Chapitre 2 : Harry
Bonjour !
Me revoilà avec le 2e chapitre du PDV de Harry.
Dans ce chapitre est abordé, notamment le sujet de l'alcoolisme, mais il n'y a pas de description de personnes ivres.
Bonne lecture
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La séance avec ma psychomage a été salutaire. J'ai bien fait de demander un rendez-vous rapidement. J'en suis sorti plus léger et la lettre de Drago dans la poche arrière de mon pantalon ne me perturbait plus qu'à 8/10. Un gros progrès. La nuit qui a suivi, j'ai réussi à dormir.
À la suite de cette journée, j'ai essayé de ne pas relire la lettre. Je l'ai rangée soigneusement dans un tiroir de mon bureau en me promettant de passer à autre chose. J'ai tenu deux jours. J'ai beau la connaître par cœur maintenant, je ne peux pas m'empêcher de la relire. Comme pour m'assurer que c'est bien vrai, que je n'ai pas rêvé. Je la garde avec moi en me persuadant que c'est préférable si je ne veux pas que quelqu'un tombe dessus. Alors qu'au contraire, elle serait plus en sécurité dans un tiroir fermé d'un sortilège seulement connu de moi-même que dans une poche d'où elle pourrait tomber.
J'ai toujours l'impression que c'est une blague, que d'un jour à l'autre un hibou peut débarquer avec une seconde lettre de Drago qui dirait « Sérieusement, tu y as vraiment cru Potty ? Qu'est-ce que tu croyais ? Tu me dégoûtes ! ». Mais jusqu'à présent, je n'ai rien reçu.
Pour confirmer ou non la véracité de ces aveux, j'ai mené ma petite enquête. À la base, je souhaitais seulement savoir s'il y avait des rumeurs ou des indices permettant de confirmer que Drago était gay.
Je me suis plongé dans les journaux français, en particulier la presse à scandales. Merci les sorts de traduction instantanée. J'ai aussi épluché les journaux sorciers de ces sept dernières années pour trouver toutes les mentions de Drago et des Malefoy de façon générale. Comme il m'est impossible de mettre les pieds au Ministère sans faire une crise d'angoisse (or, c'est là que se trouve le centre d'archives), j'ai demandé à Minerva de me laisser accéder à la bibliothèque de Poudlard, qui conserve également la presse britannique. Elle ne m'a pas posé de questions et j'ai pu faire toutes les copies que je voulais.
De fil en aiguilles, je me suis retrouvé à retracer toute la vie de Drago depuis la Guerre. Sans surprise, il est décrit au Royaume-Uni comme un Mangemort qui a eu de la chance de faire sa scolarité avec moi car sinon il aurait écopé d'une peine de prison à vie. Seul le Chicaneur raconte les faits sans chercher à donner dans le sensationnalisme. Sorcière Hebdo m'a permis d'apprendre que ses fiançailles avec Astoria Greengrass avaient été rompues juste après son procès. Je me demande si elles auraient été maintenues s'il avait été innocenté.
La presse française est beaucoup plus instructive. Bien sûr, son passé de Mangemort est parfois évoqué, surtout au tout début, lorsqu'il venait de s'installer, mais aujourd'hui il est seulement décrit comme un Maître des Charmes et la majeure partie des articles le concernant sont centrés sur son travail. Ses apparitions sont très rares dans les magazines people. J'ai trouvé un article sur ses vacances en Espagne, un autre où il avait été reconnu dans un parc d'attraction moldu. Il y a aussi parfois des photos de ses tenues et coiffures.
J'ai honte, mais j'en ai découpé quelques unes que j'ai rangées dans une enveloppe. Je me fais pitié. Je ne peux pas m'empêcher de les sortir pour les regarder. Il a grandi. Non, il a vieilli. Il s'est laissé pousser les cheveux mais étrangement il me fait beaucoup plus penser à sa mère qu'à son père. Évidemment, il est toujours aussi beau. Il correspond totalement à mes goûts en matière d'hommes. Très droit, très grand, avec des mains fines et beaucoup d'assurance. Ça me terrifie d'envisager que mon désir pour lui a sans doute conditionné mon attirance pour les hommes de son genre, et non l'inverse.
Pour en revenir à l'objet principal de ma recherche, des rumeurs : il y en a. C'est discret, mais elles sont là. Il n'a jamais été vu publiquement avec une femme à son bras et certains journalistes se demandent s'il ne préférerait pas tout simplement la compagnie des hommes. Mais je n'ai pas trouvé une seule déclaration de sa part à ce sujet. Il est écrit plusieurs fois qu'il refuse catégoriquement de répondre à toute question sur sa vie privée. Ce que je retiens, c'est qu'il ne dément pas. Jamais. « Pas de commentaire » semble être sa réponse préférée. Comme moi.
En fouillant un peu plus, j'ai fini par tomber sur l'article d'un journal français indépendant qui titrait le mois dernier « Drago Malefoy fera-t-il un jour son coming-out ? ». Le titre est volontairement racoleur, mais questionne surtout la raison qui pousse les personnalités sorcières à rester au placard. Plusieurs hommes et femmes sont cités avec Drago, mais le journaliste se garde bien de confirmer ou non les rumeurs.
Il est gay. C'est sûr. Ou peut-être bi, je n'en sais rien. Je sens que c'est vrai. Si c'était faux, il aurait démenti depuis longtemps, il n'aurait pas laissé les rumeurs enfler à ce point. J'ai exactement le même comportement. Je fais semblant d'ignorer les on-dit, parce que ça serait trop difficile de mentir. Je ne dois pas dire de mensonges. C'est gravé sur ma main.
Allongé dans mon canapé, je tourne et retourne la situation dans ma tête. Si Drago est gay, alors sa lettre est peut-être sincère. Il m'aimait. Au passé. Moi aussi, je l'ai aimé. Même si cet amour était nocif, malsain, dangereux, toxique. Je l'ai aimé quand même. Au passé. Alors pourquoi je n'arrive pas à être indifférent ? Pourquoi j'ai le ventre qui se tord et une boule dans la gorge qui m'empêche de respirer ?
Sa lettre à lui est tellement détachée. Bien sûr, on sent qu'il est ému et un peu stressé, mais il me présente sa version de l'histoire comme s'il était passé à autre chose depuis longtemps. Il n'attend rien de moi. Juste mon pardon, à la rigueur. Et encore, il ne l'exige pas. Ça serait mieux s'il l'avait, mais il peut vivre sans.
Qu'est-ce que je dois faire ? Je crois que j'ai envie de lui répondre. Mais pour lui dire quoi ? Il y a trop de choses que je ne lui ai pas dites. Et en même temps, je n'ai rien à lui dire. Tout ça, c'est du passé. À quoi ça sert de tout déterrer ? S'il savait que moi aussi, j'ai eu des sentiments pour lui, est-ce que ça lui serait réellement utile ? Je ne sais pas quoi faire de sa révélation, que ferait-il de la mienne ? Visiblement, il n'a pas eu besoin de savoir pour passer à autre chose et reconstruire sa vie.
Je me retrouve à mon bureau. Je sors un parchemin neuf, trouve une plume pas trop usée. Qu'est-ce que je fais ? Ma main reste suspendue en l'air. Une goutte d'encre tombe sur le papier, fait une énorme marque noire. Je me récite ses mots à lui. Je vais procéder dans l'ordre.
Drago,
J'ai très vite ouvert ta lettre en comprenant qu'elle venait de toi. Je l'ai lue jusqu'au bout sans m'arrêter et je ne l'ai pas mise au feu après avoir terminée. Au contraire, je l'ai relue. Plusieurs fois.
J'accepte tes excuses. Je ne sais pas si j'arriverai à te pardonner totalement, mais je suis heureux de voir que tu reconnais tes erreurs. Je te souhaite d'être un homme meilleur que l'adolescent que tu as été.
Je t'aimais aus-
Je m'arrête. C'est complètement con. Je ne peux pas écrire ça. Je froisse le parchemin pour le jeter à la poubelle. Je recommence.
Drago,
Ta lettre est une véritable surprise. J'ai du mal à comprendre pourquoi tu me l'as envoyée. Je sais que tu dis que tu ne sais pas toi-même ce que tu attends de moi, mais
Poubelle.
Malefoy.
Tu n'aurais pas dû m'envoyer cette lettre. Oui, elle me fait plus de mal que de bien. Je donnerai tout pour oublier ce qu'elle contenait. C'était une erreur. Maintenant je ne sais plus quoi faire. Je suis là comme un con avec toutes ces révélations et ça me prend la tête.
C'est plus honnête, mais toujours pas ça.
Drago.
Ta lettre a juste eu pour effet de réveiller mon désir pour toi et je sais pas quoi foutre de tout ça. J'ai envie de te baiser, j'ai envie de t'entendre me dire que tu m'aimes, j'ai envie de te faire mal pour me venger de tout ce que tu m'as fait subir.
Non. Non. Non.
Je déchire le parchemin, envoie valser ma plume et mon pot d'encre. Je hurle. Aussi fort que je peux. Laisser sortir les émotions. Mrs. Bones dit que c'est bénéfique. Si je suis en colère, j'ai le droit de crier, casser des objets et même imaginer frapper des gens si ça me fait du bien. Si je suis triste, il faut que je pleure. Si je suis dégoûté, je peux m'imaginer vomir encore et encore jusqu'à ce que le dégoût sorte de mon corps. Si je suis heureux, je dois sourire, sauter, danser, chanter. Ne rien garder à l'intérieur, tout laisser sortir. En sécurité dans mon appartement, il n'y a personne pour me juger. Je fais ce que je veux. Y compris me laisser déborder.
Je me retrouve à pleurer, assis par terre, la tête dans mes genoux. J'aurais voulu qu'il ne m'envoie jamais cette lettre. Il aurait dû la garder pour lui. Il avait le droit de l'écrire si ça lui faisait du bien – je sais ce que c'est –, pas de l'envoyer. C'était cruel. J'avais réussi à passer à autre chose, à être en paix avec cette partie de ma vie. Et maintenant tout est remis en question. J'ai envie de m'arracher les cheveux. Non, j'ai envie de boire.
Juste un verre. Pas grand chose, peut-être juste une bière. J'ai bien le droit, avec tout ce qui m'arrive. Un verre, c'est rien. Ça ne veut pas dire que je vais replonger. Ça fait deux ans que je n'ai pas bu une goutte l'alcool, je suis officiellement guéri. Même si je finis ivre ce soir, ça ne signifie pas que je recommencerai demain.
Je cherche mes clés. Je vais sortir, passer à la supérette. Je connais le chemin par cœur, je pourrais y aller en fermant les yeux. Mais à la place de prendre mes clés, j'attrape mon portable. Je cherche le numéro de Lysander. J'espère qu'il n'est pas encore chez Ollivander, sinon il ne va pas capter. Heureusement il y a une première sonnerie. Puis deux. Il décroche à la troisième.
— Ouais Harry ?
— Salut, ça va ?
J'ai un peu de mal à parler et à articuler intelligiblement.
— Tranquille. T'as du bol, je viens de sortir du Chaudron Baveur ! Ça va comment toi ?
— Bof, justement. Tu penses que tu peux venir ?
— T'as envie d'un verre ? me demande-t-il d'une voix plus grave.
— Oui.
— Bouge pas, je vais transplaner.
Il raccroche. Il ne se passe même pas une minute avant qu'on frappe à ma porte. Il a dû transplaner dans la petite cour juste derrière chez moi. J'ouvre d'une main tremblante. Je ne sais même pas ce que je vais lui dire.
Lysander m'enlace sans me laisser le temps de respirer. Je referme mes bras autour de son corps chaud, ça me fait plus de bien que je l'aurais imaginé. Lorsqu'il estime que cette étreinte a assez duré, il me repousse avec un sourire. Il retire son manteau et ses chaussures, se met à l'aise dans mon canapé et lance quelques sorts pour faire du thé. Je le rejoins avec une certaine appréhension.
C'est un sorcier, mais on s'est rencontrés à une réunion moldue des Alcooliques Anonymes. C'est un Né-Moldu, il est plus âgé que moi si bien que nous ne nous sommes jamais croisés à Poudlard. Il était à Serdaigle. Aujourd'hui, il travaille chez Ollivander, il fabrique des baguettes. Il a fêté sa sixième année d'abstinence le mois dernier. Il est mon parrain. Enfin, je ne l'appelle jamais comme ça, ça me rappelle trop de mauvais souvenirs, mais c'est l'idée. Il est mon mentor, il m'a aidé à tenir.
Contrairement à beaucoup de sorciers, il ne me met pas sur un piédestal. Quand il m'a vu débarquer, il a d'abord agi comme s'il ne me connaissait pas alors qu'il savait très bien qui j'étais. Il s'est présenté normalement et a tenu à ce que je fasse de même. Ça m'a mis en confiance. Il ne m'a jamais brusqué, a toujours respecté mes silences et ma pudeur sur certains sujets. Je lui fais confiance. En deux ans, il n'a jamais failli. Il n'a rien dit à la presse et il ne m'a pas forcé à retourner dans le monde sorcier.
J'ai énormément de respect pour lui. Je l'admire aussi dans une certaine mesure. Il est celui que je voudrais être. Un sorcier fier, ouvertement bisexuel, drôle, qui réussit professionnellement. Il a ses démons, une grande partie de sa famille a été assassinée par les Mangemorts et il est alcoolique. Il est tombé très bas, mais il est remonté. J'aimerais lui ressembler un jour.
— Alors ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu me racontes ?
La théière flotte jusqu'à nous, il nous sert deux tasses qu'il a fait apparaître. Il s'y connait en enchantements. Comme Drago. Merde, Drago.
Je ne réponds pas. Lysander attend, souffle sur son thé brûlant. Ses yeux gris-verts me fixent sans ciller. Il a coiffé ses cheveux bruns avec du gel pour former comme une crête. Il est habillé à la moldue, comme toujours, avec un jean et une chemise à carreaux. Dans la boutique du fabricant de baguettes, il dénote énormément. Mais depuis la Guerre, la mode moldue s'est imposée. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Pour certains, c'est juste un moyen de se faire bien voir et de faire oublier qu'ils ont collaboré lorsque Voldemort était au pouvoir.
Comment je peux expliquer cette histoire à Lysander sans pour autant tout lui dire ? Même Ron et Hermione ne sont pas au courant.
— Disons que... j'ai reçu une lettre. D'une personne que j'ai connue à Poudlard avec qui j'avais des relations... chaotiques, on peut dire.
— Si tu dis « une personne », c'est que c'est un mec, conclut immédiatement Lysander avec un petit rire. Donc un ex.
— Non, pas un ex, je le corrige. Justement, il n'a jamais su que j'étais... Enfin il n'a jamais su. On s'engueulait tout le temps, il passait son temps à me harceler, c'est pour ça que je dis que c'était chaotique.
Mon mentor hausse les sourcils et boit bruyamment une gorgée de thé. Je poursuis d'un ton hasardeux :
— Bref, il m'a écrit une lettre pour s'excuser. Pour tout ça, les insultes, les sorts. Et dedans il ajoute que-
Je bloque. J'inspire profondément.
— Il ajoute qu'il m'aimait. Et que c'est aussi pour ça qu'il se comportait comme un connard. En gros.
Je crois que j'ai bien résumé la situation. Je me demande si Lysander devine de qui je parle. N'importe qui dans ma promo aurait été capable d'additionner 2 et 2, mais lui ne m'a pas connu à Poudlard avec Drago.
— Et ça, ça te donne envie de foutre en l'air tout le travail qu'on fait ensemble depuis deux ans ?
Je baisse les yeux.
— C'est pas un jugement, juste un constat. Tu sais que je te jugerai jamais. Mais tu sais, je comprends. L'été dernier, j'ai revu mon ex. Celui qui a failli me livrer aux Mangemorts, certes sans le faire vraiment exprès, mais ça comptait quand même. Il était avec son nouveau mec, il faisait les boutiques, tout ce qu'il y a de plus normal. Je me suis retrouvé dans un bar et j'ai commandé un verre.
— Mais tu ne l'as pas bu.
— Non, je l'ai offert à la fille mignonne qui s'était assise à côté de moi. Et je l'ai ramenée chez moi. Ça m'a aidé à me changer les idées. Alors, je comprends totalement. Les histoires de cœur, ça peut te faire vriller.
Est-ce que je peux réellement qualifier mon passif avec Drago d'histoire de cœur ? La réponse à cette question m'angoisse.
— Tu as bien fait de m'appeler. Quand c'est comme ça, il faut pas rester tout seul.
Je fixe la tasse que Lysander m'a servie et à laquelle je n'ai pas encore touché. Je me sens quand même un peu mieux d'en avoir parlé.
— Ça arrive d'avoir envie de craquer. C'est pas la première fois que ça t'arrive et tu sais que ça sera pas la dernière. Et toute ta vie, ça sera comme ça. Mais tu sais que ça vaut le coup de tenir. Tu sais que tu ne veux pas recommencer à boire.
Il poursuit dans la lignée des conseils, me parle un peu de son expérience, d'une fois où il a rechuté, au tout début de son abstinence. Je l'écoute. Je bois lentement le thé qu'il nous a préparé. Je suis heureux qu'il soit venu, alors je souris.
Lysander finit par mettre ses pieds sur ma table basse.
— Du coup, désolé de ramener le sujet sur le tapis, mais tu vas faire quoi avec ce mec ? Tu lui as répondu ?
— J'ai essayé mais...
Je fais un geste évasif. Ce n'est clairement pas une bonne idée de lui écrire.
— T'es amené à le revoir, tu crois ?
— Il vit en France maintenant.
Je n'aurais peut-être pas dû donner ce détail. Trop tard. Lysander hoche la tête.
— Tu l'aimes encore ?
— Non.
— Alors peut-être que tu devrais oublier cette lettre.
Je pense qu'il a raison. Je laisse échapper un soupir, termine lentement mon thé. Je ne peux pas véritablement oublier ce que j'ai lu, mais je peux au moins essayer de tourner la page. Encore une fois. Je ne peux rien faire d'autre. C'est du passé, pour Drago comme pour moi. Tout ce qu'on peut faire maintenant, c'est avancer et essayer de ne pas avoir trop de regrets.
De toute manière, ça n'aurait jamais marché. Même s'il s'était déclaré en sixième année. Même si j'étais allé le chercher à sa sortie de prison. Que j'ose envisager qu'il ait pu être autrement est absurde. Au mieux, ça aurait été un bonne partie de jambes en l'air.
— Tu vois quelqu'un en ce moment ? me demande mon mentor avec un petit sourire en coin.
— Non, j'admets en sentant mes joues chauffer.
— Tu devrais peut-être. Ça te ferait du bien et ça pourrait t'aider à penser à autre chose.
Ça fonctionne peut-être pour lui, mais je ne suis pas certain que ça soit une solution me concernant. J'ai encore trop de problèmes. Je n'arrive pas à faire confiance et en même temps je veux toujours tout donner tout de suite. Quand je suis avec quelqu'un, je passe mon temps à imaginer qu'il ou elle va me quitter, ou à me demander si elle ou il m'aime vraiment. Soit je me donne à 1000%, soit je reste détaché. Je n'arrive pas à trouver le juste milieu. Avec moi, c'est tout ou rien. Et même quand je donne tout, je me retrouve souvent avec rien.
Sortir avec des sorciers, c'est prendre le risque de fréquenter quelqu'un qui ne me voit que comme un héros. Sortir avec des moldus implique trop de mensonges. Il y a un an et demi, ça a presque marché avec une sorcière américaine. Elle me voyait comme une célébrité locale, mais ne passait pas son temps à me remercier d'exister. Je pouvais lui parler de la Guerre, de Voldemort, et ça ne réveillait chez elle aucun traumatisme. C'était reposant. Malheureusement, ça n'a pas marché. J'étais trop jaloux, carrément possessif et complètement obsessionnel, elle n'a pas supporté et elle est partie. Je la comprends. Si j'avais été à sa place, moi aussi j'aurais fui loin de quelqu'un comme moi. Elle méritait mieux.
— Bon, c'est pas le tout mais faut que je rentre. Ce soir, j'ai un date justement, déclare Lysander avec un clin d'œil.
Nous nous relevons, je l'accompagne jusqu'à la sortie.
— Ta baguette, ça va ? Pas besoin d'une révision tant que je suis là ?
Je secoue la tête négativement. Le problème ce n'est pas ma baguette, le problème c'est moi. Je n'arrive plus à faire de la magie comme avant. Je n'y arrive plus du tout. Je m'y suis habitué. De toute manière, j'ai toujours fait la plupart des choses à la moldue. J'ai une pensée pour la baguette de Drago, cachée depuis sept ans dans la malle contenant mes affaires de Poudlard.
Après une dernière accolade, Lysander quitte mon appartement. Il me fait promettre de l'appeler si jamais j'ai à nouveau envie de boire. Je le regarde descendre l'escalier avant de refermer la porte.
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N'hésitez pas à me laisser un commentaire si vous avez apprécié :)
A mercredi prochain !
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