. Personne ne m'a forcé à sortir ma baguette. J'ai agi de plein gré. L'esprit ailleurs et le cœur brisé peut-être, mais ça n'excuse rien.
— Ouais, enfin si j'avais accepté de te parler au lieu de t'envoyer chier, t'aurais pas passé dix jours en prison, marmonne-t-il.
Je lève les yeux au ciel. Saint Potter ne peut décidément pas s'empêcher de porter le poids du monde sur ses épaules.
— Ce n'est pas toi qui m'a arrêté, Harry ! Pas toi qui a volontairement « oublié » de réviser mon dossier. Pas toi qui m'a emmené à Azkaban. Alors arrête, s'il te plaît.
Il se renfrogne et se laisse glisser contre les coussins.
— OK.
Bien. Je soupire. Mais mon répit est de courte durée parce qu'il reprend la parole :
— Quand j'ai su que... tu avais été arrêté et envoyé à Azkaban, j'ai cru que... vraiment, si je m'étais écouté, j'aurais débarqué au Bureau des Aurors pour tous les... les tuer je pense. Sincèrement. Et après quand Hermione m'a raconté comment ils te traitaient en prison, je... Te savoir là-bas, ça m'a... Vraiment.
Fini tes phrases, Harry. Mais j'ai compris l'idée générale. Je me sens rougir. Il s'inquiétait vraiment pour moi ? Alors qu'à ce moment-là, il ne savait même pas pour la lettre.
Je laisse un silence s'installer avant de trouver les mots.
— Tu sais ce qui m'étonne le plus ? C'est que ceux qui sont les plus abjects avec moi, ce ne sont jamais ceux à qui j'ai vraiment fait du mal. Granger m'a défendu, Weasley pareil, même chose pour toute sa famille à son anniversaire. Pareil pour toi... Les Aurors, les gardiens, les prisonniers. La plupart, je les connaissais même pas.
— Des enfoirés, grogne Harry.
Je relève la tête, cherche son regard.
— Je les comprends, tu sais ? Je sais ce que j'ai fait.
— T'étais mineur.
— Et alors ? Toi aussi. Il y avait plein de sorciers qui étaient mineurs pendant la guerre et ça ne les a pas empêché de se battre du bon côté.
— Ça arrive à tout le monde de déconn..
— Harry, le coupé-je. Je ne veux pas que tu me cherches des excuses. Je n'ai pas d'excuses. Des circonstances atténuantes, peut-être, mais rien n'excuse ce que j'ai fait. Je n'ai pas déconné comme un adolescent. Déconner, c'est quand on organise une bataille de Bavboules dans la Salle Commune, quand on insulte un prof ou qu'on triche à l'examen d'Arithmancie. Prendre la Marque, jurer allégeance à un mage noir et essayer de tuer quelqu'un, ce n'est pas « déconner ».
Étrangement, ça me fait du bien de lui dire tout ça. Je ne veux pas qu'il me voit comme un innocent ou une victime. Enfin, oui, je suis une victime et si je n'avais pas obéi, je serai peut-être mort mais... Je suis aussi coupable.
— Aujourd'hui, on m'humilie et on m'insulte parce que je suis gay, mais il n'y a même pas dix ans, j'étais exactement comme eux. Alors oui, j'étais jeune, c'est vrai. Mais ça ne me rend pas moins responsable. Oui, mes parents ont leur part de responsabilité, oui j'ai été éduqué d'une certaine manière, mais personne ne m'a jamais mis la baguette sous la gorge pour que je traite la moitié de Poudlard de Sang-de-Bourbe.
Cette tirade est accueillie par un silence. Harry me dévisage, les yeux plissés. Je le regarde aussi. Sa cicatrice attire mon regard. Cette fameuse cicatrice. Ce symbole. Elle lui barre le visage, de la racine de ses cheveux jusqu'au creux de sa joue et zigzague comme un éclair une nuit d'orage.
— J'ai tué quelqu'un.
Je ne m'attendais pas à cette réponse. Mon premier réflexe est bêtement de chercher à le rassurer. Comme s'il en avait besoin.
— C'était... c'était un mage noir. Il n'avait plus rien d'humain.
— Mais il était quelqu'un. Et je l'ai tué. Pire que ça, je suis né dans le seul et unique but de le tuer. C'était mon destin. Tuer ou mourir.
Au final, il aura fait les deux.
— J'ai tué un homme. J'ai blessé des tas de gens. Parfois mortellement. Je t'ai blessé, toi. Et on ne parle pas de triche au Quidditch ou d'une bagarre de collégiens. J'ai failli te tuer. Et tu serais mort si Rogue n'avait pas été là.
