Chapitre 10 : Drago - PARTIE 2
Bonjour !
Je sais que j'avais dit que l'histoire reprendrait en mars, mais en fait c'est en avril ^^ Néanmoins voyez que je n'ai absolument pas abandonné !
On part donc pour la partie 2 de cette fanfic qui j'espère vous plaira.
Bonne lecture
*****
– Drago –
Ça fait six mois aujourd'hui.
Six mois qu'il s'est enfui du rendez-vous qu'il avait lui-même organisé. Rendez-vous que j'avais suggéré. Rendez-vous durant lequel j'ai menti ehontément, en sachant très bien que mon attitude le pousserait à s'éloigner de moi. Couper les ponts. Mettre fin à ce début de quelque chose qui m'effrayait tant.
Il y a longtemps que j'ai cessé d'être dans le déni. D'ailleurs ce jour-là, dans le cabinet de sa psychomage, je savais très bien ce que je ressentais. Je me rappelle encore avec exactitude de ses vêtements, de son odeur, de son regard. Je me souviens de chaque mot qu'il a prononcé. Et de la douleur dans ses yeux verts lorsque j'ai anéanti ses espoirs. Et les miens au passage.
C'est mieux comme ça. Pour moi, pour lui. Nous deux... ça n'aurait pas marché. Ou du moins, ça n'aurait pas été une relation saine. Je me connais. Je sais dans quel état j'étais il y a six mois. J'aurais fait n'importe quoi pour qu'il me pardonne, pour qu'il m'aime. Je l'aurais laissé avoir le dessus, je me serais écrasé, j'aurais rampé à ses pieds. Je l'aurais autorisé à faire de moi son jouet, son elfe, son défouloir. J'aurais tout accepté, même le pire. J'aurais été incapable de lui dire non. Et lui... il n'aurait sans doute pas su se contrôler. Il m'aurait fait payer. Pour toutes les insultes, tous les coups bas, toutes les trahisons. Il se serait vengé, il n'aurait pas pu s'en empêcher. Je le sais. Je l'ai senti. Il ne m'a pas pardonné. Peut-être ne me pardonnera-t-il jamais. C'est comme ça, je ne peux rien y faire.
Ça n'aurait pas été une belle histoire. Peut-être que ça aurait été passionné. Délicieusement passionné. Fort et enivrant. Je l'aurais aimé plus que tout. J'aurais béni chaque jour à ses côtés. Peut-être que j'aurais été heureux. Heureux d'être à sa merci. Et de le laisser me punir chaque jour un peu plus, pour toutes mes fautes et mes erreurs. Rien que d'y penser j'en tremble.
Je pose ma tasse vide sur le plan de travail de ma cuisine, me ressers du café. Sur la pile du courrier trône le dernier numéro de la Gazette du Sorcier. On parle de lui en première page. Je déplie le journal. Appartement, il a été aperçu sur le Chemin de Traverse. Cette information est accompagnée d'une photo volée. On le voit se cacher derrière sa main et Granger s'énerver contre le photographe.
C'est peut-être anodin pour beaucoup, mais moi, je sais à quel point ça a dû être dur pour lui. De retourner en monde sorcier, à visage découvert. De prendre le risque d'être surpris, dévisagé, arrêté dans la rue. Mais c'est aussi un signe qui ne trompe pas. Il va mieux. Sinon il n'aurait jamais mis les pieds sur le Chemin de Traverse.
Je replie le journal, le repose à sa place. Il va mieux. Il passe à autre chose. Il essaye de reprendre sa vie en main. C'est bien. Je soupire. J'ai pris la bonne décision, n'est-ce pas ? En lui mentant, dans le cabinet de cette psychomage.
J'aimerais pouvoir en dire autant. Mais le fait est que, depuis ces quelques jours à Londres, mes sentiments ont refait surface. Et depuis, ils ne me quittent plus. J'ai arrêté de me battre, j'ai baissé les bras. Je me suis fait une raison. J'aime Harry Potter. Je l'ai aimé. Et je crois que je l'aimerai. Il est mon passé, mon présent, et mon avenir. Malgré lui, malgré moi, malgré six années de psychomagie.
Je ne peux pas y échapper. À croire que c'était mon destin. D'être celui qui aime Harry Potter et qui, peut-être, continuera à l'aimer toute sa vie. Je ne peux pas me battre contre ces sentiments. Je les accepte. C'est bien plus facile que quand j'avais quinze ans. J'ai l'habitude. Je n'ai même pas honte de l'aimer. C'est quelque chose qui me dépasse complètement. C'est incontrôlable.
