Chapitre 15 : Drago
Surprise !
J'ai un peu avancé l'écriture ^^ Pas assez pour proposer 1 update par semaine, mais je pense pouvoir faire peut-être 1 update toutes les deux semaines. Du coup voilà un nouveau chapitre !
C'est Drago chez son psy. Alors le psy c'est concrètement l'auteur. Il n'a pas vraiment un comportement de psy, mais j'en avais besoin pour faire avancer l'intrigue donc j'espère que vous me pardonnerez cette liberté.
Bonne lecture
*****
— Drago —
Séance chez le docteur Thery, comme toutes les trois semaines. Avant, c'était chaque semaine, puis nous sommes passés à quinze jours et récemment il m'avait proposé de me voir une fois par mois. Sauf que une fois par mois, c'est beaucoup trop peu. Surtout ces derniers temps avec Harry qui passe son temps à m'écrire des longues lettres qui me mettent dans tous mes états.
Je fais vraiment de mon mieux pour gérer cette correspondance. Je respire, je me force à attendre minimum 24h, j'écris au moins trois ou quatre brouillons avant de rédiger ma réponse. Ça ne calme absolument pas mon cœur qui se prend pour un tambour un jour de fête nationale, mais disons que ça m'aide à dissimuler mes émotions. Harry veut être mon ami. Pour de vrai ? Et j'ai terriblement envie de devenir le sien. J'ai déjà l'impression de l'être.
— Et avez-vous envisagé de lui parler de vos sentiments ? Je veux dire, vos sentiments actuels.
Je ne peux retenir un petit rire. J'aime beaucoup mon thérapeute, mais il est parfois un peu trop optimiste.
— Jamais. Je pense qu'on a déjà fait le tour du sujet non ? Ça servirait à quoi ?
— C'est à vous de me le dire.
Voilà une réponse de psychologue. Je lève les yeux au ciel. Mais il insiste. Je le vois à son regard appuyé. Il a les yeux verts, mais ils ne sont pas aussi beaux que ceux d'Harry. C'est un homme assez jeune, il doit avoir maximum 10 ans de plus que moi. Je l'ai choisi parce qu'il est adepte des thérapies moldues. Non pas que je pense que les Moldus soient plus en avance sur la question, mais je répugnais à l'idée qu'un psychomage joue avec mon esprit avec des sortilèges douteux. Sans compter qu'étant Occlumens, je résiste à la plupart des enchantements habituellement utilisés.
— À partir du moment où je ne souhaite pas être en couple avec lui, je ne vois pas l'intérêt de lui parler de mes sentiments, comme vous dites. Je lui ai fait suffisamment de mal la première fois.
— Vous ne souhaitez pas être en couple avec lui ou vous vous interdisez de l'être ?
On en revient toujours à ça. Soit disant je ne m'interdis d'être heureux parce que j'ai du mal à me pardonner mes erreurs passées. Il a tout faux.
— Il m'a dit très clairement qu'il voulait passer à autre chose. Je ne peux pas me pointer pour lui dire « au fait je t'ai menti, je t'aime encore, s'il te plaît sois mon mec » !
— Vous avez envisagé le fait qu'il puisse vous dire uniquement ce qu'il pense que vous voulez entendre ? Exactement comme vous le faites ? enchaîne immédiatement le sorcier face à moi.
— C'est moi le Serpentard, pas lui.
— Je suis le Serpentard, lui c'est un Gryffondor. Pourquoi vous focalisez-vous à ce point sur les maisons dans lesquelles vous avez été répartis lorsque vous aviez 11 ans ? Pensez-vous être le même qu'à 11 ans ? Pensez-vous qu'il est interdit aux Gryffondors d'être manipulateurs ? Qu'il est impossible qu'un Serpentard soit brave ?
— Vous ne pouvez pas comprendre, vous avez été à Beauxbâtons.
— Je pense au contraire que je comprends très bien votre façon de fonctionner, Drago. Vous vous cachez derrière les apparences. Un Malefoy doit être comme ci, un Sang-Pur doit se comporter comme cela, un Serpentard agit de telle manière, quelqu'un avec la Marque des Ténèbres sur son bras est nécessairement ainsi. Je pensais que nous avions dépassé ce stade, mais depuis que vous avez repris contact avec Harry, vous semblez retomber dans vos anciens travers.