Je n'ai rien à répondre à ça. Si ce n'est que lorsqu'il m'a lancé le Sectumsempra, j'étais sur le point de lui lancer un Doloris. Ni l'un ni l'autre n'avions d'excuse ce jour-là.
— Mais toi, tu le faisais pour te protéger et protéger les autres.
— C'était la guerre. Et on était des enfants. Je ne m'en rendais pas compte à l'époque, parce que j'avais l'impression d'être adulte, mature, en âge de me battre. Mais aujourd'hui, je me rends compte qu'on était tous que des gosses.
C'est vrai. Je me suis aussi parfois fait cette réflexion. On était trop jeunes. À seize ans, dix-sept ans. Et les adultes, ils auraient dû nous protéger. Mes parents auraient dû me protéger. Mon père aurait dû me protéger. J'étais son fils unique. Et pourtant, il s'est servi de moi dans son propre intérêt. Il n'a jamais rien fait pour me venir en aide. Alors que j'étais un enfant. Son enfant.
Quand j'ai pris la Marque, il était en prison, je veux bien lui accorder ça. Mais après ? Quand le Seigneur des Ténèbres vivait chez nous. Quand il m'appelait à lui pour me forcer à assister aux séances de tortures, aux meurtres et aux repas de son serpent. Quand il me punissait pour avoir été faible et lâche. Quand je me tordais de douleur, que je hurlais à la mort et que mes ongles raclaient le parquet du grand salon, où était mon père ? Juste là. Que faisait-il ? Rien. Il détournait les yeux. Il n'y a que ma mère qui a essayé de s'interposer. Et là encore, mon père n'a rien fait. Pas un geste pour l'aider.
Les parents d'Harry ont donné leur vie pour le protéger, quand bien même ils savaient très bien que cela n'empêcherait pas le Seigneur des Ténèbres d'atteindre leur fils. Mon père a regardé. Il aurait pu m'aider à m'enfuir, me confier à l'Ordre, se sacrifier pour me protéger. Mais il n'a rien fait. Rien du tout. Je ne lui pardonnerai jamais.
Mais on s'éloigne un peu du sujet. Ou peut-être pas. Parce que ça fait partie de notre histoire et que ni l'un ni l'autre ne devons l'oublier. Je décide malgré tout de remettre sur le tapis l'épisode d'hier.
— Tu pensais vraiment ce que tu as dit ? Hier soir.
— Chaque mot, répond Harry avec une assurance impressionnante.
Encore une fois, mes joues me brûlent. Il semble tellement sûr de lui, c'est déstabilisant.
— Je suis désolé mais... je crois que j'ai du mal à te croire, bégayé-je lamentablement.
— Pourtant c'est la vérité. Je t'aime Drago. Et je veux être avec toi. Si c'est toujours ce que tu veux.
Bien sûr que je le veux. C'est ce que j'ai toujours voulu. Le regard brûlant d'Harry devient difficile à soutenir.
— Pourquoi tu... Enfin qu'est-ce qui...
— Qu'est-ce qui me plaît chez toi ? devine-t-il avec un petit rire.
Il soupire, se gratte la cicatrice, écarte les jambes dans le canapé pour se mettre à l'aise. Je suis mort de honte. Je n'aurais jamais dû demander ça. Maintenant il va...
— J'aime ta fierté, ta manière de garder la tête haute et comment tu arrives à paraître indifférent à ce qui se passe autour de toi. Moi je suis incapable de faire ça. J'aime... la façon dont tu t'occupes de moi. J'aime quand tu es franc avec moi. J'aime... Je sais pas. Tes faiblesses. J'aime que tu ne sois pas parfait et que tu ne veuilles pas que je le sois non plus. Avec toi, j'ai pas à me cacher, je n'ai pas besoin de faire semblant d'être invincible. J'aime ta magie, aussi, me demande pas pourquoi.
— Arrête, murmuré-je.
— Et je ne te cache pas qu'à mes yeux, tu es le plus bel homme du monde.
Stop. Ça fait trop. Comment il peut dire ça ? Aussi naturellement. On ne dit pas ces choses-là. Il est vrai que j'ai écrit des mots similaires, mais ce n'est pas pareil. Je ne sais plus où me mettre. Ça le fait rire.
Il se lève du canapé. Je sais déjà ce qu'il s'apprête à faire. J'appréhende. Mais je ne fais pas un geste pour le repousser lorsqu'il s'accroupit face à moi et prend mes mains dans les siennes. Mon cœur va lâcher si ça continue. J'en tremble.