Étonnamment, ça ne me dérange pas outre mesure. D'aimer Harry Potter. De l'aimer tellement que ça me fait mal. De penser à lui tous les jours, de rêver de lui toutes les nuits. Je vis avec. Et j'ai beaucoup d'imagination.
Souvent, je relis les quelques lettres qu'il m'a envoyées. Celle où il m'écrit qu'il m'a aimé en particulier. Je la connais par cœur. À chaque fois que j'y repense, j'ai le cœur qui s'affole. Je me revois à seize ans et je réécris l'histoire, je construis moi-même de nouveaux souvenirs. J'imagine un monde où je me suis déclaré à lui, en sixième année, dans les toilettes des filles. Un monde où je lui cours après, espérant le retenir, alors qu'il se prépare à marcher au devant du Seigneur des Ténèbres. Un monde où, à ma sortie d'Askaban, il m'attend devant chez moi. Un monde où nous nous aimons et où il m'a pardonné. Un monde où tout va bien.
Il m'arrive quand même de regretter ne pas avoir pu garder contact. J'aurais tellement aimé en savoir plus. Sur lui, sur sa vie, sur son monde. D'ailleurs, je me rappelle lui avoir clairement dit que je ne souhaitais pas particulièrement couper les ponts, mais que j'étais prêt à le faire si c'était nécessaire. C'était peut-être également une manière de me désengager de toute responsabilité. En tout cas, c'est ce que dit mon psy. Sans doute a-t-il raison.
Je me suis beaucoup demandé ce que j'aurais pu faire pour que ce rendez-vous se passe mieux, et de façon générale pour que ces retrouvailles soient moins désastreuses. Mais j'en reviens toujours au même point : je n'aurais pas dû envoyer cette lettre. C'est elle qui a tout déclenché. C'est à cause d'elle que les événements se sont enchaînés. Je croyais qu'elle me permettrait de me libérer, et résultat je suis encore plus amoureux qu'avant. Plus serein, certes, mais aussi et surtout amoureux. Ça a eu l'effet inverse, et ça nous a mis dans une situation encore plus compliquée qu'elle ne l'était déjà.
Je sais qu'il m'a aimé. Il sait que je l'ai aimé. En quoi c'est positif ? Est-ce que vraiment, nous allons pouvoir avancer ? Moi non. Lui... peut-être. J'essaye de me raccrocher à cette idée. Je pense à la photo dans la Gazette. Peut-être, oui. Peut-être que toute cette histoire l'a aidé à aller de l'avant. Je l'espère.
Je lui ai souvent écrit, ces derniers mois. Évidemment, je n'ai envoyé aucune de mes lettres. Je pense lui avoir fait suffisamment de mal. Je ne peux pas m'imposer à nouveau dans sa vie. Pas s'il ne le veut pas lui aussi.
J'ai essayé de faire les comptes. Je lui ai envoyé une lettre, ensuite c'est lui qui m'a proposé un rendez-vous où il a manqué de ne pas venir. Un partout. Ensuite, il est venu à mon hôtel, mais c'est moi qui ai dû lui écrire pour lui demander des explications. Pour terminer, il y a eu l'entretien avec sa psychomage. C'est lui qui l'a proposé. Mais c'est moi qui ai pris les devants en affirmant ne pas vouloir construire quoi que ce soit avec lui. Néanmoins c'est lui qui est parti furieux. Je n'arrive pas vraiment à savoir s'il sait que la balle est dans son camp. C'est compliqué.
*
J'ai encore eu une longue journée. Je retrouve avec soulagement le calme de mon appartement, au deuxième et dernier étage d'un hôtel particulier de la Place Cachée. Je me débarrasse de mon costume moldu pour enfiler une robe d'intérieur, beaucoup plus confortable. J'ai toujours autant de mal avec les pantalons moldus, toujours particulièrement serrés au niveau de l'entrejambe. Je pensais m'habituer, mais même après des années à me vêtir à la moldue, j'éprouve un certain inconfort.
En quelques coups de baguette, j'ai lancé la préparation du dîner et effectué quelques travaux ménagers. La vaisselle se lave toute seule dans l'évier, les coussins du canapé retrouvent leur place habituelle, le plaid se plie avant d'aller se ranger dans le panier sous la table basse. Un feu crépite dans ma cheminée. Je me prépare à la main une tisane. Parfois certains gestes sont appréciables, même s'il serait plus rapide de lancer un sortilège.
