Chapitre 26 : Harry
Bonjour !
J'espère que vous allez bien ^^
Après le point de vue très dramatique de Drago la semaine dernière, revoici le point de vue d'Harry qui promet... une suite compliquée.
Bonne lecture !
*****
— Comment il ose se pointer ici ? Qu'est-ce qu'il croit exactement ?! Depuis quand je lui dois des comptes ! C'est lui qui est parti ! C'est lui qui m'a laissé ! Il a pas le droit de revenir la bouche en cœur et s'attendre à... je comprends même pas ce qu'il voulait, putain.
— Harry, calme-toi, me coupe Oscar avec autorité. Assieds-toi, tu me donnes le tournis.
Je soupire un grand coup, mais lui obéis. Je me laisse tomber dans le canapé. Oscar est assis dans le fauteuil face à moi. Il souffle sur son thé.
— Ecoute, je ne cherche pas à le défendre... mais bon, on peut comprendre qu'il était un peu choqué par la nouvelle. On est cousins après tout. Et on était proches à une époque. Je sais pas, s'il s'était mis à sortir avec un Weasley, comment tu aurais réagi toi ?
— Mais ça n'a rien à voir, je grogne. C'est pas moi qui me suis enfui comme un lâche...
Oscar lève les yeux au ciel, mais ne me contredit pas. J'apprécie qu'il n'insiste pas.
Je n'arrive toujours pas à y croire. Il n'y a pas une demi-heure, il était là. Sur mon palier. Et il demandait à entrer chez moi comme si de rien n'était. N'a-t-il donc aucun bon sens ? Comment a-t-il pu croire que j'accepterai de lui parler ? Que je serai content de le voir ?
Évidemment, je m'attendais à ce que la nouvelle concernant Oscar et moi lui fasse quelque chose, mais pas à ce que ça le pousse carrément à traverser la Manche pour frapper à ma porte ! Et après, on dit que c'est moi qui agis sans réfléchir !
Je revois son visage humide de larmes. Pourquoi il pleurait ? Il n'a pas le droit de pleurer ! C'est lui qui m'a brisé le cœur ! C'est lui qui a détruit tout ce qu'on avait réussi à construire ensemble ! Pourquoi tout d'un coup exprimer des regrets ? Ça n'a aucun sens.
Le pire, c'est que je sais parfaitement que je ne suis pas indifférent. Pendant une seconde, quand je l'ai vu assis sur les marches, j'ai été heureux. Tellement heureux de le voir. Et puis, je me suis souvenu. Il m'a abandonné. Il m'a abandonné alors qu'il savait que c'était la seule chose que je ne pourrais jamais lui pardonner.
On a fait l'amour, il a pleuré dans mes bras. Cette nuit-là, j'ai cru qu'il m'aimait. Mais le lendemain matin, il n'était plus là. Il était parti. Comme tous les autres.
— Tu aurais peut-être dû accepter de lui parler, lâche Oscar en haussant les épaules.
— Tu veux vraiment qu'on parle de la fois où on a croisé ton ex chez Fleury et Bott ?
— C'est... C'est complètement différent.
— Je ne te fais pas la morale quand tu te caches derrière les étagères pour pas croiser Harry, alors ne commence pas à me rapprocher d'avoir refusé de parler avec Drago, OK ?
Oscar marmonne quelque chose dans sa barbe, mais n'insiste pas. Je soupire. Il n'y en a vraiment pas un pour rattraper l'autre. C'est sans doute pour ça qu'on s'entend aussi bien.
— Il t'a encore écrit cette semaine ? je demande, maintenant que le sujet est lancé.
— Ouais et j'ai cramé l'enveloppe.
On se ressemble décidément beaucoup trop. Enfin, Drago n'a même pas pris la peine de m'écrire. Mais s'il l'avait fait, je me serais certainement débarrassé de ses lettres, comme j'ai fait avec toute notre correspondance. Je ne veux pas de ses excuses, je ne veux même pas connaître ses raisons. C'est lui qui est parti. Il a perdu le droit de m'adresser la parole.
Pour Oscar et Harry, c'est différent. Ils étaient bien ensemble. Et c'est Oscar qui est parti en découvrant qu'Harry l'avait trompé. Je pense quand même qu'il devrait écouter ce qu'Harry a à dire. Ça faisait dix ans qu'ils étaient ensemble. Depuis Poudlard. On ne tire pas un trait sur une si longue relation sans une dernière conversation.
— Tu devrais peut-être les lire, tu sais ?
— Pourquoi ? Tu veux que je retourne avec lui ? Tu t'es déjà lassé de mon cul ?
— C'est pas...
— Arrête. Tu sais quoi ? C'était mieux quand on ne parlait ni de mon ex, ni de mon cousin.
Il a raison. Et d'ailleurs, je n'ai plus du tout envie de parler de Drago, ni même de penser à lui, puisqu'Oscar s'est levé du fauteuil pour se rapprocher de moi. Il s'assoit carrément sur moi, ses jambes de part et d'autre de mes hanches. Je m'enfonce dans le canapé, faisant courir mes mains sur son dos pour finir par lui attraper les fesses. Il m'embrasse passionnément. Voilà une distraction qui fonctionne à tous les coups. Je ne vais pas me plaindre.
— J'ai envie de toi, Harry..., murmure-t-il à mon oreille.
Je ne fais même plus attention au fait qu'il répète toujours beaucoup trop souvent mon prénom, particulièrement quand on couche ensemble. Je ne suis pas con, j'ai compris pourquoi il fait ça. Je sais que dans sa bouche, « Harry » c'est jamais vraiment moi. Au début, ça me gênait un peu, mais on s'habitue. Et puis, c'est pas non plus comme s'il murmurait le prénom d'un autre.
***
On frappe à ma porte. Je récupère un sous-vêtement propre dans ma commode et retrouve mon pull sur le canapé. Qu'est-ce qu'on me veut encore ? Le pire, c'est que la personne insiste.
— Harry ! C'est moi !
C'est la voix de Ron. Je m'observe de la tête aux pieds dans le miroir de l'entrée pour vérifier que je suis décent. On voit clairement que je viens de m'envoyer en l'air, mais ça passe. Je pense pouvoir compter sur Ron pour ne pas faire de commentaire. Je termine de refermer mon jean avant de lui ouvrir.
— Enfin par les couilles de Merlin, qu'est-ce qu-
Il s'arrête, me détaille de haut en bas avant de lever les yeux au ciel.
— Tu sais quoi ? Ne dis rien. Je peux entrer ? C'est important.
Oscar est encore dans le lit. Je récupère ma baguette sur la commode de l'entrée, histoire de faire disparaître ses vêtements qui traînent encore dans le salon. Ou plutôt les déplacer dans la chambre. Il ne me pardonnerait pas de réduire à néant ses fringues trop chères. Ceci fait, je me décale pour laisser Ron entrer.
Il est en uniforme et ne prend même pas la peine de retirer sa cape. En ce moment, il se laisse pousser la barbe. Je trouve que ça lui va bien. Ça fait plus adulte, plus mature. Et c'est sexy, même si évidemment je lui dirais pas.
— Bon. Je sais pas comment te dire ça alors... je vais être direct. Drago a été arrêté. Il a lancé un sort à une moldue. Un truc pas très grave, elle a été soignée et oubliettée, mais bref... il dit que c'est un accident mais...
Je ne peux masquer ma surprise. Je dois avoir les yeux qui me sortent de la tête. Qu'est-ce qu'il s'est pass... Non. Ça ne me concerne pas. Ça ne me concerne plus.
— Et en quoi ça me regarde ? je coupe Ron d'un ton plus froid que je le voulais.
— Et bien considérant qu'il a été arrêté à deux rues de chez toi, qu'il refuse de dire pourquoi il est venu en Angleterre sans le signaler comme il est supposé le faire... Dis-moi si je me trompe, mais il est venu ici non ?
Je hoche la tête en serrant les dents. Oscar avait réussi à me faire temporairement oublier cette histoire, mais le répit aura été de courte durée. Mais en quoi c'est mon problème s'il lance des sorts à des moldus en sortant de chez moi ?
— Et alors ? Il se démerde.
— Harry, je pense que tu comprends pas bien la gravité de la situation. Je ne devrais même pas t'en parler, j'espère que tu en as conscience.
— Alors pourquoi tu m'en parles ?
—Harry ! Je sais que ça s'est mal terminé entre vous, mais tu veux bien réfléchir cinq minutes ? Drago est un Mangemort, il a blessé une moldue ! Il dit que c'est un accident mais par Merlin, qui va le croire ? Tu sais ce qu'il risque ? Tu sais combien d'Aurors et de membres du Magenmagot rêvent de le coffrer ? Ça fait des années qu'ils attendent une occasion pareille ! Alors dis-moi Harry, pourquoi il se laisse faire ? Pourquoi il refuse de livrer le moindre souvenir qui pourrait attester la thèse de l'accident et de se soumettre au Véritasérum ? Pourquoi il fait ça ? Ou plutôt pour qui ? Qui il essaye stupidement de protéger ?
Moi.
Il fait ça pour moi.
S'il accepte le Véritasérum, on pourrait lui demander pourquoi il était en Angleterre. Il répondra sans doute que c'était pour me voir. Et si on lui demande pourquoi, il devra dire...
Je crois que j'ai besoin de m'assoir. Je me laisse tomber dans le canapé. Je ne comprends pas. Enfin si, mais... Cette histoire est allée beaucoup trop loin. Mais pourquoi a-t-il lancé ce sort sur cette moldue ? Un accident. On ne peut pas dire que notre conversation s'est bien terminée. Il aurait perdu le contrôle de sa magie ?
— Je sais qu'il t'a fait souffrir et que c'est un connard, mais je ne pense pas qu'il mérite de prendre cinq ans. Surtout si c'est vraiment un accident. Peut-être que non, j'en sais rien, peut-être qu'il a vraiment attaqué une moldue, mais... Il mérite mieux qu'un procès expéditif comme Si...
Ron s'interrompt. Je relève la tête.
— Comme Sirius, je termine. Tu peux prononcer son prénom.
— On sait jamais trop avec toi...
— Je sais.
Évidemment, je ne veux pas voir Drago en prison. Surtout si c'était un accident. Je le hais plus que jamais, mais... Il ne mérite pas ça. Rien que de l'imaginer à Azkaban ravive des mauvais souvenirs. Et encore, j'imagine que les siens sont bien pires que les miens. Il ne m'en a quasiment jamais parlé, mais je sais que son année à Azkaban est sans doute la pire de sa vie.
Oscar nous a finalement rejoint. Il s'est rhabillé et recoiffé, si bien que personne ne pourrait se douter qu'il était en train de baiser il n'y a pas cinq minutes. J'ouvre la bouche pour lui résumer la situation, mais il fait un geste de la main pour m'interrompre.
— J'ai entendu.
Il se place derrière le canapé et pose ses mains sur mes épaules. Ça me fait du bien.
— Qu'est-ce que tu veux que je fasse, Ron ? Pourquoi tu me dis tout ça ?
— Il faut que tu témoignes. Que tu dises qu'il était bien venu te voir et que vous avez eu une dispute. C'est ce qu'il s'est passé, hein ? Tu pourrais livrer au moins la toute fin de votre conversation, quelque chose qui ne dévoile pas votre... relation, mais qui prouve qu'il y a bien eu une altercation entre vous. Si tu déclares que le contenu de votre échange relève de ta vie privée, les jurés ne demanderont pas des détails.
— En quoi ça va aider ?
— Ça justifiera sa présence ici, même si ce n'était pas autorisé. Et surtout si toi, tu acceptes de confirmer publiquement qu'il était bien chez toi avant les faits, peut-être qu'il acceptera au moins de livrer ses souvenirs.
Je comprends. Je soupire. L'histoire se répète. Je me demande ce que les gens vont penser en me voyant encore une fois témoigner en faveur de Drago.
— Considérant qu'il est mon cousin, les jurés penseront sans doute qu'il était en colère d'apprendre qu'on était ensemble, avance Oscar en continuant de me masser les trapèzes. Ou une connerie du genre.
— Sans doute. Honnêtement, je pense pas que qui que ce soit devinera que vous avez... enfin qu'il y a quelque chose entre vous.
— Avait, je corrige Ron.
— Si tu le dis.
Je sens les mains d'Oscar se serrer l'espace d'une seconde.
— OK. Je vais témoigner. J'examinerai la fin de notre conversation dans une Pensine pour voir là où je peux couper le souvenir pour que ça soit pas trop... explicite.
Ron a l'air soulagé de me voir accepter. Je ne pensais pas qu'il appréciait Drago à ce point. OK, ça s'était bien passé à son anniversaire, mais ce n'est pas comme s'ils avaient vraiment eu le temps de devenir amis.
— Super, je vais dire ça à Hermione.
Je fronce les sourcils.
— Elle s'est proposée pour être son avocate.
Alors là, je tombe des nues. Bien sûr, Hermione a fait une formation d'avocate avant de s'occuper spécifiquement des droits des Créatures Magiques, mais qu'elle s'occupe volontairement de Drago ?
