Chapitre 25 : Drago
Bonjour !
Je suis heureux de vous retrouver cette semaine pour un nouveau chapitre. Un chapitre décisif du point de vue de Drago.
Sans plus attendre, je vous souhaite une bonne lecture.
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Harry.
Sort.
Avec.
Mon.
Cousin.
Oscar.
Mon cousin par ma grand-mère, mais mon cousin quand même !
Ce n'est pas une rumeur. Ils l'ont tous les deux confirmés et il y a une putain de photo dans Sorcière Hebdo. Une photo où on les voit se rouler une pelle sur la piste de danse d'un bar. La qualité n'est pas optimale, mais je reconnaitrai Harry entre mille. Et Oscar aussi puisque c'est mon COUSIN.
Je ne comprends pas. Je ne sais même pas ce que je ressens. C'est totalement incompréhensible. C'est... insensé. Ça ne peut pas être vrai. C'est une plaisanterie, n'est-ce pas ? Harry ne peut pas être en couple avec mon cousin. Il n'a pas le droit ! Pourquoi ferait-il ça ? Quel message essaye-t-il de me faire passer cette fois ? Qu'est-ce que je dois comprendre ?
Sept mois. Sept mois que j'attends sa réponse, que je m'évertue à décrypter ses messages. J'ai relu et annoté son discours du 2 mai, essayant de lire entre les lignes. Je pensais qu'il me disait qu'il avait besoin de temps pour guérir et qu'il m'avait pardonné. Quand il a fait son coming-out, c'est devenu évident qu'il voulait me faire comprendre que, le jour où on serait enfin ensemble, il assumerait notre relation. Alors j'ai fait pareil, pour lui signifier que j'étais prêt à tout ça. Être avec lui publiquement.
Quand il a révélé être l'auteur de Lily Moon, j'étais survolté ! Cela signifiait qu'Adrian, c'était moi ! Ça voulait dire qu'il m'aimait ! Parce que Lily aime Adrian et que Lily c'est lui. Et puis j'ai lu le tome 4 et... Adrian est mort. C'est là que ses messages ont commencé à être incompréhensibles pour moi. Pourquoi me tuer ? Était-ce une façon détournée de me dire qu'il ne voulait plus vivre par procuration dans ses romans ? Que cette époque était révolue ?
J'ai attendu sa lettre. Tous les jours, je vérifie mon courrier. Mais il n'y a jamais rien. Je ne comprenais pas. Et en même temps, j'étais prêt à lui donner tout le temps dont il avait besoin. J'étais prêt à attendre un an, dix, vingt. Toute ma vie s'il le fallait. Pour lui. Pour avoir droit à une réponse.
Et aujourd'hui, j'apprends par Sorcière Hebdo qu'il se tape mon cousin. Pire, qu'ils ont une relation. Qu'ils sont en couple. Qu'est-ce que ça signifie, Salazar ? Quel est le sens caché de cette révélation ? Est-ce une provocation ? Aux dernières nouvelles, Oscar avait un petit ami. Un Harry d'ailleurs. Ça aurait fait bientôt dix ans. Est-ce un arrangement entre eux pour nous rendre jaloux, moi et l'autre Harry ? Ça ferait sens. Peut-être qu'Oscar avait des problèmes de couple et il a décidé d'utiliser mon Harry pour faire réagir le sien ? C'est crédible, non ? Si ça se trouve, ils ne couchent même pas ensemble ! Le baiser devait être une mise en scène. D'ailleurs pourquoi un photographe sorcier aurait mis les pieds dans un bar moldu ? Ils ont dû s'arranger pour qu'il soit présent.
J'aime cette théorie. Elle explique tout ! Mais quelque chose cloche. Pourquoi ne m'a-t-il pas simplement écrit ? Pourquoi met-il autant de temps à me répondre ? Compte-t-il le faire un jour ? Ou est-il encore en colère parce que j'ai préféré lui écrire plutôt que d'avoir une conversation en face à face ? En même temps, il me semblait avoir expliqué mes raisons dans ma lettre. Je ne vois pas ce que j'aurais pu écrire de plus. Aurais-je manqué sa réponse ? Le hibou se serait-il perdu et depuis tout ce temps, il attend la mienne ?
C'est à s'arracher les cheveux. Je tourne en tour dans mon appartement depuis ce matin, relisant sans cesse l'article de Sorcière Hebdo, examinant la photo volée sous toutes ces coutures. Je ne comprends pas. J'ai envie de pleurer.
