Chapitre 16 : Correspondance
Bonjour !
J'espère que vous allez bien ^^
Nouveau chapitre avec des lettres. J'espère que ça vous plaira ^^
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Harry,
C'est étrange de voir me demander d'être ton ami quand on se rappelle que tu m'avais repoussé avec mépris en première année. Oui, je garde un souvenir amer de cet épisode et le sentiment d'humiliation que j'ai ressenti à ce moment-là est toujours vivace. Je comprends pourquoi tu as refusé mon amitié à l'époque, j'étais un petit con, mais je ne peux m'empêcher de sourire en voyant comment les rôles se sont inversés.
J'accepte d'être ton ami, Harry. Je suis touché que tu penses à moi comme à un ami. Je ne pense pas mériter cette amitié. J'essayerai d'en être digne. J'ai changé, il est vrai. J'essaye d'être un homme bien. Néanmoins je ne peux m'empêcher de trouver étrange que tu ne m'en veuilles plus pour tout ce que je t'ai fait. J'en suis heureux, bien sûr. Mais moi à ta place, je ne sais pas si j'aurais réussi à me pardonner, et encore moins à accepter que quelqu'un comme moi fasse partie de ma vie.
Je ne te cacherai pas que je suis un peu sceptique quant à ta proposition d'aller au manoir Potter ensemble. Je ne sais pas si je suis vraiment la personne la mieux placée pour t'accompagner. Et puis, t'accompagner signifie revenir en Angleterre pour la deuxième fois en moins d'un an. J'ai peur que le Ministère n'apprécie pas cette initiative et pose trop de questions. Je pense que ni toi, ni moi n'avons intérêt à ce que notre nouvelle amitié fasse la une des journaux.
J'espère que tu comprendras.
Amicalement
Drago
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Drago,
Je comprends ton refus, même s'il m'attriste. J'aurais aimé partager ce moment avec toi et je ne m'imagine pas le partager avec qui que ce soit d'autre. Après tout, c'est toi qui m'a appris l'existence de cet endroit. C'est toi qui depuis le début de notre correspondance, me permet de reconnecter avec mes racines. Mais je comprends.
Aujourd'hui, j'avais rendez-vous avec mon ami Lysander. Je t'ai déjà parlé de lui je crois, c'est mon parrain aux Alcooliques Anonymes, l'apprenti d'Ollivander. Il essaye de me réapprendre la magie. La dépression et l'alcool avaient fini par faire de moi presque un moldu. Mais j'ai beau être sobre depuis 2 an et huit mois, et aller mieux, je n'arrive toujours pas à lancer des sorts même basiques. Je ne comprends pas et Lysander non plus. Pourtant j'ai toujours de la magie. Tu as même été témoin de mon dernier transplanage (je ne suis pas très fier de cet épisode, je tiens à m'excuser encore une fois). J'arrivee également à pratiquer la magie runique, bien que je ne l'ai pas étudié à Poudlard. Les objets magiques me répondent comme si de rien n'était (les balais par exemple). Ma baguette refuse de m'obéir. Tu es un spécialiste des enchantements, peut-être sais-tu quelque chose ou as-tu des conseils ?
Je m'étais presque résigné à ne plus être un sorcier, mais aujourd'hui j'aimerai réellement retrouver mes pouvoirs. Je ne demande pas à devenir un grand sorcier, mais pouvoir lancer des sorts de base, pouvoir transplaner et ne pas être dépendant de mes amis pour renouveler les sortilèges de protection sur mon appartement serait vraiment appréciable.
Je me demande si je ne vais pas trop loin en te racontant ça. Mais tu es mon ami maintenant, je te fais confiance. Je préfère éviter que le monde sorcier sache que leur « héros » a perdu ses pouvoirs.
Amicalement
Harry.