— Je t'aime. Je veux être avec toi. Je te le répéterai tous les jours s'il le faut, toutes les heures, jusqu'à ce que tu me crois. Je t'aime parce que tu es toi. Avec ton passé. Je ne vais pas te dire que ça n'a pas d'importance, parce que ça serait faux. C'est important. Et non, j'aurais pas voulu sortir avec le toi de seize ans qui était un vrai connard, même si à cette époque j'étais déjà un peu amoureux de toi. L'homme que j'aime, c'est le Drago de maintenant. Avec ses regrets, ses cauchemars et... tout le reste.
Je fixe nos mains entrelacées. Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point ses mains étaient plus larges que les miennes. Plus fortes. Ses pouces me caressent timidement. Mon cœur s'affole. Je crois que c'est le moment d'être honnête.
— J'ai peur.
Je fais une pause.
— Harry, tout ça... ça me terrifie. Toi, nous, les gens...
— Moi aussi, j'ai peur. Mais on n'est pas obligés d'aller trop vite. On peut... essayer de trouver notre rythme. Trouver notre équilibre à nous. Y aller petit à petit.
J'ignore si ça me rassure ou si ça m'effraye encore plus qu'il avoue être dans le même état que moi. Mais j'aime ce « nous » dans sa bouche. Nous. Lui et moi. Nous. Petit à petit. Je pense que ça me conviendrait. Ne pas brûler les étapes.
— Est-ce que tu m'aimes encore ? s'inquiète-t-il soudainement.
Cette fois, je relève les yeux. Tout ce vert. Si étincelant, si lumineux. Il a les plus beaux yeux du monde.
— Bien sûr.
Il sourit. Je souris en miroir, sans pouvoir m'en empêcher. On doit avoir l'air bêtes tous les deux, comme ça. J'aimerais qu'il m'embrasse. Mais il n'a visiblement pas terminé avec ses questions.
— Alors c'est oui ? On essaye ?
— C'est oui.
Cette fois, ça aurait vraiment été le bon moment pour m'embrasser. Pourtant il se recule d'un coup et se relève. Je fronce les sourcils. À quoi joue-t-il exactement ? Je serre les dents, cherchant à dissimuler ma vexation.
— Cool. Bon bah... je passe te chercher à vingt heures ?
Et sur ces mots, il me plante là. Il récupère sa veste, sa baguette et sort de chez moi comme si tout était normal. Comme si on ne venait pas d'avoir une conversation extrêmement importante et intime. Comme s'il ne venait pas de manquer une occasion parfaite de m'embrasser !
« Cool ». C'est ça qu'il répond ? Je lui dis enfin que oui, je veux être avec lui, et il me répond « cool » ? Mais qu'est-ce qui ne va pas chez lui ?! On a pas douze ans, la moindre des choses c'était de m'embrasser pour sceller cette décision ! Je ne demandais pas à baiser sauvagement sur le canapé, juste un baiser par Salazar ! C'est trop demander ?!
Je fulmine en m'enfonçant dans mon fauteuil. Quel con. Vingt heures. Qu'est-ce que je vais faire jusqu'à vingt heures moi ? Il n'est même pas dix heures du matin. Et qu'est-ce qu'il veut faire exactement ? Un rendez-vous, j'imagine. Un rendez-vous amoureux.
Merlin, c'est un rendez-vous. Un vrai rendez-vous ! Je réalise enfin ce que ça signifie. C'est un rendez-vous. Il passe me chercher à vingt heures. De la colère, je passe très vite à l'appréhension. Et l'excitation.
J'ai rendez-vous avec Harry.
*****
Merci d'être toujours au RDV !
Mais je dois vous dire que je n'ai écrit que le chapitre 33 et pas la suite. Le chapitre 33 marque la fin de la partie 3 "Malentendus". La partie 4 qui n'a pas encore de titre sera la dernière partie de cette fanfiction et se centra sur - vous l'avez deviné - le couple de Drago et Harry. On fera encore une fois un bond dans le temps, mais plus petit, seulement 3 mois. Histoire qu'ils aient passé l'étape des premiers dates. L'enjeu sera bien évidemment : comment consolider cette relation, comment la faire durer et fonctionner en tant que couple et partenaires de vie.
Bref, je sais pas trop quand j'aurais le temps d'écrire cette partie 4. Mon mois de décembre risque d'être un peu chargé donc ne vous y attendez pas avant janvier je pense.
A la semaine prochaine pour le chapitre 33 !
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