Et si je m'étais trompé ? Et si... et si son absence de réponse signifiait... Et si c'était non ? Et s'il avait fait exprès de ne pas me répondre pour se venger ? Je suis terrifié. Plus je réfléchis et plus j'ai la certitude que quelque chose cloche. Je le sens dans ma chair. Et si c'était vrai ? Harry avec Oscar. J'ai du mal à respirer. Je les imagine tous les deux. S'embrasser, se toucher, baiser dans ce même lit où Harry et moi avons fait l'amour. Les larmes me piquent les yeux. Je ne veux pas savoir. Harry ne peut pas me faire ça ! Il n'a pas le droit ! Je croyais qu'il m'aimait ! N'est-ce pas... ? Il m'aime. Ou m'aimait ? Non.
Je ne sais pas. Je ne sais plus. Ce n'est pas possible. C'est un cauchemar. Je vais me réveiller. Je veux me réveiller. Faites que ça s'arrête, que tout redevienne comme avant. Je lui ai offert mon cœur. Je l'ai attendu ! Je l'attends encore... Pourquoi il ne me contacte pas ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?
Il faut que je sache. J'ai besoin de comprendre. Je n'ai pas le choix, il faut que je lui parle. Il faut qu'il m'explique, qu'il me rassure. Il y a forcément une explication rationnelle à cette histoire.
Je récupère ma baguette. On est vendredi, il y a toujours plein de Portoloin au départ le vendredi. Je vais en prendre un. Normalement, je suis supposé informer le Ministère britannique une semaine à l'avance de ma venue, sauf cas exceptionnel. Tant pis. Je trouverai bien un excuse. Et ils doivent avoir autre chose à faire que d'épier les moindres de mes faits et gestes.
Il faut que je vois Harry. Je sais que je lui ai dit que je l'attendrais, que je lui laissais le temps de réfléchir, mais là, je ne peux pas rester les bras ballants et le laisser s'afficher avec mon cousin dans la presse. J'ai besoin de réponses.
***
À peine arrivé au terminal des Portoloin du Ministère de la Magie, je ne perds pas de temps. Ayant toujours la nationalité anglaise, on ne me pose pas de questions. Je me dépêche de rejoindre la zone de transplanage. Je transplane directement en bas de l'immeuble d'Harry. Une moldue écarquille les yeux en me voyant apparaître, mais je n'ai pas le temps de m'en inquiéter. Je ne me rappelle plus du code alors j'ouvre magiquement la porte d'entrée et m'engouffre dans l'escalier.
J'arrive à l'étage d'Harry complètement essoufflé. La cicatrice sur ma cuisse me fait atrocement mal, mais c'est le cadet de mes soucis. Je frappe à la porte. Une fois, deux fois, trois fois. Pas de réponse. Merlin, à tous les coups il n'est pas chez lui. J'insiste, mais je n'entends aucun mouvement dans l'appartement. Salazar... qu'est-ce que je fais ? Je l'attends ? Je ne vais quand même pas repartir.
L'envie de m'enfuir est forte, mais mon besoin d'obtenir des réponses l'est encore plus. Je m'assieds donc sur l'escalier pour retrouver mon souffle. Je n'ai qu'à attendre qu'il rentre. Ça me laisse le temps de réfléchir à ce que je vais lui dire.
Tu sors vraiment avec Oscar ? Pourquoi tu n'as pas répondu à ma lettre ? Est-ce une provocation ? Qu'est-ce que tu cherches exactement ? Combien de mois, combien d'années dois-je encore attendre pour que tu sois prêt ? À quoi tu joues ? Pourquoi mon cousin ? Dis-moi que c'est faux, que vous avez imaginé cette stupide mise en scène pour me faire craquer !
Des bruits de pas dans l'escalier. Mon cœur manque un battement. C'est lui. Je ne sais pas comment je le sais, mais je sais que c'est lui. Harry. Je jette un œil à ma tenue. Merlin, j'aurais dû mieux m'habiller. Je porte la vieille robe de sorcier que je mets pour traîner chez moi et mes cheveux sont complètement emmêlés à cause de ma course. Fébrile, j'inspire et expire profondément. Je dois me calmer.
Soudain, il est là. Enfin. Après sept mois de séparation. Il a repris du poids, s'est coupé les cheveux et a changé de lunettes. Ça lui va bien. Il est si beau... Je l'aime tellement. Je souris sans pouvoir me contrôler. Je suis tellement heureux de le revoir. Mais le conte de fée n'est que de courte durée, car son regard n'a jamais été aussi noir.
Je sens sa magie qui crépite. Et pas de la bonne manière. Je ne comprends pas. N'est-il pas content de me voir ? N'était-ce pas ce qu'il voulait ? Me faire venir jusqu'ici ?
— Qu'est-ce que tu fais là Malefoy ?