Je baisse les yeux. J'en ai assez. J'ai l'impression de tourner en rond. Je regrette tellement d'avoir envoyé cette lettre. Si je l'avais gardée pour moi, rien de tout ça ne serait arrivé. Je vivais avec les regrets et mes secrets depuis presque dix ans, j'aurais très bien pu continuer ainsi.
— Vous pensez que je devrais lui dire la vérité ?
— Est-ce que vous voulez lui dire la vérité ?
— Non.
Le docteur Thery hoche simplement la tête, note quelque chose dans son carnet. Je soupire. Pour le moment, cette séance ne m'est d'aucune utilité.
— Je ne sais pas si je dois accepter son invitation.
— Pourquoi hésitez-vous ?
— Eh bien. Déjà il y a le fait que le Ministère de la Magie risque de ne pas apprécier que je revienne une nouvelle fois en Angleterre.
— Peuvent-ils vous interdire de circuler sur le territoire britannique ?
— Non, j'ai toujours la nationalité mais... Je suis obligé de me signaler au Ministère en tant qu'ancien... Mangemort.
Je déteste le dire. Ancien Mangemort. Je sais que c'est ce que je suis. J'ai la Marque. Mais je ne me suis jamais senti Mangemort. Je ne l'ai jamais souhaité, même si je me cachais derrière mon arrogance. Rien que de voir la Marque sur mon bras me répugne et c'était déjà le cas quand j'avais 16 ans. J'étais trop lâche pour être un Mangemort.
— Y a-t-il d'autres raisons qui vous poussent à refuser cette invitation ?
— Je ne sais pas si c'est une bonne idée...
— Vous ne pensez pas qu'Harry ne vous aurait pas fait cette proposition s'il n'avait pas mûrement réfléchi ?
— Il n'est pas vraiment réputé pour sa capacité de réflexion et d'analyse, vous savez, je lâche avec un petit rire.
Le docteur Thery me dévisage. Il n'a pas l'air de trouver ça drôle.
— Parce que c'est un Gryffondor, c'est ça ?
Je me mords les lèvres.
— Si je me souviens bien, il a lui-même admis au cours de votre correspondance qu'il prenait le temps de réfléchir à ses réponses. Il apprécie d'ailleurs ce mode de communication car cela lui permet de contrôler son impulsivité.
— Vous pensez que je dois accepter ?
— Avez-vous envie d'accepter ? Et surtout, voulez-vous devenir son ami comme il vous le propose ? Il fait clairement un pas vers vous. Il vous donne l'occasion d'être son ami. À vous de voir si vous souhaitez cette relation d'amitié. Vous êtes parfaitement en droit de refuser. Ce serait même légitime. Mais je pense que vous avez un choix à faire, Drago. Je vous conseille de faire ce choix au lieu de fuir. Répondez à Harry. Positivement ou négativement, à vous de décider.
Évidemment que j'ai envie d'accepter. Évidemment que j'ai envie de le voir, de lui parler, de l'aider. De faire partie de sa vie. Rien qu'un peu. Profiter de ses sourires, ses rires et mon prénom dans sa bouche. Quand il m'appelle Drago, j'ai l'impression d'être important. C'est ridicule. Je suis ridiculement amoureux.
Et si je lui disais « Harry, je t'aime. Je t'aime toujours aimé, je n'arrive pas à arrêter de t'aimer. S'il te plait, oublie tout ce que j'ai pu te dire jusqu'à présent et soyons ensemble. Essayons. » ? Il va me rire au nez. Ou pire, couper tout contact avec moi. Et même dans d'éventualité où il accepterait, qu'est-ce qui se passerait ?
— Vous semblez pensif, à quoi pensez-vous ? me questionne mon thérapeute en plissant les yeux.
Je croise les bras. Comment je pourrais dire ça ?
— On en revient à la même chose qu'il y a six mois. Même si, et je dis bien « si », il se passait quelque chose entre nous, ça serait intenable. À la moindre dispute, notre passé reviendrait sur la table. À chaque fois qu'il mentionne ses parents dans ses lettres, je culpabilise car je me souviens d'à quel point j'ai pu me moquer de lui et de la mort de ses parents à Poudlard. Qu'est-ce que ça serait en face à face ? Même chose avec ses amis. Je serai incapable de les regarder dans les yeux. J'ai traité son meilleur ami de pauvre et de traître à son sang pendant six ans. Sa meilleure amie a été torturée dans le salon du manoir Malefoy par ma propre tante. Faut-il vraiment que je continue la liste ?
— Je comprends votre raisonnement.
