Chapitre 20 : Drago
Bonjour !
Malheureusement la semaine dernière Wattpad n'a pas envoyé la notification lors de la publication du chapitre. Prenez soin de lire le chapitre 19 avant de lire celui ci :)
Je suis heureuse de vous retrouver avec un nouveau chapitre. On passe enfin du PDV de Drago et je pense que ça sera le cas pour la fin de cette partie 2 (la partie 1 c'était les chapitres 1 à 9, que j'intitule personnellement "Retrouvailles") (et la partie 2 c'est "Confidences").
Bonne lecture
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J'ai veillé Harry tout l'après-midi. Il était épuisé. J'en ai oublié mon Portoloin. Tant pis. Je m'en fiche. Tout ce qui compte, c'est qu'Harry aille mieux.
Je craignais une telle crise d'angoisse. Visiter la maison de son père allait forcément remuer des émotions et des souvenirs difficiles. Surtout considérant qu'il n'a jamais connu ses parents, ni sa famille sorcière. J'espère qu'avec le temps, ça ira mieux. J'espère que cet épisode ne le découragera pas d'explorer cet endroit. Il a besoin de renouer avec ses racines. Rien que de voir les tableaux, ça l'a boulversé. Il était heureux, je crois. Il riait.
Je ne sais pas exactement ce qui a déclenché cette panique soudaine. À la manière dont il me regardait, j'ai eu l'impression que c'était un peu à cause de moi. Mais n'est-ce pas me prendre un peu trop pour le centre du monde ? Il avait toutes les raisons du monde de prendre ses moyens dans cette maison. Peut-être que je n'ai rien à voir là dedans ? Je n'ai pas osé lui demander.
Harry est toujours attiré par moi. C'est évident. Je ne suis pas stupide, je vois comment il me regarde. Je sens son regard brûlant dès que je bouge. Je ne peux m'empêcher de me demander s'il m'aime encore. Tous les signes me crient que oui. Et je ne sais pas quoi faire. Et si je lui disais que je l'aime ? Qu'est-ce qui se passerait ? Notre amitié si fragile volerait en éclats. Est-ce qu'on pourrait réellement être un couple, tous les deux ? Je ne crois pas. Et en même temps, je ne peux pas m'empêcher d'espérer.
Je ne sais plus où j'en suis. Ces quelques jours m'ont mis le cerveau en vrac. Entre l'enterrement de mon père, l'incident avec ma mère, Harry... je n'ai pas eu une minute de répit. Je ne suis pas en mesure de prendre des décisions. Il vaut mieux que je garde mes distances. Oui, c'est la meilleure attitude à avoir. De toute manière, Harry est trop fragilisé par l'épisode du Manoir Potter. Ce n'est pas le moment de l'embrouiller avec mes sentiments.
J'ai passé une seconde nuit sur le canapé. Si avant-hier, j'ai dormi comme une pierre, épuisé par les événements, hier soir, j'ai eu du mal à trouver le sommeil. Je pensais à Harry. À ce que j'avais envie de faire : à savoir me lever et frapper à sa porte. Ou mieux, rentrer dans sa chambre et me coucher à ses côtés. Le toucher. Le supplier de me faire l'amour.
En cet instant, il est assis face à moi avec son café et la Gazette du Sorcier. Ses cheveux sont plus en bataille que jamais. Ses lunettes ont glissé au bout de son nez. Il se gratte la barbe distraitement. Il est tellement beau. Il a repris un peu de poids depuis la dernière fois, ce qui n'est pas une mauvaise chose. Et dire qu'il y a une époque où je me suis moqué de sa cicatrice. En forme d'éclair, elle part du haut de son front et descend jusque sur sa joue. Terriblement sexy. Et ne parlons pas de ses yeux verts. Un regard comme le sien, il n'y en a pas deux pareils. Il a des grandes mains. Je les veux sur moi. Mieux, je les veux autour de mon cou. Je veux qu'il m'étrange et qu'il me baise sur cette table. Qu'il me punisse. Je ferais tout ce qu'il voudra. Pour ses beaux yeux verts.
— Drago ?
Je sursaute. Merde, il m'a dit quelque chose ? Je n'ai absolument rien écouté. Je me sens rougir et détourne les yeux pour retrouver contenance. Je bois une gorgée de mon thé qui depuis le temps, a refroidi.
— Désolé, j'étais... ailleurs.
— Je te demandais quand était ton Portoloin ?
— Euh... lundi. Comme j'ai manqué celui d'hier et qu'il n'y en a pas le dimanche.