Il crache mon nom de famille comme si le prononcer lui donnait envie de vomir. J'ai l'impression d'être revenu à Poudlard. Qu'est-ce qui se passe ? Je me doutais qu'il serait surpris de me voir mais... pourquoi est-il aussi en colère ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Est-ce encore un test ?
— Harry, je... j'ai lu Sorcière Hebdo et...
— Et alors ?
— Peut-être qu'on peut... entrer chez toi ? Pour parler ?
— J'ai rien à te dire.
Il passe devant moi pour ouvrir sa porte. Je tends naturellement la main pour toucher son bras, espérant l'apaiser, mais il me repousse violemment comme si je l'avais brûlé. Je ne comprends pas.
— Harry... il faut que tu m'expliques, je...
— Y a rien à expliquer.
Je pensais que la situation ne pouvait pas empirer. J'avais tort. Non seulement Harry me regarde comme s'il avait envie de me tuer, mais maintenant nous ne sommes plus seuls. En entendant les pas dans l'escalier, j'ai pensé que c'était un voisin, mais c'est Oscar qui nous rejoint sur le palier. Oscar. Mon cousin. Ici. Chez Harry.
Il ne dit rien. Il me regarde, puis regarde Harry. Harry qui lui fait signe d'entrer dans son appartement. Oscar baisse la tête en passant devant moi. La réalité me heurte de plein fouet. Ils ne sont quand même pas...
— Vous êtes vraiment ensemble..., je murmure dans un souffle.
Harry fronce les sourcils, comme s'il ne comprenait pas.
— Oui, qu'est-ce que ça peut te faire ?
Je le regarde, je regarde Oscar. Je les regarde tous les deux côte à côte, sur le pas de cet appartement que j'ai quitté il y a sept mois en laissant mon cœur près de la cafetière. Ils sont ensemble. Harry est avec quelqu'un d'autre. Harry sort avec mon cousin.
— Mais c'est... C'EST MON COUSIN !
— Ouais bah... c'était pas volontaire hein..., marmonne Harry en évitant mon regard.
Je suis hors de moi. Sans chercher à me retenir, je laisse ma colère exploser. Je n'ai plus aucune retenue. Sept mois de frustration, sept mois d'attente, sept mois d'espoir et il ose sortir avec mon cousin ? Et j'apprends ça... dans la presse ?
— Espèce de salaud ! Comment tu peux me faire ça ?! Entre tous les mecs sur cette terre, IL FAUT QUE TU CHOISISSE OSCAR ?!
— Je... je vais vous laisser, murmure l'intéressé en filant dans le salon sans demander son reste.
Je reste sur le palier avec Harry. Je hurle et je pleure en même temps. Je n'ai plus aucun contrôle sur mes émotions.
— C'est juste dégueulasse ! T'as pas le droit de me faire ça !
— Je sors avec qui je veux, putain ! C'est quoi cette scène là ?
Son incompréhension transparaît sur son visage. Il est mal à l'aise. On dirait qu'il ne sait pas pourquoi je suis là. Il ne s'attendait pas à ce que je vienne. Il...
Tout d'un coup, je comprends. Je comprends tout. Il ne m'attendait pas. Il est passé à autre chose. Il a quelqu'un d'autre dans sa vie. Tout s'éclaire en même temps que mon monde s'effondre comme un château de cartes.
Je me suis trompé. Pas de réponse, ça ne signifiait pas « j'ai besoin de temps pour réfléchir ». Ça voulait dire non. Non, il ne m'aimait pas. Non, il ne voulait pas de moi. Non. Non. Non. Il n'y avait pas de message caché dans son discours du 2 mai. Son coming-out n'était pas une manière de me demander de faire le mien. Tuer Adrian, ce n'était pas un signe qu'il voulait arrêter de vivre par procuration cette histoire avec moi. Maintenant que je le sais, ça me semble évident. Je voulais tant y croire, j'avais tellement d'espoir que je me suis imaginé l'histoire qui me convenait le mieux. Je comprends mieux pourquoi mon psy me demandait toujours de bien réfléchir à tout ça et de me poser les bonnes questions.
J'ai tout inventé.
— Drago, qu'est-ce que... ?
Je me mets à rire. Je ris et je pleure en même temps sans pouvoir me retenir. Je suis ridicule. Pitoyable. Pathétique. Qu'est-ce que j'ai cru ? Qu'il m'aimait ? Moi, Drago Malefoy ? J'ai cru qu'Harry Potter pouvait être amoureux de moi ? Après tout le mal que je lui ai fait ? Et j'ai vraiment cru qu'il me parlait à travers la presse ? Mais qu'est-ce qu'il m'a pris ? Comment j'ai pu être aussi stupide ? Ça ne tenait même pas debout ! Sept mois. Ça fait sept mois que j'attends, que je crois interpréter des signes, que j'espère. Alors que depuis le début, cette absence de réponse ne pouvait signifier qu'une chose : non.
