Chapitre 18 : Harry
Bonjour !
J'espère que vous allez bien ^^
Nouveau chapitre, malheureusement c'est le dernier que j'ai en stock... Il faut que je trouve le temps d'écrire la suite mais je suis un peu débordée ^^'
Bonne lecture en tout cas !
EDIT : j'ai fait de la merde avec la publication y a eu un bug, y avait 2 chaptires 18 bref j'en ai retiré un
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Cette nuit, Drago a dormi chez moi. Et moi, je n'ai pas dormi de la nuit. Savoir qu'il était dans mon salon, allongé dans mon canapé, c'était trop pour moi. Plusieurs fois, j'ai envisagé de me lever pour aller le voir. Mais j'ai résisté. Je peux être fier. Je n'ai pas cédé à la tentation. Et je n'ai pas profité de le savoir vulnérable suite à l'enterrement de son père. Certes, je l'ai envisagé. Je me suis imaginé le consoler, l'embrasser et lui faire l'amour sur le tapis du salon, sur le canapé, sur la table de la cuisine, puis enfin dans mon lit, mais je n'ai rien fait. Je suis resté sagement enfermé dans ma chambre jusqu'à ce matin.
Je prépare le petit-déjeuner pendant que Drago prend sa douche. J'ai envie de lui faire plaisir alors je fais des œufs, du bacon, des champignons, des tomates, des haricots. J'ai aussi sorti des galettes de pommes du congélateur, je les prépare à l'avance pour n'avoir qu'à les réchauffer. Pour la touche sorcière, j'ai du jus de citrouille. Et du thé, je sais que Drago boit du thé le matin depuis la notre quatrième année à Poudlard. À l'époque, j'avais noté cette information surtout au cas où j'aurais besoin de l'empoisonner. La situation a bien changé.
Hier soir fut... éprouvant. Au début, c'était bizarre, on ne savait pas quoi se dire. Mais petit à petit, Drago s'est détendu, et moi aussi. Il m'a beaucoup parlé de son travail, j'ai essentiellement parlé de Teddy et d'Andromeda. Des sujets neutres. À la fin de la soirée, on s'est retrouvés à échanger des anecdotes sur nos psy, à parler de nos thérapies et à se raconter nos coming-outs les plus drôles et gênants. On est rentrés chez moi un peu avant minuit, et on a encore parlé un long moment. Il m'a raconté l'enterrement, m'a parlé de son père, de sa relation avec sa mère. Je lui ai confié des choses sur mes parents que je n'avais jamais dites à personne. Sur la fin, on n'avait même plus besoin de se parler. Sa présence et son silence me suffisaient.
Je n'aurais jamais cru pouvoir partager une soirée comme celle-là avec Drago. En amis. Sans le moindre ressentiment vis-à-vis du passé. Juste lui et moi.
J'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir. Je tourne instinctivement la tête, affichant mon plus beau sourire. Sourire qui se fige presque immédiatement. Alors que j'avais l'impression hier soir d'avoir réellement pu tirer un trait sur le passé, ce n'est pas Drago que je vois sortir de la salle de bain. Je ne vois que Malefoy, avec ses cheveux blonds plaqués vers l'arrière comme il le faisait à Poudlard.
Les souvenirs me reviennent par flashs. Les insultes, les sortilèges, le mépris. Et la marque des Ténèbres sur son avant-bras sur laquelle mes yeux se sont arrêtés. La colère qui m'envahit soudainement me fait l'effet d'un coup de poing dans le ventre. En cet instant, j'ai envie de lâcher la poêle et la spatule que je tiens dans mes mains pour aller cogner Malefoy en plein visage. Le défigurer avec mes poings. Voir son sang couler.
Il ramène son bras contre lui pour dissimuler sa Marque. Ce geste a le mérite de me ramener dans le présent. Ça et son regard triste, déçu, résigné. Loin de toute arrogance et de tout mépris, Drago baisse les yeux. La colère s'apaise légèrement. Je détourne le regard pour me concentrer sur le bacon qui est sur le point de cramer dans ma poêle.
Mes gestes sont brusques. Il faut que je me reprenne. J'inspire profondément. Expire. Je suis en sécurité. Je ne suis pas à Poudlard. Drago n'est plus mon ennemi. Il ne me veut aucun mal. Il est là parce que je l'ai invité. Il n'est plus un Mangemort. Voldemort est mort. Je suis en sécurité. Je suis un adulte, je ne suis plus un adolescent et je ne suis plus à Poudlard depuis des années. Ça va passer, ça passe toujours. Voir Drago avec les cheveux mouillés, plaqués sur son crâne, voir sa Marque, ça m'a simplement rappelé des mauvais souvenirs. C'est normal. Ce sont des choses qui arrivent. Ce n'est pas la première fois que ça se produit.
Je sens mes muscles se détendre. Je termine de dressage des assiettes. Je me force à avoir des gestes lents, pour faire comprendre à mon cerveau qu'il n'a pas de raison de s'emballer. Tout va bien. Je vais simplement prendre un bon petit-déjeuner avec un ami. Drago est mon ami. Il n'est plus mon ennemi.
Alors pourquoi je suis autant en colère ? On a passé une super soirée hier, alors pourquoi j'ai manqué de lui hurler de sortir de chez moi ? J'ai rêvé de ce moment, je l'ai voulu de tout mon cœur. Je l'aime, n'est-ce pas ? Alors pourquoi j'ai eu envie de lui faire mal comme ça ? Me venger. Je pensais que ce stade était derrière moi. Je lui ai pardonné. Pourquoi mon esprit refuse d'enregistrer qu'il n'est plus un danger pour moi ?
Lorsque je me retourne enfin, je vois que Drago remis son pull noir avec le col roulé. Il a aussi dû sécher ses cheveux d'un sortilège, ils ondulent librement sur ses épaules. L'adolescent de 15 ans s'est effacé, je retrouve le Drago que je connais. Le Drago que j'aime. Ses yeux sont si tristes.
Je me sens tellement coupable. Je sais que je ne devrais pas, que ce n'est pas quelque chose que je contrôle, mais je ne peux pas m'en empêcher. Bien sûr qu'il a vu mon trouble. Bien sûr qu'il a vu la colère et la haine dans mes yeux. Bien sûr qu'il est mal à l'aise. Il regrette sans doute d'avoir accepté mon invitation.
Je dépose une assiette devant lui. Il me remercie du bout des lèvres Je n'arrive pas à parler. Je sais que je devrais le rassurer, mais les mots se bloquent dans ma gorge. Je m'assois en face de lui avec ma propre assiette. Je bois un peu de jus de citrouille en espérant me remettre les idées en place, sans grand succès. Je regarde Drago se servir du thé et commencer à manger. J'ai envie de pleurer. J'ai tout gâché. Encore une fois.
— Fallait pas... t'embêter pour préparer tout ça..., murmure-t-il en gardant les yeux baissés.
— Ça me fait plaisir, je réponds. Désolé pour...
Pour quoi ? Pour avoir eu envie de t'attaquer alors que tu sortais simplement de la salle de bain ? En un sens, ce n'est pas plus mal que je ne puisse plus faire de magie parce que j'aurais parfaitement pu avoir le réflexe de lancer un sort. Un sort que j'aurais regretté. Ça n'aurait pas été la première fois.
— C'est pas ta faute. J'aurais dû faire attention à la cacher.
J'ignore quoi répondre à ça. J'aimerais pouvoir lui assurer qu'il n'a pas à la cacher, que ça ne me gêne pas et lui répéter que je lui ai pardonné en le regardant droit dans les yeux, mais je ne peux pas. Je lui ai promis de ne pas lui mentir. Et pourtant j'aimerais tellement que ce soit le cas. Pouvoir regarder cette putain de Marque sans sourciller.
— Je suis désolé, je répète simplement.
On mange en silence. Le charme est rompu. L'intimité d'hier soir s'est évaporée. Notre amitié elle-même semble avoir été remise en question en l'espace de quelques minutes. Ça me rend tellement triste. Et quand je pense que lorsqu'il aura terminé son petit-déjeuner, il s'en ira, j'ai envie de pleurer. Je ne veux pas qu'il parte. Pas maintenant. Je refuse que cet incident conclut nos retrouvailles et enterre cette amitié encore si fragile.
— Tu... J'imagine que tu comptes aller chercher ta mère à Sainte-Mangouste ce matin et qu'après vous... enfin vous rentrerez en France ?
— En effet.
Il relève enfin les yeux sur moi. J'ai toujours cette boule d'angoisse dans la poitrine, mais étrangement son regard m'apaise. Je ne comprends pas comment il est possible de ressentir des sentiments à ce point contradictoires pour une seule et même personne. J'avais oublié ce que c'était. Ces dernières semaines, j'étais sur mon petit nuage à cause de ses lettres. Je me faisais des films tous plus romantiques et chauds les uns que les autres. Le revoir en chair et en os, c'est être confronté à sa personne dans son ensemble. Pas seulement le sorcier séduisant qui me fait tourner la tête, mais Drago Malefoy. Avec son passé, ses erreurs et son désir de devenir quelqu'un de bien.
Je repense à sa dernière lettre. À sa détresse, à ses confidences. Et à sa proposition.
— Tu m'avais dit que si je t'aidais à Ste Mangouste, tu viendrais avec moi au manoir Potter, je lui rappelle en détournant le regard.
J'essaye de paraître détaché, de lancer ça sur le ton de la plaisanterie. Pour le provoquer. Je veux voir comment il réagit. Et je veux qu'il reste avec moi. Je sais qu'entre nous, rien n'est simple et rien ne le sera jamais. Mais je veux qu'on essaye. Alors tant pis pour les mauvais souvenirs que ça remue, je pense qu'il est temps d'être un peu courageux. Et de m'y confronter. Parce que l'idée que Drago sorte définitivement de ma vie m'est insupportable.
J'ai cru que c'était ce qui se passerait la dernière fois, quand j'ai quitté le cabinet de Mrs. Bones, après qu'il ait piétiné mes sentiments et mon semblant d'optimisme. Finalement il est revenu. Et il a repris la place qui lui était destinée dans ma vie et dans mon cœur. La place qu'il a sans doute toujours eue, même si je n'ai pas toujours su le voir.
Drago laisse échapper un rire. Ça aurait pu être méprisant et moqueur, mais je crois que c'est surtout de la surprise.
— Ce n'est pas que je ne veux pas tenir mes engagements, mais je pense qu'on peut raisonnablement conclure tous les deux que ce n'est pas une bonne idée, Harry.
Tellement d'amertume dans cette réponse. Je soutiens son regard.
— Je suis pas d'accord. Je veux toujours que tu m'accompagnes.
— Ne sois pas ridicule, tu as bien vu ta réaction tout à l'heure, me répond-t-il d'une voix sifflante.
— Oui, et alors ?
Il fronce les sourcils. Je vois bien qu'il ne comprend pas mon entêtement. Moi-même je ne sais pas trop où je vais. Je sais seulement que je ne veux pas baisser les bras.
— Ecoute, Drago... C'est pas la première fois que j'ai ce genre de flashs et c'est certainement pas la dernière. Est-ce que j'aurais préféré que ça n'arrive pas avec toi ? Bien sûr. Est-ce que ça va m'empêcher de vivre ? Non. Si je devais éviter toutes les personnes et tous les lieux qui me rappellent des mauvais souvenirs, je ne sortirai jamais de mon appartement et je n'aurais plus aucun ami.
C'est d'ailleurs ce qui aurait pu arriver si je n'avais pas commencé une thérapie. Lorsque j'ai commencé les séances avec Mrs. Bones, je m'étais quasiment coupé du monde et de mes amis. Parce qu'il y avait toujours des détails pour faire ressurgir les mauvais souvenirs. Et ce n'est pas seulement à cause des journalistes que j'évite le monde sorcier. Poudlard me rappelle la bataille et les morts. Le Chemin de Traverse aussi. Ne parlons même pas de la dernière fois que j'ai dû aller à Gringotts pour mettre la main sur les documents de propriété du manoir Potter. Les éléments déclencheurs sont partout.
— Ça m'est arrivé avec Ron et Hermione si ça peut te rassurer, et on est toujours amis. Est-ce que c'est agréable ? Non. Mais ça ne m'empêchera pas d'être ton ami. Enfin, si c'est ce que tu veux aussi.
Je vois les épaules de Drago se détendre. Il hoche la tête, baisse les yeux sur sa tasse de thé. Je le regarde boire une petite gorgée. La situation semble s'être dénouée. Je me sens beaucoup mieux. Drago a l'air de comprendre. Je tente un sourire, auquel il répond timidement.
— Je vais raccompagner ma mère au Ministère pour qu'elle prenne son Portoloin. J'en réserverai un pour la fin de journée et ensuite je te rejoindrai au manoir Potter. Si c'est vraiment ce que tu veux.
— Je le veux.
Je n'ai aucune idée de comment ça va se passer, ni de ce que je vais découvrir, mais savoir que Drago sera là me rassure. Il m'a déjà tellement apporté, tellement appris sur ma famille, en si peu de temps.
On se regarde tous les deux, avec un sourire. Je retrouve enfin cette même atmosphère calme et intime qui me plaisait tant hier soir. Vu de l'extérieur, on pourrait presque nous prendre pour un couple, prenant simplement son petit-déjeuner ensemble. Mon cœur s'emballe rien qu'à cette pensée. Merde.
Un hibou frappe au carreau de ma fenêtre. C'est Plume. Je soupire en me levant de table, laissant Drago terminer son petit-déjeuner. C'est sans doute Ron qui me rappelle que son anniversaire est demain et que je dois impérativement venir. À moins qu'il n'ait des informations sur la mère de Drago ? C'est ce doute qui me pousse à ouvrir sa lettre, alors qu'en temps normal j'aurais parfaitement pu la poser sur la pile de courriers jamais ouverts qui trône sur mon bar.
Salut Harry,
Petit message pour ne pas que tu oublies que demain à midi, ton cul est attendu au Terrier pour mes VINGT-SIX ANS. Et je veux un beau cadeau parce que même si ta simple présence est un cadeau en soi, je mérite bien ça après la faveur que je t'ai fait hier.
Franchement, ne me demande plus jamais ce genre de choses, j'ai dû batailler pour qu'on assigne un Auror à Mrs. Malefoy. Heureusement que Gracía était dispo d'ailleurs. Mais tout s'est bien passé cette nuit, il n'y a eu aucun problème.
Faudra que tu me racontes comment ça s'est passé avec Malefoy. Il a vraiment dormi chez toi ? Je savais que vous étiez potes, mais ça m'a fait vraiment bizarre hier. Enfin j'imagine que tu sais ce que tu fais.
Hâte de te voir demain.
Ron
Merde. J'ai oublié d'acheter un cadeau à Ron. Pendant que Drago ira voir sa mère, j'irai faire un tour dans le quartier. Je lui trouverai bien quelque chose, mais ça sera forcément moldu. D'habitude je commande par correspondance dans les boutiques sorcières parce que je déteste attirer l'attention sur le Chemin de Traverse ou à Pré-au-Lard. Et mon dernier chapeau changeur de tête a rendu l'âme hier. Il faut voir le côté positif, demain je pourrais demander à George de m'en fournir des nouveaux.
— Ça va ? On dirait que t'es énervé.
— C'est rien, je réponds en posant la lettre sur la table. C'est l'anniversaire de Ron demain et il veut absolument que je vienne au Terrier.
— Je vois.
Je n'ai pas besoin de lui expliquer. Drago comprend. Il a coupé tout contact avec ses anciens amis et a même été jusqu'à s'installer dans un autre pays, alors il comprend parfaitement pourquoi j'ai toujours du mal à me rendre au Terrier et à évoluer au milieu de ces personnes qui sont, certes, comme ma famille, mais qui me rappellent toujours à quel point je n'ai pas été à la hauteur.
— Sinon ta mère va bien. Il n'y a pas eu de problème cette nuit.
— Tant mieux.
Le regard de Drago s'est assombri. Je sais ce qu'il pense. Il pense que c'est sa faute si sa mère est potentiellement en danger. Parce que c'est lui qu'on menace, lui qui porte la Marque.
— Tu te trompes, je déclare en me rasseyant face à lui.
— Quoi ?
— Ce n'est pas ta faute. Tu as payé ta dette à la société, tu n'as jamais cherché à fuir les conséquences de tes actes passés. Si certaines personnes ne sont pas capables de comprendre que tu n'es plus un Mangemort et te prennent pour leur bouc-émissaire, ce n'est pas ta faute.
— Ce n'est pas ta faute si l'un des jumeaux est mort, me répond Drago du tac au tac.
— Je sais.
On se sourit. Je me ressers du jus de citrouille. J'apprécie le silence qui s'installe entre nous. Mes pensées se tournent vers le manoir Potter. J'ai peur de ce que je vais y trouver. En même temps, j'ai hâte. Mais c'est terrifiant.
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Voilà j'espère que ça vous plait ^^
Comme vous voyez, c'est un peu compliqué... mais quand même ils arrivent un peu à se parler.
A... dans 15 jours j'espère !
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