Je me rappelle soudainement qu'il est invité à l'anniversaire de Weasley ce midi.
— Si ça ne te dérange pas, je peux rester ici pendant que tu vas chez les Weasley. Ta bibliothèque est assez vaste pour que je ne m'ennuie pas, j'explique avec un sourire.
Harry soupire.
— Bien sûr, tu peux rester. De toute manière, je pense que je ne vais pas y aller.
— Non, non. Je ne veux pas que tu te prives pour moi, je peux très bien rester tout seul. Vas-y.
— T'inquiètes, j'y serai pas allé de toute manière.
Je fronce les sourcils. Je refuse de lui servir d'excuse pour manquer un événement familial important. Car même si les Weasley ne sont pas sa famille de sang, je sais très bien qu'ils sont sa famille de cœur. Ronald est comme son frère.
— Tu lui as promis que tu serais là, je lui rappelle sèchement.
— Ça va, il a l'habitude. Il s'en remettra. Je lui enverrai un cadeau et ça ira bien, grogne Harry en réduisant en miettes le petit gâteau qu'il avait tout juste entamé.
Je décide d'insister.
— Harry.
Il grogne.
— Je suis capable de t'y trainer, tu sais ? Tu iras à cet anniversaire.
Il me lance un regard l'air de dire « Ah ouais ? Essaye donc ». C'est mal me connaître. A midi tapantes, Harry Potter sera chez les Weasley ou je ne m'appelle pas Drago Malefoy.
*
Je ne pense pas qu'Harry s'attendait à ce que je le traîne jusqu'à chez les Weasley. Je l'ai forcé à prendre une douche et à enfiler une chemise, verte, pour mettre en valeur ses yeux, je l'ai coiffé et j'ai pris son bras pour l'accompagner jusqu'à sa destination. Ça a été un peu compliqué de transplaner sans y être allé par le passé, mais j'ai quand même réussi à nous faire atterrir dans un champ à quelques centaines de mètre du « Terrier ». Je l'ai accompagné jusqu'au portail.
— Allez, je reste là. Je veux te voir rentrer dans cette maison.
— C'est pas comme si je pouvais transplaner en sens inverse de toute manière, maugrée Harry.
Mais il ne bouge pas d'un pouce.
— J'y vais si tu viens avec moi.
Je prends sur moi pour ne pas me mettre à hurler. Du calme, Drago. Il joue avec tes nerfs. Il fait exprès. Comme si je pouvais me pointer à l'anniversaire de Ronald Weasley avec le sourire. Moi, l'ancien Mangemort. Alors que l'un de ses frères est mort pendant la Bataille de Poudlard et qu'un autre a été défiguré parce que j'ai fait entrer un loup-garou sanguinaire à Poudlard. Alors que j'ai insulté cette famille pendant six longues années.
Nous sommes interrompus par une voix au loin.
— Eh les amoureux ! Vous venez ou votre projet c'est de faire la fête avec les gnomes ?!
Harry et moi nous tournons comme un seul homme en direction de ce crétin de Weasley qui a ouvert la porte et nous fait signe.
— On n'est pas ensemble ! protestons-nous en cœur.
Je dois être rouge écarlate, et ça ne m'arrive pas souvent de perdre la face. Weasley m'a pris par surprise. Il ricane.
— Ouais c'est ça. Allez, ramenez-vous. On n'attend plus que vous.
Je ne comprends pas pourquoi il dit « vous ». Comme s'il m'attendait aussi. Comme si j'étais invité. Est-ce par politesse ? Ou s'attendait-il vraiment à ma venue ? Qu'est-ce qu'a bien pu lui dire Harry pour qu'il ait cette attitude. Je n'aime pas ça. Je suis pris au piège. Je suis obligé de remonter l'allée avec Harry.
Je laisse Harry entrer en premier et reste un instant sur le pas de la porte pour échanger quelques mots nécessaires avec le héros du jour.
— Je l'ai seulement accompagné pour être sûr qu'il vienne.
— Eh bien merci. Tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir. Il ne vient jamais d'habitude.
— Je vais vous laisser...
— Tu peux rester. Enfin si ça te fait pas peur de passer quelques heures chez des pauvres.
— Ce n'est pas une question de peur, Weasley, je grince.
— Sérieusement, Malefoy. Il est comme mon frère et tu es son ami. Je pense qu'on est tous assez grands pour faire des efforts.