Je m'installe finalement dans le canapé avec ma tasse fumante. J'inspire profondément. J'adore mon travail, mais parfois j'ai l'impression de travailler avec des incompétents. Je sais que je suis trop exigeant et j'ai appris à lâcher du lest, à accepter que le mieux était parfois l'ennemi du bien. Mais il y a des jours où j'ai seulement envie de claquer la porte.
Pendant toute mon enfance, toute mon adolescence, j'ai cru que mon avenir se résumerait à gérer la fortune familiale et aux manœuvres politiques. Si quelqu'un m'avait dit qu'une fois adulte, j'aurais un emploi au sein d'un Ministère, avec une hiérarchie, je lui aurais ri au nez. La vie est décidément pleine de surprises. Et je ne me plains pas, surtout en sachant que j'aurais pu passer ma vie derrière les barreaux. Je suis reconnaissant pour ce que j'ai aujourd'hui, même si effectivement, ce n'était pas forcément ce dont je rêvais. J'espère malgré tout pouvoir un jour me lancer à mon compte et ouvrir un cabinet de conseils en sortilèges. Mais pour ça, j'ai besoin de fonds. Or le reste de la fortune Black sert aujourd'hui de fond de retraite à ma mère et loin de moi l'idée de la priver de cette sécurité. Résultat, j'épargne au maximum.
Un hibou toque à ma fenêtre. Un peu las, je lance un sort pour ouvrir la fenêtre et le laisser entrer, et un second Accio pour amener à moi la boîte de miam-hibou. L'oiseau ne se fait pas prier. Il abandonne mon courrier sur la table basse avant de se précipiter vers moi. Je le nourris en caressant ses plumes blanches comme la neige. Son repas dans le bec, il s'envole pour se poser sur le dossier d'une chaise. Je comprends qu'il n'est pas prêt de repartir. Il a peut-être fait un long voyage. Ou alors, son propriétaire lui a ordonné de rester jusqu'à obtenir une réponse.
Me détourant de l'animal, j'attrape machinalement la lettre abandonnée. Je déchire l'enveloppe sans attendre. Comme souvent, je cherche la signature. Mon cœur manque un battement. Un sentiment de déjà-vu. Harry. Je retrouve le premier feuillet, les mains tremblantes.
Il faut vraiment que je me calme. Mon corps entier est tendu, je serre les dents. Je prends une profonde inspiration avant de me plonger dans la lecture de cette lettre inattendue.
Drago,
J'ai longtemps réfléchi à t'écrire ces derniers mois. Je t'ai d'ailleurs écrit plusieurs lettres que je n'ai jamais envoyées. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais aujourd'hui, j'ai le sentiment que c'est différent. J'ai vraiment envie de t'envoyer cette lettre. J'ai tellement de choses à te dire.
Ces six mois ont été compliqués. Après notre rendez-vous avec ma psychomage, je suis passé par toutes les émotions. J'ai été très en colère, évidemment. Je t'en ai voulu d'avoir balayé en quelques secondes toute possibilité entre nous, d'avoir été froid, d'avoir encore une fois été distant alors que moi, je suis incapable de me contenir. J'ai aussi été triste, parce que j'ai eu le sentiment d'être abandonné, encore. Tu es revenu dans ma vie alors que je n'avais rien demandé, et même si je sais que c'est moi qui ai pris la fuite lors de notre dernière rencontre, j'avais l'impression que tout était de ta faute.
Aujourd'hui, ça va mieux. J'ai l'impression d'avoir redressé la barre. Je vais mieux. En tout cas, on me dit que j'ai l'air d'aller mieux. Ça veut dire beaucoup.
Ne va pas croire que je te remercie de m'avoir repoussé (car c'est ce qui s'est passé, hein ?), je l'ai encore en travers de la gorge, mais je fais avec. Et je comprends pourquoi tu as fait ça. Je sais que je ne suis pas une bonne personne et que je t'aurais fait du mal sans le vouloir dans le meilleur des cas, volontairement dans le pire des cas. Tu as bien fait de t'enfuir et de t'éloigner de moi.
Je voudrais quand même savoir un truc. Je sais qu'il est possible que tu refuses de me répondre, mais je tente le coup quand même. Est-ce que tu étais passé à autre chose ? Est-ce que c'était vraiment ce que tu voulais ? Mettre fin à cette histoire ? Ou c'est moi qui t'ai fait fuir avec mon empressement et tout le reste ? Ça me travaille parce qu'il y a trop de choses qui ne collent pas. Je sais que tu es très doué pour cacher tes sentiments et que de façon générale, tu n'as jamais été un homme très expansif, mais bref. J'aimerais bien savoir ce que tu pensais vraiment, pendant cette séance.
Je ne t'écris pas dans l'espoir de te reconquérir ou quoi. Je t'arrête tout de suite. Mais j'ai l'impression que je suis prêt à renouer contact avec toi. Toi que j'ai fui pendant si longtemps. Et je sais que tu ne referas jamais le premier pas. Après tout, c'est moi le Gryffondor, hein ? Alors voilà.
Je suis arrivé à un point où j'ai envie d'avancer. Et j'ai l'impression que j'ai besoin d'échanger un peu avec toi pour continuer. Notre courte correspondance, la dernière fois, m'avait fait beaucoup de bien. Plus que la rencontre chez la psy, plus que nos rendez-vous. Ça m'aide à trier mes pensées, je peux réfléchir à ce que je dis ou pas. Tu sais que je peux être très impulsif, et c'est loin d'être une qualité.
Je comprendrais si tu n'aies pas envie de me répondre.
Enfin non, j'écris cette phrase purement par politesse. Je veux que tu me répondes. Je sais, c'est égoïste, mais je ne supporterai pas d'attendre des semaines une réponse qui ne vient pas. Donc répond-moi. Même si c'est pour me dire d'aller me faire voir. Ou pour me dire que tu ne veux pas me répondre. Mais réponds. De toute manière, Plume ne repartira pas sans courrier.
C'est la chouette d'Hermione et Ron, je leur ai empruntée. Je n'arrive pas à me résoudre à adopter une nouvelle chouette, ni même un hibou. J'aurais trop l'impression de trahir Hedwige. Déjà que Plume lui ressemble beaucoup trop. Tu dois te foutre complètement de tout ça. Tant pis, je ne vais pas réécrire cette lettre pour si peu. Je l'ai déjà recommencé plusieurs fois, ça suffit.
J'espère que tu vas bien. Peut-être que j'aurais dû commencer par ça. Mais vraiment, j'espère que tu vas bien. Après tout, c'était le but non ? C'est pour ça que tu ne voulais plus me voir. Pour aller mieux, pour te reconstruire.
Je me demande si tu as rencontré quelqu'un. J'espère et en même temps, ça me vexerait que toi, tu te sentes prêt à fréquenter un autre. Ou une autre. Je ne sais même pas si tu n'aimes que les hommes ou si tu aimes aussi les femmes. Moi j'aime les deux. Ou plutôt, ça m'est égal. Bref, moi je ne suis pas encore prêt. Mais je crois que je commence à avoir envie de l'être un jour. C'est un gros progrès.
J'attends ta réponse avec impatience.
Harry.
J'ai dû relire deux fois sa lettre pour être sûr d'avoir tout bien compris. Je n'en reviens toujours pas qu'il m'ait écrit. Encore moins qu'il m'ait écrit une lettre pareille. D'ailleurs il dit lui-même s'y être repris à plusieurs fois. Ça ne m'étonne pas. C'est beaucoup plus posé que d'habitude. Son écriture est toujours aussi brouillonne, mais je sens qu'il a réfléchi à ses mots.
C'est plus que ce que j'espérais. Il veut nouer une forme de contact entre nous. Mon cœur s'emballe à cette pensée. Je me calme en relisant la partie où il m'explique retrouver l'envie de trouver quelqu'un. Quelqu'un d'autre que moi. Ça me fait mal. Mais c'est sans doute mieux ainsi. S'il arrive à être heureux, il faudra que j'apprenne à m'en réjouir. Il le faut.
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J'espère que cette reprise vous plait :)
Je préfère vous prévenir, les bisous ça va pas être pour tout de suite.
Petit instant promo, avec deux copines on a lancé un podcast sur la fanfiction ! ça s'appelle Disclaimer et notre épisode 2 est consacré... au cul dans la fanfic ! N'hésitez pas à nous écouter, le podcast est notamment disponible sur Spotify, Apple Podcast, Google Podcast.
A mercredi prochain !
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