Chapitre 11 : Harry
Bonjour !
Je suis content de vous retrouver pour ce nouveau chapitre ^^
On y parle de baguette, et je sais déjà que je vais avoir moult commentaires graveleux x)
***
– Harry –
C'est sans doute la cinquième fois depuis ce matin que je regarde par la fenêtre, vérifiant qu'aucun hibou ne s'est posé sur la jardinière. Or il n'est même pas midi. J'ai calculé le temps nécessaire à une chouette pour faire l'aller-retour Londres-Paris, en ajoutant deux jours de repos pour être large. Je peux techniquement espérer une réponse à partir d'aujourd'hui. Résultat, je suis parti pour tourner en rond dans mon appartement jusqu'à ce que la lettre de Drago me parvienne. En admettant qu'il me réponde.
— Tu attends du courrier, Harry ? me lance Lysander.
Assis dans mon canapé, il a encore mis ses pieds sur ma table basse. Je déteste quand il fait ça, mais je ne dis rien. Le rouge aux joues, je termine de nous servir deux tasses de café. Il date de ce matin, mais est encore chaud. Hermione m'a offert un grand thermos à Noël dernier. Il est enchanté pour conserver le café bien chaud, sans altérer le goût, pendant au moins 48h. Bien sûr, il ne me dure jamais plus d'une journée, mais c'est le principe.
Je retourne côté salon. J'ai allumé un feu de cheminée, l'hiver est de plus en plus froid. Néanmoins, j'aime énormément cette période. Ça me rappelle Poudlard, l'Ecosse, les couloirs glacials. Les seules bonnes années de ma vie. Et considérant ce que j'ai vécu à Poudlard, on peut légitimement se demander à quoi ressemblent les autres années de ma vie si celles-ci sont les meilleures. Mais malgré les punitions, les Basilic dans les couloirs, les professeurs qui voulaient ma mort, j'y ai surtout des bons souvenirs. Et c'est ma maison.
Je tends à Lysander sa tasse, qu'il accepte à deux mains.
— Alors, dis-moi ce qui te distrait en présence de ma royale personne.
Il me fait un clin d'œil. Je soupire.
— Tu sais le mec dont je t'avais parlé ? Celui qui m'avait écrit une lettre pour me dire qu'il m'avait aimé.
— Le gars que tu détestais à Poudlard mais dont t'avais fini par être raide dingue ?
Je hoche la tête. C'est bien résumé. Lysander fronce les sourcils.
— Je croyais que tu l'avais revu y a quelques mois et que ça s'était pas bien passé.
— Ouais... on avait plus ou moins décidé d'arrêter de se voir pour essayer de passer à autre chose.
— Quand tu dis « on », c'est lui et toi, ou juste lui ? me demande Lysander.
— C'était un peu d'un commun accord, mais il était plus d'accord que moi, j'admets en baissant les yeux.
— Hum, je vois.
Ça me fait encore mal rien que de penser. Et pourtant, je vais de l'avant. Finalement, ce n'était pas une mauvaise chose de me confronter à lui et à tout ce qu'il représente. Évidemment, les séances qui ont suivies nos retrouvailles ont été compliquées. Il m'a fallu sortir du déni et accepter ces sentiments emmêlés et contradictoires que j'éprouvais encore pour lui.
— Je lui ai écrit la semaine dernière et... bah rien, je peux pas m'empêcher d'attendre sa réponse.
Lysander me dévisage. Ses yeux changent avec la lumière, oscillant entre le gris et le vert, avec parfois des nuances dorées. Aujourd'hui, ils sont aussi gris que le ciel nuageux. J'ai du mal à soutenir son regard.
— Pourquoi t'as fait ça ?
— Je sais pas je... je me dis que ça pourrait être bien d'essayer d'avoir une relation un peu apaisée. Même si c'est à distance. Y a toujours eu tellement de tension entre nous. Je sais qu'on serait jamais les meilleurs amis du monde, mais si on peut au moins rendre notre relation plus normale, ça sera déjà pas mal.
— Et tu veux toujours te le faire ? me demande Lysander, avec sa franchise habituelle.
Je me mords la lèvre inférieure. Évidemment que j'y pense, je peux pas m'empêcher d'y penser. Lui et moi. Depuis que je l'ai revu, j'ai envie de lui. Il le sait.
— C'est pas... c'est pas vraiment l'objectif. De toute manière, je sais même pas s'il va me répondre.
— Tu crois qu'il est toujours amoureux de toi ? Après tout ce temps ?
— Il a admis que le fait de se revoir avait fait ressurgir des trucs, mais non et il a été très clair sur le fait qu'il voulait pas que... enfin qu'il se passe quoi que ce soit.
C'est sans doute mieux comme ça. Je suis plutôt résigné face à cette situation.
— J'ai été... obsédé par lui pendant des années, alors que je le connaissais même pas. Enfin, pas vraiment. Et tu vois, c'est clair que j'aimais plus l'idée que je me faisais de lui que la personne qu'il était réellement.
C'est juste un fait. Je ne connais pas vraiment Drago, je ne l'ai jamais connu. Bien sûr, on n'est pas deux inconnus. Bien sûr, nous partageons un lien particulier, très fort, dû à notre passé commun. Mais ça ne change rien au fait que je ne le connais pas. Je ne sais pas grand chose de ses goûts, de son enfance, de ses ambitions.
J'ai conscience que c'est sans doute naïf de penser que mes sentiments disparaitront si je le connais mieux. Parce que même si je l'ai idéalisé, j'ai été amoureux de ce qu'il y a de pire chez lui. Mais j'espère que rencontrer la vraie personne, celle derrière le Sang-Pur arrogant défiguré par la Marque de Voldemort, rendra au moins nos rapports plus sains.
— T'as pas peur de te retrouver encore plus piqué ?
— Je sais pas. De toute manière, si ça se trouve, il va même pas me répondre alors...
De façon générale, j'ai du mal à voir comment ça pourrait être pire. Le pire, je l'ai vécu. Le pire, c'était tomber amoureux d'un Mangemort en pleine guerre sorcière. Le pire, c'était haïr et aimer de façon tellement intense que je n'arrivais plus à savoir ce que je ressentais. Le pire, c'était attendre pendant une année entière qu'il frappe à ma porte. Le pire, c'était me rendre compte que oui, j'avais été amoureux de lui et je l'étais encore presque cinq ans après l'avoir vu pour la dernière fois. Alors si je me retrouve à l'aimer encore plus, franchement, c'est le cadet de mes soucis.
Lysander a une petite moue. Je sens qu'il n'approuve pas mon initiative. Voilà pourquoi je n'en ai parlé à personne, à part à Mrs. Bones. Elle n'a pas fait de commentaire. De façon générale, son rôle n'est pas de me juger et de me dire ce que je dois faire, mais plutôt de m'aider à comprendre pourquoi je le fais.
— C'est Malefoy Junior, hein ?
Je manque de m'étouffer avec mon café. Moi qui pensais mon secret bien gardé. Lysander affiche un sourire triomphant.
— J'en étais sûr.
Je choisis de ne pas nier. Je sais que Lysander n'ira pas le crier sur tous les toits. Néanmoins, je suis gêné. Je décide d'éviter un interrogatoire surprise en posant moi-même les questions :
— Comment tu as deviné ?
— J'ai fait le lien entre les retrouvailles surprises que tu m'as raconté vite fait avec sa tête dans la Gazette. Ça collait bien. Mais comme t'as jamais remis le sujet sur la table, j'ai pas eu l'occasion de te demander la confirmation.
Vu comme ça, ça devait paraître assez évident. Lysander rejoint donc le club très privé des personnes au courant de mon amour inavouable pour Drago Malefoy, aux côtés de ma psychomage, Ron et Hermione.
— Tu veux en parler ou on peut commencer ce pourquoi je suis venu à la base ?
Lysander s'est naturellement retroussé les manches, laissant apparaître les deux lignes de runes tatouées à l'intérieur de ses avant-bras. Ça ne m'étonnerait pas qu'elles ne soient pas uniquement décoratives, mais je n'ai jamais fait d'Etudes des Runes donc je suis incapable de les identifier.
— On peut commencer, je soupire, pas vraiment emballé.
Ça fait un mois que Lysander m'aide à pratiquer la magie. Ou plutôt, essaye de m'aider. Après deux longues années à lui cacher que j'étais incapable de réaliser les sortilèges même les plus simples, il m'a percé à jour. Bien sûr, il savait que la dépression et l'alcool avaient entraîné un blocage de ma magie, car lui aussi avait traversé une période similaire, mais il croyait qu'avec la thérapie et surtout le sevrage, j'avais retrouvé au moins une partie de mes capacités.
C'est arrivé sans prévenir. Je me rappelle encore précisément du jour où je me suis rendu compte que je n'arrivais plus à lancer un stupide sort de lévitation. C'était il y a cinq ans, un jeudi matin. Cela faisait quelques mois que j'avais dû mal à me contrôler et que je ratais mes sorts une fois sur deux. Mais ce matin-là, quand j'ai voulu utiliser ma baguette pour faire venir à moi le journal, il ne s'est rien passé. J'ai ressayé, encore et encore, avec acharnement. Mais rien n'y faisait. Je n'étais plus un sorcier. Ou plus vraiment. Alors pour oublier que j'étais un raté et un bon à rien, j'ai bu.
Ce n'est que presque un an et demi plus tard, lorsque je me suis décidé à prendre rendez-vous avec Mrs. Bones, la psychomage qu'Hermione avait trouvé pour moi, que j'ai eu des éléments de réponse. Stress post-traumatique. Dépression. Troubles anxieux généralisés. Aux symptômes moldus s'ajoutait un symptôme purement sorcier : le blocage magique. Complet en ce qui me concerne. Mrs. Bones m'a fait passer une batterie d'examens. Je suis toujours un sorcier, le blocage est entièrement psychologique.
Les journaux me dépeignent comme l'un des plus grands sorciers de ma génération. Par précaution, nous avons décidé avec Ron et Hermione de ne pas parler de la baguette de sureau. La mettre en avant aurait sans doute attisé les convoitises, surtout si les gens avaient su qu'il suffisait de me battre en duel pour devenir son maître. Résultat, le monde sorcier pense que j'ai vaincu Voldemort par mon seul talent. S'ils savaient...
— Ok, déclare Lysander en se relevant et sortant sa baguette. T'as fait tes exercices cette fois ?
Je hoche la tête. Les sortilèges que j'essaye avec Lysander sont très simples : Lumos et Wingardium Leviosa. Des sorts de première année. Rien de très difficile. Et pourtant, je peine à les exécuter correctement. Au moins, je ne les rate plus totalement. C'est déjà ça de gagné.
Lysander fait apparaître une plume devant moi. Exactement comme en première année, lors de notre tout premier cours de sortilège.
— Montre-moi ce que ça donne.
Je me racle la gorge et me redresse dans mon fauteuil. Je récupère ma baguette que j'avais posée sur la table basse en prévision. Lors de nos premières séances avec Lysander, j'étais terrifié à l'idée de faire de la magie, surtout devant quelqu'un. J'avais peur qu'il se moque de moi. Heureusement, il ne l'a jamais fait. Le fait qu'il soit déjà passé par là me rassure. Ça ne l'a pas empêché de devenir un puissant sorcier, bien parti pour devenir maître en fabrication de baguettes. Moi, je ne cherche pas spécialement à devenir un puissant sorcier, être un sorcier tout court me conviendrait.
— Wingardium Leviosa.
J'entendrai presque Hermione me rappeler que c'est « Le-vio-sa » et pas « Leviosaaaa ». Mais j'essaye de me concentrer. La plume frémit, s'élève de quelques minuscules centimètres avant de retomber lentement.
— Non bah, c'est vrai que maintenant tu la fais bouger, déclare platement mon professeur du jour en croisant les bras.
Je soupire. Il vient une à deux fois par semaine depuis un mois et j'en suis toujours au même point. C'est ridicule.
Je regarde Lysander faire les cent pas. Il se gratte la barbe, semble réfléchir à la situation.
— Tu ne veux toujours pas essayer une autre baguette ? me demande-t-il en soupirant.
Je secoue négativement la tête. C'est hors de question. Je serre mes doigts autour de ma baguette, celle-là même que j'ai réparée avec la baguette de sureau après l'avoir brisé au cours de notre cavale. Elle n'a jamais été vraiment comme avant. Mais je ne veux pas en changer. C'est ma baguette.
— Même en sachant que ça pourrait t'aider à retrouver ta magie ? Je te demande pas de t'en débarrasser, juste de voir ce que ça donnerait avec une autre plus adaptée à ta personnalité actuelle. Je pourrais même t'en faire une sur-mesure !
Il insiste. Ça ne m'étonne pas. Il reste un fabricant. Je sais qu'il trouverait très challengeant le fait de devoir me trouver une nouvelle baguette. Mais c'est non.
Lysander va se poser devant la cheminée. Il se frotte les mains face au feu. Les flammes éclairent son visage et brillent dans ses yeux.
— Rappelle-moi quel est ton dernier acte magique réussi en date ?
— Mon dernier sort ? Bah je crois que c'est la dernière fois avec le Lumos, il était pas si mal.
— J'ai dit acte magique. Pas forcément un sortilège. Je pense plus... par exemple aux manifestations magiques spontanées ! Comme quand on est gamin. Est-ce que ton blocage c'est juste la baguette ou la magie en général ?
Je réfléchis. Rien ne me vient à l'esprit. À moins que...
— Le transplanage, ça compte ?
Lysander fait volte face. Je me sens rougir. J'ai dit quelque chose qu'il fallait pas ?
— Tu te fous de ma gueule ?
— Euh, non... Enfin, c'est arrivé qu'une fois, mais...
— T'as transplané et tu me dis rien ? Mais Harry, c'est un acte de magie avancée, ça !
— J'y avais pas pensé...
Il faut dire que j'ai préféré oublier le moment où c'est arrivé.
— C'était quand ? s'empresse de me demander Lysander. Dans quel contexte ?
— Il y a... à peu près six mois.
Je vois sur son visage qu'il fait tout de suite la connexion. Je pique un nouveau fard et détourne le regard.
— Me fais pas croire que c'est en voulant fuir une confrontation avec Malefoy Junior que t'as transplané ?
— Hum... si ?
— Ok. Bon, je reprends. Donc tu peux avoir des manifestations magiques en cas de choc émotionnel. C'est plutôt une bonne chose.
Heureusement, Lysander est trop passionné par la magie pour s'attarder sur cette histoire avec Drago et demander des détails.
— Il y a d'autres informations capitales comme ça que tu me caches ?
Je reste silencieux.
— Des trucs en rapport avec Malefoy par exemple, insiste-t-il.
Je me tortille sur mon siège. Je ne saurais même pas par où commencer.
— Des trucs en rapport avec la magie ET Malefoy, précise encore Lysander en levant les yeux au ciel.
— Je sais pas... Une dette de vie, ça compte ?
Les sourcils de Lysander se sont envolés encore plus haut sur son front. Je comprends qu'il faut que j'en dise plus.
— C'est parce que je l'ai sauvé d'un Feudeymon pendant la Bataille de Poudlard, je marmonne.
— Ok... Bon je pense pas que ça ait un rapport, mais bon à savoir. Autre chose ?
Je vois bien une chose en particulier. Une baguette d'ailleurs.
— Je... Je lui ai volé sa baguette pendant la guerre. Ollivanders m'avait dit qu'elle avait changé d'allégeance à l'époque, donc je l'ai utilisée pendant un moment. Jusqu'à ce que je répare la mienne en fait. Je lui ai rendue la dernière fois qu'on s'est vus.
Cette fois, je sens que j'ai dit quelque chose dont j'aurais sans doute dû l'informer avant. Lysander inspire profondément, puis expire en se pinçant l'arete du nez.
— Je vois. Tu m'étonnes que c'est le bordel entre vous. Et que c'est la merde avec ta baguette, et peut-être les baguettes en général. Forcément, vous avez un lien magique. Plus la dette de vie. Et tu rajoutes par-dessus les traumatismes émotionnels. Bonjour quoi. Et évidemment, il a fallu que tu la lui rendes, du coup on peut pas la tester. Gé-ni-al. Autre chose encore ?
Cette fois, je crois que c'est tout. J'ai du mal à comprendre pourquoi c'est si important, mais je crois que je vois l'idée générale : c'est la merde.
— J'ai envie d'essayer un truc. Tu permets ?
Lysander récupère sa sacoche abandonnée sur le canapé. Il en sort un long couteau gravé de runes. J'ai un mouvement de recul. Qu'est-ce qu'il compte faire avec ça exactement ?
Je n'ai pas à attendre longtemps pour avoir une réponse puisque cet abruti commence à s'en prendre à ma table basse ! Je fais un geste pour l'arrêter, mais c'est déjà trop tard. Il a gravé une espèce de rune en forme d'éclair. Ça ressemble à ma cicatrice.
— Pose ta main dessus.
Je lui lance un regard interrogateur. Pour quoi faire ?
— Pose ta main dessus, j'ai dit, insiste-t-il.
Je m'exécute. Je pose ma main sur la rune.
— Ok, maintenant pense à de la lumière et dis « Sowelo ». C'est le nom de la rune.
J'avais deviné, c'était pas la peine de préciser. Je ne vois pas trop pourquoi il me donne cet exercice, je n'ai jamais étudié les runes et encore moins pratiqué la magie runique. Je sais qu'on utilise des runes pour fixer les sortilèges complexes dans le temps, par exemple pour les escaliers de Poudlard ou des objets comme le miroir de Risèd, mais c'est tout.
Néanmoins, je fais ce qu'il me demande. Je visualise la lumière du soleil.
— Sowelo.
Sous mes doigts, la rune s'est illuminée presque instantanément. Chaque trait gravé brille d'une forte lumière verte. Vert comme les yeux de ma mère. Vert comme l'Avada Kedavra. Vert comme Serpentard. Je reste ébahi face à cette réussite. Je relève les yeux sur Lysander.
— Au moins on est sûrs que c'est bien les baguettes le problème. Ou juste la tienne, je peux pas le savoir tant que t'as pas essayé une autre, me rappelle-t-il avec un regard sévère.
Je ne trouve rien à répondre.
— J'espère vraiment que Malefoy va te répondre, parce que clairement, même si c'est pas que à cause de lui que tu n'arrives plus à lancer de sortilèges, il y a un lien magique et émotionnel entre vous qui nourrit ton blocage.
Je pense qu'il a raison. Je n'y avais jamais pensé, mais ça me semble logique. Évidemment, mon blocage est aussi et surtout une conséquence de la guerre, mais la guerre c'est lié à Drago. Tout me ramène toujours à Drago. Toujours.
*****
Ce sera tout pour cette semaine !
Merci de suivre cette histoire :)
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