C'est un fait, Weasley a vraiment mûri. J'avais gardé le souvenir d'un adolescent maladroit, un peu bourin, jaloux et plein d'insécurités. Il est devenu un homme droit et sûr de lui. Je l'avais déjà remarqué avant-hier, lors de l'enterrement. Je n'oublierai jamais la façon dont il a protégé ma mère.
— Mais tes parents...
— Je les ai prévenus que tu serais peut-être là. Vu que tu passais le week-end chez Harry.
Je ne lui demande pas comment il a su que je resterai plus longtemps que prévu. Peut-être qu'Harry lui a simplement dit. Je ne sais pas. Je suis mal à l'aise. Je n'avais pas du tout prévu de me retrouver dans cette situation. Mais c'est peut-être l'occasion de donner une chance à ma relation avec Harry ? Ils sont sa famille.
*
Je suis assis entre Harry et la fille Weasley. Ginevra. L'ex d'Harry. Autour de la table, tout le monde agit comme si ma présence était parfaitement normale. J'ai honte. Je me suis tellement moqué de cette famille par le passé, ce n'est un secret pour personne. Pourtant aujourd'hui, ils m'accueillent à leur table avec le sourire. Ni la mère, ni le père n'a exigé que je leur fasse des excuses, à eux et leurs enfants, avant de me laisser entrer chez eux. Alors que ça aurait été la moindre des choses. Si j'avais été leur place, c'est sans aucun doute que ce j'aurais réclamé. Mais eux non. Ils ne disent rien. Pire, ils me sourient et la mère m'invite à me resservir.
À côté d'Harry, il y a Teddy. Le fameux. Il est métamorphomage, c'est vraiment très impressionnant. J'en ai déjà rencontré un, ou plutôt une, qui travaille au Ministère français. Mais sur un adulte, ça paraît presque normal. C'est étrange de la voir changer de visage sans baguette, mais en tant que Maître des Charmes, je suis habitué à ce type de métamorphose. Sur un enfant de huit ans, c'est tout de suite bien plus spectaculaire.
Andromeda est là elle aussi, assise à gauche de son petit-fils. C'est la première fois que je la vois. Elle ressemble tellement à Bellatrix que c'est effrayant. J'ai eu un mouvement de recul en la voyant. Harry m'a glissé à l'oreille que ça lui faisait le même effet. Nous n'avons pas échangé un mot en dehors des salutations. Alors qu'elle est de ma famille, ma famille proche. Elle est ma tante.
— Alors comme ça Drago, tu es Maître des Charmes pour le Ministère français ? demande poliment l'un des aînés, celui-là même qui a été défiguré par Greyback.
J'essuie mes lèvres avec ma serviette avant de la reposer sur mes genoux.
— En effet, depuis presque deux ans.
— Bill est Maître des Charmes pour Gringotts, précise Harry en pointant le concerné avec sa fourchette.
— C'est gentil Harry, mais je ne suis que conjureur de maléfices, précise Bill.
— Et tu devrais passer l'examen pour devenir Maître, répond Ronald. Ça fait des années qu'on lui dit qu'il devrait le faire, ajoute-t-il à mon intention.
— J'ignore depuis combien de temps tu officies en tant que conjureur, mais accéder au titre de Maître bien moins difficile qu'il n'y paraît. Par contre, je comprends que se replonger dans les livres et produire un mémoire de recherche quand on est déjà dans la vie active peut être compliqué.
— J'imagine que tu as été à l'université de sorcellerie ? me demande Bill.
Je hoche la tête. Il existe une seule université en Europe. La barrière de la langue n'en est pas une puisque les étudiants sont invités à se procurer des colliers traducteurs. Elle est située au large de l'Italie. J'y ai passé trois ans.
— Ouais, ça explique. Moi j'ai commencé à travailler directement après Poudlard, j'avais pas vraiment les moyens d'aller à l'université.
Il sourit, mais je vois que j'ai touché un point sensible. Morgane, j'aurais mieux fait de tenir ma langue. Je suis gêné et je ne vois absolument pas comment me sortir de cette situation. Alors je baisse les yeux sur mon assiette. Heureusement, la mère vient à la rescousse pour changer de sujet.
— Ta mère se plaît en France ?
Mauvaise pioche. Ma mère n'est plus que l'ombre d'elle même et ne se remettra jamais de son exil. Mais j'apprécie l'attention. Je réponds donc simplement :
— Elle habite dans le Sud de la France maintenant, je lui rends visite le week-end.
— Ça doit être charmant. Harry mon chéri, reprends des pommes de terre. Tu as à peine touché à ton assiette !
Harry n'ose pas dire non à Mrs. Weasley. C'est adorable. Je retiens difficilement un sourire.
— Au fait, il fallait que je vous dise, commence Ginevra. J'ai reçu une lettre de Luna : elle va se marier !
Exclamations autour de la table. Je souris poliment. Faisons comme si Lovegood n'avait pas été torturée dans les cachots du manoir Malefoy.
— Mais avec qui ? s'étonne Harry.
— Une fille qu'elle a rencontré au Brésil. Elles sont sur la piste des Ronflak Cornus apparemment.
Ne pas faire de commentaire. Visiblement, l'ex-Serdaigle est toujours aussi allumée.
— Ça ne te fait pas envie, ma puce ? demande la mère avec un air abatu.
— Maman ! s'indigne la jeune femme. Tu avais promis d'arrêter !
— D'accord, d'accord... Mais quand même, à ton âge...
— Harry est plus âgé que moi, il n'est pas marié et pourtant tu n'es pas tout le temps sur son dos !
— Faut que tu viennes qu'une fois par an comme lui, propose le frère qui n'a qu'une oreille. Comme ça, ta venue fait tellement l'événement que tu te fais chouchouter toute la journée.
À ma gauche, Harry se ratatine. J'ai un instant un peu peur qu'il prenne mal cette pique, mais il sourit malgré ses joues rouges. Il a l'air dans son élément. J'ai vraiment bien fait de l'emmener ici.
— Et Charlie ? 33 ans, toujours pas marié !
Elle pointe le frère en question, qui est effectivement le seul, avec elle, à ne pas être venu accompagné.
— Je pense que Maman a compris que j'étais un cas désespéré, explique-t-il.
La jeune femme se renfrogne. Je laisse échapper un petit rire. J'ai rarement eu l'occasion d'assister à des repas de famille aussi animé.
— Et toi, Drago ? Tu as une fiancée ?
Celle-là, je ne l'ai pas vue venir. Je manque d'avaler de travers et je me mets à tousser lamentablement. Mais Mrs. Weasley me fixe avec le sourire. J'apprécie ses efforts de m'intégrer dans la conversation, mais je me serais passé de cette question sur ma vie privée. Surtout en présence d'Harry.
— Une fiancée ? Non, ce n'est... pas vraiment mon genre, je tente maladroitement.
Malheureusement, je suis visiblement trop subtil, elle ne comprend absolument pas mon allusion et commence à s'indigner.
— Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre, sérieusement ! Qu'est-ce que vous avez tous à être contre le mariage ? Je parie que ta petite amie n'est pas de cet avis !
Elle me menace presque avec sa louche. À côté de moi, je vois Harry se mordre les joues pour ne pas rire. C'est Granger qui vient à mon secours.
— Molly, je crois que ce qu'essayait de dire Drago, c'est que les filles ne sont pas son genre. Parce qu'il préfère les hommes.
Merci Granger. Je dois avoir les joues en feu. Tout le monde me regarde. Face à moi, je vois le regard de celui qui n'a qu'une oreille aller de moi à Harry. Salazar, sortez-moi de là. Mrs. Weasley a un temps d'arrêt.
— Oh. Je vois. Bien sûr, je n'ai pas de problème avec ça. Tu sais, Charlie est gay lui aussi !
Elle me désigne le célibataire endurci de la fratrie. Le plus beau, entre nous. Très musclé, même si très roux. Il me fait un clin d'œil en portant son verre à ses lèvres. Verre qui explose soudainement dans sa main.
Nouvelles exclamations à table. Charlie est salement coupé à la main et la femme de celui qui n'a qu'une oreille a reçu un éclat de verre. Mais mon attention ne va pas vers l'autre côté de la table. La seule personne que je regarde, c'est Harry qui semble vouloir actuellement fusionner avec sa chaise.
Je me tourne instinctivement vers Granger et Ronald, dont le regard confirme mon intuition. C'est Harry qui a fait ça. Pendant un instant, je suis surtout enthousiaste à l'idée qu'il ait réussi à faire de la magie. Avant de réaliser ce que ça signifie.
Il était jaloux. C'est évident. Et vu comment il est soudainement intéressé par ce que lui raconte Teddy, il n'assume pas du tout.
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Allez ! Il fallait bien que ça avance un peu cette histoire !
J'ai vraiment beaucoup aimé écrire cette scène chez les Weasley ^^ d'ailleurs le chapitre 21 se passera aussi au Terrier, mais après le déjeuner. Ça ne rentrait pas dans un seul chapitre donc il y en aura un 2e.
A la semaine prochaine j'espère !
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