— Elle... Je lui ai raconté ce qu'il s'est passé et... tu la connais, elle supporte pas les injustices. Mes collègues... ils ont pas été tendres. Avec Dean, on a essayé de temporiser, mais... bref, Hermione est sur le coup.
Je n'ai pas besoin de détails. La colère gronde en moi. Tout d'un coup, j'ai envie de transplaner au Bureau des Aurors pour régler leur compte à ces salauds. Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? S'ils osent toucher encore une fois à un seul de ses cheveux, je ne suis pas sûr de pouvoir me contrôler.
— Bon, et comment ça se passe maintenant ? Il faut payer une caution ? Je peux demander à mon père de s'en occuper, propose Oscar, bien plus pragmatique que moi.
Ron ne répond pas tout de suite. Et ce silence soudain me terrifie. Non. Ce n'est pas possible. Ne me dites pas que... Ils n'ont pas le droit ! Ce n'est pas la procédure ! Pas pour des faits aussi légers !
— Il porte la Marque, Harry, me rappelle Ron comme si j'avais pu oublier ce détail. Il a été envoyé directement à Azkaban et il y restera jusqu'au procès.
— Procès qui aura lieu... ? demande Oscar.
— Dans dix jours. Hermione l'a fait refuser la comparution immédiate pour pouvoir préparer le dossier.
Dix jours. Dix jours à Azkaban. Heureusement, il n'y a plus les Détraqueurs, mais je ne suis pas naïf. Les sorciers ne sont pas connus pour bien traiter leurs prisonniers, surtout pas les anciens Mangemorts. Surtout pas quand ils portent le nom de Malefoy. Et qu'ils sont ouvertement gays.
Non, non, non. C'est un cauchemar. Il ne peut pas être là-bas ! Pas à Azkaban ! Pas encore !
— Il ne peut pas rester là bas ! Ils n'ont pas le droit de l'enfermer avant son procès !
— Si, ils ont le droit. Apparemment, ça faisait partie de sa peine la première fois.
Je manque d'air. Je l'imagine là-bas, dans une cellule froide et humide. Et c'est ma faute... Si j'avais... c'est ma faute. Si j'avais accepté de lui parler, il ne serait pas parti autant en colère et rien de tout ça ne serait arrivé. Il avait l'air tellement... perdu. Blessé. Désespéré. C'était forcément un accident ! Le Drago que je connais n'aurait jamais attaqué gratuitement une moldue ! Même pour passer sa colère. Non, c'est forcément une erreur. Un accident. Et c'est ma faute. Je l'ai envoyé là-bas.
— Harry, ça ne va pas ?
Oscar s'assoit à côté de moi et essaye de poser sa main dans mon dos. Je le repousse brutalement. Ne me touche pas. Que personne ne me touche. Je n'arrive plus à respirer.
Drago.
Lui il savait me calmer. Il savait comment faire. Je veux qu'il revienne. Rendez-moi Drago. Je veux Drago. Je me souviens de son souffle, de ses mains sur moi, de ses bras qui me serraient si fort. Mais il n'est pas là. Et c'est ma faute. Et si on n'arrive pas à le sortir de là ? S'il reste à Azkaban ? Non. Ils n'ont pas le droit. Je le ferais évader, je n'en sais rien, mais je... je ne peux pas le laisser là-bas. J'ai besoin de lui. Même si je le déteste. Même s'il m'a abandonné.
J'entends la voix de Ron comme si j'avais la tête plongée dans l'eau. Lointaine. Il s'est accroupi en face de moi, sans me toucher.
— Ça va aller, Harry. On va le sortir de là. Je te le promets. Tu m'entends ? Hermione a toujours été la meilleure. S'il est innocent, on le fera libérer.
Je n'ai pas assez de souffle pour répondre qu'il n'y a pas de « si ». Il est innocent. Je le sais.
— Ça va aller. Il a connu bien pire. Dix jours à Azkaban, c'est rien à côté. Il va s'en sortir, tu m'entends ? Et c'est pas ta faute, OK ? C'était un accident. Un accident. Tu m'entends, Ry ?
Je hoche la tête. Un accident. C'était un accident, je me répète. Ce n'est pas ma faute. Il va s'en sortir. Tout ira bien. Un accident. Que dix jours. Ça va aller.
******
Et voilà ça sera tout pour cette fois :)
Comme vous pouvez le constater, ça s'annonce mal pour Drago.
Rendez-vous la semaine prochaine pour savoir ce qu'il devient à Azkaban.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro