Chapitre 24 : Harry
Bonjour !
J'espère que vous allez bien.
On est parti pour le premier vrai chapitre de la partie 3 ! Ça va donner le ton... ne m'en voulez pas trop, promis mon but c'est vraiment de mettre Harry et Drago ensemble x)
Bonne lecture
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Sorcière Hebdo, 16 octobre 2006
Harry Potter en couple avec un ancien partisan de Voldemort ?
Après la diffusion d'une photo volée dans un bar moldu montrant Harry Potter embrasser un homme ressemblant à s'y méprendre à Oscar Selwyn, le Garçon Qui A Vaincu a été contraint de confirmer sa nouvelle relation. Selon un proche du couple, cela ferait « environ deux mois » que les deux hommes se fréquentent.
Mais qui est Oscar Selwyn ? Vous connaissez certainement la famille Selwyn grâce à leur entreprise spécialisée dans la fabrication de potions et antidotes, l'un des fournisseurs les plus importants de l'hôpital Sainte Mangouste. Vous avez sans doute entendu parler des deux aînés Ophélie et Octave Selwyn (respectivement 33 et 31 ans) connus pour leur engagement aux côtés de l'Ordre du Phénix et de la Résistance dans la Bataille de Sainte Mangouste le 30 avril 1998. Peut-être avez-vous croisé la médicomage Olympes Nott né Selwyn (27 ans) dans les couloirs de Sainte Mangouste. Mais que savons-nous du fils cadet Oscar ?
Âgé 26 ans, Oscar Selwyn est Maître des Potions, diplômé de l'université européenne de sorcellerie. Comme ses aînés Ophélie et Octave, il travaille pour l'entreprise familiale où il exerce les fonctions de chef d'équipe de recherche. Selon ses collègues, c'est un homme réservé et distant, néanmoins extrêmement méticuleux et passionné par son travail. Ancien Serdaigle, il est décrit par ses anciens camarades de promotion comme étant « facilement oubliable » et « un premier de la classe prétentieux ».
Ce que tout le monde semble avoir oublié, c'est qu'Oscar Selwyn a été à la fin de la guerre jugé et condamné à des travaux d'intérêt général (il était mineur au moment des faits) pour collaboration volontaire et active avec les Mangemorts en place à Poudlard durant l'année scolaire 1997/1998 à savoir Alecto Carrow, Amycus Carrow et Severus Rogue (reconnu par la suite comme étant un espion infiltré de l'Ordre, plus d'informations page 13). Nommé préfet l'année concernée, il a été avéré qu'il a dénoncé pas moins de douze élèves, soumis par la suite au sortilège impardonnable du Doloris auquel il a d'ailleurs participé cinq fois. Adolescent facilement influençable et manipulable ? Ou réelle adhésion à l'idéologie Mangemort ? Difficile de trancher.
Si la famille Selwyn s'est évertuée ces dernières années à mettre en avant les exploits de ses aînés, Ophélie et Octave, il ne faut pas oublier que Morag Selwyn (grand-père d'Oscar) est connu pour avoir soutenu financièrement Voldemort lors de la première guerre. Il avait été innocenté car supposé soumis à l'Imperium, mais le doute est permis. Il apparaît également bon de rappeler que Cornélia Selwyn, épouse de Morag Selwyn, n'est autre que la sœur cadette d'Abraxas Malefoy, lui-même père de Lucius Malefoy (Mangemort, décédé en février) et grand-père de Drago Malefoy, lui aussi Mangemort. Oscar et Drago n'ayant qu'un an d'écart et étant décrits par leurs camarades de promotion comme « relativement proches », on peut se demander si les deux adolescents ne partageaient pas leurs idées politiques. Lors de son procès, Drago Malefoy a affirmé avoir agi seul lorsqu'il a fait entrer les Mangemorts dans Poudlard le 30 juin 1997 et personne à l'époque n'avait cherché à savoir s'il avait pu avoir des complices.
[...]
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Je poursuis ma lecture en diagonale. Le journaliste de cette feuille de chou poursuit sa critique acérée de mon petit ami et termine en expliquant qu'il veut « alerter » le monde sorcier, en prenant des extraits de mon interview au Chicaneur où j'évoque à demi-mots ma santé mentale et ma thérapie pour appuyer son propos. Selon lui je suis vulnérable et Oscar a profité de ma fragilité émotionnelle pour s'immiscer dans ma vie, sans doute dans le but de me nuire à terme ou d'utiliser ma célébrité pour se faire un nom.
Hors de moi, je repose le magazine sur la table. Je n'aurais pas dû me réabonner à tous ces journaux. Mais depuis mon coming-out, j'ai besoin de savoir ce qu'on raconte à mon sujet. C'est sans doute pas très sain, mais c'est plus fort que moi. Assis en face de moi, Oscar lève des sourcils interrogateurs. Il attrape le magazine avant que j'ai pu faire un geste pour l'en empêcher. Je n'aime pas ça.
Je termine mon café en attendant qu'il lise le long article qui nous est dédié. Franchement, j'aurais préféré garder notre relation secrète encore un peu. Mais mon coming-out a été un véritable coup de projecteur dont, rétrospectivement, je me serai bien passé. Les journalistes se sont mis à me suivre même en monde moldu. C'est infernal. Résultat, une photo de nous deux a été prise alors qu'on sortait dans un bar gay la semaine dernière. On en a parlé ensemble et on est venus à la conclusion que la meilleure solution était sans doute qu'officialiser. Autant arracher le pansement d'un seul coup. On verra bien pour la suite.
Ce n'est pas étonnant qu'on cherche à démonter publiquement la personne avec qui je sors. Mais il se trouve qu'Oscar a un passé un peu plus sombre que la moyenne. Je suis parfaitement au courant, j'étais là à tous les procès ou presque. Je me rappelle que lui et son avocat avait plaidé coupable, contrairement à la majorité des accusés. C'est tellement facile d'invoquer l'Imperium. Mais lui non, il a reconnu les faits. Ça m'avait marqué à l'époque.
On s'est rencontrés dans le seul bar gay sorcier de Grande-Bretagne. C'était la première fois que j'y allais, puisqu'avant mon coming-out public, il m'était impossible d'y mettre les pieds. Il était en train de se saouler lentement, mais sûrement, pour oublier sa rupture avec Harry. Harry pas moi, Harry Williams. À Gryffondor aussi d'ailleurs, dans la promotion de Ginny. Il y en avait d'ailleurs deux dans cette année et un autre dans l'année encore en-dessous. Des bébés de l'après-guerre. Nommés « en mon honneur » apparemment. Qu'est-ce que je déteste ça. Enfin bon, ce ne sont pas eux qui ont choisi leur prénom.
C'était pas leur première rupture, ces deux-là ont passé presque dix ans à se mettent ensemble, rompre, se remettre ensemble. Tout ça en secret. Je le sais parce qu'Oscar m'a tout raconté ce soir-là. Je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai trouvé mignon. Il me faisait penser à moi. À l'état dans lequel j'étais le jour où Drago... d'ailleurs il lui ressemble un peu. Le nez surtout, ils ont le même nez. Et quelque chose dans l'implantation des sourcils. Pour le reste, Oscar est aussi brun que Drago est blond, et il a des yeux vert-orangé qui changent avec la couleur du soleil. Mais ils ont même arrogance. À la différence qu'Oscar est beaucoup plus transparent.
Je crois que c'est ce qui me plait chez lui. Même s'il est timide et réservé, je lis en lui comme dans un livre ouvert. Il n'est pas très doué pour dissimuler ses émotions. C'est reposant. Pas besoin de faire des suppositions, d'interpréter le moindre geste, de décrypter chaque conversation. Et il me comprend. Son cœur est aussi brisé que le mien. Peut-être même plus. Après tout, avec son Harry, ils ont eu une vraie histoire. Ils étaient un vrai couple. Et en même temps, lui a des souvenirs à chérir. Moi je n'ai pas grand chose. Juste de la rancœur, de la colère et des regrets.
— Il fallait s'y attendre, j'imagine, maugrée Oscar en refermant le magazine.
— Je suis désolé...
— Le sois pas. C'est pas ta faute. C'était évident qu'ils allaient ressortir ce que j'ai fait pendant la guerre et ma condamnation.
— J'imagine.
Et pourtant, Oscar n'était même pas un Mangemort. C'était un adolescent influençable, comme ils l'écrivent si bien. Je sais qu'il regrette, on en a beaucoup parlé. Il m'a raconté Poudlard sous le joug Mangemort. Il n'y a pas de tabou entre nous. Enfin si. Il y en a un. Et il est d'ailleurs mentionné dans cet article. Drago.
Il lui ressemble un peu, mais il n'est pas lui. Quand je regarde Oscar, je ne vois pas Drago. Avant, j'enchainais les aventures sans lendemain avec des blonds aux cheveux longs. Il était temps que j'arrête ces bêtises. Je ne veux pas d'un Drago de remplacement. J'avais besoin de quelqu'un qui me comprenne. Et Oscar était là au bon endroit, au bon moment. Évidemment, j'aurais préféré que ça ne soit pas son cousin, mais en même temps chez les Sang-Purs, tout le monde est cousin. Même moi, je suis cousin avec Drago puisqu'une sœur du grand-père de Narcissa a épousé un Potter.
— Rowena, mon père va me tuer, soupire Oscar.
Sorcière Hebdo a raison sur un point : la famille Selwyn aimerait bien faire oublier que tous ses membres n'étaient pas tous du « bon côté » pendant la guerre. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'Oscar passe sa vie enfermé dans un laboratoire et qu'il n'est jamais mis en avant. Selwyn Senior préfère de loin que ses aînés, héros de guerre, occupent le devant de la scène.
Je retiens un deuxième « je suis désolé ». Il faut que j'arrête de m'excuser. Ce n'est pas ma faute. Oscar a accepté qu'on officialise notre relation, il connaissait les risques. Les risques. Sortir avec moi comporte des risques. Je suis un choix risqué. Surtout pour les hommes.
Depuis mon coming-out, des propositions de la part de sorciers, j'en ai reçu des dizaines. Sur le moment, j'étais flatté, même si un peu effrayé. Mais je me suis vite rendu compte qu'ils voulaient seulement coucher avec moi. Se taper le Garçon Qui A Vaincu, ça fait une sacrée aventure, hein ? Mais sortir avec moi ? Non, jamais. Trop risqué. Si ça se sait, on se retrouve dans la presse avec moi. Trop de visibilité, trop de responsabilité. Et beaucoup trop de sorcières en colère.
— Tu regrettes ? je ne peux m'empêcher de demander, la mort dans l'âme.
— Non, assure Oscar en se réservant du thé. Ce qui est bien, c'est que mon père ne peut pas me renier ou me critiquer publiquement. Tu es Harry Potter. Et maintenant qu'on remet sur le tapis mon grand-père et mes conneries d'ado, tu es même un atout. « Voyons, notre famille n'a rien ne se reprocher, d'ailleurs mon fils cadet sort avec HARRY POTTER. »
Disant cela, il prend une voix plus grave et pédante, censée imitée celle de son père. Ça me fait rire. Lui aussi. On échange un regard complice. J'ai envie de l'embrasser alors je me lève pour contourner la table. Il relève la tête et m'attrape la nuque alors que je me penche. Ses lèvres sont douces et chaudes à cause du thé brûlant. Mes doigts se perdent dans ses courtes boucles brunes.
Être avec lui, ça me fait tellement de bien. Ça m'aide à oublier. Il me pousse à aller de l'avant sans me retourner. Mrs. Bones est fière de moi. Quand Drago m'a abandonné, j'ai cru que je ne me relèverai jamais. Et pourtant si. Je me relève toujours. Je suis quelqu'un résilient. Je résiste aux chocs et je surmonte les épreuves de la vie. Et j'ai compris que je méritais d'être heureux. Or Drago ne m'a pas rendu heureux. J'ai cru qu'il le pouvait, j'y ai vraiment cru à un moment. Cette nuit-là, j'ai espéré. J'étais prêt à lui offrir mon cœur. J'ai cru qu'il avait compris le sens de mes silences. Mais il a fui comme il le fait toujours. Je pensais qu'il avait changé, mais non. Il est resté le même. Incapable de faire les bons choix, de prendre ses responsabilités et de s'ouvrir réellement. Tant pis pour lui.
— J'aimerais rester avec toi aujourd'hui, murmure mon petit ami tout contre mes lèvres.
Je me redresse, sans retirer ma main de ses cheveux. Je lui caresse la nuque, il ferme les yeux pour profiter. Il adore quand je fais ça.
— J'ai rendez-vous chez mon éditeur ce matin, je lui rappelle.
— Arf, c'est vrai. J'avais oublié. C'est à quel sujet ?
— Il veut que j'écrive un tome 5, mais j'ai vraiment plus d'idées.
— C'est pas plutôt parce que t'as buté Adrian à la fin du tome 4 ? Et que tu n'imagines pas Lily sans lui ?
Oscar me regarde droit dans les yeux. Il sait très bien qui est Adrian et qui est Lily. Je sais que cette question est double. Il ne s'agit pas que de mes romans.
J'ai tué Adrian parce que je pensais que ça me ferait du bien. Ça a un peu marché, même si c'était moins efficace que je l'aurais imaginé. C'était aussi une manière de couper les ponts avec Drago. C'était tout ce qui me restait de lui. J'ai brûlé toutes ses lettres, toutes les coupures de journaux, tout ce qui me rappelait lui. J'ai même changé de canapé parce que quand je le voyais, je me souvenais qu'il avait dormi dedans. Je me suis débarrassé des draps dans lesquels on avait fait l'amour. Tuer Adrian, c'était le bannir définitivement de ma vie et de mon travail.
— Lily va se reconstruire. Mais je n'ai pas envie de raconter cette histoire-là. J'ai besoin de passer à autre chose. D'ailleurs j'ai une nouvelle idée ! De la romance cette fois. Avec un héros gay qui tombe amoureux d'un moldu, j'espère que ça va pas coincer.
— Tu es Harry Potter. Il ne te dira jamais non, me rappelle Oscar d'un ton moqueur.
Je sais. Je déteste ça. C'est pour ça que j'aimais tant être Henry Evans. Et en même temps, j'avais aussi besoin qu'Harry Potter ne soit pas uniquement le Garçon Qui A Vaincu Et Qui Joue Dans Les Deux Camps. Je ne suis pas qu'une célébrité ou un symbole. Je suis une vraie personne. Je suis écrivain. Et apparemment, je ne suis pas trop mauvais. Je ne suis certainement pas un auteur dont on se souviendra dans cent ans, mais j'ai des lecteurs et des lectrices qui apprécient mes histoires. Ça n'a pas de prix.
Je me rassois à ma place. Je n'ai pas fini mes toasts qui sont maintenant froids. Je les réchauffe d'un coup de baguette. J'essaye au maximum de pratiquer la magie avec des petits sorts. Je ne suis toujours pas capable de faire de la magie à haut niveau, mais j'ai retrouvé une bonne partie de mes pouvoirs.
S'il y a bien une chose de positive que la lâcheté de Drago m'a apporté, c'est la magie. J'avais tellement besoin de changement que j'ai accepté d'essayer de nouvelles baguettes. Il se trouve que c'était bien ma baguette le problème. Enfin, en partie. Lysander s'est fait un plaisir de me se lancer dans la recherche d'une baguette adaptée à ma personnalité et à ma pratique. Après quatre longues séances d'essayage et sa tentative de m'en confectionner une sur mesure, il a finalement accepté de me vendre une baguette pas totalement adaptée mais passable, en attendant de trouver la perle rare. Apparement, je suis un client difficile. Ma dernière baguette étant la jumelle de celle de Voldemort, je peux comprendre que trouver un nouvel accord parfait soit compliqué.
Je sens qu'elle n'est pas optimale, mais au moins mes sorts fonctionnent. Ils sont souvent bancals et faibles, mais c'est mieux que rien. Je n'en demandais pas plus. Être à nouveau un sorcier, c'est réconfortant. Et rassurant. Ça prouve que je suis capable de guérir, même des profondes blessures.
— Tu fais quelque chose ce soir ? je demande innocemment.
— Tu veux dire, à part squatter chez toi ?
Ça me fait toujours sourire le décalage entre son image de sang-pur prétentieux et son langage familier, parfois même grossier. Ça, c'est un héritage de l'autre Harry.
— Toujours pas décidé à retourner au manoir ?
Oscar vit chez ses parents. Enfin temporairement. Avant il vivait l'autre Harry. Quand ils ont rompu, il est retourné au manoir familial. Et depuis que la photo de nous deux est paru dans la presse à scandale, il n'a pas osé y remettre les pieds. Il faut dire qu'il n'avait jamais dit à ses parents qu'il était gay. Il pense qu'ils avaient deviné parce qu'ils sont « pas si cons quand même ! », mais c'était tant mieux s'il restait discret. Pour la discrétion, on repassera.
— Il faudra bien que tu y retournes un jour.
— Ou je pourrais m'installer là.
Il dit ça avec un tel aplomb. J'écarquille les yeux malgré moi. Je ne m'attendais pas à ça. Mais pas du tout ! Ça fait même pas deux mois qu'on sort ensemble et il me parle... d'emménager ensemble ?! La panique doit se lire sur mon visage parce qu'Oscar se met à rire.
— Putain, si t'avais vu ta tête.
Je respire. Quel crétin...
— J'y retournerai ce week-end, quand mes frères et ma sœur seront présents. Il vaut mieux des témoins au cas où mon père décide de me transformer en ingrédient pour potions...
Je hoche la tête. Demain c'est samedi. Tant mieux. Pas que je n'apprécie pas sa présence, mais j'ai aussi besoin d'être un peu seul. Oscar est quelqu'un de calme et plutôt discret, heureusement. Mais ça n'empêche pas qu'il me faut de l'air.
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Et voilà... Forcément comme Harry n'a pas trouvé la lettre hum.
En vrai j'espère que vous aimez bien Oscar ^^ Ça me fait toujours kiffer de créer mes propres perso.
A la semaine prochaine pour un chapitre sur Drago qui va... bon bah ça va faire mal, vous êtes prévenus.
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