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Harry,
J'ai traversé la même épreuve que toi, il y a longtemps. Azkaban et les Détraqueurs... Disons que ce n'est pas un contexte propice à l'équilibre magique. Sans compter que j'ai été privé de baguette durant toute l'année qui a suivi ma sortie de prison. Lorsque je suis arrivé en France, j'étais moi aussi incapable de pratiquer la magie, même la plus simple. C'est la raison principale pour laquelle j'ai chercher à consulter un psychomage d'ailleurs. Je pense que tu le sais déjà, mais ce genre de blocage a souvent une origine psychologique.
En ce qui me concerne, j'étais tellement terrifié à l'idée d'être une mauvaise personne, tellement rongé par les remords, que mon esprit avait décidé qu'il était préférable pour moi de ne plus être un sorcier. Il m'a fallu presque une année entière pour retrouver mes pouvoirs. C'est cet événement qui m'a poussé à devenir maître des charmes. J'avais besoin d'être utile et de produire quelque chose de bien. Aujourd'hui j'assiste le Ministère français. Je pratique des enchantements pour les besoins de ma communauté et je sais que ma magie a un impact positif. Ce n'est pas toujours passionnant, mais c'est ce que je fais de mieux. J'ai toujours été doué en enchantements. Malheureusement je n'ai pas toujours utilisé ce talent pour de nobles causes. Tu le sais mieux que quiconque.
J'imagine que si ton blocage persiste malgré la thérapie et ta sobriété, c'est qu'il y a quelque chose d'autre auquel tu n'as pas encore pensé. Quelque chose de refoulé. Une part de toi que tu refuses de laisser s'exprimer. As-tu essayé d'utiliser une autre baguette que la tienne ? Je suis désolé si ça te semble être une solution triviale, peut-être as-tu bien sûr déjà tenté l'expérience, mais si tu continues à utiliser la même baguette que pendant la guerre, celle-là même qui était la jumelle de la baguette du Seigneur des Ténèbres, je ne serai pas étonné d'apprendre que ton esprit l'associe au malheur et à la mort, bloquant de fait son utilisation.
Je suis désolé de ne pas pouvoir t'apporter plus d'informations, pour en savoir plus il faudrait que je te fasse passer quelques tests, même si je ne doute pas que ton ami est tout à fait compétent.
Amicalement
Drago
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Drago,
Je n'imaginais pas que tu avais pu vivre la même chose que moi. Je n'ose imaginer ta détresse à l'époque, toi qui a grandi dans une famille sorcière. Moi je suis habitué à la vie moldue, ça ne me gêne pas tellement. Merci d'avoir partagé avec moi cette partie de ton histoire. Ça me fait beaucoup de bien de savoir que je ne suis pas le seul à vivre ça. Dans mon entourage, personne n'a connu de blocage de ce type. Ou c'était l'affaire de quelques jours, quelques mois tout au plus.
Tu as vu juste, j'ai gardé la même baguette. Celle-là même qui m'a choisi lorsque j'avais 11 ans. Tu n'es pas le premier à me dire d'essayer une autre baguette, mais je n'arrive pas à m'y résoudre. C'est trop dur. C'est ma baguette. J'étais tellement heureux lorsque je l'ai tenue dans ma main pour la première fois. C'était le jour où on s'est rencontrés d'ailleurs. Je ne veux pas d'une autre.
La seule fois où je me suis résolu à utiliser une autre baguette que la mienne, c'est pendant la guerre. J'ai utilisé celle d'Hermione lorsque j'ai cassé la mienne, puis une autre qui ne m'obéissait pas très bien. Et puis, il y a eu la tienne. Je m'accordais bien avec elle. La plupart du temps, j'oublias même qu'elle n'était pas à moi. Je ne l'ai plus jamais utilisée après la guerre. J'espérais te la rendre. J'espérais que tu me serais redevable. Je ne devrais pas écrire ça.
Je ne sais pas si je dois éviter de mentionner le passé ou si au contraire, nous avons assez avancé pour pouvoir en parler sans gêne. À chaque fois que je t'écris, je me prends la tête pour trouver comment tourner mes phrases pour rester évasif. Dis-moi ce que tu en penses. Je ne veux pas te mettre mal à l'aise.