— Et si ça venait à se savoir... D'ailleurs même si nous ne sommes qu'amis, si ça venait à s'ébruiter... Ça serait un carnage. Même en déménageant à l'autre bout de la planète, je ne serais pas en sécurité. Vous vous rendez compte de qui il est ?
— Il est Harry Potter. Un héros dans votre pays d'origine.
— J'aurais tout son fanclub sur le dos, tous les sorciers et sorcières de Grande-Bretagne voudront ma peau. Encore plus qu'aujourd'hui. Je serais certainement arrêté par les Aurors persuadés que j'ai soumis le grand Harry Potter à un philtre d'amour ou un Imperium. Je suis un putain de Mangemort, ils ne chercheront pas plus loin. Être avec Harry... et même être son ami, c'est signer mon arrêt de mort.
— Je pense que vous dramatisez un peu, Drago. Presque huit ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre, je suis certain que la plupart des sorciers et des sorcières sont passés à autre chose.
— Vous n'avez pas vu la presse lors de mon dernier voyage à Londres, je raille.
— Je ne dis pas que l'opinion public et la presse seraient tendre à votre égard si votre rapprochement avec Harry venait à s'ébruiter, mais delà à parler d'arrêt de mort...
— Hum.
Là dessus, j'admets que j'ai peut-être été excessif. Quoi que. Le parrain d'Harry, mon propre cousin, a bien été enfermé à Azkaban pendant 12 ans alors qu'il était innocent. Et il n'a été blanchi qu'après sa mort. Je ne fais absolument pas confiance au Ministère de la Magie britannique.
— Est-ce que vous avez demandé à Harry s'il avait parlé de vous à ses amis ?
Je fronce les sourcils. Je n'en ai pas la moindre idée. Il ne les mentionne que très peu dans ses lettres.
— Vous devriez lui poser la question.
Sans doute. Mais si c'est pour lire qu'ils me détestent autant qu'à Poudlard, autant ne pas tendre le baguette pour me faire battre.
— Pourquoi il voudrait être mon ami ? Après tout ce qu'il s'est passé, pourquoi il tient tellement à être ami avec moi ?
— Vous ne pensez pas mériter cette amitié ?
— J'étais un Mangemort ! Je l'ai harcelé à Poudlard ! Je n'ai jamais tué, mais ça ne me rend pas moins responsable de la mort de Dumbledore. J'ai peut-être purgé ma peine, mais ça ne réparera jamais ce que j'ai fait ! Pourquoi tout le monde semble oublier ce léger détail ? Il n'y a vraiment que moi que ça choque ?
Le docteur Thery me dévisage. Ce n'est pas dans mes habitudes de hausser le ton, ni de perdre mes moyens. Les larmes me piquent les yeux. Je m'en veux tellement. Et je ne pourrais jamais payer ma dette envers toutes les personnes que j'ai meurtries. À commencer par Harry. J'ai payé des amendes monstrueuses, la quasi-totalité de la fortune Malefoy a été confisquée pour la reconstruction du monde sorcier et pour indemniser les victimes de la guerre. J'ai été en prison. Mais ça ne change rien. Mon passé est ce qu'il est.
Ça fait des années que j'essaye d'avancer. Je sais que je n'ai pas le choix. Je fais tout pour être un homme meilleur. Mais ma relation avec Harry fait ressurgir mes fantômes et mes regrets. Il dit m'avoir pardonné. Sur le moment, j'étais heureux en lisant sa lettre. J'étais même euphorique. J'ai pleuré de soulagement. Cependant même le pardon n'efface pas les actes. Mes actes. Mes erreurs.
— Qui est ce tout le monde ? me demande mon thérapeute après un silence.
Je ne peux retenir un rire. C'est donc tout ce qu'il retient ?
— Harry, vous... ma mère.
— Vous avez parlé de Harry à votre mère ?
— Je... Non. Enfin si. Rapidement. Je lui ai dit qu'on s'écrivait, c'est tout. Elle était étrangement contente de l'apprendre. Peut-être qu'elle pense que si je deviens ami avec Harry, cela permettra de redorer un peu le blason de notre famille.
— Ou peut-être qu'elle aimerait vous voir heureux. Et qu'elle voit dans cette relation une manière pour vous, son fils unique, de mettre le passé derrière lui. Une bonne fois pour toute ? Etait-elle au courant de vos sentiments pour Harry ?
— Je ne sais pas. Je ne pense pas.
— Comment a-t-elle réagi lorsque vous lui avez annoncé votre homosexualité ?