Il faut que je me calme. Respire. Je souffle, essuie mes larmes sur la manche de ma robe.
— Tu aurais quand même pu m'écrire, pauvre con, je grince avec un regard que j'espère assassin.
— Et pourquoi j'aurais fait ça ? C'est toi qui est parti, je te rappelle ! Je me suis réveillé et tu n'étais plus là !
Ça fait mal. Il y a tellement de douleur et de rancœur dans sa voix. Il me déteste. Exactement comme à Poudlard. Je retrouve avec amertume cet Harry qui me haïssait. Et Merlin, ça me fait l'aimer encore plus...
Je n'ai même pas d'excuse. J'aurais pu rester. Bien sûr, j'avais mon Portoloin, mais j'aurais pu rester une heure de plus. Le temps qu'il se réveille. Au lieu de laisser lâchement un lettre dans sa cuisine. L'a-t-il seulement lue ? Je n'en ai pas la moindre idée. Peut-être que je ne méritais même pas qu'il la lise. Mais j'espère qu'il l'a lue. Et en même temps, ça signifierait que tout cet amour que je lui offrais, il n'en voulait même pas. Je ne sais pas ce qui est le pire.
Tout est ma faute. J'ai gâché ma seule chance il y a sept mois. Et je viens seulement de m'en rendre compte.
— Pourquoi tu es là, Drago ? me demande-t-il rageusement.
— Je... je ne sais pas.
J'ai trop honte. Je ne peux pas lui dire la vérité. Il soupire, se caresse le menton et me dévisage de haut en bas.
— Ecoute, je sais qu'Oscar est ton cousin et que c'est chelou mais... je suis bien avec lui.
Il m'aurait arraché le cœur et jeté du gros sel sur mes plaies à vif que ça n'aurait pas fait moins mal. Je me remets à pleurer. C'est trop. Je ne peux pas en supporter davantage. Alors je m'enfuis. Encore. Je m'enfuis dans les escaliers, manquant plusieurs fois une marche et me rattrapant au mur. Je ne vois plus rien tant mes yeux sont embués de larmes.
Il est bien avec Oscar. Un autre que moi. Peut-être qu'il l'aime. Ou il l'aimera un jour. Il est bien. Sans moi. Et moi, j'ai attendu pour rien. Je n'ai plus rien.
Je sors dans la rue, l'esprit hagard, encore sonné par cette conversation. Ses mots tournent dans ma tête. Je revois son regard haineux. Oscar qui rentre dans son appartement. Je les imagine ensemble. Ils sont heureux. Je devrais me réjouir. Après tout, c'est ce que je voulais à un moment. Je voulais qu'Harry soit heureux. Qu'il passe à autre chose. Il a réussi. Il n'y a plus que moi qui vis encore dans un passé que j'idéalise sans doute toujours autant.
Je tourne dans l'impasse la plus proche. Il faut que je transplane. Je sors ma baguette. Je n'arrive pas à me concentrer. C'est trop dur. J'ai juste envie de m'assoir par terre et de pleurer toute la journée. De toute manière, ce n'est pas comme si j'allais manquer à qui que ce soit.
La colère, la tristesse, la honte. Tout se mélange dans ma tête. Je n'en peux plus. Je pense à Harry. Harry qui n'a même pas pris la peine de m'écrire pour me dire qu'il ne voulait pas de moi. À ses yeux, je ne méritais même pas un hibou. Trois lettres sur un morceau de parchemin, un simple « non ». Rien. Je le déteste. Je le hais. Je devrais retourner chez lui et le tuer. Les tuer tous les deux.
À la place, je lance un sort contre le mur en face de moi. Ça fait du bien. Alors j'en lance un deuxième. Un troisième. Je ne vois pas la moldue sortir de chez elle avec sa poubelle. L'éclair bleu la frappe avant que j'ai eu le temps de réagir. Elle hurle. Du sang sur son bras. Merde. Merde. Merde. Elle s'enfuit en courant, hurlant à la mort. Je m'élance à sa poursuite.
Il faut que je la rattrape. Il faut absolument que je la rattrape. Que je la soigne. Que je lui efface la mémoire. Mais arrivé dans la rue principale, elle a disparu. Où est-elle passé ? Non, non non... Ce n'est pas possible. Je dois la retrouver. Si elle parle, je suis fichu.
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Bon voili voilou. Ne m'envoyez pas trop de tomates >.<
J'avoue, toute cette storyline que je déploie sur la partie 3 est vraiment gratuite, parce que j'aime foutre la merde et écrire des scènes dramatiques. Mais en même temps, c'est ça qu'on aime non ?
A la semaine prochaine ^^
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