Je devrais peut-être réécrire cette lettre. Je ne sais pas. Tant pis. J'espère que tu ne m'en voudras pas.
Amicalement
Harry
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[Brouillon de lettre inachevée]
Harry,
Je n'arrête pas de me demander si ta lettre n'est pas une manière détournée de me dire que tu m'aimes encore. Je ne peux m'empêcher de me demander si le fait que tu aies pu utiliser ma baguette aussi aisée n'est pas un signe... Si tu savais tous les scénarios que je me fais. Sur toi, sur nous. J'aimerais pouvoir prendre le premier Portoloin et venir t'aider à retrouver ta magie. Parce que si je t'aide, peut-être que tu me seras redevable. Je ne devrais pas écrire ça. Je ne devrais même pas le penser.
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Harry,
J'espère que tu vas bien.
Aujourd'hui, j'ai participé à une mission avec des Aurors. C'était à la fois excitant et effrayant. Ce travail m'en fait vraiment voir de toutes les couleurs. Heureusement tout s'est bien passé et les suspects ont pu être appréhendés.
Que fais-tu de tes journées, Harry ? Je réalise que malgré notre correspondance assidue et des confessions très intimes, je ne sais pratiquement rien de ton quotidien. Que fais-tu ? As-tu un travail en monde moldu ? Ou emploies-tu tes journées à autre chose ? Un homme comme toi aurait pu être appelé à œuvrer activement dans la politique sorcière, mais je pense ne pas me tromper en avançant que ce n'est pas dans tes projets. Parle-moi de toi, s'il te plaît.
Pour en revenir à tes problèmes de magie, je comprends ta réticence à utiliser une autre baguette, mais je maintiens que tu devrais tenter l'expérience. Tu sais Harry, tu as traversé plus d'épreuves que quiconque sur cette terre. Plus que moi. Et il n'y a pas de honte à avoir un blocage magique, quoi que puisse en dire les gens. Tu as surmonté tellement d'épreuves, tu t'es battu pour t'en sortir, pour remonter la pente. Je sais ce que c'est que de toucher le fond, crois-moi. Tu n'es pas parfait, c'est certain, mais tu es humain. Tu as le droit de flancher.
Nous pouvons mentionner le passé, si c'est ce que tu veux, si c'est ce qui te fait du bien. Ça ne me gêne pas. Je pense qu'il y a déjà eu suffisamment de secrets et de non-dits entre nous.
Amicalement
Drago
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Drago,
Toutes mes condoléances pour ton père. Vous n'étiez pas en très bons termes, mais je sais que tu es sûrement très affecté par la nouvelle, bien plus que tu ne voudras l'admettre. Je sais ce que c'est de perdre un proche.
Je me doute que toi et ta mère viendrez pour l'enterrement. Si jamais tu as besoin de parler à un ami, tu sais où me trouver. N'hésite pas, tu ne me dérangeras pas. Je ne fais pas grand chose de mes journées en ce moment.
Prends soin de toi.
Amicalement
Harry
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Harry,
Merci pour ton soutien. Comme tu t'en doutes, je ne croule pas sous les lettres attentionnées comme les tiennes. La plupart des personnes qui ont connu mon père, de près ou de loin, ont sans doute été heureux à l'annonce de son décès.
Je ne sais pas si je vais bien ou pas. Je n'arrive pas à savoir ce que je ressens. Je le haïssais tellement. Mais il était mon père. Et je l'ai aimé. À tel point que j'ai accepté de prendre la Marque pour lui. Pour le sauver, lui et ma mère. J'ai accepté de tuer pour lui, même si je ne l'ai pas fait, c'était mon intention.
Tu sais, j'ai pensé à fuir. À la fin de ma cinquième année. Je savais ce qui m'attendait en rentrant au manoir. J'ai réellement envisagé de ne pas monter dans le train qui nous ramenait à Londres. Je voulais disparaitre, partir le plus loin possible, là où personne n'aurait pu me retrouver. J'étais terrifié. Et puis j'ai pensé à mes parents. À ce qui leur arriverait si je partais. Alors je suis monté dans ce fichu train. J'aurais pu les abandonner à leur sort, laisser ma mère aux mains du Seigneur des Ténèbres et mon père en prison. Mais je ne l'ai pas fait. C'est pathétique n'est-ce pas ? J'ai été un lâche toute ma vie et la seule et unique fois où je fais preuve de courage, c'est pour recevoir la Marque. La plus grande erreur de ma vie.
Nous venons en effet pour l'enterrement. C'est demain. Je pense que nous ferons simplement l'aller-retour dans la journée. Ma mère n'aime pas l'idée de rester en Angleterre. D'autant plus que certaines personnes pourraient sans doute profiter de l'occasion pour supprimer les derniers membres de la famille Malefoy.
Merci encore Harry. Merci d'être là.
Amicalement
Drago
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Harry,
Pardonne-moi pour cette nouvelle lettre, mais j'avais besoin de parler à quelqu'un.
L'enterrement était absolument horrible. Je n'ai jamais vu ma mère dans un tel état. Elle a fait un genre de crise, sa magie lui a complètement échappé. Finalement, heureusement que le Ministère nous avait attribué deux Aurors. Ton ami Weasley était là. C'est lui qui m'a aidé à la maîtriser sans la blesser.
Je t'écris de Sainte Mangouste où elle a été admise. A priori, ce n'est rien de grave. Seulement une manifestation magique spontanée due au choc. Je pense qu'avant de le voir dans son cercueil, elle n'avait pas réellement admis la mort de mon père. L'enterrement a rendu la nouvelle cruellement tangible. Elle l'aimait tellement.
J'essaye d'obtenir les papiers pour qu'elle soit transférée au plus vite à Paris, mais les responsables se semblent pas pressés de répondre à ma demande. Le plaisir qu'ils ont à me mettre des bâtons dans les roues et à mépriser ma famille est visiblement plus grand que le désir de nous voir quitter leur hôpital.
Il n'y avait que nous. Moi, ma mère, l'officiant et les Aurors. Nous l'avons enterré dans le caveau des Malefoy. Caveau qui a été vandalisé de nombreuses fois. Je l'ai remis en état, mais il m'est d'avis qu'il ne restera pas intact très longtemps. Le cimetière est public. J'étais d'ailleurs étonné de ne pas avoir les sorciers se presser pour cracher sur la tombe de mon père, et me cracher au visage par la même occasion. Pour une fois, le Ministère a bien fait son travail et a su protéger les lieux avant la cérémonie.
Je refuse d'être enterré là-bas. Je préfère être incinéré et que mes cendres soient dispersées dans le parc du manoir Malefoy. Je ne veux pas qu'il y ait de tombe que mes détracteurs pourraient profaner. Aucun nom à côté duquel graver des insultes.
Il y a du nouveau.
Notre Portoloin était supposé nous ramener à Paris à 16h, mais nous l'avons raté. Ma mère s'est endormie, elle est épuisée. Ils veulent la garder en observation cette nuit. J'ai peur qu'elle ne soit pas en sécurité dans cet hôpital. Les gens vont et viennent si facilement. Je ne sais pas quoi faire.
Je crois que j'ai besoin d'un ami. Tu es la seule personne en qui j'ai confiance ici. Et peut-être Weasley, étrangement. Il aurait pu stupéflixer ma mère sans ménagement. Il ne l'a pas fait et il a empêché son collègue de le faire. J'imagine qu'il sait pour toi et moi. Je n'ose pas lui demander de rester pour protéger ma mère. Je ne sais même pas s'il est encore à l'hôpital.
S'il te plaît, aide-moi. En échange, je viendrais avec toi au manoir Potter si c'est ce que tu veux.
Amicalement
Drago
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Tintintin ! Comme vous vous en doutez, dans 15 jours, il y aura une nouvelle rencontre en face à face. Il est temps !
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