— Elle ne s'y attendait pas, mais... disons qu'elle l'a bien pris. Beaucoup mieux que je l'imaginais.
« Si c'est ainsi que tu es heureux, alors j'en suis heureuse également. » Ce sont ses mots. Je me rappelle encore de ce demi-sourire que je ne connaissais pas. Mère ne sourit plus beaucoup. Ou des sourires tristes. La guerre, l'emprisonnement de père, la mort de sa sœur, l'exil... tous ces événements l'ont changée. Ou brisée. Elle n'est plus que l'ombre de la fière sorcière que j'ai connue. Toujours étrangement calme et silencieuse.
— Et elle a toujours bien accueilli Fabrice à l'époque où on était ensemble.
Fabrice. Ça fait longtemps que je n'ai pas pensé à lui. Sans grande surprise, Harry occulte tous les autres hommes. Y compris ceux que j'ai aimé. Car j'ai aimé Fabrice. D'un amour différent que celui que j'éprouve pour Harry bien sûr, mais ce n'était pas forcément une mauvaise chose. Plus qu'un amour, Harry est une obsession.
— Avez-vous parlé à d'autres personnes de votre correspondance avec Harry ?
— À quelques amis, mais sans mentionner son nom.
— Vous ne leur faites pas confiance ?
— Bien sûr que si, mais... je ne sais pas. Ils ne comprennent pas de toute manière.
Ils m'ont dit que je me prenais la tête pour pas grand chose, que je devais tenter ma chance et arrêter de me morfondre. Ils n'ont aucune idée de la complexité de la situation. Leurs remarques m'ont tellement énervé que maintenant, j'évite soigneusement le sujet.
— Peut-être qu'ils comprendraient mieux s'ils savaient que vous parlez d'Harry Potter et non d'un banal ancien camarade de classe. Pour qu'ils comprennent, vous devez leur raconter toute l'histoire. Ils ne peuvent pas comprendre en ayant que 10% des informations.
— Hum.
Certes. J'y réfléchirais.
— Vos amis vous confient-ils des choses personnelles parfois ? Ou même intimes ?
— Bien sûr.
— Vous arrive-t-il de faire de même ?
Pas vraiment. Ou rarement. Pourtant, je les considère comme des amis. Je leur ai d'ailleurs parlé de mon passé et même un peu de la guerre, sous les conseils de mon thérapeute. Ça m'avait fait beaucoup de bien. La plupart ont su se montrer compréhensifs, quand bien même ils ne pouvaient pas imaginer ce que c'était. À quel point c'était dur. À quel point nous avons tous souffert.
— Vous devriez vous confier à eux. Ou à certains.
— Je pourrais en parler à Raphaël, j'admets.
C'est celui dont je considère être le plus proche. C'est un Sang-Pur, comme moi. Il est en froid avec sa famille depuis son coming-out. On se comprend.
— Faites donc cela. Considérez cela comme votre devoir pour dans trois semaines. Vous réfléchirez également à votre réponse à Harry. Car je pense que sa lettre mérite une réponse, vous ne croyez pas ?
— Si.
La question n'est pas vraiment : est-ce que je vais lui répondre, mais plutôt que vais-je lui répondre. Dois-je accepter d'être son ami ? Est-ce réellement une bonne idée ? Et si j'accepte d'être son ami, qu'en est-il de sa proposition de l'accompagner au manoir Potter ? J'ai peur que ce soit déplacé. Pourquoi ne demande-t-il pas simplement à Granger ou à Weasley ? À n'importe qui d'autre. Autre que moi.
— Je pense que nous en avons terminé pour aujourd'hui, conclut sans surprise le docteur Thery.
Je hoche la tête et me lève du canapé dans lequel j'étais assis depuis le début de la séance. Je récupère ma cape, vérifie que ma baguette est bien dans la poche intérieure avant de prendre congés.
Je ne saurais dire si cette séance a été réellement utile. J'ai l'impression d'en ressortir l'esprit encore plus embrouillé qu'à mon arrivée. Et je n'ai aucune idée de ce que je dois faire. Même si je commence à comprendre ce dont j'ai envie. Le problème est que je ne peux pas simplement suivre mes envies. Je dois prendre en considération les autres autour de moi. Notamment Harry. Je refuse de lui faire du mal. Pas encore. Pas cette fois.
*****
Et voilà ! J'espère que ce chapitre vous a plu malgré le psy pas très réaliste x)
On se retrouve dans 2 semaines !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro